Insee Conjoncture Centre-Val de Loire ·
Juin 2024 · n° 49Bilan économique 2023 - Centre-Val de Loire Une lente dégradation de l’activité économique au cours de l’année
L’activité économique reste en croissance en 2023 dans la région, mais elle ralentit au cours de l’année. Les orientations sont comparables au niveau national où le PIB croît de 0,9 % sur un an, après une progression de 2,5 % en 2022.
L’inflation recule, mais reste relativement élevée en 2023, à +4,9 % après +5,2 % en 2022 et +1,6 % en 2021. Pour lutter contre cette inflation qui pèse sur la consommation des ménages, les taux directeurs ont été très nettement relevés depuis mi-2022 ayant pour effet un moindre accès au crédit pour l’ensemble des acteurs. Dans la région la tension sur les prix se traduit entre autres par la baisse des niveaux de trésorerie des entreprises en 2023 avec une hausse des prix de vente ne compensant pas totalement celle des coûts de production. Les freins à l’accès au crédit, ainsi que les difficultés persistantes de recrutement pèsent également sur l’activité de certains secteurs, au premier rang desquels figure la construction. Néanmoins, l’emploi salarié reste à un niveau élevé, l’emploi industriel fait mieux que résister et le taux de chômage se maintient à un niveau relativement bas.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.
Chômage et politiques de l’emploi - Croissance modérée du taux de chômage Bilan économique 2023
David Lemarchand, Jean-Baptiste Movellan (Insee), Arnaud Morin (France Travail Centre-Val de Loire), Nicolas Birot (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités Centre-Val de Loire)
En 2023, le taux de chômage de la région Centre-Val de Loire atteint 7,0 %, en légère hausse par rapport à la fin d’année 2022. Il reste cependant plus bas qu’en France métropolitaine (7,3 %). La région compte près de 99 000 demandeurs d’emploi en catégorie A au dernier trimestre 2023, en diminution de 1,4 %. Cette baisse est nettement plus modérée qu’en 2022, mais reste deux fois supérieure à celle observée France entière (-0,6 %). Le nombre d’offres d’emploi diffusées par France Travail continue de croître (+7 %). Dans le même temps, le nombre d’entrées dans un dispositif d’aide à l’emploi est en légère baisse.
Insee Conjoncture Centre-Val de Loire
No 49
Paru le :13/06/2024
Une expérimentation d’accompagnement renforcé vers l’emploi des bénéficiaires du RSA (BRSA) a été initiée en avril 2023 dans 18 territoires de France. Elle conduit à enregistrer progressivement à France Travail l’ensemble des BRSA de ces territoires. Fin décembre 2023, cette expérimentation concerne environ 15 200 personnes dont 11 000 sont comptabilisées comme demandeurs d’emploi. Les 18 territoires concernés se situent dans les départements de l’Aisne, la Somme, La Réunion, l’Yonne, l’Aveyron, le Nord, les Bouches-du-Rhône, la Creuse, la Côte-d’Or, l’Eure, l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, la Loire-Atlantique, le Loiret, le Rhône, les Vosges, les Pyrénées-Atlantiques et les Yvelines.
Le taux de chômage remonte à 7 % fin 2023
En Centre-Val de Loire, le taux de chômage au sens du BIT s’élève à 7,0 % à la fin d’année 2023. Il termine l’année 0,3 point plus haut qu’un an auparavant, après avoir atteint au premier trimestre son plus bas niveau depuis 2008 (6,6 %). À l’échelle nationale, ce taux est plus élevé (7,3 % en France métropolitaine) et a augmenté de 0,4 point sur la même période (figure 1).
