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Insee Conjoncture Bretagne · Juillet 2021 · n° 34
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2020 - Bretagne En 2020, l’économie bretonne a été moins affectée par la crise que l’économie française

En 2020, les mesures exceptionnelles de lutte contre la pandémie de Covid-19 bouleversent la vie économique et sociale, en France comme à l’étranger. Dans ce contexte, les répercussions économiques prennent une ampleur inédite. La Bretagne n’y échappe pas mais les contrecoups y sont globalement moins prononcés que dans l’ensemble du pays.

Insee Conjoncture Bretagne
No 34
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Emploi - Près de 4 000 emplois de moins en Bretagne en 2020 Bilan économique 2020

Agnès Palaric (Insee), Stéphane Moro (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

La crise sanitaire et les mesures de confinement de la population ont profondément affecté l’évolution de l’emploi salarié en 2020, en Bretagne comme ailleurs. Alors que le nombre d’emplois augmentait tous les ans depuis 2013, il baisse de 0,3 % en 2020, soit 3 800 emplois de moins que fin 2019. Ce recul annuel est moins élevé dans la région qu’au niveau national (– 1,1 %).

Après plusieurs années de hausse, l’emploi industriel se replie en 2020, à un degré moindre en Bretagne qu’en France. Ce constat s’observe aussi pour le tertiaire marchand, qui recule en particulier dans l’hébergement-restauration et les services aux ménages. L’emploi intérimaire baisse de 5,4 %, une évolution équivalente à celle du niveau national. L’emploi progresse uniquement dans la construction et le tertiaire non marchand en 2020.

Insee Conjoncture Bretagne

No 34

Paru le :08/07/2021

Avertissement

L’introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

Après une année 2019 très favorable, l’emploi régional chute au premier semestre 2020 (– 26 500 emplois) avec le premier confinement de la population. La reprise suit un profil en « aile d’oiseau », avec un fort rebond au troisième trimestre qui s’aplanit ensuite progressivement (figure 1). À la fin de l’année 2020, la Bretagne compte près de 1 233 000 emplois, soit 3 800 de moins qu’un an auparavant. La baisse, de 0,3 %, est nettement moins forte dans la région qu’au niveau national (– 1,1 %). En 2020, la Bretagne se positionne au quatrième rang des régions françaises pour la variation de l’emploi depuis fin 2019, derrière La Réunion, la Guyane et la Corse (figure 2). Depuis fin 2019, l’emploi salarié des départements bretons présente des trajectoires similaires, avec une forte chute au premier semestre 2020 et un rebond au second semestre. Dans les principaux secteurs de l’économie, l’évolution de l’emploi dans la région est moins défavorable ou du même ordre qu’au niveau national (figure 3).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Bretagne Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Bretagne Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,6 100,2 100,7 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,7 100,3 100,7 100,4
3ᵉ trim. 2011 100,4 100,2 100,4 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,6 100,3 100,6 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 100,6 100,3 100,6 100,4
2ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,4 100,3
3ᵉ trim. 2012 100,3 100,1 100 100,1
4ᵉ trim. 2012 100,2 100 100 99,9
1ᵉʳ trim. 2013 100,1 100 99,7 99,9
2ᵉ trim. 2013 99,4 99,9 98,9 99,7
3ᵉ trim. 2013 100,2 100,1 99,4 99,8
4ᵉ trim. 2013 100,5 100,4 99,9 99,9
1ᵉʳ trim. 2014 100,7 100,4 99,9 99,9
2ᵉ trim. 2014 100,8 100,4 100 99,9
3ᵉ trim. 2014 100,6 100,3 99,8 99,8
4ᵉ trim. 2014 100,8 100,4 99,9 99,8
1ᵉʳ trim. 2015 100,9 100,4 100,2 99,8
2ᵉ trim. 2015 101,3 100,6 100,5 100
3ᵉ trim. 2015 101,5 100,7 100,8 100,1
4ᵉ trim. 2015 101,6 100,9 101,2 100,3
1ᵉʳ trim. 2016 102 101,1 101,6 100,5
2ᵉ trim. 2016 102,3 101,3 101,9 100,8
3ᵉ trim. 2016 102,5 101,6 102,2 101,2
4ᵉ trim. 2016 102,7 101,7 102,4 101,3
1ᵉʳ trim. 2017 103,2 102,1 103,1 101,8
2ᵉ trim. 2017 103,7 102,4 103,8 102,2
3ᵉ trim. 2017 103,9 102,7 104,1 102,6
4ᵉ trim. 2017 104,4 103,1 104,8 103,2
1ᵉʳ trim. 2018 104,6 103,2 105 103,3
2ᵉ trim. 2018 104,8 103,3 105,3 103,5
3ᵉ trim. 2018 105 103,4 105,5 103,7
4ᵉ trim. 2018 105,3 103,7 106 104,1
1ᵉʳ trim. 2019 105,8 104,1 106,6 104,6
2ᵉ trim. 2019 106,2 104,3 107 104,8
3ᵉ trim. 2019 106,4 104,5 107,3 105
4ᵉ trim. 2019 106,9 104,9 107,9 105,5
1ᵉʳ trim. 2020 104,9 102,9 105,2 102,9
2ᵉ trim. 2020 104,6 102 105,1 102,2
3ᵉ trim. 2020 106,4 103,8 106,9 104
4ᵉ trim. 2020 106,6 103,7 107 103,8
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : - 1,1 %

