Reprise sous contraintes Note de conjoncture - décembre 2021

 

Note de conjoncture
Paru le :Paru le14/12/2021
Note de conjoncture- Décembre 2021
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Fiche - Chine

Au troisième trimestre 2021, l’activité chinoise a reculé pour la première fois depuis le premier trimestre 2020 (– 0,8 % en variation trimestrielle corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrables, et après +1,0 % au deuxième trimestre). Elle demeure malgré tout en progression sur un an (+ 4,9 % par rapport au troisième trimestre 2020) et largement au-dessus de son niveau d’avant-crise (+ 7,8 % par rapport au quatrième trimestre 2019).

L’actuel essoufflement de la croissance en Chine s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs. En premier lieu, la stratégie sanitaire chinoise impose l’instauration de confinements ponctuels de villes et d’usines, pénalisant l’activité économique, à l’image de la fermeture d’un terminal du port Ningbo-Zhoushan, l’un des principaux ports du monde, pendant deux semaines en août.

L’économie chinoise a également été affectée par une crise énergétique résultant à la fois de l’application de nouveaux objectifs en matière d’émission de gaz à effet de serre, mais aussi de difficultés d’approvisionnement en charbon et du plafonnement des prix de vente de l’électricité, contraignant certains producteurs à réduire leur offre. La hausse récente des prix de l’électricité, permise par les autorités, pourrait entraîner une reprise de la production industrielle (hausse de + 0,5 % en octobre), mais risque de se répercuter sur des prix de production déjà très élevés (+ 12,9 % sur un an en novembre, dans le contexte de renchérissement des matières premières).

Par ailleurs, le secteur immobilier, l’un des moteurs de la croissance chinoise des dernières années et contribuant directement et indirectement pour environ un quart du PIB national, connaît un fort ralentissement depuis la fin de l’été. Un durcissement réglementaire, incarné par l’instauration de nouvelles mesures prudentielles vise en effet à désendetter les promoteurs. Outre Evergrande, plusieurs promoteurs immobiliers n’ont pas honoré des paiements d’obligations, et ne peuvent plus financer leur croissance par de nouvelles dettes. L’investissement dans le secteur immobilier a ainsi reculé (– 3,5 % en septembre en glissement annuel, puis – 5,4 % en octobre), tandis que les ventes de nouveaux bâtiments ont été fortement affectées (– 13 % sur un an en septembre, puis – 22 % en octobre).

Du côté de la demande, le marché intérieur peine à tirer la croissance chinoise, à l’image des ventes au détail et des importations (– 3,2 % au troisième trimestre, retraitées au sens de la comptabilité nationale et ajustées des effets saisonniers du Nouvel An chinois). Cette atonie de la demande intérieure, couplée à une concurrence intense entre entreprises, provoque notamment une divergence entre la dynamique des prix de production et celle, beaucoup plus faible, des prix à la consommation (IPC à + 2,3 % sur un an en novembre).

La persistance de ces facteurs de ralentissement en fin d’année devrait continuer à peser sur la croissance chinoise au quatrième trimestre, avant de s’estomper progressivement en 2022 pour permettre une reprise plus dynamique.

Note de conjoncture

Paru le :14/12/2021