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Insee Conjoncture Centre-Val de Loire · Juin 2022 · n° 39
Insee Conjoncture Centre-Val de LoireBilan économique 2021 - Centre-Val de Loire Reprise menacée

Après une année de recul de l’activité économique, 2021 est une année de reprise. Les niveaux d’activité d’avant-crise sont dépassés en fin d’année dans la région et dans tous les départements hormis l’Indre et le Cher. Le recours à l’activité partielle recule nettement et se rapproche de la situation en 2019. La hausse de l’emploi salarié (+ 2,5 % sur l’année) et la baisse du chômage (6,6 % au 4ᵉ trimestre) sont marquées. Les effets de certaines mesures de soutien des entreprises, pour leur permettre de traverser la crise, sont encore observables, notamment au travers de leur faible endettement bancaire net. Cependant des fragilités perdurent, pour les secteurs de l’industrie et de l’hébergement-restauration en particulier, dont l’activité reste en deçà de celle avant la crise sanitaire. Les tensions sur l’approvisionnement et le marché du travail commencent à se répercuter sur les prix, et viennent menacer la reprise.

Insee Conjoncture Centre-Val de Loire
No 39
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2021

Samuel Balmand, Aliette Cheptitski (Insee)

Insee Conjoncture Centre-Val de Loire

No 39

Paru le :21/06/2022

Synthèse régionale - Reprise menacée

Après une année de recul de l’activité économique, 2021 est une année de reprise. Les niveaux d’activité d’avant-crise sont dépassés en fin d’année dans la région et dans tous les départements hormis l’Indre et le Cher. Le recours à l’activité partielle recule nettement et se rapproche de la situation en 2019. La hausse de l’emploi salarié (+ 2,5 % sur l’année) et la baisse du chômage (6,6 % au 4e trimestre) sont marquées. Les effets de certaines mesures de soutien des entreprises, pour leur permettre de traverser la crise, sont encore observables, notamment au travers de leur faible endettement bancaire net. Cependant des fragilités perdurent, pour les secteurs de l’industrie et de l’hébergement-restauration en particulier, dont l’activité reste en deçà de celle avant la crise sanitaire. Les tensions sur l’approvisionnement et le marché du travail commencent à se répercuter sur les prix, et viennent menacer la reprise.

Une année de reprise de l’activité économique…

En 2021, après une année marquée par la crise sanitaire de la Covid-19 et ses répercussions économiques, l’activité retrouve son niveau d’avant-crise. Les volumes d’heures rémunérées des salariés, restés en retrait par rapport aux mêmes mois de 2019 jusqu’en octobre 2021, dépassent ces niveaux de référence en novembre et décembre (+ 0,7 %) (figure 1). Ces volumes repassent néanmoins légèrement sous les repères 2019 en janvier 2022, pour être au-dessus en février et en mars 2022 (+ 1,3 %). Cette reprise est un peu moins nette dans la région qu’au niveau national, où le produit intérieur brut termine l’année 0,5 % au-dessus du 4e trimestre 2019, la croissance de 6,8 % en 2021 compensant en grande partie la baisse de 7,9 % de l’année précédente.

Au niveau départemental, la reprise de l’activité économique est plus précoce et plus nette dans les départements de l’Eure-et-Loir, du Loiret et du Loir-et-Cher que dans la région. En Indre-et-Loire, l’année s’achève avec un niveau d’activité un peu au-dessus qu’avant-crise. En revanche, dans les départements du Cher, et surtout de l’Indre, le volume d’activité reste en deçà des références de 2019 et se dégrade même en début d’année 2022.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Centre-Val de Loire

