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Insee Conjoncture Guyane · Juin 2023 · n° 24
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2022 - Guyane  L'activité économique reste bien orientée avec un marché du travail dynamique et de nombreuses créations d’entreprises

En 2022, malgré un contexte international incertain, une inflation élevée et une augmentation des taux d’intérêt, l’économie guyanaise continue de se développer. La population dépasse les 300 000 habitants et augmente d’environ 5 000 personnes chaque année. Cette croissance démographique, défi pour l’aménagement du territoire, engendre une croissance économique, avec des créations d’entreprises au plus haut, une augmentation de l’emploi salarié et une baisse du taux de chômage.

Insee Conjoncture Guyane
No 24
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Transport automobile - Un marché des véhicules routiers porté par l’essor des véhicules à deux roues Bilan économique 2022

Jean-François Colin (Direction générale des territoires et de la mer)

L’année 2022 est marquée par le recul du marché automobile en Guyane sur fond de difficultés logistiques mondiales et une forte progression des ventes de cyclomoteurs qui dépassent celles des voitures.

L’évolution des normes environnementales et des aides de l’État continuent de favoriser l’essor des motorisations hybrides et électriques notamment pour les deux-roues.

Insee Conjoncture Guyane

No 24

Paru le :01/06/2023

Baisse des immatriculations des voitures neuves

En 2022, dans un contexte de tensions inflationnistes et d’un marché mondial qui connaît des difficultés d’approvisionnement, les ventes de voitures neuves en Guyane s’établissent à 5 340 contre 5 518 en 2021, soit une baisse des immatriculations de 3,2 % sur un an.

Au niveau national, 1 576 950 voitures particulières neuves sont vendues, une baisse de 7,8 % qui représente 131 000 véhicules de moins qu’en 2021. À l’inverse, les ventes sont à la hausse en Martinique (+1,0 %) et en Guadeloupe (+8,9 %) avec respectivement 13 581 et 14 507 nouvelles immatriculations (figure 1).

Figure 1Immatriculation de véhicules neufs par type de véhicule

Immatriculation de véhicules neufs par type de véhicule
Zonage Nombre d’immatriculations en 2022 Évolution (%)
Ensemble ¹ Dont véhicules particuliers Dont véhicules utilitaires légers ² Dont véhicules industriels à moteur ³ 2021 - 2022 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 *
Guyane 6 971 5 340 1 519 75 -3,3 1,7 2,1
France entière 1 988 206 1 576 950 358 893 46 171 -9,9 -29,3 -2,8
  • ¹ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • ² : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ³ : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.
Avertissement sur les immatriculations

Les données d’immatriculations sont calculées sur un champ homogène avec les données de parc publiées. Toutes les immatriculations sont prises en compte, à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire. Des corrections aux séries diffusées en 2022 sur ce nouveau champ ont également été apportées afin de refléter les caractéristiques des véhicules lors de leur première immatriculation. En effet, certains véhicules avaient été dénombrés selon leurs caractéristiques et localisation actuelles qui pouvaient être, dans certains cas, différentes de celles de leur première immatriculation (par exemple, un véhicule utilitaire léger immatriculé en 2015 puis revendu en 2017 comme voiture avait été comptabilisé comme voiture particulière en 2015). Ces véhicules sont désormais reclassés dans leur catégorie initiale.

Sur le marché des véhicules les moins polluants, les hybrides rechargeables sont préférées aux voitures électriques

Sous la pression des normes écologiques, l’offre des constructeurs automobiles s’adapte. Les motorisations à gazole (non hybrides) ne représentent plus que 14 % des ventes en 2022 contre 20 % en 2021 et 50 % en 2016. À l’inverse, les véhicules essence (non hybride), représentent désormais 68 % des ventes, contre 64 % en 2021 et 49 % en 2016 (figure 2).

Les motorisations hybrides non rechargeables suivent la même tendance que celles observées sur les motorisations historiques. Les hybrides diesels non rechargeables sont en diminution de 60 % et ne représentent que 1,5 % du marché, contre une augmentation de 42 % pour les motorisations hybrides essences non rechargeables qui représentent 12 % des ventes. Les véhicules hybrides rechargeables voient leurs ventes progresser de 9 % sur un an, ils occupent cependant un faible segment sur le marché (3 %).

La progression des ventes de voitures électriques constatée depuis 2019 marque le pas. Avec 91 unités immatriculées en 2022, leurs ventes diminuent de 25 % par rapport à 2021 et ne représentent que 2 % de part de marché en 2022. Cette réduction s’explique par les difficultés d’approvisionnement du marché, ainsi que par le coût à l’investissement qui reste élevé, malgré les aides de l’État, sur un territoire où plus de 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Au niveau national, la transformation du parc automobile se poursuit. La motorisation électrique et hybride rechargeable représente 21 % des ventes en 2022, contre 18 % en 2021. La motorisation électrique confirme sa dynamique en progressant de 25 % sur 1 an.