Glissement annuel 2020-2019 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié total (Glissement annuel 2020-2019 (en %))
Zonage Valeur
Île-de-France -1,7
Centre - Val de Loire -1,3
Bourgogne-Franche-Comté -1,5
Normandie -1,0
Hauts-de-France -0,6
Grand Est -1,2
Pays de la Loire -0,6
Bretagne -0,3
Nouvelle-Aquitaine -0,6
Occitanie -1,0
Auvergne-Rhône-Alpes -1,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur -0,8
Corse 1,1
Guadeloupe -0,5
Martinique -0,4
Guyane 1,5
La Réunion 2,0
  • Notes : données CVS en fin de trimestre (données provisoires pour le dernier trimestre).
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution régionale de l'emploi salarié totalFrance hors Mayotte : - 1,1 %

  • Notes : données CVS en fin de trimestre (données provisoires pour le dernier trimestre).
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Emploi salarié total par secteur d'activité - Bretagne

en %
Emploi salarié total par secteur d'activité - Bretagne (en %)
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2020 (milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2019/2014 ¹
Bretagne Bretagne France hors Mayotte Bretagne France hors Mayotte
Agriculture 26,3 0,4 0,1 2,2 1,6
Industrie 174,0 -0,9 -1,8 0,5 -0,2
Industrie agro-alimentaire 71,9 -0,1 -0,3 1,2 1,0
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 12,8 -1,7 -0,3 -0,2 -0,1
Biens d'équipement 18,5 -2,2 -2,6 1,2 -0,7
Matériels de transport 9,6 -3,4 -2,9 -1,1 -0,5
Autres branches industrielles 61,2 -0,8 -2,3 -0,2 -0,6
Construction 75,5 2,2 2,2 1,1 0,8
Tertiaire marchand 536,5 -1,8 -2,6 2,4 1,7
Commerce 155,2 -0,2 -1,0 1,0 0,8
Transports 62,7 0,3 -0,8 1,5 0,9
Hébergement - restauration 44,0 -10,7 -11,2 3,3 2,6
Information - communication 31,0 0,4 -0,5 2,9 2,5
Services financiers 33,3 -0,4 -1,1 0,9 0,6
Services immobiliers 8,8 -0,7 -1,8 3,4 1,2
Services aux entreprises hors intérim 105,1 0,8 -1,1 4,1 2,5
Intérim 42,5 -5,4 -5,3 7,0 6,9
Services aux ménages 53,9 -5,0 -4,9 0,5 -0,2
Tertiaire non marchand 420,6 1,4 0,8 -0,0 0,1
Total 1 232,9 -0,3 -1,1 1,2 0,9
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • ¹ : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié total du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi dans l’industrie bretonne recule

L’industrie est particulièrement présente en Bretagne. Fin 2020, près de 174 000 salariés bretons sont employés dans ce secteur, soit 14,1 % du total, contre 12,3 % en France. L’emploi dans l’industrie bretonne recule de 0,9 % en 2020, soit 1 500 destructions nettes d’emplois. C’est la plus forte baisse annuelle depuis 2013 (figure 4). La timide reprise de l’emploi industriel au deuxième semestre 2020 (+ 0,1 %) n’a pas effacé la forte baisse du premier semestre (– 1,0 %) dans la région. Le volume d’emplois dans l’industrie retrouve son niveau de 2018, après une progression de 0,9 % en 2019. En France, la baisse atteint 1,8 %, alimentée par le nouveau repli au deuxième semestre (– 0,7 %).

