Insee
Insee Conjoncture Bretagne · Juillet 2021 · n° 34
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2020 - Bretagne En 2020, l’économie bretonne a été moins affectée par la crise que l’économie française

En 2020, les mesures exceptionnelles de lutte contre la pandémie de Covid-19 bouleversent la vie économique et sociale, en France comme à l’étranger. Dans ce contexte, les répercussions économiques prennent une ampleur inédite. La Bretagne n’y échappe pas mais les contrecoups y sont globalement moins prononcés que dans l’ensemble du pays.

Insee Conjoncture Bretagne
No 34
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Construction – Les perspectives et l’activité résistent Bilan économique 2020

Agnès Palaric (Insee)

En 2020, malgré les mises à l’arrêt des chantiers et des instructions de permis de construire lors du premier confinement, les perspectives de construction neuve et l’activité résistent en Bretagne. Les autorisations de construire progressent légèrement (+ 0,7 %) et les mises en chantier rebondissent (+ 4,5 %) dans un contexte de forte baisse au niveau national (respectivement – 13,9 % et – 8,1 %).

Les ventes de logements collectifs réalisées par les promoteurs sont en baisse pour la deuxième année consécutive. Le prix moyen au mètre carré des appartements neufs est en hausse de 2,9 % en un an dans la région et atteint 3 772 euros. Il reste toutefois inférieur de 12,7 % à la moyenne nationale.

Insee Conjoncture Bretagne

No 34

Paru le :08/07/2021

Au cours de l’année 2020, 25 700 logements ont été autorisés à la construction dans la région, soit 200 de plus qu’en 2019 (+ 0,7 %) (figure 1). L’évolution est toutefois nettement plus contenue que la moyenne annuelle régionale sur la période 2014-2019 (+ 7,6 %). En 2020, le nombre de en France diminue de 13,9 % alors qu’il progressait de 3,3 % en moyenne par an entre 2014 et 2019.

En Bretagne, le nombre d’autorisations de construire rebondit fortement dans les Côtes-d’Armor (+ 17,4 % soit + 600) et le Morbihan (+ 14,6 % soit + 800). À un degré moindre, les autorisations progressent également dans le Finistère (+ 5,0 % soit + 300). Alors que l’Ille-et-Vilaine avait enregistré une progression notable en 2019, ce département présente en 2020 une forte baisse (– 13,6 % soit – 1 400) (figure 2).

Figure 1Évolution de la construction de logements

indice base 100 en décembre 2010
Évolution de la construction de logements (indice base 100 en décembre 2010)
Logements autorisés - Bretagne Logements commencés - Bretagne Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - France hors Mayotte
2005 162,4 134,6 115,5 112,6
2006 169,6 141,7 126,2 119,6
2007 163,1 135,0 119,7 118,4
2008 122,4 102,6 99,8 96,5
2009 86,3 85,3 79,8 83,7
2010 100,0 100,0 100,0 100,0
2011 110,6 94,0 108,6 104,2
2012 101,1 82,3 101,1 92,6
2013 85,9 74,8 88,7 86,6
2014 66,9 63,9 79,8 81,6
2015 75,3 68,8 84,9 83,0
2016 95,8 73,7 97,2 90,2
2017 101,9 90,6 103,3 106,0
2018 97,7 90,6 96,6 96,8
2019 97,0 82,0 94,1 93,8
2020 97,7 85,7 81,0 86,2
  • Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2021.

Figure 1Évolution de la construction de logements

  • Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2021.

Figure 2Construction autorisée de logements par département

en %
Construction autorisée de logements par département (en %)
Logements en 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014¹
Côtes-d'Armor 3 700 17,4 4,7
Finistère 5 900 5,0 7,8
Ille-et-Vilaine 9 500 -13,6 8,3
Morbihan 6 600 14,6 7,8
Bretagne 25 700 0,7 7,6
France hors Mayotte 386 800 -13,9 3,3
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2021.

Sur l’ensemble de l’année 2020, 22 800 logements ont été mis en chantier dans la région, soit une hausse de 4,5 % par rapport à 2019 (+ 1 000 en un an) (figure 3). Ce rythme de progression est proche de la moyenne annuelle régionale observée entre 2014 et 2019 (+ 5,1 %). Au niveau national, les diminuent fortement en 2020 (– 8,1 %), en rupture avec la tendance annuelle moyenne sur la période 2014-2019 (+ 2,8 %).

La hausse dans la région est portée par le Morbihan où l’activité augmente très nettement (+ 34,9 %), correspondant à 1 600 mises en chantier supplémentaires en 2020 dans ce département. À l’inverse, les mises en chantier sont en repli dans les Côtes-d’Armor (– 6,7 % soit – 200), le Finistère (– 4,8 % soit – 300) et en Ille-et-Vilaine (– 2,2 % soit – 200).

Figure 3Logements commencés par département

en %
Logements commencés par département (en %)
Logements en 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹
Côtes-d'Armor 2 700 -6,7 2,3
Finistère 4 800 -4,8 11,6
Ille-et-Vilaine 9 000 -2,2 4,5
Morbihan 6 300 34,9 2,4
Bretagne 22 800 4,5 5,1
France hors Mayotte 356 100 -8,1 2,8
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2021.

Logements individuels : autorisations et mises en chantier en baisse

Au cours de l’année 2020, 14 000 permis de construire de ont été accordés dans la région, soit un repli de 2,8 % . Environ 12 500 chantiers de logements individuels ont démarré au cours de l’année 2020 en Bretagne. La baisse des mises en chantier observée en 2019 (– 2,3 %) se poursuit.