tableauFigure 1 – Évolution du taux chômage trimestriel
Centre-Val de Loire | France hors Mayotte | France métropolitaine | |
---|---|---|---|
4ᵉ trim. 2017 | 8,4 | 9,0 | 8,7 |
1ᵉ trim. 2018 | 8,7 | 9,3 | 9,0 |
2ᵉ trim. 2018 | 8,5 | 9,1 | 8,8 |
3ᵉ trim. 2018 | 8,5 | 8,9 | 8,6 |
4ᵉ trim. 2018 | 8,3 | 8,8 | 8,4 |
1ᵉ trim. 2019 | 8,3 | 8,8 | 8,5 |
2ᵉ trim. 2019 | 8,1 | 8,4 | 8,2 |
3ᵉ trim. 2019 | 8,0 | 8,3 | 8,1 |
4ᵉ trim. 2019 | 7,8 | 8,2 | 7,9 |
1ᵉ trim. 2020 | 7,4 | 7,9 | 7,7 |
2ᵉ trim. 2020 | 6,9 | 7,1 | 7,1 |
3ᵉ trim. 2020 | 8,2 | 9,0 | 8,8 |
4ᵉ trim. 2020 | 7,2 | 8,1 | 7,9 |
1ᵉ trim. 2021 | 7,4 | 8,2 | 8,0 |
2ᵉ trim. 2021 | 7,2 | 7,9 | 7,7 |
3ᵉ trim. 2021 | 7,2 | 7,9 | 7,7 |
4ᵉ trim. 2021 | 6,7 | 7,4 | 7,2 |
1ᵉ trim. 2022 | 6,8 | 7,4 | 7,2 |
2ᵉ trim. 2022 | 6,9 | 7,4 | 7,2 |
3ᵉ trim. 2022 | 6,8 | 7,3 | 7,1 |
4ᵉ trim. 2022 | 6,7 | 7,1 | 6,9 |
1ᵉ trim. 2023 | 6,6 | 7,1 | 6,9 |
2ᵉ trim. 2023 | 6,7 | 7,2 | 7,0 |
3ᵉ trim. 2023 | 6,9 | 7,5 | 7,2 |
4ᵉ trim. 2023 | 7,0 | 7,5 | 7,3 |
- Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
- Source : Insee, taux de chômage localisés.
graphiqueFigure 1 – Évolution du taux chômage trimestriel
Fin 2023, le taux de chômage augmente dans tous les départements de la région, à l’exception du Cher où il perd 0,1 point (figure 2). La hausse est la plus importante dans le Loiret (+0,5 point) qui devient le département du Centre-Val de Loire avec le taux de chômage le plus élevé (7,4 %). Bien qu’en légère diminution, le taux de chômage dans le Cher est relativement élevé (7,3 %). Avec une progression de +0,4 point, le taux de chômage de l’Eure-et-Loir est identique au niveau régional (7,0 %). Les taux de chômage dans l’Indre-et-Loire (6,7 %) et le Loir-et-Cher (6,2 %) évoluent de manière identique au niveau régional (+0,3 point). Dans l’Indre, le taux de chômage est quasiment stable (7,1 %).
tableauFigure 2 – Taux de chômage trimestriel par département
Zonage | 2023 T1 | 2023 T2 | 2023 T3 | 2023 T4 | Évolution 2023 T4 / 2022 T4 (points de %) |
---|---|---|---|---|---|
Cher | 7,2 | 7,2 | 7,3 | 7,3 | -0,1 |
Eure-et-Loir | 6,6 | 6,8 | 7,0 | 7,0 | 0,4 |
Indre | 6,9 | 7,0 | 7,1 | 7,1 | 0,1 |
Indre-et-Loire | 6,3 | 6,5 | 6,7 | 6,7 | 0,3 |
Loir-et-Cher | 5,8 | 5,9 | 6,1 | 6,2 | 0,3 |
Loiret | 6,8 | 7,1 | 7,3 | 7,4 | 0,5 |
Centre-Val de Loire | 6,6 | 6,7 | 6,9 | 7,0 | 0,3 |
France hors Mayotte | 7,1 | 7,2 | 7,5 | 7,5 | 0,4 |
- Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
- Source : Insee, taux de chômage localisés.
L’évolution annuelle du taux de chômage au sein des zones d’emploi n’est pas homogène dans la région avec une variation allant de -0,1 point à +0,6 point (figure 3). Les zones de Vierzon et Montargis sont associées aux taux les plus élevés (respectivement 10,5 % et 10,3 % au quatrième trimestre), tandis que les zones de Vendôme (5,7 %) et Chinon (5,8 %) affichent les taux les plus bas.
tableauFigure 3 – Taux de chômage localisé par zone d’emploi au quatrième trimestre 2023 et évolution 2022-2023
Code de la zone d'emploi 2020 | Libellé de la zone d'emploi 2020 | Taux de chômage du 4e trimestre 2023 (en %) | Évolution 4e trimestre 2022 - 4e trimestre 2023 (en point) |
---|---|---|---|
0056 | Cosne-Cours-sur-Loire | 6,6 | 0,1 |
0057 | Dreux | 8,3 | 0,3 |
0060 | Nevers | 6,8 | 0,1 |
0061 | Nogent-le-Rotrou | 6,6 | 0,5 |
2401 | Blois | 6,1 | 0,2 |
2402 | Bourges | 6,9 | -0,1 |
2403 | Chartres | 6,3 | 0,4 |
2404 | Châteaudun | 7,0 | 0,5 |
2405 | Châteauroux | 7,2 | 0,2 |
2406 | Chinon | 5,8 | 0,1 |
2407 | Gien | 7,2 | 0,2 |
2408 | Loches | 6,0 | 0,1 |
2409 | Montargis | 10,3 | 0,6 |
2410 | Orléans | 6,6 | 0,5 |
2411 | Pithiviers | 6,8 | 0,3 |
2412 | Romorantin-Lanthenay | 6,5 | 0,3 |
2413 | Tours | 6,9 | 0,4 |
2414 | Vendôme | 5,7 | 0,2 |
2415 | Vierzon | 10,5 | 0,3 |
- Note : Données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Lecture : Dans la zone d’emploi de Loches, le taux de chômage au 4e trimestre 2023 atteint 6,0 %, en baisse de 0,1 point par rapport au 4e trimestre 2022.
