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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juin 2024 · n° 42
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2023 - Auvergne-Rhône-Alpes L’activité économique revient à la normale, les effets de la crise sanitaire semblent derrière nous

Après deux années de reprise suite à la crise sanitaire, l’activité économique en Auvergne-Rhône-Alpes retrouve un rythme de croisière en 2023. Cependant, ce retour à la normale est toujours perturbé par un contexte incertain lié à la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient, à l’inflation et aux aléas climatiques. L’emploi salarié continue ainsi d’augmenter mais à un rythme moins soutenu. Le dynamisme de l’industrie et des services compense les pertes dans l’intérim et la construction. Le chômage progresse mais la situation semble s’améliorer pour les chômeurs de longue durée.

Les immatriculations d’entreprises marquent le pas pour la première fois depuis 2015 mais restent à un niveau très élevé. Les défaillances continuent de croître fortement et retrouvent un volume comparable à celui de l’avant-crise sanitaire. La conjoncture dans les secteurs d’activité est contrastée : la situation fortement dégradée dans la construction s’oppose à une fréquentation touristique record. Alors que le marché des véhicules neufs et le trafic aérien sont en hausse, les transports routiers et fluviaux de marchandises reculent. La situation économique agricole est mitigée avec des évolutions de prix hétérogènes et des coûts de production importants. Malgré une année à fortes températures, les alertes aux pollutions restent constantes par rapport aux années précédentes et la production d’énergie revient à la normale.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 42
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Transports - Reprise du marché des véhicules neufs et hausse du trafic aérien, contraction des transports routiers et fluviaux de marchandises Bilan économique 2023

Jean-Yves Pouyet, François-Xavier Robin (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes)

Dans un contexte économique contrasté, et après un fort repli en 2022, les immatriculations de véhicules neufs repartent à la hausse en Auvergne-Rhône-Alpes. Le trafic aérien poursuit son redressement, sans toutefois retrouver son niveau record de 2019, alors que les transports routiers et fluviaux de marchandises sont orientés à la baisse.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 42

Paru le :13/06/2024

Une augmentation des immatriculations de véhicules roulants neufs

En Auvergne-Rhône-Alpes, 2023 se caractérise par un net rebond des ventes pour tous les types de véhicules. Cette hausse annuelle vient rattraper les baisses successives liées aux différentes crises et à la pénurie de composants. Les ventes reviennent à leur niveau de 2015, mais restent toutefois loin de celles de l’année 2019. Les immatriculations, hors 2-3 roues motorisées, augmentent de 15,6 % sur l’année, contre 13,9 % en France.

Des immatriculations de véhicules particuliers en hausse

Au plan national, le nombre d’immatriculations de voitures particulières, avec 1 817 500 véhicules vendus (figure 1), croît de 15,2 %, retrouvant ainsi le niveau de 2015. Avec près de 210 000 immatriculations en 2023, Auvergne-Rhône-Alpes suit la même orientation, mais avec une croissance de plus grande ampleur (+17,6 %). Sur ce marché, tous les départements connaissent des augmentations annuelles, comprises entre 10,4 % dans l’Allier et 23,2 % dans l’Ain.

Figure 1Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule

Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage Nombre d’immatriculations en 2023 Évolution des immatriculations de voitures particulières (%)
Voitures particulières Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Bus et autocars 2-3 roues et quadricycles à moteur 2022 - 2023 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2022 *
Ain 16 898 3 239 378 60 3 378 23,2 -5,9
Allier 6 463 1 531 237 10 1 434 10,4 -7,5
Ardèche 5 796 1 210 272 125 1 986 13,9 -6,7
Cantal 3 031 785 249 14 706 14,9 -8,2
Drôme 12 705 3 300 901 54 2 817 13,7 -4,9
Isère 29 262 6 119 663 189 5 571 20,0 -6,5
Loire 15 166 3 888 569 63 3 092 12,3 -6,7
Haute-Loire 4 034 999 293 24 1 217 17,3 -8,0
Puy-de-Dôme 14 645 4 547 657 23 3 267 16,7 -7,0
Rhône 55 528 17 225 1 757 153 7 384 17,7 -5,3
Savoie 14 111 3 810 532 36 2 396 14,7 -4,7
Haute-Savoie 32 306 5 576 456 72 6 021 20,8 -3,2
Auvergne-Rhône-Alpes 209 945 52 229 6 964 823 39 269 17,6 -5,6
France entière 1 817 346 390 471 50 480 6 365 328 949 15,2 -6,1
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Des investissements professionnels en progression

