Insee Conjoncture Bretagne · Avril 2021 · n° 33

4ᵉ trimestre 2020 : l’emploi salarié progresse modérément, l’intérim se replie Note de conjoncture régionale – 4ᵉ trimestre 2020

Entre fin septembre et fin décembre 2020, l’emploi salarié total progresse de 0,2 % en Bretagne (+ 2 000 emplois), après le rebond de 1,7 % au 3ᵉ trimestre 2020 (figure 1). En France hors Mayotte, l’emploi marque le pas au 4ᵉ trimestre (– 0,1 % après + 1,7 % au trimestre précédent).

Entre fin juin et fin décembre 2020, 22 700 emplois ont été créés en Bretagne (+ 1,9 %) après 26 500 emplois détruits au premier semestre 2020 (– 2,1 %). En un an, l’emploi baisse de 0,3 %, soit 3 800 emplois de moins que fin 2019. Ce recul annuel est cependant nettement moins élevé dans la région qu’au niveau national (– 1,1 %).

Après un recul historique au 1ᵉʳ trimestre 2020 (– 35,6 % par rapport à fin 2019) et une reprise marquée au cours des deux trimestres suivants (+ 20,9 % puis + 22,1 %), l’emploi intérimaire fléchit au 4ᵉ trimestre 2020 : − 0,4 % soit − 200 emplois (figure 2). En France, il continue à se redresser durant ces trois mois (+ 5,1 %). En un an, le recul de l’emploi intérimaire dans la région (− 5,4 % soit 2 400 emplois détruits) est similaire à celui observé au niveau national (− 5,3 %).

Ventilé par secteur utilisateur, l’emploi intérimaire breton au 4ᵉ trimestre 2020 se replie dans l’industrie (– 2,7 % soit 600 emplois de moins en trois mois) alors qu’il poursuit sa progression dans la construction (+ 4,2 % soit + 300 emplois) et le tertiaire marchand (+ 1,7 % soit + 200 emplois).

En un an, comparé à son niveau d’avant-crise, le recours à l’intérim est stable dans la construction. Il recule de 6,3 % dans l’industrie (– 1 400 emplois), surtout dans la fabrication de matériels de transport (− 62,3 % soit 1 000 emplois détruits) mais aussi dans l’industrie agroalimentaire (− 3,3 % soit − 400 emplois). Le secteur tertiaire marchand est également affecté avec 1 000 emplois intérimaires de moins en un an (– 7,4 %). Hormis dans les transports (+ 4,7 % soit + 200 emplois), l’intérim baisse dans tous les sous-secteurs tertiaires. Les services aux entreprises et le commerce perdent chacun 300 emplois (respectivement – 9,0 % et – 7,2 %), l’hébergement-restauration en perd 200 (– 40,7 %).

Au 4ᵉ trimestre 2020, l’emploi salarié dans le tertiaire marchand hors intérim fléchit de 0,2 % en Bretagne, soit – 1 200 emplois, après le rebond de 1,3 % au trimestre précédent (+ 6 600 emplois) (figure 3). En un an, la baisse s’établit à – 1,5 % (– 7 500 emplois). C’est le premier recul annuel depuis 2013. En France hors Mayotte, la baisse est plus marquée (– 0,8 % ce trimestre et – 2,4 % en un an).

Au sein des sous-secteurs tertiaires, le recul de l’emploi au 4ᵉ trimestre 2020 concerne l’hébergement-restauration (– 3,8 % soit 1 700 emplois de moins que fin septembre 2020) et les services aux ménages (– 2,5 % soit – 1 400 emplois). Particulièrement touchés par la crise sanitaire, l’emploi dans ces deux sous-secteurs demeure nettement au-dessous de son niveau d’avant-crise (respectivement – 10,7 % soit 5 300 emplois perdus en un an et – 5,0 % soit – 2 900 emplois). Au 4ᵉ trimestre, l’emploi augmente de 0,5 % dans le commerce (+ 800 emplois). Cependant, le nombre d’emplois perdus dans ce sous-secteur s’élève à 300 depuis le début de la crise (– 0,2 %). Au 4ᵉ trimestre 2020, l’emploi progresse dans le secteur du transport et entreposage (+ 0,8 % soit + 500 emplois), dans les services aux entreprises hors intérim (+ 0,4 % soit + 400 emplois) et dans l’information et communication (+ 0,5 % soit + 200 emplois). Il est stable dans les activités financières et d’assurance et augmente de 0,5 % dans les activités immobilières.