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Centre-Val de Loire (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Centre-Val de Loire Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 0,2 3,7 4,3 1,0 -0,8 0,9 1,9
févr. 2020 0,1 2,9 4,5 1,4 -0,6 1,1 1,7
mars 2020 -8,7 -29,5 -33,1 -11,0 -6,8 -12,5 -13,3
avr. 2020 -26,6 -53,3 -77,8 -28,8 -17,7 -31,2 -33,2
mai 2020 -21,8 -18,5 -68,7 -17,9 -11,9 -20,5 -22,4
juin 2020 -12,3 -3,7 -32,3 -6,4 -4,6 -8,7 -10,3
juil. 2020 -10,8 -2,2 -17,8 -4,2 -3,4 -6,3 -6,8
août 2020 -6,7 1,0 -11,9 -2,4 -2,5 -3,8 -4,5
sept. 2020 -7,5 -2,4 -12,1 -1,9 -1,4 -3,8 -4,4
oct. 2020 -7,3 -3,0 -15,1 -1,8 -1,6 -3,9 -4,8
nov. 2020 -5,5 -2,3 -56,7 -7,2 -2,2 -7,8 -9,8
déc. 2020 -5,6 -3,9 -57,1 -2,3 0,0 -5,4 -6,7
janv. 2021 -7,1 4,5 -45,9 -1,9 0,7 -4,2 -5,2
févr. 2021 -5,9 1,4 -53,0 -1,4 1,3 -4,1 -5,4
mars 2021 -4,8 0,7 -54,0 -0,8 2,6 -3,5 -5,1
avr. 2021 -7,5 0,9 -57,4 -4,7 -0,2 -6,7 -7,8
mai 2021 -7,1 -0,8 -41,2 -2,6 0,4 -4,9 -5,7
juin 2021 -4,6 4,7 -13,5 1,6 2,3 -0,3 -0,4
juil. 2021 -7,1 -0,1 -2,0 0,7 0,8 -1,6 -0,8
août 2021 -4,8 -1,5 -1,5 1,4 1,4 -0,6 -0,2
sept. 2021 -5,6 1,6 -1,4 2,0 2,2 -0,2 0,7
oct. 2021 -5,6 0,7 1,1 1,8 1,3 -0,3 0,7
nov. 2021 -2,8 1,7 1,0 2,8 2,7 1,2 2,4
déc. 2021 -3,5 -2,0 -1,8 3,1 2,9 0,7 2,1
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Centre-Val de Loire

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Le recours à l’activité partielle pour protéger l’emploi a été un marqueur de la crise sanitaire. En France, le nombre de salariés effectivement en activité partielle a été multiplié par plus de 200 au plus fort de la crise en avril 2020 par rapport à la moyenne observée entre 2015 et 2019. En Centre-Val de Loire, moins de 8 000 salariés sont concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle en décembre 2021, alors qu’ils étaient encore plus de 50 000 en début d’année (figure 2). Ce nombre poursuit sa baisse début 2022, ne dépassant guère 2 000 en mars, bien loin des près de 270 000 salariés en avril 2020.

Figure 2Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

nombre de salariés
Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation (nombre de salariés)
Centre-Val de Loire
mars 2020 217 490
avr. 2020 266 015
mai 2020 211 970
juin 2020 87 385
juil. 2020 45 980
août 2020 23 385
sept. 2020 27 310
oct. 2020 40 385
nov. 2020 79 040
déc. 2020 58 820
janv. 2021 51 775
févr. 2021 53 325
mars 2021 56 045
avr. 2021 73 545
mai 2021 50 075
juin 2021 27 485
juil. 2021 9 470
août 2021 6 875
sept. 2021 9 380
oct. 2021 8 030
nov. 2021 7 470
déc. 2021 7 995
  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2022.

Figure 2Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2022.

L’année se termine avec 22 250 emplois salariés de plus qu’un an auparavant. En croissance sur chacun des quatre trimestres, l’emploi salarié retrouve son niveau de fin 2019 dès le 1er trimestre 2021. La progression de 2,5 % sur l’année efface non seulement le recul de 1,3 % en 2020, mais se traduit surtout par une hausse moyenne de 0,6 % entre 2019 et 2021, deux fois plus rapide qu’entre 2014 et 2019.

Les embauches sont plus nombreuses en contrat à durée indéterminée qu’avant la crise sanitaire, comme celles en contrat à durée déterminée de plus de 31 jours. Dans le même temps, moins de contrats courts qu’en 2019 sont signés.

Cette hausse de l’emploi salarié contribue à la baisse du taux de chômage (6,6 % dans la région en fin d’année, contre 7,4 % au niveau national). Stable jusqu’au 3e trimestre, il recule au quatrième à un niveau inobservé depuis la fin 2008, marquée par le début de la crise économique et financière. Perdant 1,1 point depuis fin 2019, cette baisse est un peu plus forte en Centre-Val de Loire qu’en France.