Figure 4Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Bretagne

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Bretagne (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉʳ trim. 2011 100,7 100,2 100,8 100,5
2ᵉ trim. 2011 100,0 100,2 100,8 100,5
3ᵉ trim. 2011 100,0 100,5 101,1 100,4
4ᵉ trim. 2011 99,8 100,6 101,3 100,3
1ᵉʳ trim. 2012 99,3 100,2 101,6 100,6
2ᵉ trim. 2012 98,8 100,1 101,5 100,7
3ᵉ trim. 2012 98,1 99,9 101,5 101,1
4ᵉ trim. 2012 97,9 99,5 101,4 100,7
1ᵉʳ trim. 2013 97,1 99,2 101,2 100,8
2ᵉ trim. 2013 96,3 98,4 100,7 100,8
3ᵉ trim. 2013 96,1 98,6 101,0 102,1
4ᵉ trim. 2013 95,1 98,3 101,2 102,2
1ᵉʳ trim. 2014 94,4 98,0 101,5 102,8
2ᵉ trim. 2014 93,6 98,1 101,6 102,8
3ᵉ trim. 2014 92,7 98,2 101,4 102,8
4ᵉ trim. 2014 91,9 98,2 101,8 103,1
1ᵉʳ trim. 2015 91,3 98,0 102,0 103,4
2ᵉ trim. 2015 90,7 98,0 102,4 103,7
3ᵉ trim. 2015 90,5 98,3 102,9 103,5
4ᵉ trim. 2015 90,7 98,2 103,2 103,4
1ᵉʳ trim. 2016 90,6 98,7 103,9 103,5
2ᵉ trim. 2016 90,6 98,7 104,2 103,7
3ᵉ trim. 2016 90,6 98,6 104,5 103,4
4ᵉ trim. 2016 90,5 98,6 104,9 103,5
1ᵉʳ trim. 2017 91,0 98,7 105,4 103,5
2ᵉ trim. 2017 91,7 99,2 106,0 103,5
3ᵉ trim. 2017 91,5 99,3 106,7 103,4
4ᵉ trim. 2017 92,5 99,3 107,1 103,4
1ᵉʳ trim. 2018 92,9 99,4 107,7 103,5
2ᵉ trim. 2018 93,1 99,1 108,5 103,3
3ᵉ trim. 2018 93,8 99,2 109,1 103,1
4ᵉ trim. 2018 94,3 99,6 109,5 103,0
1ᵉʳ trim. 2019 95,3 99,9 110,4 102,9
2ᵉ trim. 2019 95,7 100,0 111,1 103,1
3ᵉ trim. 2019 96,5 100,4 111,4 103,1
4ᵉ trim. 2019 97,1 100,5 112,4 103,0
1ᵉʳ trim. 2020 96,8 100,1 111,1 103,0
2ᵉ trim. 2020 97,2 99,5 109,5 102,5
3ᵉ trim. 2020 98,4 99,5 110,9 103,9
4ᵉ trim. 2020 99,3 99,6 110,7 104,5
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Bretagne

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Décliné par département, l’emploi industriel baisse de 0,8 % en Ille-et-Vilaine (– 500) et dans le Finistère (– 400), et de 1,0 % dans le Morbihan (– 400) et les Côtes-d’Armor (– 300) (figure 5).

