Reprise sous contraintes Note de conjoncture - décembre 2021

 

Note de conjoncture
Paru le :Paru le14/12/2021
Note de conjoncture- Décembre 2021
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Fiche - États-Unis

Après une croissance soutenue au premier semestre (+ 1,5 % puis + 1,6 % aux premier et deuxième trimestres), l’activité américaine a nettement ralenti au troisième trimestre (+ 0,5 %), principalement en raison du coup d’arrêt de la consommation privée (+ 0,4 % après + 2,7 % et + 2,9 %).

Moteur de la reprise économique jusqu’à présent et pratiquement revenue à sa tendance pré-pandémique, la consommation des ménages est portée principalement par les biens (+ 15,2 % au troisième trimestre 2021 par rapport au quatrième trimestre 2019) alors que la consommation de services demeure en retrait (– 1,6 % au troisième trimestre par rapport à fin 2019). Le net ralentissement de la consommation privée, au troisième trimestre, s’explique essentiellement par le recul de la consommation en véhicules (– 17,6 % par rapport au deuxième trimestre), probablement lié aux pénuries affectant la production, à la fin de l’effet des mesures de soutien aux ménages, à la résurgence épidémique due au variant Delta et aux tensions inflationnistes.

En effet, l’inflation est particulièrement élevée aux États-Unis, l’évolution sur un an de l’indice des prix à la consommation ayant atteint + 6,8 % en novembre. Cette hausse des prix résulte notamment du renchérissement de l’énergie, mais l’inflation sous-jacente a elle aussi sensiblement augmenté (+ 4,9 % sur un an en novembre), dans le contexte de soutiens budgétaires massifs et de difficultés d’approvisionnement persistantes.

De plus, les difficultés de recrutement sur le marché du travail pourraient provoquer une hausse des salaires : le rythme des créations d’emploi a ralenti depuis l’été, alors que le niveau d’emploi marchand non agricole se situe encore 2,6 % en dessous de ce qu’il était en février 2020, soit 3,9 millions d’emplois de moins. Le taux de participation au marché du travail ne parvient notamment pas à retrouver son niveau d’avant-crise (61,7 % au troisième trimestre contre 63,1 % en 2019), en raison de retraites anticipées mais aussi d’un nombre inédit de démissions (4,2 millions en octobre). Ce taux d’activité demeurerait dégradé au premier semestre 2022.

Par ailleurs, au troisième trimestre, la forte différence entre le niveau par rapport à l’avant-crise des importations (+ 4,1 % par rapport à 2019) et des exportations (– 10,4 %) s’est encore accentuée : relayant les importations de biens à l’arrêt, les importations de services se sont rapprochées de leur niveau d’avant-crise. Au contraire, les exportations de biens continuent d’être pénalisées par les difficultés de production et par une possible réorientation de cette production vers le marché intérieur, tandis qu’en l’absence de touristes étrangers sur le territoire américain, les exportations de services sont restées atones.

Au quatrième trimestre, l’amélioration de la situation sanitaire par rapport à l’été devrait permettre une reprise, toutefois limitée, de la consommation des ménages. Elle entraînerait un rebond de la croissance du PIB (+ 1,1 %), cependant toujours affectée par les contraintes de production et la hausse des prix. Cette dynamique devrait se modérer légèrement au premier semestre de l’année 2022 dans le contexte d’une orientation plus restrictive de la politique budgétaire et dans l’hypothèse où les difficultés de production ne se résorberaient que lentement.

Note de conjoncture

Paru le :14/12/2021