Autre signe de la reprise, le nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité diminue nettement pour être au plus bas depuis 10 ans. Ce recul (- 12,5 % sur un an, - 6,0 % en moyenne entre 2019 et 2021, contre - 1,2 % en moyenne entre 2014 et 2019) est particulièrement franc pour les moins de 25 ans (- 17,3 % depuis fin 2020).

Le rythme auquel progressent les créations de sociétés dans la région est plus élevé qu’au niveau national. Si les nouveaux micro-entrepreneurs sont toujours plus nombreux, le fait notable est surtout le rebond des créations de sociétés (+ 27 % sur un an). Pour tous les statuts, le nombre de créations depuis 2019 croît plus vite qu’avant la crise sanitaire.

La région compte plus de micro-entrepreneurs économiquement actifs au 1er semestre 2021 qu’un an plus tôt (+ 18 %), et bien plus encore que deux ans auparavant (+ 57 %). Leur nombre s’est maintenu au 1er semestre 2020, mais leur chiffre d’affaires mensuel moyen a décliné. Il retrouve au 1er semestre 2021 son niveau du 2nd semestre 2019. Ces micro-entrepreneurs sont un peu plus présents dans l’espace urbain, qui ont en particulier plus bénéficié du développement des activités de livraison pendant la crise sanitaire.

…Qui peine à s’asseoir dans l’ensemble des secteurs…

L’activité de certains secteurs, notamment l’industrie et l’hébergement-restauration, reste en retrait, sous les niveaux d’avant-crise. Ainsi, de janvier à mai 2021, l’industrie, les autres services principalement marchands et surtout l’hébergement-restauration ont des volumes d’heures rémunérées en deçà de l’année de référence (figure 3). Depuis juin 2021, c’est principalement l’industrie qui contribue à la baisse des heures rémunérées, tandis que les services principalement marchands hors hébergement-restauration affichent des niveaux supérieurs à l’année de référence, hormis dans l’Indre. En fin d’année, l’activité industrielle retrouve un niveau d’avant-crise dans le seul département d’Eure-et-Loir.

La reprise de l’activité est plus modérée dans les secteurs en lien avec la fréquentation touristique qui reste en deçà des niveaux de référence en 2019. La fréquentation des hôtels en 2021 représente 75 % de celle en 2019, et celle des campings sur la saison d’été est inférieure de 15 % à son niveau en 2019. L’activité des transports routiers de marchandise se redresse en 2021, plus que celle de transport de voyageurs, encore affectée par l’incomplète reprise du transport touristique.

Figure 3Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Centre-Val de Loire

variation en %, contributions en points
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Centre-Val de Loire (variation en %, contributions en points)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands
janv. 2020 0,0 0,3 0,2 0,5 -0,1
févr. 2020 0,0 0,3 0,2 0,7 -0,1
mars 2020 -2,3 -2,8 -1,4 -5,3 -0,8
avr. 2020 -7,1 -4,7 -3,3 -14,1 -2,0
mai 2020 -5,7 -1,7 -3,0 -8,7 -1,4
juin 2020 -3,2 -0,3 -1,5 -3,1 -0,5
juil. 2020 -2,8 -0,2 -0,8 -2,1 -0,4
août 2020 -1,8 0,1 -0,6 -1,2 -0,3
sept. 2020 -2,0 -0,2 -0,5 -0,9 -0,2
oct. 2020 -1,9 -0,3 -0,6 -0,9 -0,2
nov. 2020 -1,4 -0,2 -2,4 -3,5 -0,3
déc. 2020 -1,5 -0,3 -2,4 -1,1 0,0
janv. 2021 -1,9 0,4 -1,9 -0,9 0,1
févr. 2021 -1,6 0,1 -2,2 -0,7 0,2
mars 2021 -1,3 0,1 -2,2 -0,4 0,3
avr. 2021 -2,0 0,1 -2,5 -2,3 0,0
mai 2021 -1,9 -0,1 -1,8 -1,2 0,0
juin 2021 -1,2 0,4 -0,6 0,8 0,3
juil. 2021 -1,9 0,0 -0,1 0,3 0,1
août 2021 -1,3 -0,1 -0,1 0,7 0,2
sept. 2021 -1,5 0,1 -0,1 1,0 0,2
oct. 2021 -1,5 0,1 0,0 0,9 0,2
nov. 2021 -0,7 0,2 0,0 1,4 0,3
déc. 2021 -0,9 -0,2 -0,1 1,6 0,3
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 3Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Centre-Val de Loire