L’emploi dans le tertiaire non marchand augmente de 0,6 % au 4ᵉ trimestre 2020, soit 2 400 emplois créés, après un fort rebond au 3ᵉ trimestre (+ 1,4 % soit + 5 700). En un an, la hausse atteint 1,4 % dans la région (+ 5 900 emplois), plus qu’en France hors Mayotte (+ 0,8 %). Elle est principalement portée par le secteur de la santé (+ 3,0 % soit + 2 600 emplois en Bretagne).

L’emploi salarié dans la construction poursuit sa progression au 4ᵉ trimestre 2020 (+ 1,0 % soit + 700 emplois). Après trois trimestres de hausse, ce secteur dépasse de 2,2 % son niveau de fin 2019. En France hors Mayotte, l’emploi progresse de 0,7 % en trois mois et de 2,2 % en un an.

Au 4ᵉ trimestre 2020, l’emploi dans l’industrie est quasi stable en Bretagne (+ 0,1 % soit + 100 emplois) alors qu’il baisse de nouveau en France hors Mayotte (– 0,4 %). En un an, il diminue de 0,9 % dans la région (soit 1 500 destructions d’emplois), beaucoup moins qu’au niveau national (– 1,8 %).

Par sous-secteurs, l’emploi dans l’industrie agroalimentaire augmente de nouveau au 4ᵉ trimestre 2020 (+ 0,4 % soit + 300 emplois, après + 0,5 % au 3ᵉ trimestre). Ces deux trimestres de hausse compensent la baisse du premier semestre (– 1,0 % soit – 700 emplois). Dans le sous-secteur de l’énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage, l’emploi rebondit de 0,3 % et progresse de 1,7 % en un an. Le sous-secteur de la fabrication de matériels de transport perd 100 emplois ce trimestre (– 1,1 %) et 300 en un an (– 3,4 %). Dans la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines, l’emploi diminue de 0,3 % en trois mois (– 100 emplois) et de 2,2 % en un an (– 400). Dans la fabrication d’autres produits industriels, il est stable au 4ᵉ trimestre mais baisse de 0,8 % en un an (– 500 emplois).

Au 4ᵉ trimestre 2020, l’emploi salarié progresse plus qu’au niveau régional dans le Morbihan (+ 0,4 % soit + 900 emplois) et les Côtes-d’Armor (+ 0,3 % soit + 500 emplois) (figure 4). Ces deux départements bénéficient d’une bonne tenue de l’emploi tertiaire marchand hors intérim : + 0,3 % dans les Côtes-d’Armor et stabilité dans le Morbihan alors qu’il recule de 0,2 % dans la région. La hausse dans le tertiaire non marchand y est également plus prononcée qu’au niveau régional.

Dans le Finistère, l’emploi progresse légèrement (+ 0,1 % soit + 400 emplois). Malgré une hausse de 3,2 % de l’intérim, la baisse de 0,4 % dans le secteur tertiaire marchand hors intérim limite la progression globale de l’emploi dans ce département. En Ille-et-Vilaine, l’emploi est stable ce trimestre, également freiné par une baisse de 0,5 % dans le tertiaire marchand hors intérim.

Depuis fin 2019, point de référence d’avant-crise, l’emploi salarié dans les départements bretons présente des trajectoires similaires, avec de fortes chutes au premier semestre 2020 et un rebond au second semestre.

En un an, entre fin 2019 et fin 2020, l’emploi dans les Côtes-d’Armor est stable. Les hausses observées dans la construction (+ 2,1 %) et le tertiaire non marchand (+ 1,5 %) compensent les baisses de l’emploi intérimaire (– 5,6 %), industriel (– 1,0 %) et tertiaire marchand hors intérim (– 0,8 %).