Figure 2Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie

(en nombre)
Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie ((en nombre))
Années Diesel thermique et HNR Essence thermique et HNR Electrique, hydrogène, gaz Hybride rechargeable
2016 2 600 2 657 3 0
2017 2 408 3 000 12 0
2018 2 354 3 563 22 2
2019 1 883 3 553 20 2
2020 1 708 2 813 44 51
2021 1 279 3 983 125 131
2022 811 4 292 94 143
  • HNR – Hybride Non Rechargeable.
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 2Immatriculations de voitures neuves selon la source d'énergie

  • HNR – Hybride Non Rechargeable.
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

La diminution des ventes touche les véhicules de moyennes et grosses cylindrées

Les ventes de SUV et crossovers s’infléchit avec une diminution de 9 % des immatriculations de puissance intermédiaire (7 à 10 CV fiscaux) et de 34 % pour les immatriculations de grosses cylindrées (11 CV fiscaux et plus). Les véhicules de petites cylindrées (moins de 7 CV) résistent à cette tendance à la baisse (figure 3).

Figure 3Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance

(indice base 100 en 2016)
Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance ((indice base 100 en 2016))
Années 1 à 6 CV 7 à 10 CV 11 CV et + Ensemble
2016 100 100 100 100
2017 104 104 57 103
2018 110 135 74 113
2019 98 136 113 104
2020 77 151 78 88
2021 89 197 101 105
2022 89 179 66 101
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 3Immatriculation d'automobiles neuves selon la puissance

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Les ventes de motocycles et de cyclomoteurs sont plus nombreuses que celles des voitures

La Guyane se démarque des autres territoires en devenant la première région de France où les immatriculations de 2 roues neufs sont plus importantes que les immatriculations des voitures neuves.

Les cyclomoteurs, avec 5 854 nouvelles immatriculations, représentent la grande majorité des ventes (91 %), suivi des motocyclettes (8 %) avec 541 unités et des quadricycles et tricycles aux nombres de 41 et qui restent marginaux (1 %).

Une catégorie cyclomoteur portée par la motorisation électrique

Sur 5 854 cyclomoteurs vendus 3 339 sont électriques. Cette motorisation est présente sur 57 % des ventes contre 8 % en 2021. Motivée par de nombreuses offres commerciales, ainsi que des bonus primes et aides à l’achat, elle est une réponse à la hausse des prix du carburant.

La dynamique des cyclomoteurs électriques s’observe également en Martinique avec 1 674 unités vendues et représentent 93 % des ventes de cyclomoteurs. Il en est de même en Guadeloupe avec 1 613 immatriculations, soit 78 % des ventes de cyclomoteurs.

Le marché des voitures d’occasion ralentit, celui des cyclomoteurs progresse

En 2022, les ventes de véhicules d’occasion diminuent de 1,4 % sur un an, passant de 12 947 véhicules vendus en 2021 à 12 761 en 2022 (figure 4). Concernant les voitures particulières, les motorisations essences représentent 51 % des ventes automobiles suivies des voitures diesels (48 %). Arrivées récemment sur le marché de l’automobile, les motorisations électriques et hybrides rechargeables représentent une très faible part des ventes (1 %).

Les ventes des cyclomoteurs d’occasion progressent de 36 % avec 1 070 unités échangées en 2022 contre 785 en 2021. Le marché de l’électrique reste marginal avec 25 cyclomoteurs vendus en 2022 et 8 en 2021.

Figure 4Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion

(en nombre)
Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion ((en nombre))
Années Véhicules d’occasion Véhicules neufs Ratio occasion/neuf
2016 13 278 8 538 1,6
2017 12 249 9 373 1,3
2018 12 926 9 283 1,4
2019 12 058 9 056 1,3
2020 11 633 8 745 1,3
2021 12 947 11 029 1,2
2022 12 761 13 714 0,9
  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Figure 4Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion

  • Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.

Encadré – Les aides à l’acquisition ou à la location de véhicules peu polluants

Prime à la conversion

La prime à la conversion vise à aider les particuliers et professionnels de France à acheter un véhicule neuf ou d’occasion en échange de la mise au rebut d’un ancien véhicule. Sous condition de revenus, l’aide peut aller jusqu’à 4 000 euros pour l’achat d’un véhicule thermique neuf ou d’occasion, et jusqu’à 6 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique et/ou à hydrogène. La prime à la conversion peut être cumulée avec le bonus écologique.

Bonus écologique voiture, camionnette, 2, 3 roues, quadricycle à moteur électrique

La prime à l’achat de véhicules à motorisation électrique varie en fonction du revenu fiscal de référence, elle est majorée de 1 000 € en outre-mer sous condition. Le montant de l’aide en Guyane varie :

  • de 6000 à 8 000 € pour l’achat d’une voiture particulière neuve, de 1 000 € pour l’achat d’une voiture d’occasion ;
  • de 4000 à 9 000 € pour l’achat d’une camionnette neuve, de 1 000 € pour l’achat d’une camionnette d’occasion ;
  • de 1100 à 1 900 € pour l’achat d’un 2,3 roues ou quadricycle, dans la limite de 27 % du coût d’acquisition, augmenté du coût de la batterie si elle est louée.

