L’année 2021 reste fortement marquée par la crise sanitaire et ses restrictions, même si celles-ci s’allègent peu à peu au cours de l’année. Dans un contexte de reprise mondiale, des difficultés apparaissent, tels que l’approvisionnement de certains matériaux ou encore une pénurie de main d’œuvre, qui viennent freiner la production et se répercuter sur l’emploi.

Le tissu économique de la région Centre-Val de Loire compte 921 800 emplois salariés fin 2021, soit une hausse conséquente de 2,5 % sur un an (+ 22 250 emplois). Alors que la pandémie mondiale de Covid-19 apparue en 2020 interrompait subitement le retour à la croissance des emplois de fin 2019 (+ 0,5 % comparé à 2018), ces derniers sont en hausse de 1,2 % par rapport à cette période d’avant-crise (figure 1).

À l’échelle de la France hors Mayotte, la croissance est un peu plus importante sur l’année (+ 2,8 % en 2021), et en comparaison du niveau d’avant-crise (+ 1,5 %) (figure 2).

Ainsi, malgré un recul en 2020 (- 1,3 %), l’emploi salarié total en Centre-Val de Loire a progressé en moyenne de 0,6 % par an entre 2019 et 2021, soit deux fois plus vite qu’entre 2014 et 2019 (+ 0,3 %).

Sur la même période en France hors Mayotte, la croissance annuelle moyenne est trois fois plus importante (+ 0,9 %), mais équivalente à celle de la région sur les deux années de crise sanitaire (+ 0,7 %).

À l’échelle nationale, la progression de l’emploi semble se poursuivre en début d’année 2022, malgré l’apparition de tensions géopolitiques et d’une nouvelle hausse du cours du pétrole.

En 2021, la hausse des emplois est un peu plus conséquente dans le secteur privé que public (respectivement + 2,6 % et + 2,0 %), tandis qu’au niveau national l’emploi privé croît nettement plus sur l’année (+ 3,5 %) que l’emploi public (+ 0,3 %). Comparé à son niveau d’avant-crise, l’emploi public se redresse davantage que l’emploi privé (respectivement + 2,1 % et + 0,9 %) dans la région, alors que la tendance est inverse au niveau national (respectivement + 1,0 % + 1,6 %).

Après un repli important en 2020 (- 2,1 %), le secteur tertiaire marchand, premier employeur dans la région (410 200, soit 44 % des emplois totaux), enregistre une forte hausse en 2021 : + 4,3 %, soit + 16 730 emplois (figure 3). Le secteur contribue ainsi à 75 % de la croissance de l’emploi salarié dans la région en 2021. Il est fortement redynamisé par les activités d’hébergement-restauration et de services aux ménages (respectivement + 14 % et + 8,0 %), particulièrement touchées par les restrictions sanitaires en 2020 (confinements, fermetures d’établissements, couvre-feux).

Ainsi entre 2019 et 2021, les emplois du secteur progressent en moyenne de 1,0 % par an, rythme équivalent à celui observé entre 2014 et 2019 (+ 1,1 %).

L’intérim participe à la croissance de l’emploi. Après une importante chute au début de l’année 2020, puis un rapide rebond en fin d’année, ses effectifs poursuivent leur croissance en 2021 (+ 8,3 %), dépassant ainsi de 2,5 % leur niveau d’avant-crise (figure 4).

À l’échelle de la France hors Mayotte, le retour à la hausse du secteur tertiaire marchand est plus prononcé (+ 4,8 %), tout comme son repli en 2020 l’était également (- 2,8 %). Si l’hébergement-restauration enregistre une progression de l’emploi quasi équivalente à la région (+ 15,1 %), celle des services aux ménages est en deçà (+ 5,7 %) et celle de l’intérim est supérieure (+ 12,5 %).

L’emploi dans les services non marchands était en recul entre 2014 et 2019, perdant en moyenne 0,2 % chaque année. Resté stable durant la première année de crise sanitaire, il connaît en 2021 une hausse de 1,5 %. Au niveau national, la croissance se poursuit pour la troisième année consécutive, soit + 0,6 % en 2021.

Hormis l’agriculture, la construction était le seul secteur à enregistrer un gain d’emplois en 2020 (+ 1,3 %) malgré la crise sanitaire. Ses effectifs se renforcent en 2021 avec une progression plus marquée : + 2,2 %.