- Source : Insee, Enquête Emploi et taux de chômage localisés.
graphiqueFigure 3 – Taux de chômage localisé par zone d’emploi au quatrième trimestre 2023 et évolution 2022-2023
Au quatrième trimestre 2023, en Centre-Val de Loire, 98 830 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégorie A. En 2023, le nombre de demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité sur la période (catégorie A) diminue de 1,4 % en Centre-Val de Loire après un recul de 6,9 % en 2022. Même si cette baisse est plus modérée qu’en 2022, elle reste cependant plus de deux fois supérieure à celle enregistrée au niveau France entière (-0,6 %).
La baisse du nombre de demandeurs d’emploi est supérieure à la moyenne régionale dans le Cher et l’Indre (respectivement -7,2 % et -4,1 %). Cette baisse est inférieure à la moyenne régionale dans trois départements (-1,3 % pour le Loir-et-Cher, -0,8 % pour l’Indre-et-Loire et -0,5 % pour l’Eure-et-Loir). Le Loiret est le seul département dont le nombre de demandeurs d’emploi augmente (+0,8 % sur un an).
Une nette baisse des demandeurs d’emploi de longue durée
En 2023, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A est plus marquée pour les femmes (-2,5 % sur un an) que pour les hommes (-0,3 %). Le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 25 à 49 ans et de 50 ans ou plus diminuent respectivement de 1,9 % et de 3,0 % sur cette période. En revanche, le nombre de personnes inscrites âgées de moins de 25 ans augmente significativement en Centre-Val de Loire (+3,4 % sur un an). Les demandeurs d’emploi de longue durée (personnes inscrites depuis un an ou plus à France Travail) sont en fort recul sur l’année 2023 (-4,8 %). Ils représentaient 46,9 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi fin 2022 et 45,3 % fin 2023.
Il est intéressant de mettre en regard cette baisse du nombre de demandeurs d’emploi de longue durée et la progression du taux d’emploi des seniors. Les plus de 50 ans sont globalement moins fréquemment au chômage, mais sont en effet plus fréquemment au chômage de longue durée (au sens du BIT). D’autre part, le taux d’emploi des seniors augmente régulièrement depuis les années 2010, le taux d’emploi des 50-64 ans (au sens du BIT) est ainsi passé au niveau national de 55 % en 2010 à près de 67 % en 2023.
En considérant les demandeurs d’emploi de catégorie A, B et C, 193 120 personnes sont inscrites à France Travail au quatrième trimestre 2023 en Centre-Val de Loire. Sur un an, leur nombre diminue de 1,3 % dans la région, alors qu’il s’accroît de 0,3 % au niveau France entière (figure 4).
Le nombre des demandeurs d’emploi inscrits en catégorie B et celui des inscrits en catégorie C évoluent respectivement de +1,0 % et de -2,2 % en un an.
tableauFigure 4 – Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition | Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2023 | Évolution 2023 T4 / 2022 T4 | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Catégories A, B, C | Catégorie A | Catégories A, B, C (% de l'ensemble) | Catégorie A (% de l'ensemble) | Catégories A, B, C (%) | Catégorie A (%) | |
Hommes | 93 090 | 50 510 | 48,2 | 51,1 | -0,6 | -0,3 |
Femmes | 100 030 | 48 320 | 51,8 | 48,9 | -2,0 | -2,5 |
Moins de 25 ans | 26 420 | 14 810 | 13,7 | 15,0 | 2,0 | 3,4 |
De 25 à 49 ans | 113 520 | 56 260 | 58,8 | 56,9 | -1,9 | -1,9 |
50 ans ou plus | 53 170 | 27 750 | 27,5 | 28,1 | -1,6 | -3,0 |
Inscrits depuis un an ou plus | 87 410 | nd | 45,3 | nd | -4,8 | nd |
dont inscrits depuis 2 ans ou plus | 50 490 | nd | 26,1 | nd | -9,1 | nd |
Centre-Val de Loire | 193 120 | 98 830 | 100,0 | 100,0 | -1,3 | -1,4 |
France hors Mayotte | 5 397 900 | 3 032 000 | 100,0 | 100,0 | 0,3 | -0,6 |
- nd : données non disponibles.