Figure 5Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Bretagne

en %
Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Bretagne (en %)
Emploi au 31/12/2020 (milliers) Glissement annuel
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Côtes-d'Armor 197,8 2,4 -1,0 2,1 -1,3 -5,5 1,5 0,0
Finistère 327,7 -0,0 -0,8 2,3 -2,0 4,4 1,1 -0,4
Ille-et-Vilaine 453,9 -2,0 -0,8 2,2 -2,2 -13,5 2,0 -0,4
Morbihan 253,5 1,0 -1,0 2,4 -1,3 0,6 0,9 -0,2
Bretagne 1 232,9 0,4 -0,9 2,2 -1,8 -5,4 1,4 -0,3
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

En 2020, les industries agroalimentaires bretonnes résistent un peu mieux à la crise sanitaire (– 0,1 %) qu’en France (– 0,3 %). Après une baisse de 1,0 % au premier semestre 2020, l’emploi repart à la hausse au deuxième semestre (+ 0,9 %). À l’échelle départementale, l’emploi agroalimentaire reste dynamique dans les Côtes-d’Armor (+ 1,4 %), où ce sous-secteur concentre 55 % des emplois industriels, proportion la plus élevée en Bretagne. En Ille-et-Vilaine, il augmente légèrement (+ 0,5 %). Dans le Finistère, l’emploi agroalimentaire est en baisse (– 1,4 %) après l’embellie de 2019 (+ 0,9 %). Dans le Morbihan, il diminue de 0,9 % après + 0,2 % en 2019.

L’emploi dans la fabrication de biens d’équipement diminue de 2,2 % en 2020, soit 400 emplois supprimés. La baisse est particulièrement forte dans le Morbihan (– 3,2 %) et en Ille-et-Vilaine (– 2,8 %).

Dans le secteur de l’énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage, l’emploi baisse de 1,7 %. La hausse affichée dans le Finistère (+ 1,4 %) n’est pas compensée par la baisse importante dans les Côtes-d’Armor (– 5,6 %).

Le nombre d’emplois dans la fabrication de matériels de transport diminue de 3,4 % (– 300 emplois) et retrouve son niveau de 2018, après une progression de 3,1 % en 2019. La destruction de 400 emplois en Ille-et-Vilaine s’explique en partie par la chute de 27,8 % des ventes mondiales du constructeur automobile PSA à Chartres de Bretagne en 2020, pénalisées par la crise sanitaire. Dans les Côtes-d’Armor, 100 emplois sont supprimés.

Dans les autres branches industrielles, l’emploi baisse de 0,8 % (– 500 emplois).

La progression de l’emploi dans la construction se poursuit

Avec 75 500 salariés fin 2020, le secteur de la construction croît de 2,2 % sur l’année, soit 1 700 nouveaux emplois. La hausse est similaire à celle du niveau national. Seul grand secteur à ne pas avoir subi de baisse d’emplois au premier semestre, il confirme ainsi sa bonne tenue au deuxième semestre (+ 2,2 %). La construction confirme donc sa reprise avec cette quatrième année consécutive de hausse de l’emploi, après une baisse continue de 2009 à 2016. L’emploi dans le secteur augmente de façon relativement homogène dans chaque département breton, de 2,1 % dans les Côtes-d’Armor à 2,4 % dans le Morbihan.

Le tertiaire marchand se contracte pour la première fois depuis 2012

Le tertiaire marchand rassemble en Bretagne plus de 536 500 salariés fin 2020, ce qui représente 43,5 % de l’ensemble des salariés bretons, une part plus faible que celle observée en France (48,6 %). L’emploi baisse de 1,8 % en 2020, moins fortement qu’en France (– 2,6 %). Il diminue davantage en Ille-et-Vilaine (– 2,2 %) et dans le Finistère (– 2,0 %) que dans les deux autres départements (– 1,3 %). L’emploi tertiaire est pénalisé par sa composante intérimaire, en chute de 5,4 % en 2020 (encadré). Hors intérim, il baisse de 1,5 % (– 2,4 % en France).

Dans la région, l’emploi s’effondre dans l’hébergement et la restauration (– 10,7 %, soit – 5 300 emplois) et dans les services aux ménages (– 5,0 %, soit – 2 900). Dans l’hébergement et la restauration, le rebond du second semestre (+ 2,0 %, soit + 800) n’a pas comblé la chute du premier semestre (– 12,5 %, soit – 6 100). Tous les départements sont concernés par une baisse comprise entre 9,1 % et 12,7 %. Dans les services aux ménages, l’emploi finistérien s’effondre (– 13,5 %), en particulier dans sa composante « Arts, spectacles et activités récréatives ». Les Côtes-d’Armor affichent une hausse de l’emploi de 4,8 %, portée en partie par les autres activités de services (notamment activités des organisations associatives, réparations d’ordinateurs et de biens personnels et domestiques).