Dans le Finistère, l’emploi recule de 0,4 % en un an (– 1 500 emplois). Le tertiaire marchand hors intérim perd 3 200 emplois (– 2,5 %) et l’industrie près de 400 (– 0,8 %). À l’inverse, le tertiaire non marchand gagne 1 300 emplois (+ 1,1 %) et les secteurs de l’intérim (+ 4,4 %) et de la construction (+ 2,3 %) en gagnent chacun environ 400.

En Ille-et-Vilaine, l’emploi se replie de 0,4 %, soit 1 900 emplois détruits. Les pertes d’emplois dans l’intérim (– 13,5 %) et le tertiaire marchand hors intérim (– 1,2 %) s’élèvent respectivement à 2 400 et 2 300. L’emploi industriel recule également (– 0,8 %). Ces pertes ne sont pas compensées par les hausses observées dans le tertiaire non marchand (+ 2,0 % soit + 2 900 emplois) et la construction (+ 2,2 % soit + 600 emplois).

Dans le Morbihan, l’emploi recule de 0,2 % en un an (– 500 emplois). Le tertiaire marchand hors intérim perd 1 400 emplois (– 1,4 %) et l’industrie en perd 400 (– 1,0 %). En revanche, l’emploi progresse de 2,4 % dans la construction (+ 400 emplois), de 0,9 % dans le tertiaire non marchand (+ 800 emplois) et de 0,6 % dans l’intérim (+ 100 emplois).

En Bretagne, le taux de chômage se replie à 6,5 % de la population active au 4ᵉ trimestre 2020 (figure 5). Il chute de 1,1 point et demeure le plus faible taux régional, suivi par ceux de la Bourgogne-Franche-Comté (6,6 %) et des Pays-de-la-Loire (6,7 %). Mais comme aux 1ᵉʳ et 2ᵉ trimestres, la baisse du chômage au sens du BIT est pour partie en « trompe-l'œil », le second confinement affectant la disponibilité et la recherche d’emploi des personnes sans emploi (cf. Avertissement sur le marché du travail). En France hors Mayotte, le taux de chômage recule également de 1,1 point au 4ᵉ trimestre 2020, à 8,0 % de la population active, après un rebond de 2 points au trimestre précédent. En Bretagne comme en France, il est proche de son niveau d’avant-crise (respectivement – 0,2 et – 0,1 point par rapport au 4ᵉ trimestre 2019).

Au 4ᵉ trimestre 2020, l’Ille-et-Vilaine conserve le taux de chômage le plus bas des départements bretons (6,3 %). Il s’établit à 6,7 % dans le Finistère et le Morbihan et à 6,8 % dans les Côtes-d'Armor.

Après la forte baisse du 3ᵉ trimestre (– 16,0 %), le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) en Bretagne diminue de 3,5 % en moyenne au 4ᵉ trimestre 2020. Cette baisse est plus prononcée qu’au niveau national (– 2,7 %). En un an, du fait de la forte augmentation observée au 1ᵉʳ semestre 2020, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A atteint 7,6 %, du même ordre qu’en France hors Mayotte (+ 7,5 %).

En intégrant les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), dont le nombre est stable sur trois mois, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C à Pôle emploi recule de 2,0 % au 4ᵉ trimestre 2020 en Bretagne, comme au trimestre précédent. Il baisse également en France hors Mayotte (– 1,3 %). En un an, la hausse de la demande d’emploi dans la région est moins forte qu’au niveau national (respectivement + 3,6 % et + 4,5 % par rapport au 4ᵉ trimestre 2019).