- Note : données CVS-CJO.
- Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
- Source : France Travail-Dares, STMT.
Le nombre d’offres d’emploi diffusées croît encore en 2023
En Centre-Val de Loire, le nombre d’offres d’emploi diffusées par France Travail continue de croître pour atteindre 459 070 sur l’année 2023, soit une hausse de près de 7 % par rapport à 2022. Ces offres sont déposées directement par les employeurs auprès de France Travail ou auprès de ses partenaires. Sur un an, le nombre d’offres d’emploi en CDI et CDD de plus de 6 mois évolue de +4,8 %, et celui des offres d’emploi en CDD de 1 à 6 mois de -4,1 % (figure 5 et figure 6).
tableauFigure 5 – Nombre d’offres d'emploi diffusées par France Travail par type de contrat en Centre-Val de Loire
Type de contrat | 2022 | 2023 | Part (%) | Évolution 2022-2023 (en %) |
---|---|---|---|---|
Emplois durables (CDI et CDD de plus de 6 mois) | 286 780 | 300 630 | 65,5 | 4,83 |
Emplois temporaires (CDD de 1 à 6 mois) | 37 950 | 36 400 | 7,9 | -4,08 |
Emplois occasionnels (moins d'un mois) | 3 210 | 3 160 | 0,7 | -1,56 |
Emplois spécifiques (intermittents du spectacle, intérimaires, saisonniers) | 102 200 | 118 880 | 25,9 | 16,32 |
Total | 430 140 | 459 070 | 100 | 6,73 |
- Champ : Centre-Val de Loire.
- Source : France Travail, offres transmises par les partenaires et offres déposées à France Travail (données brutes), 2022-2023.
tableauFigure 6 – Nombre d'offres diffusées par France Travail par domaine professionnel en Centre-Val de Loire
Domaine professionnel* | 2023 | Part (%) |
---|---|---|
Agriculture et pêche, espaces naturels et espaces verts, soins aux animaux | 8 310 | 1,8 |
Arts et façonnage d'ouvrages d'art | 700 | 0,2 |
Banque, assurance, immobilier | 12 380 | 2,7 |
Commerce, vente et grande distribution | 51 380 | 11,2 |
Communication, média et multimédia | 3 170 | 0,7 |
Construction, bâtiment et travaux publics | 44 410 | 9,7 |
Hôtellerie - restauration, tourisme, loisirs et animation | 28 150 | 6,1 |
Industrie | 78 770 | 17,2 |
Installation et maintenance | 38 230 | 8,3 |
Santé | 27 830 | 6,1 |
Services à la personne et à la collectivité | 47 800 | 10,4 |
Spectacle | 480 | 0,1 |
Support à l'entreprise | 71 630 | 15,6 |
Transport et logistique | 45 830 | 10 |
Total | 459 070 | 100 |
- * au sens de la codification ROME de France Travail.
- Source : France Travail (données brutes).
Une forte hausse des entrées dans les dispositifs d’accompagnement des jeunes
Les mesures prises pour limiter les effets sur l’emploi de la crise sanitaire se sont traduites par une forte hausse en 2021 du nombre d’entrées dans l’un des dispositifs d’aide à l’emploi, qui s’était stabilisé en Centre-Val de Loire en 2022. En 2023, le nombre d’entrées est en légère baisse par rapport à l’année précédente. Au total pour l’année 2023, 42 490 entrées dans l’un de ces dispositifs ont eu lieu (figure 7).
Les contrats aidés sont le premier volet des aides à l’emploi. Ils s’adressent aux personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières d’accès à l’emploi. Les Parcours Emploi Compétences (PEC) sont destinés au secteur non-marchand et les Contrats Uniques d’Insertion - Contrats Initiative Emploi (CUI-CIE), au secteur marchand. Ces contrats permettent à l’employeur d'accéder à des aides allant jusqu'à 40 % du SMIC horaire brut, ainsi qu’à des exonérations de charges sociales. Toutefois, certaines aides, comme la prime à l'embauche pour les moins de 30 ans, ne sont plus en vigueur depuis le 1er janvier 2023. En 2020 et 2021, ces types de contrats aidés étaient mobilisés massivement en réponse aux difficultés économiques consécutives à la crise sanitaire. L’année 2022 a vu le retour à la situation d’avant-crise. La loi de finances 2023 a, plus encore qu’en 2022, baissé fortement le financement de ces contrats. En Centre-Val de Loire, cela a conduit à une diminution de moitié des entrées dans ces dispositifs entre 2022 et 2023.
