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Insee Conjoncture Bretagne · Juillet 2021 · n° 34
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2020 - Bretagne En 2020, l’économie bretonne a été moins affectée par la crise que l’économie française

En 2020, les mesures exceptionnelles de lutte contre la pandémie de Covid-19 bouleversent la vie économique et sociale, en France comme à l’étranger. Dans ce contexte, les répercussions économiques prennent une ampleur inédite. La Bretagne n’y échappe pas mais les contrecoups y sont globalement moins prononcés que dans l’ensemble du pays.

Insee Conjoncture Bretagne
No 34
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Commerce extérieur - Baisse des échanges dans un contexte de crise sanitaire Bilan économique 2020

Philippe Bonnafous (Direction régionale des douanes de Bretagne)

En 2020, les échanges extérieurs de la Bretagne en biens représentent 2,5 % des exportations françaises et 2,2 % des importations. Le déficit des échanges de biens se dégrade légèrement (– 538 millions d’euros en 2020 après – 483 millions l’année précédente), le repli des exportations (– 10,5 % par rapport à 2019) étant plus marqué que celui des importations (– 9,6 % par rapport à 2019). Le premier poste des exportations, largement excédentaire, reste celui des produits des industries agroalimentaires. Comme les années précédentes, l’Union européenne – l’Allemagne en tête – représente de très loin la première zone d’échanges hors de France pour la Bretagne. La Chine rétrograde à la troisième place parmi les fournisseurs.

Insee Conjoncture Bretagne

No 34

Paru le :08/07/2021

En 2020, les exportations se contractent sensiblement et se situent à 10,6  (– 10,5 % après + 3,3 % en 2019). Les importations reculent moins fortement (– 9,6 %) et s’établissent à 11,1 Md€. Le déficit commercial se détériore ainsi pour atteindre – 538 M€ (figure 1). Le taux de couverture – c’est le rapport entre les exportations et les importations – se situe à 95,2 %, contre 96 % en 2019. Hormis en 2013, les échanges de biens restent déficitaires depuis 2009.

La baisse des échanges est moins marquée en Bretagne qu’au niveau national (– 15,9 % pour les exportations et – 13,0 % pour les importations).

Figure 1Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2005-2020

en milliards d’euros
Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2005-2020 (en milliards d’euros)
Année Exportations Importations Solde
2005 7,4 7,5 -0,1
2006 8,9 7,8 1,1
2007 9,5 7,9 1,6
2008 10,0 9,0 1,0
2009 7,9 7,6 0,3
2010 9,4 10,0 -0,6
2011 11,4 11,8 -0,4
2012 11,3 11,4 -0,1
2013 10,6 10,5 0,1
2014 10,1 10,6 -0,5
2015 10,6 10,7 -0,1
2016 10,6 10,8 -0,2
2017 11,3 11,5 -0,2
2018 11,4 12,3 -0,9
2019 11,8 12,2 -0,4
2020 10,6 11,1 -0,5
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 1Les échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne sur la période 2005-2020

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

La place de la région dans le commerce extérieur de la France est stable

Avec 2,5 % des exportations françaises en 2020, la Bretagne se situe, comme en 2019, au 12e rang des régions exportatrices. Les importations en Bretagne représentent 2,2 % du total enregistré au niveau national.

De même, le classement par département n’évolue pas en 2020 (figure 2). L’Ille-et-Vilaine figure toujours en tête avec 41 % des exportations et des importations de la région, en cohérence avec son poids économique au sein de la Bretagne. Suivent dans cet ordre le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor.

Figure 2Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2020

en %
Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2020 (en %)
Exportations
Côtes-d'Armor 11
Finistère 26
Ille-et-Vilaine 41
Morbihan 21
  • Note : les parts de chacun des départements bretons dans les exportations et importations régionales sont arrondies au plus près de leurs valeurs réelles, cela explique le fait que les totaux soient différents de 100 %.
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 2Répartition des échanges commerciaux extérieurs de la Bretagne par département en 2020

  • Note : les parts de chacun des départements bretons dans les exportations et importations régionales sont arrondies au plus près de leurs valeurs réelles, cela explique le fait que les totaux soient différents de 100 %.
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Des exportations toujours dominées par les produits agroalimentaires

Les produits des industries agroalimentaires (3,8 Md€) restent de loin le premier poste d’exportation de l’économie bretonne, malgré un repli de près de 6 %. Cette baisse des ventes est répartie sur l’ensemble des secteurs à l’exception de celui des produits laitiers (+ 3 %) et des aliments pour animaux (+ 1,4 %).

