Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2016 - Nouvelle-Aquitaine

Dans un contexte national de reprise continue et progressive de l’activité économique, avec un PIB qui augmente de + 1,2 % en 2016 après + 1,1 % en 2015, la Nouvelle-Aquitaine présente encore en 2016 des indicateurs économiques régionaux dans le vert. Néanmoins, cette accélération de la croissance est légère et les entreprises du secteur marchand ne créent pas encore suffisamment d’emplois pour faire baisser fortement le chômage.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 8
Paru le :Paru le23/05/2017
Stéphane Levasseur, Insee Nouvelle-Aquitaine ; Clément Bortoli, Division Synthèse conjoncturelle
Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine No 8- Mai 2017
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Synthèse régionale - Contexte national

Stéphane Levasseur, Insee Nouvelle-Aquitaine ; Clément Bortoli, Division Synthèse conjoncturelle

Dans un contexte national de reprise continue et progressive de l’activité économique, avec un PIB qui augmente de + 1,2 % en 2016 après + 1,1 % en 2015, la Nouvelle-Aquitaine présente encore en 2016 des indicateurs économiques régionaux dans le vert. Néanmoins, cette accélération de la croissance est légère et les entreprises du secteur marchand ne créent pas encore suffisamment d’emplois pour faire baisser fortement le chômage.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

Paru le :23/05/2017

Synthèses régionale - En 2016, la reprise économique régionale se confirme mais reste timide

L’intérim porte l’emploi salarié en Nouvelle-Aquitaine

En 2016, l’emploi salarié marchand de Nouvelle-Aquitaine poursuit sa hausse (+ 1,4 %) entamée en 2015 (+ 0,8 %). Elle est légèrement supérieure à celle observée en France métropolitaine (+ 1,2 %). Cette croissance s’explique par celle du secteur tertiaire. L’intérim en particulier a le vent en poupe, fortement utilisé en 2016 dans l’industrie et la construction. Hors intérim, la construction et l’industrie continuent de perdre des emplois mais moins que les années précédentes.

Le chômage diminue

Au 4e trimestre 2016, le taux de chômage régional s’établit à 9,3 %, soit 0,3 point de moins qu’un an auparavant. Il reste inférieur à celui de France métropolitaine (9,7 %). Les inscriptions à Pôle emploi en catégories A, B, C progressent très faiblement. La baisse du nombre de jeunes demandeurs d’emploi se confirme, alors que les inscriptions de seniors et de femmes continuent de progresser. Les demandeurs d’emploi au chômage depuis un an ou plus sont moins nombreux pour la première fois depuis plusieurs années. En 2016, les signatures de CUI baissent, celles d’emplois d’avenir progressent. Les entreprises consomment davantage d’heures d’activité partielle (+ 18 %). Le nombre d’entrées en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est en net recul.

Les créations d'entreprises redémarrent

En 2016, les créations d'entreprises repartent à la hausse en Nouvelle-Aquitaine (+ 2,4 %), après la baisse de 2015 (– 4,6 %). Le dynamisme des créations individuelles classiques compense la chute continue des immatriculations de micro-entrepreneurs ; par ailleurs, la dynamique de création de sociétés est plus forte qu’en France métropolitaine. Le recul des défaillances d'entreprises se poursuit.

L'aéronautique et le spatial maintiennent l'export

Les exportations régionales progressent légèrement (+ 1,0 %). Le secteur de l’aéronautique et du spatial augmente de nouveau, mais les autres secteurs phares sont en recul.

Les importations continuent leur baisse (– 0,7 %), en grande partie par l’allègement de la facture énergétique. Les États-Unis et l’Espagne restent les deux premiers partenaires commerciaux de la Nouvelle-Aquitaine.

De bonnes perspectives dans l’industrie et les services marchands

En 2016, l’activité industrielle progresse légèrement. Les perspectives pour 2017 sont plus favorables, en particulier pour les investissements, qui serviraient plutôt à optimiser les processus de fabrication.

L’effet favorable du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) a contribué à une évolution modérée de la rentabilité d’exploitation.

En 2016, l’activité dans le secteur des services marchands s’est raffermie de manière significative, au-delà des prévisions. Les investissements sont en baisse après une année 2015 marquée par des impératifs de mise aux normes dans certaines branches. Ils devraient repartir à la hausse en 2017.

Des signes encourageants dans le BTP

En 2016, le chiffre d’affaires du BTP amorce une timide reprise, qui s’explique par un effet de rattrapage dans les travaux publics et une activité soutenue dans le bâtiment résidentiel à la faveur de conditions de financement attractives. Selon les chefs d’entreprise, la tendance à la hausse devrait se poursuivre en 2017.

