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Insee Conjoncture Guyane · Juin 2023 · n° 24
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2022 - Guyane  L'activité économique reste bien orientée avec un marché du travail dynamique et de nombreuses créations d’entreprises

En 2022, malgré un contexte international incertain, une inflation élevée et une augmentation des taux d’intérêt, l’économie guyanaise continue de se développer. La population dépasse les 300 000 habitants et augmente d’environ 5 000 personnes chaque année. Cette croissance démographique, défi pour l’aménagement du territoire, engendre une croissance économique, avec des créations d’entreprises au plus haut, une augmentation de l’emploi salarié et une baisse du taux de chômage.

Insee Conjoncture Guyane
No 24
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Démographie d’entreprises - En Guyane, les créations d’entreprises augmentent mais à un rythme moins soutenu Bilan économique 2022

Océane Lasnier (Insee)

En Guyane, 3 087 entreprises sont créées en 2022, soit une hausse de 4,6 % après une année 2021 très dynamique (+47,0 %). La progression des entreprises créées sous le régime des micro-entrepreneurs se poursuit contrairement aux créations d’entreprises individuelles classiques et des sociétés. Les immatriculations sont en hausse dans tous les secteurs, à l’exception du commerce, transport, hébergement et restauration

Insee Conjoncture Guyane

No 24

Paru le :01/06/2023

Avertissement sur les défaillances d'entreprises

Les défaillances ne recouvrent pas l’ensemble des cessations d’activité. Pour faire l’objet d’une procédure judiciaire en liquidation, l’entreprise doit avoir des actifs comme des moyens de production ou des salariés. Les défaillances ne concernent par conséquent qu’une infime partie des cessations d’entreprises.

Avertissement sur les créations d'entreprises

Les données utilisées pour cette publication diffèrent de celles de la publication annuelle nationale. Elles sont cohérentes avec celles de la publication portant sur les créations d’entreprises en février 2023. En effet, Les créations d’entreprises enregistrées en 2022 ont été révisées à l’occasion de cette publication, en retirant du décompte environ 10 000 créations qui avaient finalement été invalidées.

Les immatriculations au plus haut

En Guyane, 3 087 entreprises sont créées en 2022, en hausse de 4,6 % par rapport à 2021 alors que la hausse moyenne annuelle entre 2016 et 2021 était de 13,5 %. Le nombre de nouvelles entreprises est le plus élevé de ces six dernières années (figure 1). Les créations d’entreprises augmentent également en Martinique (+17,1 %) et en Guadeloupe (+4,6 %). En France, la croissance y est plus faible (+1,1 %).

Figure 1Créations d'entreprises - Guyane

Créations d'entreprises - Guyane
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs
2016 630 377 563
2017 654 308 533
2018 871 363 684
2019 806 451 703
2020 744 371 895
2021 1 164 409 1 379
2022 1 132 408 1 547
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 1Créations d'entreprises - Guyane

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Création des micro-entrepreneurs en hausse

Les immatriculations des sociétés représentent 37 % des nouvelles entreprises de l’année avec 1 132 créations. Le nombre d’entreprises créées recule de 3 % par rapport à 2021, en lien avec les baisses de créations dans les secteurs des services aux particuliers (-9 %) et du commerce, transport, hébergement et restauration (-21 %). La hausse des immatriculations dans les secteurs des services aux entreprises (+8 %), de l’industrie (+5 %) et de la construction (+3 %) compense partiellement la baisse des autres secteurs.

Sous le régime de micro-entrepreneurs, 1 547 nouvelles entreprises sont créées en 2022, en hausse de 12 %. Les créations sous ce statut juridique représentent la moitié des immatriculations. À l’exception de l’industrie, tous les autres secteurs sont concernés par l’accroissement du nombre de nouvelles entreprises sous ce régime.

Avec 408 créations en 2022, les entreprises individuelles classiques constituent 13 % de l’ensemble des nouvelles immatriculations, stable par rapport à 2021. Si le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration est en baisse (-28 %), les créations d’entreprises sont en augmentation dans les secteurs des services aux particuliers (+35 %), de l’industrie (+29 %), de la construction (+22 %) et des services aux entreprises (+18 %).

Figure 2Nombre et évolution des créations d’entreprises par type

(en %)
Nombre et évolution des créations d’entreprises par type ((en %))
Zonage Nombre de créations en 2022 Évolution de l’ensemble (%)
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Régime de micro-entrepreneur Ensemble 2021 - 2022 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹
Guyane 1 132 408 1 547 3 087 4,6 57,5 13,5
France entière 293 158 121 705 647 106 1 061 969 1,1 22,8 11,7
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour les créations d'entreprises pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Progression des créations d’entreprises pour quatre secteurs sur cinq

À l’exception du secteur du commerce, transport, hébergement et restauration, la création d’entreprises est en hausse dans tous les secteurs d’activité. Les services aux particuliers enregistrent la plus forte hausse avec une augmentation de 20 % des créations. Avec 554 nouvelles entreprises, il représente 18 % des immatriculations totales. Cette hausse résulte d'une progression des immatriculations sous le régime des micro-entrepreneurs (+26 %) et des entreprises individuelles classiques (+35 %).

Les immatriculations dans les secteurs de la construction (+9 %) et des services aux entreprises (+8 %) sont en hausse en 2022, mais dans une moindre mesure qu’en 2021. Ces deux secteurs regroupent 44 % des créations de l’année. Toutes les formes juridiques sont concernées par une évolution positive des immatriculations.