En 2020, la baisse de l’emploi s’observe également dans le commerce en Bretagne (– 0,2 %) mais moins qu’au niveau national (– 1,0 %). Ce sous-secteur a été pénalisé par la fermeture des commerces « non essentiels » une partie de l’année. L’Ille-et-Vilaine est davantage touchée (– 0,7 %) que les Côtes-d’Armor et le Finistère, où l’emploi est quasi stable. Le Morbihan affiche une progression de 0,3 % sur l’année.

Les services aux entreprises hors intérim gagnent 900 emplois en Bretagne, soit une progression de 0,8 % (– 1,1 % en France). La moitié des emplois créés provient du Morbihan (+ 2,5 %) et est liée notamment aux activités de services administratifs et de soutien. Dans les autres départements, la hausse atteint 0,7 % dans les Côtes-d’Armor et le Finistère, et 0,3 % en Ille-et-Vilaine.

L’emploi dans les transports croît de 0,3 %, soit 200 emplois supplémentaires. En France, il régresse de 0,8 %. L’Ille-et-Vilaine porte la hausse régionale avec 300 emplois supplémentaires (+ 1,2 %).

Dans l’information et la communication, l’emploi a augmenté (+ 0,4 %) en 2020, contrairement au niveau national (– 0,5 %). L’emploi recule moins en Bretagne qu’en France dans les services financiers (– 0,4 % contre – 1,1 %) et les services immobiliers (– 0,7 % contre – 1,8 %).

L’emploi dans le tertiaire non marchand à nouveau en croissance

En 2020, l’emploi salarié dans le progresse de 1,4 %, une cadence plus élevée qu’en France (+ 0,8 %), après une année 2019 atone. Avec 5 900 emplois de plus sur l’année, il totalise 420 600 salariés dans la région. Ce secteur n’a pas connu une hausse de cette ampleur depuis 2013. L’Ille-et-Vilaine tire nettement la croissance régionale (+ 2,0 %, soit + 2 900 emplois). Dans la région, le sous-secteur de la santé (+ 3,0 %) contribue fortement à la hausse du tertiaire non marchand.

Dans l’agriculture, l’emploi se maintient

Fin 2020, l’emploi salarié du secteur agricole rassemble en Bretagne plus de 26 300 salariés, ce qui représente 2,1 % de l’ensemble des salariés bretons, une part plus importante que celle observée en France (1,2 %). Il augmente de 0,4 % en 2020, soit 100 créations nettes d’emplois, après la forte hausse observée en 2019 (+ 4,2 % soit + 500 emplois). L’emploi dans ce secteur est quasi stable en France (+ 0,1 %).

Selon les départements, les évolutions diffèrent : les Côtes-d’Armor portent la hausse régionale avec + 2,4 % en 2020 après + 4,7 % en 2019. Dans le Morbihan, après une baisse de 0,7 % en 2019, l’emploi agricole repart à la hausse (+ 1,0 %). Le volume d’emplois dans le Finistère est stable en 2020, après la forte hausse de 2019 (+ 5,2 %). En Ille-et-Vilaine, il est en baisse (– 2,0 %) alors que ce secteur avait connu la plus forte progression départementale en 2019 (+ 6,3 %).

Encadré - En 2020, le fort recul de l’intérim pèse sur l’emploi industriel

L’évolution de l’activité intérimaire est sensible aux variations de l’activité économique. Ainsi, même s’il ne représente que 3,4 % de l’emploi salarié total à la fin de l’année 2020, l’intérim constitue un indicateur avancé de l’emploi. Lors d’opérations de réduction d’effectifs salariés, les postes des intérimaires sont en général les premiers supprimés. Inversement, dans un contexte de reprise de l’activité, les entreprises recourent souvent à l’intérim avant des phases éventuelles de recrutement.