L’Insertion par l’Activité Économique (IAE) s'adresse aux publics les plus éloignés de l'emploi. L’enveloppe dévolue à l’IAE a augmenté, mais dans des proportions bien moindres que les années précédentes. Aussi, le nombre d’entrées dans une des structures d’insertion professionnelle augmente de 7 % par rapport à 2022, avec 10 670 entrées en 2023.
L’alternance est un système de formation fondé sur une alternance entre une phase pratique en entreprise et une phase théorique dans un centre de formation. En 2023, la hausse des entrées dans ce système (contrats de professionnalisation et contrats d’alternance) se poursuit avec 29 897 entrées. La diminution des contrats de professionnalisation (3 300 en 2023, contre 3 640 en 2022) est plus que compensée par la hausse des entrées en apprentissage (26 600 en 2023, contre 25 800 en 2022). L’objectif gouvernemental est d’atteindre le million d’entrées en apprentissage sur l’ensemble de l’année 2026 en France (soit environ 30 000 en région Centre-Val de Loire). Le développement de l’apprentissage a été favorisé notamment grâce aux aides à l’embauche : l’État verse aux entreprises une aide d’un montant de 6 000 € maximum pour recruter un apprenti.
Deux dispositifs complémentaires s’intéressent exclusivement aux jeunes âgés de 16 à 25 ans. Le PACEA (Parcours d’Accompagnement Contractualisé vers l’Emploi et l’Autonomie) est un accompagnement global vers l’emploi des jeunes. Le nombre d’entrées dans ce dispositif est en légère hausse (+270 entrées par rapport à 2022) pour atteindre 10 680 entrées en 2023. Le Contrat Engagement Jeune (CEJ), créé en 2022 en remplacement de la garantie jeune, est également un accompagnement vers l’emploi. Il est destiné aux jeunes qui ne sont ni étudiants, ni en formation et ni en emploi. Le nombre d’entrées dans ce dispositif a fortement augmenté entre 2022 et 2023 (+30 %, à 14 830 entrées). Contrairement au PACEA pour lequel l’accompagnement est réalisé uniquement par les missions locales, le CEJ est également mis en œuvre par France Travail.
Le nombre d’entrées dans les emplois francs augmente légèrement avec 840 entrées en 2023 (+40 entrées par rapport à 2022). Les emplois francs consistent en une aide financière versée à un employeur privé qui recrute un demandeur d’emploi ou un jeune suivi par une mission locale résidant dans un Quartier Prioritaire de la politique de la Ville.
tableauFigure 7 – Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Centre-Val de Loire
Type d'aide | 2022 | 2023 |
---|---|---|
Aides à l'emploi (p) | 43 363 | 42 489 |
dont contrats aidés (p) | 13 922 | 12 592 |
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) | 2 099 | 1 173 |
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) (p) | 1 880 | 746 |
Insertion par l'activité économique (IAE) (p) | 9 943 | 10 673 |
dont contrats en alternance | 29 441 | 29 897 |
Apprentissage | 25 800 | 26 601 |
Contrats de professionnalisation | 3 641 | 3 296 |
Accompagnement des jeunes | 21 640 | 25 510 |
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) | 10 415 | 10 682 |
Contrat d’engagement jeune | 11 225 | 14 828 |
dont premières entrées | 9 537 | 10 870 |
Emplois francs (p) | 800 | 841 |
- (p) : année 2023 provisoire.
- Note : extraction du 23/05/2024. Les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
- Source : Dares.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Activité partielle (chômage partiel)
Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.
Catégories de demandes d'emploi établies par France Travail
Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.
Chômeur (BIT)
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :
- être sans emploi durant une semaine donnée
- être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
- avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Contrat d'apprentissage
Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et
un jeune de 16 à
29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.
le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par France Travail et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.
Contrat de professionnalisation
Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.
Contrat unique d'insertion / CUI
Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.
Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation
La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.
le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.
Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits depuis deux ans ou plus.
expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.
l’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.
mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.
depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).
Population active (BIT)
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Population en emploi
Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.
Taux de chômage
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Taux de chômage (BIT)
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).
Pour en savoir plus
(1) Ouvrir dans un nouvel ongletLes statistiques du marché du travail sur le site de France Travail Centre-Val de Loire.