Reprise sous contraintes Note de conjoncture - décembre 2021

 

Note de conjoncture
Paru le :Paru le14/12/2021
Note de conjoncture- Décembre 2021
Consulter

Synthèse internationale

Au troisième trimestre, malgré la persistance de l’épidémie, l’amplification de la vaccination et l’absence de restrictions de déplacement ou d’activité ont permis à l’Europe de poursuivre sa reprise économique, sous l’effet notamment d’une demande intérieure dynamique, sauf en Espagne. Au contraire, aux États-Unis où le taux de vaccination est plus faible, la vague épidémique de la fin de l’été, conjuguée aux tensions inflationnistes et à la fin des aides publiques aux ménages, a pesé sur la consommation, provoquant un ralentissement de l’activité. En Chine, l’apparition de foyers épidémiques, les pénuries d’électricité et de fortes inondations ont conduit à des fermetures de moyens de production : en conséquence, le PIB y a reculé pour la première fois depuis le premier trimestre 2020.

À l’exception de l’Espagne, les principales économies de la zone euro, mais aussi le Royaume-Uni et plus encore les États-Unis et la Chine, sont revenues autour de leur niveau d’avant-crise, ou l’ont déjà dépassé. Cependant, elles demeurent toutes en dessous de leur tendance d’avant-crise, y compris les économies chinoise et américaine. En effet, l’écart à la tendance d’avant-crise en Chine et aux États-Unis, autour de 3 %, est relativement similaire à celui de la France et de l’Italie, tandis que l’Allemagne se situe légèrement plus en retrait (4 % environ). Le Royaume-Uni (5 %), et plus encore l’Espagne (10 %), apparaissent plus loin de leur tendance d’avant-crise.

Au quatrième trimestre 2021, deux facteurs, en partie liés, pèsent sur la croissance mondiale à côté des incertitudes sanitaires : les pénuries d’intrants perturbant la production et les tensions inflationnistes qui peuvent affecter à la fois les coûts des entreprises et la consommation des ménages. L’industrie mondiale demeure en effet affectée par des goulets d’étranglement dans le commerce mondial, dans un contexte de fort dynamisme de la demande, en particulier aux États-Unis où la consommation de biens a été extrêmement soutenue. À titre d’exemple, les délais de livraisons d’intrants auxquels font face les entreprises se maintiennent, selon leurs déclarations, à leur niveau record atteint cet été. La hausse de l’inflation dans toutes les économies occidentales et en particulier aux États-Unis, résultant du renchérissement des matières premières et en partie de ces difficultés de production (éclairage), pourrait quant à elle peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Pour lutter contre cette inflation, les banques centrales pourraient progressivement opérer un resserrement de la politique monétaire, et notamment une hausse des taux d’intérêt apparaît envisageable en 2022 aux États-Unis. Ce resserrement monétaire pourrait peser sur la reprise.

À ces problèmes économiques s’ajoutent les craintes liées à une dégradation de la situation sanitaire, suscitées à la fois par l’intensité de la cinquième vague en Europe du Nord et de l’Est et par l’apparition du variant Omicron : outre la mise en place éventuelle de nouvelles mesures de restrictions, elles pourraient engendrer des comportements de consommation plus prudents et une reprise plus lente du tourisme international. L’indicateur à « haute fréquence » du nombre de recherches de « restaurant » sur Google montre par exemple un recul particulièrement prononcé de ces requêtes en Allemagne au mois de novembre.

Le PIB ralentirait donc au quatrième trimestre 2021 en Europe. En 2022, sous l’hypothèse d’une lente résorption des difficultés d’approvisionnement, l’effet de rattrapage des secteurs les plus affectés par la pandémie continuerait de porter une partie de la croissance des économies européennes, en particulier espagnole et allemande. Après le trou d’air du troisième trimestre, l’activité rebondirait aux États-Unis et en Chine au quatrième trimestre puis début 2022, mais sans retrouver les variations particulièrement élevées de 2021 dues au rattrapage de 2020.

Note de conjoncture

Paru le :14/12/2021