La campagne 2020-2021 est marquée par l’épisode de gel de début avril. Celui-ci entraîne de lourdes pertes principalement en arboriculture et en viticulture, mais aussi sur les betteraves sucrières, qui ont dû être resemées pour près des deux tiers des surfaces. Le printemps frais et sec a limité un temps le développement végétatif des cultures et des prairies. L’humidité du mois d’août entraîne de belles récoltes en maïs, tournesol et betteraves sucrières ainsi qu’une bonne pousse des prairies (figure 1 et figure 2).

Les semis d’automne se sont déroulés dans de bonnes conditions, permettant un retour à la normale des surfaces de cultures d’hiver. Le début de printemps sec limite les maladies et les pluies de mai permettent de soulager toutes les cultures. La moisson 2021 est retardée par les pluies estivales, mais elle s’avère meilleure que prévu, même si des problèmes de qualité sont apparus du fait de la pluviométrie. Les cultures récoltées en fin d’été profitent à plein de la météorologie pluvieuse.

La production de blé tendre croît de 40 % par rapport à 2020, du fait d’une hausse des surfaces (+ 16 %) et des rendements (+ 22 %) (figure 3). La production d’orge augmente de 21 %, malgré une diminution des surfaces de 15 %. Grâce aux pluies estivales, la production de maïs est stable, malgré la baisse de 22 % des surfaces. La production de colza se redresse (+ 32 % sur un an), mais reste en deçà de la moyenne quinquennale.

Dans un contexte de reprise de la demande, les cours des grandes cultures atteignent des records (figure 4). Le cours du blé tendre gagne 25 % en 2021 par rapport à 2020, celui de l’orge 32 %, le maïs 35 % et le colza s’envole, en hausse de plus de 45 % en un an.

Les fortes gelées printanières et les maladies font chuter la production régionale de vin de 35 % sur un an et de 31 % par rapport à la moyenne quinquennale. La réouverture des cafés, restaurants et hôtels et la suppression des taxes américaines sur les vins français permettent une embellie commerciale bienvenue. En revanche, les prix des vins du Val de Loire poursuivent leur baisse entamée en 2019. Côté Centre-Loire, les sorties de chais sont 23 % supérieures à celles de l’an passé et les exports croissent fortement.

Le gel soudain de début avril entame une partie du potentiel de récolte de pommes, la majorité de celui de poires (respectivement - 12 % et - 62 % par rapport à la moyenne sur 5 ans), et la quasi-totalité de celui des cerises. Les productions de légumes sont également affectées par la météo fraîche du printemps et humide de l’été. La demande reste atone tout au long de l’année, ce qui nuit aux prix. Le concombre est en crise conjoncturelle de trois semaines en fin d’été.

Après un printemps sec limitant un temps la pousse des prairies régionales, l’humidité estivale permet une production abondante. Le bilan de l’année est excédentaire de 9 %. Les ensilages de maïs profitent de l’été humide : les rendements atteignent 134 q/ha, supérieurs de 57 % à la moyenne 2016-2020.

Le prix moyen du lait de vache continue de grimper (+ 3 % sur un an), à 381 € les 1 000 litres, de 17 € supérieur à la moyenne nationale. Les effectifs et le nombre de producteurs poursuivent leur baisse (- 3,7 % et - 1,4 %, respectivement) et les livraisons régionales diminuent (- 2,1 %). Les livraisons de lait de vaches bio représentent 1,8 % de la production régionale, en progression de 9,5 % sur un an, mais subissent une baisse des prix liée à une certaine saturation du marché.

Le prix du lait de chèvre s’élève de 5 % par rapport à 2020. Il est supérieur à la moyenne nationale (+ 35 € pour 1 000 litres). Le nombre de producteurs et les effectifs reculent, les volumes diminuent de 2,3 % sur un an. Les livraisons de lait de chèvre bio représentent 1,3 % des livraisons régionales de lait de chèvre.

Le cours de la viande bovine poursuit sa progression (+ 7 % sur un an), à 4,18 €/kg de carcasse. L’origine française a toujours la faveur des consommateurs, et l’offre manque.

Les exportations de broutards repartent à la hausse en 2021 (+ 1,7 %), et retrouvent leur niveau d’avant pandémie. Les prix sont en augmentation sur 2021, avec toutefois des baisses lors des restrictions liées à la crise sanitaire.

Après un début d’année marqué par une belle reprise, les cours des porcs s’effondrent à nouveau, suite à l’arrêt brutal des achats chinois.

La décapitalisation du cheptel bovin se poursuit : les abattages bovins progressent en moyenne de 6,1 %, ceux des vaches de 13,9 %. Les abattages de volailles sont en baisse (- 6 %) après la forte progression observée en 2020 (+ 17 %).

Après une année de baisse en 2020 du fait des confinements, le prix des intrants (figure 5) est à nouveau en forte hausse en 2021 (+ 11 %, en moyenne annuelle). En lien avec la reprise économique mondiale, le prix de l’énergie et des lubrifiants augmente de 33 % et celui des engrais et des amendements explose : + 85 % en décembre 2021 par rapport à décembre 2020.

La progression régulière des coûts des produits et services vétérinaires se poursuit. Le prix des aliments des animaux progresse tout au long de l’année, sous l’effet du coût des matières premières.