Prime au rétrofit électrique pour une voiture

La prime varie en fonction du revenu fiscal pour la transformation d’un véhicule routier à moteur thermique en moteur électrique à batterie ou à pile à combustible par un professionnel habilité. Le montant de l’aide peut varier :

  • de 2 500 à 6 000 € pour les voitures particulières ;
  • de 5 000 à 10 000 € pour les camionnettes ;
  • de 1 000 à 3 000 € pour les 2,3 roues ou quadricycle à moteur.
Publication rédigée par :Jean-François Colin (Direction générale des territoires et de la mer)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Les données d’immatriculations sont recalculées sur un champ homogène depuis janvier 2011 avec les données de parcs publiées par le SDES. Le champ géographique est la France dans son ensemble et non plus la France métropolitaine. Toutes les données d’immatriculations sont prises en compte, à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire, et porte sur l’ensemble des véhicules connus dans le répertoire.

Les deux marchés des véhicules routiers, celui des nouvelles immatriculations de véhicules neufs ainsi que celui des opérations de changement de titulaire et les premières immatriculations en France de véhicules d’occasion importés sont pris en compte. Les changements de domicile, d’état civil ou de raison sociale des propriétaires, les changements de locataire de longue durée, les déclarations de cession ou les déclarations d’achat des professionnels de l’automobile non suivies d’un changement de propriétaire ne sont pas pris en compte.

La localisation géographique prise en compte est celle de l’utilisateur du véhicule : le titulaire du certificat d’immatriculation ou le locataire d’une location longue durée ou avec option d’achat. Au niveau des motorisations, les regroupements ont été revus pour une meilleure adéquation avec les politiques publiques d’aide à la conversion du parc automobile.

Ainsi, compte-tenu de leur classement dans le système Crit’Air, les hybrides « non rechargeables » sont dorénavant regroupées avec leur carburation associée, entre essence et diesel. Les motorisations essence ou diesel sont donc ainsi présentées, y compris les hybrides non rechargeables ; cependant au sein de chaque catégorie, les parts respectives des véhicules thermiques et hybrides « non rechargeables » sont détaillées.

Sources

Ouvrir dans un nouvel ongletSDES - Immatriculations de véhicules routiers

Les données proviennent du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) géré par le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique. Il recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français à partir des informations issues du système d’immatriculation des véhicules (SIV) et transmises par le ministère de l’Intérieur (Agence nationale des titres sécurisés).

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.

Catégories de véhicules routiers immatriculés :

poids lourd (camions, tracteurs routiers,VASP > 3,5 t de PTAC), transport en commun, remorques, tracteurs agricoles, véhicules utilitaires légers, motocycles, tricycles, quadricycles à moteur, voitures particulières et commerciales, cyclomoteurs (< 50 cm3).

Voiture particulière et commerciale :

véhicule routier automobile, autre qu’un deux-roues à moteur ou une voiturette, destiné au transport de voyageurs et conçu pour un nombre de places assises égal au maximum à neuf (y compris celle du conducteur).

Cyclomoteur :

véhicule à moteur, muni de deux ou trois roues, de cylindrée inférieure à 50 cm3 et dont la vitesse ne peut excéder 45 km/h.

SUV :

Sport Utility Véhicule.

Parc en circulation :

un véhicule est considéré dans le parc en circulation, s’il vérifie les conditions suivantes :

  • le véhicule a été immatriculé au système d’immatriculation des véhicules (SIV) avant le 1er janvier de l’année ;
  • aucune opération de sortie de parc n’a été déclarée à l’Agence nationale des titres sécurisées (ANTS) ;
  • le véhicule est à jour de son contrôle technique : compte tenu du fait qu’un grand nombre de véhicules passent leur contrôle technique en retard, un véhicule qui n’est pas à jour de son contrôle technique au 31 décembre de l’année N, mais qui finalement passe son contrôle technique avec moins d’un an de retard, sera considéré dans le parc au 31 décembre. Pour l’année 2020, pour les véhicules en retard de leur contrôle technique au 31 décembre 2020, on applique une probabilité que le véhicule passe un contrôle technique avec moins d’un an de retard.
Émissions de CO2  :

les émissions de CO2 sont les émissions de dioxyde de carbone mesurées selon la norme d’homologation en vigueur et mentionnées sur le certificat d’immatriculation du véhicule.

Véhicules utilitaires légers :

les véhicules utilitaires légers (VUL) regroupent les camionnettes et les véhicules automoteurs spécialisés (VASP) de PTAC inférieur ou égal à 3,5 tonnes.

Véhicules automoteurs spécialisés :

les véhicules automoteurs spécialisés (VASP) sont des véhicules à moteur destinés à des usages complémentaires au transport qui peuvent donc être classés soit dans les VUL (PTAC < ou = 3,5 tonnes) ou dans les camions (PTAC > 3,5 tonnes). Par exemple : ambulances, bennes à ordures ménagères, camping-cars, grues routières, véhicules d’incendie, etc.

Véhicules à deux ou trois roues et quadricycles :

les véhicules à deux ou trois roues et quadricycles correspondent aux motocyclettes, cyclomoteurs, tricycles et quadricycles à moteur (dont les voiturettes).