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Avant la crise, l’industrie, manufacturière notamment, était le secteur en tête du recours à l’activité partielle. En Centre-Val de Loire, en 2021, de janvier à août, ce sont les services non marchands qui recourent le plus à l’activité partielle – particulièrement l’hébergement-restauration en lien avec les restrictions réglementaires d’activité – et l’industrie sur les quatre derniers mois de l’année. Au 1er trimestre 2022, ce dispositif est moins sollicité, mais la part des services non marchands, au premier rang desquels de l’hébergement-restauration, dans les effectifs en activité partielle remonte.

En termes d’emploi, les trois quarts de la croissance en 2021 sont portés par le tertiaire marchand. La fragile dynamique d’accroissement de l’emploi industriel d’avant-crise reste suspendue, bien que les effectifs se contractent moins qu’en 2020.

Par ailleurs, les entreprises dépendent encore de certaines dispositions prises pour les aider à traverser la crise. Les trésoreries des entreprises se sont détériorées en 2020, mais le soutien public face aux conséquences de la pandémie a contribué à atténuer cette dégradation. En 2021, l’allègement des contraintes sanitaires et le report des remboursements des prêts garantis par l’État, que les entreprises ont pu conserver sous forme de liquidités, entraînent des situations de trésorerie confortables. Les mesures de soutien aux entreprises ont également contribué à réduire le nombre de défaillances. Il reste à un niveau très bas et diminue même encore en 2021.

…Fragilisée par les tensions sur l’approvisionnement, la main d’œuvre et les prix de l’énergie

Des tensions viennent menacer la reprise, comme sur les prix de l’énergie qui étaient orientés à la baisse de mars 2020 à février 2021, et sont repartis nettement à la hausse depuis (+ 18,5 % en glissement annuel fin 2021 ; + 28,0 % en mai 2022). Portée par ce renchérissement, l’inflation, nulle en décembre 2020, croît continuellement en 2021 pour atteindre + 2,8 % en décembre et continue à augmenter en 2022 (+ 5,2 % en mai). Les effets de la crise sanitaire sur les chaînes d’approvisionnement et les tensions sur le marché du travail contrarient également le redémarrage de nombreux secteurs. L’activité industrielle a repris dès mai 2020, mais les difficultés d’approvisionnement et de recrutement pèsent sur cette reprise qui se poursuit en 2021.

Des contraintes de même nature sur l’offre freinent l’activité du bâtiment, malgré une demande élevée. L’activité de la construction reprend fortement, le nombre de logements autorisés progresse de 34 % en 2021, et les surfaces de locaux non résidentiels de 58 %. Cependant, le bilan de l’activité de promotion immobilière est en demi-teinte, les ventes d’appartements étant en forte hausse, tandis que celles des maisons chutent. L’activité des travaux publics reprend en 2021, mais ralentit au 2nd semestre, marquée par la hausse des coûts de production et le manque de matières premières.

Du côté du secteur primaire, entre hausse de la demande et envolée des prix de l’énergie, les prix agricoles augmentent comme ceux des intrants. En 2021, les cours des productions de grandes cultures se sont élevés, le prix des productions animales est en hausse, mais le cours du porc plonge au 2nd semestre. Cette augmentation des prix de production agricoles ne s’est pas encore transmise aux prix à la consommation en 2021, l’alimentation ayant été relativement épargnée par l’inflation en 2021, mais les prix progressent de + 4,2 % en glissement annuel en mai 2022.

Contexte national - En 2021, l’économie mondiale a rebondi après sa chute en 2020, l’amélioration de la situation sanitaire s’étant accompagnée d’un allègement des restrictions