Dans un contexte de crise sanitaire, l’emploi intérimaire a connu des variations d’une ampleur inédite au cours de l’année 2020 (figure 6). Ainsi, au 1er trimestre, il a perdu plus du tiers de ses effectifs avant d’en regagner une grande partie lors des deux trimestres suivants. Au final, en fin d’année 2020, on dénombre 42 450 intérimaires, soit 2 400 emplois de moins qu’un an auparavant (– 5,4 %). Le recul est comparable à celui du niveau national (– 5,3 %). Mesuré en équivalent temps plein (ETP) et en moyenne sur l’année 2020, le volume de l’activité intérimaire enregistre un repli important de 14,1 %. Cette évaluation en moyenne annuelle reflète la baisse de l’activité au cours de l’ensemble de l’année 2020, affectée par des périodes de forte sous-activité par rapport à 2019 alors que le nombre d’intérimaires est estimé sur la dernière semaine de l’année et témoigne de la baisse de l’emploi fin 2020 par rapport à fin 2019.

Figure 6Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Bretagne France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2007 103,6 109,5
1ᵉʳ trim. 2008 111,7 115,4
2ᵉ trim. 2008 101,7 106,7
3ᵉ trim. 2008 98,6 101,1
4ᵉ trim. 2008 89,0 87,0
1ᵉʳ trim. 2009 78,3 75,7
2ᵉ trim. 2009 81,1 76,0
3ᵉ trim. 2009 81,6 79,8
4ᵉ trim. 2009 85,0 84,0
1ᵉʳ trim. 2010 93,0 88,1
2ᵉ trim. 2010 100,2 91,7
3ᵉ trim. 2010 100,6 95,6
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0
1ᵉʳ trim. 2011 99,8 101,1
2ᵉ trim. 2011 100,7 101,5
3ᵉ trim. 2011 97,6 100,1
4ᵉ trim. 2011 98,4 99,4
1ᵉʳ trim. 2012 95,1 95,0
2ᵉ trim. 2012 89,8 92,0
3ᵉ trim. 2012 86,3 88,0
4ᵉ trim. 2012 86,7 85,4
1ᵉʳ trim. 2013 88,2 88,2
2ᵉ trim. 2013 81,0 87,2
3ᵉ trim. 2013 88,8 89,8
4ᵉ trim. 2013 91,1 90,3
1ᵉʳ trim. 2014 89,1 89,3
2ᵉ trim. 2014 92,4 91,2
3ᵉ trim. 2014 90,4 88,9
4ᵉ trim. 2014 91,2 90,1
1ᵉʳ trim. 2015 90,8 89,8
2ᵉ trim. 2015 93,6 93,4
3ᵉ trim. 2015 94,1 97,0
4ᵉ trim. 2015 98,9 99,6
1ᵉʳ trim. 2016 97,1 99,3
2ᵉ trim. 2016 98,3 102,2
3ᵉ trim. 2016 106,2 105,5
4ᵉ trim. 2016 106,8 110,8
1ᵉʳ trim. 2017 112,7 115,4
2ᵉ trim. 2017 119,7 120,3
3ᵉ trim. 2017 120,1 124,3
4ᵉ trim. 2017 129,1 130,8
1ᵉʳ trim. 2018 125,1 129,6
2ᵉ trim. 2018 123,9 127,8
3ᵉ trim. 2018 122,4 127,8
4ᵉ trim. 2018 125,7 126,5
1ᵉʳ trim. 2019 126,6 127,4
2ᵉ trim. 2019 126,4 126,9
3ᵉ trim. 2019 126,7 126,5
4ᵉ trim. 2019 128,1 126,0
1ᵉʳ trim. 2020 82,4 75,2
2ᵉ trim. 2020 99,7 92,5
3ᵉ trim. 2020 121,7 113,5
4ᵉ trim. 2020 121,2 119,3
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 6Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Avec – 13,5 %, l’Ille-et-Vilaine enregistre la plus forte baisse du nombre d’intérimaires entre les 4es trimestres 2019 et 2020. La contraction de 21,6 % en termes d’ETP moyen sur l’année y est aussi la plus importante des départements bretons. La diminution de l’emploi intérimaire dans les Côtes-d’Armor est également sensible (– 5,6 % en effectifs, – 6,1 % en ETP annuels moyens). À l’inverse, le Finistère et le Morbihan dénombrent plus d’intérimaires fin 2020 qu’un an auparavant (respectivement + 4,4 % et + 0,6 %). Cependant le volume de l’activité intérimaire en ETP moyen sur l’année y décroît aussi fortement (– 6,1 % dans le Finistère et – 12,9 % dans le Morbihan).