Au niveau de la France hors Mayotte, la tendance est la même et la hausse un peu plus conséquente (+ 2,5 %). Cependant, les difficultés d’approvisionnement qui perdurent pourraient venir fragiliser cette dynamique en 2022.

Alors que l’emploi industriel renouait avec la croissance de ses effectifs en 2019 (+ 0,3 %), la crise débutée début 2020 venait interrompre cette dynamique (- 2,8 %). En 2021, le repli se poursuit, mais dans une moindre proportion (- 0,2 %). Les gains d’emplois dans l’agro-alimentaire (+ 3,3 %), seule activité industrielle à voir croître ses effectifs en 2020 (+ 0,3 %) et dans l’énergie, eau, déchets cokéfaction et raffinage (+ 1,0 %) ne suffisent pas à compenser les pertes importantes dans la fabrication de matériel de transport (- 3,9 %) après le fort repli en 2020 (- 4,8 %).

Au niveau national, les emplois industriels, également en retrait en 2020 (- 1,7 %), se redressent en 2021 (+ 0,7 %).

En progression continue durant toute l’année 2021, les gains d’emplois dans l’Eure-et-Loir et l’Indre-et-Loire sont bien supérieurs à la moyenne régionale, respectivement + 3,1 % et + 3,0 %. Le nombre de salariés dans ces deux départements dépasse ainsi nettement son niveau d’avant-crise de la fin 2019 (respectivement + 2,5 % et + 1,7 %) (figure 5).

Après une année 2020 d’important repli (- 1,2 %), l’Indre-et-Loire redevient le plus important contributeur à la croissance des emplois dans la région, soit trois sur dix (+ 6 740 emplois). Dans l’Indre-et-Loire comme dans l’Eure-et-Loir, les effectifs employés augmentent dans tous les secteurs et la croissance est portée par le tertiaire marchand (respectivement + 5,4 % et + 4,0 %), davantage dynamisé par l’intérim dans le premier département que dans le second (+ 18,5 % contre + 10,5 %). Les emplois industriels sont également en hausse dans ces deux seuls départements (respectivement + 0,7 % et + 0,5 %). Dans le secteur de la construction, les effectifs s’accroissent dans l’Eure-et-Loir (+ 2,4 %), mais restent stables dans l’Indre-et-Loire.

L’emploi progresse moins dans le Loir-et-Cher, le Loiret et l’Indre que dans la région. Dans ces trois départements, les évolutions sont globalement proches en 2021, mais leurs dynamiques par secteur diffèrent.

Malgré des baisses d’effectifs dans l’agriculture et l’industrie (respectivement - 1,9 % et - 1,4 %), la croissance dans le Loir-et-Cher s’élève à 2,4 %, essentiellement alimentée par les services marchands (+ 5,2 %), mais également renforcée par la construction (+ 3,1 %).

Dans le Loiret, département qui concentre près de 30 % des emplois de la région, la hausse atteint 2,3 % malgré une fin d’année en retrait. Là aussi, les services marchands portent la progression (+ 3,4 %), mais dans une moindre mesure qu’en région, freinés par la faible hausse des effectifs dans l’intérim (+ 1,2 %). Une évolution parmi les plus importantes dans les services non marchands (+ 2,1 %) vient également alimenter les emplois du département, où seuls les effectifs industriels sont en recul (- 0,8 %).

Le département de l’Indre (+ 2,1 %), où l’emploi est également freiné par un recul dans l’industrie (- 0,6 %), se distingue aussi par la plus forte croissance dans l’intérim (+ 26,1 %) et par un secteur de la construction particulièrement dynamique (+ 4,3 %).

Parmi ces trois départements, le Loiret et le Loir-et-Cher dépassent leur niveau d’avant-crise (respectivement + 1,2 % et + 0,9 %), tandis que l’Indre reste en dessous (- 1,0 %).

Enfin, la progression de l’emploi salarié est moins grande dans le Cher (+ 1,3 %), avec des dynamiques sectorielles plus faibles, un secteur non marchand en recul dans ce seul département (- 0,2 %), ainsi qu’une absence de gains dans l’industrie. Le département retrouve néanmoins son niveau d’avant-crise à la fin 2021.