En 2021, l’épidémie de Covid-19 est restée l’un des principaux déterminants de l’activité économique. L’apparition de variants a rythmé la propagation de nouvelles vagues, et, en conséquence, la poursuite des mesures de restrictions sanitaires. Celles-ci se sont cependant allégées, à mesure que les États apprenaient à limiter la propagation du virus – notamment par une campagne de vaccination à grande échelle – et que les ménages et les entreprises entraient dans le paradigme du « vivre avec ». Après la fermeture partielle des économies en 2020, qui avait fait plonger le PIB mondial à - 3,1 % par rapport à son niveau de 2019, leur réouverture progressive en 2021 a engendré un rebond en partie mécanique, à . Ce rattrapage a néanmoins été hétérogène selon les pays (figure 4). Ainsi, le rebond de l’activité en zone euro, certes vif (+ 5,2 %), l’a toutefois été moins qu’aux États-Unis (+ 5,7 %) ou que pour les économies émergentes (+ 6,8 %), malgré un recul de l’activité en zone euro plus important en 2020. L’économie du Royaume-Uni a davantage rebondi (+ 7,4 %, après une chute en 2020 parmi les plus fortes des pays européens) malgré l’incertitude liée au Brexit, finalement mis en œuvre au 1er janvier. Enfin, l’activité en Chine a renoué avec une croissance vigoureuse (+ 8,6 %, après un ralentissement certes marqué de l’activité en 2020), même un peu supérieure à sa moyenne des années 2010 par effet de contrecoup. Ces évolutions hétérogènes selon les pays en 2021 sont notamment liées au rythme de diffusion du virus et aux stratégies sanitaires nationales (« zéro-covid », confinements, vaccination…), mais aussi aux spécialisations sectorielles (les branches des matériels et des services de transport, de l’hébergement-restauration ou encore des loisirs, sport et culture – et le tourisme en général – restant à des niveaux d’activité dégradés).

Figure 4Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

en %
Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019 (en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
France Allemagne Italie Espagne Royaume-Uni États-Unis Chine
2016T1 -5,9 -5,5 -2,9 -8,3 -6,3 -8,5 -20,7
2016T2 -6,2 -5,2 -2,7 -7,9 -5,7 -8,2 -19,4
2016T3 -5,9 -4,8 -2,2 -7,1 -5,3 -7,7 -18,1
2016T4 -5,4 -4,5 -1,9 -6,7 -4,6 -7,2 -16,7
2017T1 -4,6 -3,4 -1,4 -6,0 -4,0 -6,8 -15,1
2017T2 -3,9 -2,6 -1,0 -4,9 -3,7 -6,3 -13,7
2017T3 -3,1 -1,8 -0,6 -4,4 -3,3 -5,6 -12,6
2017T4 -2,5 -1,0 -0,1 -3,8 -2,9 -4,7 -11,0
2018T1 -2,4 -1,4 -0,1 -3,4 -2,7 -4,0 -9,1
2018T2 -2,0 -0,8 -0,1 -2,9 -2,1 -3,2 -7,8
2018T3 -1,6 -1,3 0,0 -2,4 -1,5 -2,7 -7,0
2018T4 -1,0 -0,9 0,3 -1,7 -1,2 -2,5 -5,4
2019T1 -0,4 0,2 0,5 -1,1 -0,5 -1,9 -3,0
2019T2 0,4 -0,3 0,8 -0,8 -0,4 -1,1 -2,2
2019T3 0,3 0,1 0,8 -0,4 0,0 -0,5 -1,7
2019T4 0 0 0 0 0 0 0
2020T1 -5,7 -1,8 -5,9 -5,4 -2,5 -1,3 -9,4
2020T2 -18,6 -11,6 -17,8 -22,1 -21,5 -10,1 0,5
2020T3 -2,8 -3,6 -4,6 -9,0 -7,6 -3,3 2,9
2020T4 -4,2 -2,9 -6,1 -8,8 -6,3 -2,3 6,0
2021T1 -4,0 -4,5 -5,9 -9,3 -7,4 -0,8 7,6
2021T2 -3,0 -2,4 -3,3 -8,2 -2,2 0,9 8,6
2021T3 0,1 -0,8 -0,8 -5,8 -1,3 1,4 8,1
2021T4 0,5 -1,1 -0,1 -3,8 -0,1 3,1 10,3
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

Figure 4Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

En France, l’activité a davantage rebondi en 2021 que dans la moyenne de la zone euro

Après une chute de 7,9 % en 2020, l’activité économique française s’est nettement redressée en 2021, à . La croissance y a donc été à la fois plus forte qu’en Allemagne (+ 2,9 %), où le choc de 2020 a été presque deux fois moindre, et qu’en Italie (+ 6,6 %) et en Espagne (+ 5,1 %), pourtant davantage affectées en 2020. En moyenne en 2021, le PIB français se situait 1,7 % en deçà de son niveau de 2019, un rattrapage assez vif par rapport à ses principaux voisins européens.

En miroir de la chute d’activité enregistrée en France en 2020, tous les principaux postes de la demande (hors stocks) participent à son rebond en 2021 (figure 5). La plus forte contribution est celle de la consommation des ménages, de 2,7 points : les opportunités de consommer des ménages, bridées par les mesures de restrictions, se sont rétablies avec la réouverture progressive des magasins, des restaurants et cafés ou encore des activités culturelles et sportives. La contribution de l’investissement total a été du même ordre, portée par les entreprises (1,5 point) – en lien avec la reprise de l’activité, notamment après les fermetures de chantiers en 2020 et du fait d’un investissement en services très dynamique – et par les ménages (0,9 point) – avec un marché immobilier dynamique. La consommation des administrations publiques a contribué au rebond de l’activité à hauteur de 1,7 point, portée par les campagnes de tests et de vaccination. La contribution des échanges extérieurs a été faiblement positive, de 0,1 point : les exportations, plus affectées en 2020 que les importations, ont aussi plus fortement rebondi. Les importations comme les exportations sont cependant restées à un niveau nettement inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. En particulier, les exports et imports de tourisme se sont situés en 2021 à environ 40 % sous leur niveau de 2019.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
Consommation des ménages Consommation des administrations publiques Investissement des ménages Investissement des entreprises Investissement des administrations publiques Echanges extérieurs Stocks PIB
2017 0,9 0,4 0,3 0,7 0,0 -0,1 0,2 2,4
2018 0,5 0,2 0,1 0,5 0,1 0,4 0,0 1,8
2019 0,9 0,3 0,1 0,4 0,3 -0,3 0,0 1,9
2020 -3,5 -1,1 -0,6 -0,9 -0,2 -1,1 -0,2 -7,9
2021 2,7 1,7 0,9 1,5 0,1 0,1 -0,3 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Cet effet de miroir entre les évolutions de l’activité en 2020 et en 2021 a aussi été sectoriel, recouvrant toutefois des rattrapages hétérogènes selon les branches

En 2021, la valeur ajoutée totale a dans l’ensemble davantage rebondi que la consommation des ménages, après une baisse également plus marquée en 2020 (figure 6). Les disparités selon les branches apparues en 2020 ont néanmoins persisté en 2021. Dans l’industrie, la fabrication de matériels de transport a faiblement rebondi en 2021, pénalisée à la fois par les difficultés d’approvisionnement (s’agissant de l’industrie automobile), et par l’état dégradé du tourisme mondial (s’agissant de l’aéronautique). Les services les plus affectés par les mesures de restriction – hébergement-restauration, transports, services aux ménages (sport, culture, loisirs) – ont poursuivi leur trajectoire de reprise, malgré un début d’année 2021 marqué à nouveau par l’épidémie. L’hétérogénéité ne s’est cependant pas résorbée, entre ces branches dont l’activité ou la consommation est restée en moyenne sous son niveau de 2019 et celles qui, ayant moins souffert de la crise sanitaire, s’en sont rapprochées ou l’ont dépassé (information-communication, services financiers…). Ce constat est aussi vrai à un niveau plus agrégé : en 2021, la valeur ajoutée est restée à un niveau par rapport à 2019 relativement plus dégradé dans l’industrie que dans les services, et inversement pour la consommation des ménages.

Figure 6Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

variations en % et contribution en points
Variations annuelles et contribution des branches ou produits (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
Agriculture Autres branches industrielles Industrie agroalimentaire Matériels de transport Construction Autres services marchands Commerce Transport Hébergement-restauration Services aux entreprises Services aux ménages Services non marchands VA totale 2020 VA totale 2021
Industrie 2020 0,0 -0,9 -0,1 -0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,8 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Construction 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Services marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,5 -0,7 -1,0 -1,1 -0,9 -0,7 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 0,5 0,5 0,2 1,2 0,3 0,0 -8,2 6,8
Services non marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -1,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 -8,2 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 6Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

En 2021, l’emploi et la population active ont été dynamiques

Après une diminution en 2020 (- 216 900 emplois en fin d’année, par rapport à la fin d’année 2019), d’ampleur largement moindre que celle de l’activité, l’emploi salarié a vivement rebondi en 2021 (+ 855 100 entre fin 2020 et fin 2021), repassant fin 2021 nettement au-dessus du . Il est néanmoins resté en deçà de son niveau d’avant-crise dans l’industrie, tandis qu’il était particulièrement allant dans la construction, l’hébergement-restauration et les services aux entreprises. Le dispositif d’activité partielle, dont les conditions ont progressivement évolué au cours de l’année, ne concernaient en décembre 2021 qu’environ 400 000 salariés ().