La baisse de l’activité intérimaire en 2020 pèse sensiblement sur l’évolution globale du nombre d’emplois salariés dans la région. Ainsi, alors que le nombre d’emplois directs diminue peu (– 0,1 %), le recul est de 0,3 % en incluant l’intérim.

L’emploi intérimaire est en fort recul dans l’industrie (figure 7). Hors secteur agroalimentaire, la perte y atteint 9,9 %, soit près de 1 000 intérimaires de moins. De ce fait, le repli de 1,4 % des emplois directs est nettement amplifié pour atteindre 2,1 % avec l’intérim. La chute est particulièrement spectaculaire dans la fabrication de matériel de transport où plus de 6 emplois intérimaires sur 10 ont disparu, accentuant ainsi les pertes d’emplois dans ce secteur de – 3,4 % hors intérim à – 11,8 % en l’intégrant. La fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques voit également ses effectifs intérimaires fondre fortement (– 13,7 %). Dans l’industrie agroalimentaire, qui emploie à elle seule plus d’un quart des intérimaires de la région, l’emploi intérimaire se replie de 3,3 %, alors que l’emploi direct y est quasiment maintenu (– 0,1 %).

Le nombre d’intérimaires est quasi stable dans la construction (– 0,1 %), n’affectant donc pas l’évolution positive de l’emploi direct. Dans le secteur tertiaire marchand, le recours à l’intérim est plus faible et l’évolution défavorable de l’emploi intérimaire (– 7,4 %) a un effet limité sur celle de l’emploi (– 1,5 % hors intérim et – 1,6 % en le comptabilisant). La baisse du nombre d’intérimaires est toutefois notable dans les activités de services administratifs et de soutien (– 9 %, soit près de 350 intérimaires de moins) et dans le commerce (– 7,2 %, soit – 300 intérimaires).

Figure 7Figure 7 – Évolution de l'emploi salarié total et dans les principaux secteurs ayant recours à l’intérim en Bretagne entre fin 2019 et fin 2020

en %
Figure 7 – Évolution de l'emploi salarié total et dans les principaux secteurs ayant recours à l’intérim en Bretagne entre fin 2019 et fin 2020 (en %)
Emplois directs Emplois directs + intérimaires
Industrie agroalimentaire (IAA) -0,1 -0,6
Industrie (hors IAA) -1,4 -2,1
Construction 2,2 2,0
Tertiaire marchand -1,5 -1,6
Ensemble -0,1 -0,3
  • Notes : les intérimaires sont affectés au secteur dans lequel ils effectuent leur mission. Données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : estimations d’emploi Acoss-Urssaf, Dares, Insee ; Direccte Bretagne.

Figure 7Évolution de l'emploi salarié total et dans les principaux secteurs ayant recours à l’intérim en Bretagne entre fin 2019 et fin 2020

  • Notes : les intérimaires sont affectés au secteur dans lequel ils effectuent leur mission. Données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : estimations d’emploi Acoss-Urssaf, Dares, Insee ; Direccte Bretagne.
Publication rédigée par :Agnès Palaric (Insee), Stéphane Moro (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Ce secteur comprend l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale.

Pour en savoir plus

Insee, « Au quatrième trimestre 2020, l’emploi salarié marque le pas », Informations rapides, n° 61 (2021, mars)

Valérie Mariette, Agnès Palaric (Insee), « 4ᵉ trimestre 2020 : l’emploi salarié progresse modérément, l’intérim se replie », Insee Conjoncture Bretagne, n° 33 (2021, avr.)

DREETS Bretagne, « Ouvrir dans un nouvel ongletL’intérim en Bretagne au 4e trimestre 2020 »

Ce secteur comprend l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale.