Insee Conjoncture Hauts-de-France ·
Juillet 2021 · n° 26
Bilan économique 2020 - Hauts-de-France
En 2020, la crise sanitaire affecte toute l’activité économique nationale. Après des reculs importants en avril et en novembre, le volume d’heures rémunérées reste en deçà de son niveau d’avant-crise, en Hauts-de-France plus légèrement qu’au niveau national. La consommation des ménages ralentit également en raison des limitations de déplacement. Malgré le dispositif d’activité partielle, l’emploi diminue dans les Hauts‑de‑France d’un peu plus de 11 000 emplois en un an, notamment dans l’industrie et les services marchands, revenant à son niveau de 2018. Seule la construction enregistre une hausse de ses salariés. La région est par ailleurs l’une des rares régions où l’intérim a gagné des emplois. Même si le chômage apparaît en légère baisse, les demandeurs d’emploi sont plus nombreux qu’un an auparavant. Le tourisme et les transports souffrent durement de la crise, la construction neuve également, mais dans une moindre mesure. À l’inverse, les créations d’entreprises enregistrent un nouveau record.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Transports – Le transport de passagers s’effondre, celui des marchandises résiste mieux Bilan économique 2020
François Pinchemel (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement)
La pandémie et les confinements ont considérablement diminué les déplacements et l’activité économique, touchant fortement le secteur des transports. Le trafic de passagers est ainsi en forte baisse dans les aéroports de Beauvais et Lesquin comme sous le tunnel de la Manche. Le nombre d’immatriculations de véhicules freine brutalement. Comme au niveau national, le transport de marchandises a mieux résisté.
Chute brutale du transport aérien
En raison de la pandémie de Covid-19, le trafic aérien de passagers a chuté de deux tiers en 2020 dans les Hauts-de-France. Près de 2 millions de passagers ont ainsi décollé ou atterri dans la région, contre plus de 6 millions en 2019 (figure 1). Ce repli brutal intervient après 12 ans de hausse quasi continue (figure 2). Au niveau national, le trafic a connu le même trou d’air, l’aéroport de Roissy accusant par exemple une baisse de 70 % du nombre de passagers.
Dans la région, deux passagers sur trois ont fréquenté l’aéroport de Beauvais en 2020. Les lignes à bas coût (low-cost) représentent la quasi-totalité des passagers à Beauvais et 61 % à Lesquin.
tableauFigure 1 – Passagers des aéroports
| Hauts-de-France | France entière | ||||
|---|---|---|---|---|---|
| Passagers 2020 (nombre) | Évolution 2020/2019 | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ | Évolution 2020/2019 | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ | |
| Lignes nationales | 621 432 | -57,5 | 6,6 | -55,7 | 2,4 |
| Lignes internationales | 1 373 673 | -70,8 | 0,7 | -72,6 | 4,8 |
| Transit | 1 100 | -82,3 | -20,7 | -68,1 | -3,9 |
| Total | 1 996 205 | -67,7 | 1,9 | -67,8 | 4,1 |
| dont lignes à bas coût (low cost) | 1 692 788 | -66,3 | 2,0 | -69,8 | 10,3 |
| Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 84,8 | /// | /// | /// | /// |
- Note : données brutes.
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le trafic passager si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France
| National | International | À bas coût (low cost) | |
|---|---|---|---|
| 2010 | 100 | 100 | 100 |
| 2011 | 75,1 | 131,9 | 120,9 |
| 2012 | 103,3 | 136,3 | 132,6 |
| 2013 | 122,1 | 142,2 | 144 |
| 2014 | 108,3 | 146,3 | 144 |
| 2015 | 110,2 | 154,4 | 153,7 |
| 2016 | 115 | 146,7 | 146,1 |
| 2017 | 127,6 | 138,1 | 136,9 |
| 2018 | 142,4 | 142,9 | 149,3 |
| 2019 | 149,1 | 151,7 | 159,2 |
| 2020 | 63,3 | 44,2 | 53,6 |
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France
- Source : Union des aéroports français.
Coup de frein des immatriculations de véhicules
En 2020, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs a baissé d’un tiers par rapport à 2019. Cette baisse est plus marquée qu’au niveau national (– 23 %) (figure 3). Elle est particulièrement prononcée dans l’Oise (– 47 %) où est traditionnellement immatriculée une part importante de véhicules professionnels (figure 4).
Les immatriculations de camionnettes ont reculé de 20 %, soit un peu plus qu’au niveau national (– 16 %). L’Oise se distingue de nouveau avec un repli deux fois supérieur (– 40 %). La baisse des immatriculations s’accompagne d’une hausse des livraisons à domicile qui se sont sensiblement développées avec la Covid-19.
tableauFigure 3 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs
| Hauts-de-France | France entière | |
|---|---|---|
| 2013 | 100 | 100 |
| 2014 | 103,4 | 100,6 |
| 2015 | 113,1 | 107,5 |
| 2016 | 120,4 | 113,1 |
| 2017 | 127,3 | 118,6 |
| 2018 | 131,2 | 122,1 |
| 2019 | 135,4 | 124,1 |
| 2020 | 88,7 | 93,3 |
- Note : données brutes.
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 3 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs
- Note : données brutes.
- Source : SDES, Rsvero.
tableauFigure 4 – Immatriculations de véhicules neufs
| Véhicules particuliers | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Ensemble immatriculations ³ | |||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 2020 (nombre) | Évolution 2020/2019 (%) | 2020 (nombre) | Évolution 2020/2019 (%) | 2020 (nombre) | Évolution 2020/2019 (%) | 2020 (nombre) | Évolution 2020/2019 (%) | |
| Aisne | 19 499 | -19,9 | 4 758 | -12,9 | 875 | -45,6 | 25 194 | -19,9 |
| Nord | 65 673 | -24,9 | 13 703 | -11,5 | 1 212 | -34,1 | 80 748 | -23,1 |
| Oise | 66 024 | -48,4 | 7 757 | -40,5 | 1 222 | -20,7 | 75 038 | -47,4 |
| Pas-de-Calais | 32 980 | -20,9 | 5 773 | -14,5 | 1 050 | -30,2 | 39 875 | -20,3 |
| Somme | 24 506 | -33,7 | 6 253 | -10,5 | 271 | -26,6 | 31 097 | -30,0 |
| Hauts-de-France | 208 682 | -34,5 | 38 244 | -19,9 | 4 630 | -32,5 | 251 952 | -32,5 |
| France entière | 1 684 697 | -24,8 | 410 020 | -15,6 | 43 877 | -23,2 | 2 144 937 | -23,1 |
- Note : données brutes.
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
- Source : SDES, Rsvero.
Effondrement du trafic sous le tunnel de la Manche
Après des années de hausse continue, le trafic de passagers sous le tunnel de la Manche s’effondre en 2020. Les navettes (Shuttle) ont transporté 46 % de voitures et 71 % d’autocars de moins qu’en 2019. La fréquentation de l’Eurostar est aussi en fort repli (– 77 %). Bien qu’en diminution, le fret a mieux résisté. La baisse de fréquentation du Tunnel est par exemple de seulement 9 % pour les camions et 19 % pour les trains de marchandises.
Les données sur le transport routier de marchandises relatives à l’année 2020 produites par le Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES) ne sont pas disponibles au moment de la rédaction de ce bilan économique.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Immatriculations de véhicules neufs
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.