Le nombre d’autorisations et de mises en chantier de logements individuels diminue dans trois départements, particulièrement en Ille-et-Vilaine où elles reculent de respectivement 9,8 % et 10,5 %. Les Côtes-d’Armor se distinguent par la poursuite de la hausse des autorisations de construire (+ 4,0 %) et la stabilité du nombre de mises en chantier.

Logements collectifs : rebond des autorisations et des mises en chantier

Avec 11 600 autorisations de ou en résidence, les projets de construction d’appartements augmentent de 5,5 % en 2020. Les mises en chantier de logements collectifs et en résidence progressent de 14,3 % sur l’ensemble de la Bretagne.

Le Morbihan affiche un rebond important des autorisations de logements collectifs ou en résidence (+ 56,3 %). Le nombre de mises en chantier a plus que doublé en un an dans ce département. Dans les Côtes-d’Armor et le Finistère, les autorisations se redressent fortement (respectivement + 66,7 % et + 20,0 %) mais le nombre de mises en chantier diminue. À l’inverse, les autorisations de logements collectifs ou en résidence se replient en Ille-et-Vilaine (– 16,2 %) tandis que les mises en chantier sont en augmentation de 3,7 %. En 2020, ce département concentre près de la moitié des autorisations de construction des appartements de la région (près des deux tiers en 2019).

La baisse des surfaces de locaux non résidentiels autorisées s’accentue

Avec un total de 2,39 millions de m² en 2020, les surfaces de plancher autorisées dans le secteur non résidentiel diminuent fortement de 12,1 % par rapport à 2019 (figure 4). La baisse est importante pour les bureaux et bâtiments industriels (– 26,4 %) et ceux de l’artisanat (– 26,1 %). Seuls les bâtiments d’hébergement hôtelier doublent leur surface de construction autorisée, qui atteint 71 000 m².

Figure 4Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Bretagne France entière
Surfaces autorisées en 2020 (milliers de m²) Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹
Artisanat 117 -26,1 9,8 -8,0 5,7
Bureaux 271 -6,3 5,1 -25,2 10,3
Commerce 195 -3,8 -3,1 -21,2 0,3
Entrepôt 338 -8,0 5,9 -32,9 14,0
Exploitation agricole ou forestière 947 -11,3 -4,8 -19,1 -0,2
Hébergement hôtelier 71 99,6 0,2 -21,1 11,4
Industrie 186 -26,4 3,1 -20,7 5,9
Service public ou d'intérêt collectif 265 -23,0 5,7 -22,1 1,8
Ensemble 2 391 -12,1 0,0 -23,3 5,1
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2021.

Chute des ventes immobilières

En Bretagne, le marché de la promotion immobilière reste en repli en 2020 (figure 5). Ainsi, 4 724 logements ont été vendus par les promoteurs en 2020, soit une chute de – 18,8 % par rapport à 2019. Au niveau national, la chute a été plus marquée (– 24,1 %).

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bretagne

indice base 100 en 2010
Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bretagne (indice base 100 en 2010)
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2005 80,8 146,3 109,0
2006 97,0 134,6 112,3
2007 148,7 151,8 100,0
2008 166,0 98,5 67,2
2009 124,7 70,8 76,2
2010 100,0 100,0 100,0
2011 94,2 92,4 76,2
2012 108,6 84,0 51,8
2013 98,0 57,3 46,0
2014 101,8 61,3 40,9
2015 85,4 54,7 54,0
2016 92,8 90,7 73,1
2017 86,3 82,6 81,0
2018 75,9 78,4 83,7
2019 74,9 83,0 78,9
2020 63,2 57,1 64,1
  • Note : données 2020 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bretagne

  • Note : données 2020 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Les appartements représentent 95 % de ces ventes. Le prix moyen au m² a moins augmenté en 2020 qu’en 2019 (+ 2,9 % contre + 10,7 %), pour atteindre 3 772 euros en Bretagne (figure 6). Il est inférieur de 12,7 % à la moyenne de France métropolitaine. Au niveau national, la hausse du prix moyen au m² est plus contenue (+ 1,7 %).

Figure 6Ventes des maisons et des appartements neufs

en %
Ventes des maisons et des appartements neufs (en %)
Bretagne France métropolitaine
En 2020 (nombre ou prix en euro) Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ² En 2020 (nombre ou prix en euro) Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ²
Maisons neuves
Nombre de ventes ¹ 257 -14,3 7,0 6 852 -22,0 4,0
Prix moyen par maison 256 404 -4,7 4,4 290 896 4,5 2,0
Appartements neufs
Nombre de ventes ¹ 4 467 -19,0 14,5 92 663 -24,2 10,1
Prix moyen au m² 3 772 2,9 2,7 4 322 1,7 2,1
  • ¹ : réservations avec dépôt d'arrhes.
  • ² : taux d'évolution annuel qu'auraient connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

À la fin de l’année 2020, 3 874 logements sont disponibles sur le marché breton de la promotion immobilière. Cet encours de logements proposés à la vente est en baisse dans la région par rapport à fin 2019 (– 15,6 %).

Publication rédigée par :Agnès Palaric (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique (MTE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).


Logement individuel :

Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.

Logement collectif :

Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.

Les chiffres de comparaison janvier à décembre 2019 - janvier à décembre 2020 pour les mises en chantier et les autorisations par type de logement sont issus de la base Sit@del2 (Pour en savoir plus) ; estimations en date réelle sur données à fin mars 2021.

Les chiffres de comparaison janvier à décembre 2019 - janvier à décembre 2020 pour les mises en chantier et les autorisations par type de logement sont issus de la base Sit@del2 (Pour en savoir plus) ; estimations en date réelle sur données à fin mars 2021.