Par classe d’âge, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C au 4ᵉ trimestre baisse davantage parmi les jeunes de moins de 25 ans (– 3,7 %), après – 6,3 % au trimestre précédant. Parmi les autres tranches d’âge, la demande d’emploi diminue de 2,3 % au 4ᵉ trimestre chez les 25 à 49 ans et elle est quasi stable pour les 50 ans ou plus (– 0,1 %). En un an, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi augmente plus pour les jeunes (+ 5,7 %) que pour les autres tranches d’âge (+ 3,0 % pour les 25 à 49 ans et + 4,1 % pour les 50 ans ou plus). En parallèle, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C depuis plus d’un an, qui représentent près de la moitié des inscrits, augmente de 1,3 % au 4ᵉ trimestre 2020 (+ 7,9 % sur un an).

Au 4ᵉ trimestre 2020, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C à Pôle emploi baisse dans tous les départements : – 2,1 % dans le Morbihan, – 2,0 % en Ille-et-Vilaine et – 1,9 % dans les Côtes-d'Armor et le Finistère. En revanche, sur l’ensemble de l’année 2020, tous les départements concèdent une hausse, plus prononcée en Ille-et-Vilaine (+ 5,6 %) qu’ailleurs : + 2,8 % dans le Finistère et le Morbihan, + 2,7 % dans les Côtes-d'Armor.

En Bretagne, 23 000 logements ont été mis en chantier entre janvier et décembre 2020. L’activité est en hausse de 7,2 % par rapport au cumul d’octobre 2019 à septembre 2020, dans un contexte de baisse au niveau national (– 0,9 %). Cette hausse déjà observée au 3ᵉ trimestre se poursuit, par les nombreux chantiers relancés après l’arrêt quasi total de l’activité durant le premier confinement. Au 4ᵉ trimestre, la progression dans le Morbihan (+ 24,5 %) continue de porter la hausse régionale. Comme au trimestre précédent, l’activité croît aussi en Ille-et-Vilaine (+ 5,0 %) et dans les Côtes-d’Armor (+ 4,6 %). À l’opposé, elle recule de 4,9 % dans le Finistère. Sur l’année 2020, le nombre de mises en chantier progresse de 5,6 % dans la région par rapport au cumul de janvier à décembre 2019. En France hors Mayotte, il régresse de 7,8 %.

De janvier à décembre 2020, 25 500 logements ont été autorisés à la construction en Bretagne. Ce cumul sur douze mois augmente légèrement par rapport à celui du trimestre précédent (+ 0,5 % par rapport au cumul d’octobre 2019 à septembre 2020) (figure 6). En France hors Mayotte, il recule de 3,1 %. Les autorisations de construire progressent dans trois départements : le Finistère (+ 4,4 %), le Morbihan (+ 4,0 %) et dans une moindre mesure dans les Côtes-d’Armor (+ 0,7 %). À l’inverse, elles fléchissent en Ille-et-Vilaine (– 4,0 %). Sur un an, 100 permis de construire de plus ont été délivrés en Bretagne par rapport au cumul de janvier à décembre 2019 (+ 0,3 %). Ce maintien des perspectives de construction en 2020 dans la région contraste avec la nette baisse observée au niveau national (– 14,4 %).

Au 4ᵉ trimestre 2020, 8 100 entreprises ont été créées en Bretagne (figure 7). Ce nombre diminue légèrement (– 0,5 % par rapport au 3ᵉ trimestre), après le fort rebond enregistré trois mois plus tôt (+ 47,1 %). En France, il est quasi stable au 4ᵉ trimestre (+ 0,1 %) après + 48,9 % au 3ᵉ trimestre.

Par rapport au 4ᵉ trimestre 2019, le nombre d’entreprises créées en Bretagne au 4ᵉ trimestre 2020 augmente de 11,2 %, un peu moins qu’au niveau national (+ 15,5 %). Les créations dans les secteurs du commerce, du transport et de l’hébergement-restauration alimentent la hausse (+ 34,0 % en Bretagne), comme au trimestre précédant.

Entre janvier et décembre 2020, 1 300 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en Bretagne, contre 2 000 entre janvier et décembre 2019. Le nombre de défaillances plonge de 38,3 % dans la région, comme en France (– 38,9 %). Cette chute tient aux aides gouvernementales visant à préserver le tissu économique et n’indique pas une réduction du nombre d’entreprises en difficulté.