En diminution de 7 %, le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration enregistre 1 004 nouvelles immatriculations et représente 33 % des créations. Alors que les immatriculations du secteur ralentissent pour les sociétés (-21 %) et les entreprises individuelles classiques (-28 %), la création est en hausse sous le régime des micro-entrepreneurs (+10 %).

Dans le secteur de l’industrie, 180 entreprises sont créées en 2022 (+2 %). Ces créations ne représentent que 6 % du total des nouvelles entreprises. Les créations sous le régime de micro-entrepreneurs sont en baisse (-5 %), alors que celles de sociétés (+5 %) ou sous le régime des entreprises individuelles classiques augmentent (+29 %).

Figure 3Évolution entre 2021 et 2022 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Guyane

(en %)
Évolution entre 2021 et 2022 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Guyane ((en %))
Sociétés Entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble -2,7 -0,2 12,2 4,6
Industrie 5,0 28,6 -4,9 2,3
Construction 2,8 21,6 19,6 9,1
Commerce, transport, hébergement, restauration -20,9 -27,5 9,6 -6,5
Services aux entreprises 8,0 17,6 7,6 8,4
Services aux particuliers -9,4 34,8 26,2 20,4
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 3Évolution entre 2021 et 2022 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Guyane

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Les défaillances sont en hausse

En 2022, les défaillances d’entreprises sont de nouveau en hausse, alors qu’elles diminuaient depuis 2017. Au cours de l’année, 64 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation, soit un accroissement de 60 % par rapport à 2021. En France entière, alors qu’il était en baisse depuis plus de cinq ans, le nombre de défaillances est également en forte croissance (+50 %) ce qui représente 41 298 entreprises de moins (figure 4). Ces augmentations correspondent à un retour à la normale suite à une phase de deux ans durant laquelle les entreprises ont été protégées par différents dispositifs de soutien mis en place lors de la crise sanitaire tel que le prêt garanti par l’État.

Figure 4Évolution des défaillances d'entreprises

(indice base 100 en décembre 2016)
Évolution des défaillances d'entreprises ((indice base 100 en décembre 2016))
Guyane France entière
déc. 2016 100,0 100,0
janv. 2017 101,1 99,7
févr. 2017 106,2 98,8
mars 2017 106,8 98,6
avr. 2017 101,7 97,3
mai 2017 102,3 97,2
juin 2017 101,7 96,1
juil. 2017 41,5 95,7
août 2017 42,0 95,7
sept. 2017 37,5 94,6
oct. 2017 35,2 94,3
nov. 2017 34,1 93,6
déc. 2017 36,4 93,8
janv. 2018 35,8 93,0
févr. 2018 37,5 92,5
mars 2018 37,5 91,4
avr. 2018 39,2 91,6
mai 2018 37,5 90,7
juin 2018 38,1 90,8
juil. 2018 36,9 91,2
août 2018 36,4 91,7
sept. 2018 43,2 92,0
oct. 2018 50,0 92,9
nov. 2018 51,7 92,8
déc. 2018 51,1 92,9
janv. 2019 52,8 93,6
févr. 2019 51,7 93,6
mars 2019 49,4 93,2
avr. 2019 48,9 93,4
mai 2019 47,2 93,1
juin 2019 47,7 92,3
juil. 2019 47,7 92,2
août 2019 47,7 91,1
sept. 2019 48,3 90,4
oct. 2019 43,2 89,3
nov. 2019 43,8 88,5
déc. 2019 44,9 87,9
janv. 2020 40,3 85,8
févr. 2020 34,7 84,6
mars 2020 34,7 81,1
avr. 2020 34,1 75,8
mai 2020 35,2 71,3
juin 2020 35,8 69,0
juil. 2020 35,2 66,2
août 2020 35,2 65,4
sept. 2020 26,7 62,8
oct. 2020 26,1 59,4
nov. 2020 26,1 56,6
déc. 2020 23,9 53,7
janv. 2021 25,6 51,3
févr. 2021 26,7 48,4
mars 2021 28,4 48,2
avr. 2021 28,4 49,4
mai 2021 29,5 50,4
juin 2021 24,4 49,7
juil. 2021 24,4 48,3
août 2021 25,0 48,2
sept. 2021 26,1 47,3
oct. 2021 25,6 46,9
nov. 2021 22,2 46,9
déc. 2021 22,7 47,5
janv. 2022 23,3 48,4
févr. 2022 27,8 50,1
mars 2022 27,3 52,1
avr. 2022 26,7 54,1
mai 2022 23,9 55,8
juin 2022 25,0 57,8
juil. 2022 29,5 60,2
août 2022 29,0 61,4
sept. 2022 34,1 64,3
oct. 2022 36,9 66,8
nov. 2022 34,7 69,3
déc. 2022 36,4 71,0
  • Notes : données brutes, en date de jugement. Chaque point correspond au cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 4Évolution des défaillances d'entreprises

  • Notes : données brutes, en date de jugement. Chaque point correspond au cumul des 12 derniers mois.
  • Source : Fiben, Banque de France.
Publication rédigée par :Océane Lasnier (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien.

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Nomenclature agrégée 2008 / NA 2008 :

Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.

La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.

Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.

Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :

· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;

· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.

Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.

· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;

· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;

· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Établissement / Siret :

L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d'une chaîne hôtelière, la « boutique » d'un réparateur de matériel informatique...