Après des mouvements très heurtés en 2020 selon un effet en «  », le taux de chômage a été quasi stable pendant les trois premiers trimestres de 2021, à environ 8 % de la population active, avant de refluer sensiblement à 7,4 % au quatrième trimestre. Le dynamisme de l’emploi au cours de l’année a en effet été d’abord contrebalancé par celui de la population active, qui a rejoint progressivement sa trajectoire tendancielle d’avant la crise sanitaire puis l’a dépassé au troisième trimestre, avant de se replier légèrement par contrecoup au quatrième, conduisant à la baisse marquée du taux de chômage en fin d’année. Ces mouvements ont été particulièrement marqués pour les jeunes, dont le taux d’emploi a atteint un point haut depuis 1991, notamment sous l’effet des contrats en alternance.

En 2021, tiré par des revenus d’activité dynamiques, et quoique pénalisé par une inflation en hausse, le pouvoir d’achat par unité de consommation a progressé de 1,9 %

Après un ralentissement en 2020 (+ 1,1 %), le revenu disponible brut des ménages a progressé (+ 4,0 %), plus vivement encore qu’en 2018 et 2019. Le même effet de miroir évoqué précédemment entre 2020 et 2021 a joué sur les contributions des différentes composantes du pouvoir d’achat, à l’exception notable de l’inflation (figure 7). Les revenus d’activité ont contribué le plus, à hauteur de 5,0 points, en lien avec la reprise de l’activité, le dynamisme de l’emploi et le moindre recours à l’activité partielle. En 2020, la contribution négative des revenus d’activité avait été en partie compensée par celle, positive, des et des impôts. En 2021, c’est le phénomène inverse qui se produit. L’ampleur nettement plus faible de la contribution négative des prestations sociales, de - 0,6 point, reflète toutefois la poursuite partielle des dispositifs de soutien (activité partielle et fonds de solidarité). Enfin, poussée notamment par les prix de l’énergie, l’inflation a commencé à augmenter nettement au second semestre 2021, jusqu’à atteindre 2,8 % sur un an en fin d’année. Malgré cette hausse des prix, la croissance du pouvoir d’achat a été nette en moyenne annuelle (+ 2,3 %, soit 1,9 % par unité de consommation).

Du côté des entreprises, la valeur ajoutée (CVS-CJO) des sociétés non financières a augmenté de 9,6 % en 2021, en nette reprise après sa chute en 2020. Le taux de marge a quant à lui atteint 34,2 %, repassant même au-dessus du pic de 2019 (lié principalement à un effet d’enregistrement du CICE). Cette moyenne annuelle résulte cependant d’un premier semestre 2021 élevé, dans le sillage du rebond de la fin 2020, tandis que le second semestre 2021 a été un peu plus modéré.

Figure 7Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants (variations en % et contribution en points) - Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
Revenus d'activité Prestations sociales EBE des ménages purs Revenus de la propriété Impôts et cotisations Prix de la consommation des ménages Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat par unité de consommation
2018 1,9 0,8 0,3 0,7 -0,6 -1,7 1,4 0,8
2019 2,2 1,0 0,4 -0,1 -0,1 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,7 3,2 0,1 -0,4 0,9 -0,9 0,2 -0,2
2021 5,0 -0,6 0,3 0,4 -1,2 -1,6 2,3 1,9
  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 7Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.
Publication rédigée par :Samuel Balmand, Aliette Cheptitski (Insee)

Définitions

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. En complément des données administratives (DAP et DI), les réponses des entreprises à l’enquête mensuelle Acemo-Covid-19 sont mobilisées. Elles permettent d’estimer le nombre de salariés qui ont été effectivement placés en activité partielle chaque mois, et d’anticiper ainsi les demandes d’indemnisations qui vont arriver, les entreprises disposant, pour un mois donné, d’un délai d’un an pour faire leur demande. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.