Les ventes de véhicules automobiles et les biens d’équipement très pénalisées

En lien avec la crise sanitaire et le recul de la production française, le secteur le plus affecté à l’exportation est celui de l’automobile (– 32,5 % des ventes). Une reprise est toutefois enregistrée au 4e trimestre 2020, essentiellement vers certains pays européens (Espagne, Italie, Belgique, Royaume-Uni), des aides à l’achat d’automobiles ayant été mises en place dans certains pays.

Les exportations de machines et d’équipements industriels enregistrent également une baisse significative (– 24 %).

Les importations se replient dans la plupart des secteurs

Le déficit énergétique se réduit fortement, suivant la tendance enregistrée au niveau national. Les importations de produits pétroliers chutent de 43 % en valeur. Cette situation s’explique par le repli des cours du pétrole, conjugué au recul des quantités importées. La baisse des importations résultant du ralentissement de l’activité économique est particulièrement marquée sur le secteur des équipements automobiles, en cohérence avec la chute des ventes de véhicules.

Les achats liés à la lutte contre la pandémie atténuent la baisse des importations

Le recours exceptionnel à certains articles textiles (masques, blouses…) explique que le secteur textile hors habillement représente la plus forte progression à l’importation (+ 70 %). Les importations de céréales affichent également une nette hausse (+ 10 %). De même, les achats d’huiles et graisses végétales progressent encore, ces produits entrant dans la fabrication d’aliments pour animaux.

L’Allemagne demeure le premier partenaire de la Bretagne

L’Union européenne (UE) reste la principale zone avec laquelle commerce la Bretagne. Elle représente 54 % des exportations de la région et 58 % des importations. L’Allemagne conserve la première place avec 9,9 % des exportations et 12,8 % des importations (figure 3). Parmi les autres principaux partenaires au sein de l’UE figurent l’Espagne (8,9 % des exportations et 9,8 % des importations), la Belgique (resp. 7,0 % et 8,5 %), l’Italie (resp. 7,8 % et 6,4 %), les Pays-Bas (resp. 5,5 % et 7,1 %). Hors UE, le principal fournisseur de la région reste la Chine (9,4 % des importations). La chute des importations de produits pétroliers explique l’effondrement des achats depuis la Russie (– 44 %).

Figure 3Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2020

en millions d'euros
Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2020 (en millions d'euros)
Pays Exportations Part du total (en %)
Allemagne 1 053 9,9
Espagne 942 8,9
Italie 826 7,8
Royaume-Uni 818 7,7
Belgique 743 7,0
Chine 597 5,6
Pays-Bas 582 5,5
États-Unis 473 4,5
Singapour 388 3,7
Pologne 371 3,5
Japon 168 1,6
Suisse 165 1,6
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

L’excédent commercial avec le Royaume-Uni se contracte

Suite à une baisse significative des ventes de véhicules automobiles et de produits alimentaires, l’excédent commercial avec le Royaume-Uni s’établit à + 340 M€ en 2020 alors qu’il atteignait + 423 M€ en 2019. Singapour figure cette année au premier rang des excédents commerciaux de la Bretagne (+ 376 M€) devant le Royaume-Uni. Suivent l’Arabie Saoudite (+ 137 M€), la Pologne (+ 118 M€) et l’Italie (+ 111 M€). A contrario, la région enregistre son plus important déficit commercial avec la Chine (– 454 M€), même s’il se réduit en raison d’une baisse significative des achats (– 12,4 %). Suivent l’Allemagne (– 370 M€), la Russie (– 257 M€) et les Pays-Bas (– 213 M€).

Publication rédigée par :Philippe Bonnafous (Direction régionale des douanes de Bretagne)

Pour comprendre

Les données chiffrées présentées concernent uniquement les échanges en valeur de marchandises, hors matériel militaire. L’information est collectée sur la base des déclarations d’échanges de biens (DEB) pour les échanges avec les États membres de l’Union européenne et des déclarations en douane (DAU) pour les échanges avec les autres pays (ou « pays tiers »).

Les données régionales et départementales sont établies selon les principes suivants : à l’exportation, c’est le département du pays de départ des marchandises qui est mentionné, c’est-à-dire le lieu initial à partir duquel les marchandises sont exportées et non pas le département du siège social de l’entreprise qui exporte ; à l’importation, c’est le département de destination réelle des marchandises importées qui est indiqué et non le département du siège social de l’importateur.

M€ : million d’euros ; Md€ : milliard d’euros.

La sortie du Royaume-Uni de l’UE ne permet pas de comparaison avec l’année précédente.

Pour en savoir plus

Direction générale des douanes et droits directs, Ouvrir dans un nouvel ongletLe chiffre du commerce extérieur – Bretagne

M€ : million d’euros ; Md€ : milliard d’euros.

La sortie du Royaume-Uni de l’UE ne permet pas de comparaison avec l’année précédente.