En 2023, les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs (poids inférieur à 3,5 tonnes) gagnent 9,4 % en un an dans la région, contre 8,5 % au plan national (figure 2). Les situations sont très variables selon les départements et s’échelonnent de -5,4 % en Haute-Loire à +23,8 % dans le Puy-de-Dôme.

Le nombre de véhicules industriels à moteur (de plus de 3,5 tonnes) immatriculés augmente de 11,5 % par rapport à 2022 au plan national ; au niveau régional, la hausse est bien plus limitée (+4,8 %), avec des situations départementales très contrastées.

Enfin, les immatriculations régionales d’autobus et d’autocars progressent fortement par rapport à l’année précédente, de 32 % en volume, contre seulement +2,8 % en France.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

(indice base 100 en 2017)
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs ((indice base 100 en 2017))
Auvergne-Rhône-Alpes France entière
2017 100,0 100,0
2018 103,4 103,1
2019 104,3 104,7
2020 80,1 78,5
2021 80,3 79,2
2022 75,0 73,1
2023 88,1 84,2
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
  • Source : SDES, Rsvero.

Percée des véhicules électriques

Les impératifs liés à la transition écologique, le maintien à un niveau élevé du prix du baril de pétrole brut et la poursuite de la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE-m) dans les grandes agglomérations ont influencé le comportement des acheteurs, en premier lieu pour les véhicules particuliers qui représentent 77,8 % des immatriculations.

Sur ce segment, la motorisation essence-superéthanol reste majoritaire et synonyme de vignette Crit’Air 1. Viennent ensuite les voitures hybrides non-rechargeables, puis, avec 17,9 % des transactions, les véhicules électriques représentent la troisième motorisation en parts de marché. Les ventes de ce type de véhicules augmentent très fortement (+49 % par rapport à 2022).

Les véhicules utilitaires légers amorcent eux aussi un tournant avec plus de 8 % des achats en motorisations électriques.

Croissance du trafic aérien

Après une année 2022 caractérisée par une reprise vigoureuse, l’année 2023 connaît, avec 198,7 millions de passagers, une hausse de 14,2 % au plan national. Ce niveau élevé reste toutefois en retrait de 7,3 % par rapport au record enregistré avant la pandémie de Covid-19.

En Auvergne-Rhône-Alpes, 10,7 millions de passagers ont transité par les aéroports régionaux, soit une hausse de 17,1 % sur un an (figure 3), mais un niveau toujours inférieur à celui observé en 2019 (-16,4 %).

Figure 3Passagers des aéroports par type de ligne

(en %)
Passagers des aéroports par type de ligne ((en %))
Type de ligne Auvergne-Rhône-Alpes France entière
Passagers 2023 (nombre) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Lignes nationales ² 2 858 081 -6,7 -3,7 -1,3 -2,9
Lignes internationales 7 795 851 29,3 -4,5 20,5 -2,3
Transit 24 946 8,3 -15,6 -3,9 -12,9
Total 10 678 878 17,1 -4,3 14,2 -2,5
dont lignes à bas coût (low cost) 5 126 061 26,1 -0,1 15,6 3,2
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 48,0 /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Le trafic international rassemble 73 % des voyageurs pour une croissance annuelle de 29,3 % (figure 4). Les lignes nationales ont transporté un peu plus de 2,8 millions de passagers et enregistrent une baisse de 6,7 %. Les lignes low cost, qui représentent 48 % du trafic régional, progressent de 26,1 %, avec 5,1 millions de passagers.

Figure 4Évolution du nombre de passagers des aéroports - Auvergne-Rhône-Alpes

(indice base 100 en 2017)
Évolution du nombre de passagers des aéroports - Auvergne-Rhône-Alpes ((indice base 100 en 2017))
National ¹ International À bas coût (low cost)
2017 100,0 100,0 100,0
2018 106,1 106,3 109,6
2019 112,2 112,3 120,7
2020 43,3 31,5 39,1
2021 58,9 32,6 49,8
2022 82,7 79,3 99,5
2023 77,2 102,5 125,5
  • ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 4Évolution du nombre de passagers des aéroports - Auvergne-Rhône-Alpes

  • ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Source : Union des aéroports français.

Avec 9,9 millions de passagers, le trafic de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry gagne 26 % en 2023. Les vols internationaux augmentent de 28,8 %. Simultanément, les vols nationaux baissent de près de 7,1 %, résultant peut-être d’un effet de l’interdiction des vols intérieurs lorsqu’un service ferroviaire satisfaisant de moins de 2h30 existe (entrée en vigueur en milieu d’année sur Paris-Lyon).

Sur cette même plate-forme, avec 49 713 tonnes transportées, l’activité du fret aérien baisse de 6,2 % par rapport à 2022.

Contraction du transport routier de marchandises

Après une inflexion de 4 % en 2022, le flux régional du transport routier de marchandises du pavillon français se contracte encore de 2 % en 2023 pour atteindre 30,3 milliards de tonnes-kilomètres (figure 5). Ce sont les flux internes à la région qui décroissent le plus (-5,1 %).

Figure 5Transport de marchandises par la route

(en %)
Transport de marchandises par la route ((en %))
Auvergne-Rhône-Alpes 2023 (p) (millions de tonnes - kilomètres) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Entrées dans la région 10 647 -1,9 0,6
Sorties de la région 10 533 0,5 -0,2
Intérieur de la région 9 133 -5,1 0,0
  • p : données provisoires.
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le transport de marchandises par la route, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Avec 222,4 millions de tonnes transportées en 2023 en Auvergne-Rhône-Alpes, le poids véhiculé diminue annuellement de 9,2 %. Les échanges intrarégionaux, qui représentent plus de 69 % de l’activité du secteur, reculent de 12,8 % (figure 6).

Figure 6Évolution du transport routier de marchandises - Auvergne-Rhône-Alpes

(indice base 100 en 2017)
Évolution du transport routier de marchandises - Auvergne-Rhône-Alpes ((indice base 100 en 2017))
Entrées dans la région Sorties de la région Intérieur de la région
2017 100,0 100,0 100,0
2018 99,2 99,6 108,6
2019 104,4 103,4 103,9
2020 98,8 99,1 92,1
2021 103,8 102,1 108,3
2022 103,0 99,1 100,1
2023 101,0 99,6 95,0
  • Note : 2023 provisoire.
  • Champ : hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Figure 6Évolution du transport routier de marchandises - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Note : 2023 provisoire.
  • Champ : hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Le transport fluvial de marchandises orienté à la baisse

Au plan national, les marchés les plus importants du secteur ont connu des tensions en 2023. Ainsi, le fret fluvial enregistre une baisse d’activité de l’ordre de 10 % par rapport à 2022, aussi bien en volume qu’en tonnes-kilomètre.

En Auvergne-Rhône-Alpes, 2,9 millions de tonnes ont été transportées, soit un fort repli de 20 % en un an. Les flux entrants de marchandises constituent 37 % du tonnage acheminé, contre 38 % pour les flux internes à la région et 25 % pour les flux sortants.

Au niveau régional, cette activité correspond aussi à un volume de 551 millions de tonnes-kilomètres, en baisse de 18,4 % par rapport à 2022. Les minerais, matières premières secondaires et produits chimiques en constituent les principaux produits transportés

Publication rédigée par :Jean-Yves Pouyet, François-Xavier Robin (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Auvergne-Rhône-Alpes)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.