En 2016, le nombre de logements commencés s’accroît de 17 % en un an, après quatre années de baisse. En revanche, les projets de locaux non résidentiels sont en net recul. Le marché de la promotion immobilière confirme sa reprise. Les prix moyens des appartements et des maisons augmentent mais restent inférieurs à la moyenne nationale.

Bonne orientation dans le transport aérien et le tourisme

En 2016, le trafic aérien de passagers progresse de 6,7 % en Nouvelle-Aquitaine, porté par l’importance des vols à bas coût et la croissance de l’aéroport de Bordeaux. L’activité des deux grands ports de la région, « Port Atlantique La Rochelle » et « Bordeaux Port Atlantique », est impactée négativement par les mauvaises récoltes en céréales. La baisse du trafic de transport routier de marchandises s’atténue.

En 2016, la fréquentation touristique progresse de 1,6 %. Elle augmente modérément dans les campings (+ 0,7 %), en raison d’une baisse des nuitées sur le littoral. En revanche, le nombre de nuitées s'accroît dans l’hôtellerie (+ 3 %), grâce aux clientèles française et étrangère.

Année mitigée pour les productions végétales et animales

En Nouvelle-Aquitaine, les résultats sont très décevants en grandes cultures. La vigne profite globalement de conditions climatiques favorables, mais localement elle a souffert du gel et de la grêle, notamment dans le Cognaçais. Le marché à l'export reste porteur pour le Cognac.

La filière canards gras est durement touchée par la grippe aviaire et la crise du lait de vache est défavorable au marché de la viande bovine. La conjoncture est plus favorable pour les autres productions animales. Ceci d'autant plus que les prix des aliments pour bétail et de l'énergie diminuent par rapport à 2015.

Contexte national - L’économie française accélère à peine en 2016

La reprise se confirme dans la zone euro

En 2016, l’activité mondiale augmente à un rythme presque identique à celui des années précédentes : + 3,0 % après + 3,1 % en 2015 et + 3,4 % en 2014. L’activité reprend quelques couleurs dans les pays émergents après un fort ralentissement l’année passée : la croissance économique chinoise se stabilise, après cinq années de diminution, et l’activité se contracte moins fortement qu’en 2015 chez les grands exportateurs de matières premières que sont le Brésil et la Russie. Dans les économies avancées, l’activité ralentit (+ 1,7 % après + 2,0 % en 2015) essentiellement du fait des États-Unis (+ 1,6 % après + 2,6 %) où la demande des entreprises s’infléchit nettement, notamment dans le secteur minier. La croissance britannique reste allante, un peu moins toutefois que l’année précédente (+ 1,8 % après + 2,2 %). Dans la zone euro, la reprise se confirme : + 1,6 % après + 1,5 %. Plusieurs facteurs externes favorisent l’activité européenne. D’une part, la baisse des cours du pétrole et des autres matières premières, entamée en 2015, se prolonge en 2016, ce qui soutient le pouvoir d’achat des ménages, et donc leur consommation. D’autre part, la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) reste accommodante en maintenant les taux d’intérêt à un niveau faible et en soutenant la reprise du crédit aux entreprises, ce qui favorise leur investissement. Les disparités de croissance demeurent : elle est plus soutenue en Espagne et en Allemagne qu’en France et en Italie. Au total, le commerce mondial ralentit en 2016, à + 1,5 %, soit sa plus faible croissance depuis 2009, essentiellement du fait de l’atonie persistante des importations émergentes et du ralentissement américain.

L’économie française accélère à peine en 2016

Dans le mouvement européen, la croissance française s’élève légèrement : le PIB progresse de 1,2 % en volume, après + 1,1 % en 2015. Il s’agit de la plus forte croissance depuis 2011 (figure 1).

La demande intérieure hors stocks accélère nettement (contribution de + 2,1 points à la croissance du PIB en 2016 contre + 1,3 point en 2015), portée par les ménages : leur consommation gagne en dynamisme (+ 2,3 % après + 1,4 %), dans le sillage de leur pouvoir d’achat, et leur investissement rebondit après plusieurs années de repli (+ 2,4 % après - 2,1 %). Du côté de la demande publique, la consommation des administrations accélère légèrement (+ 1,3 % après + 1,1 %) tandis que leur investissement cesse quasiment de diminuer (- 0,1 % après - 3,0 %). Enfin, l’investissement des entreprises non financières accélère un peu plus encore (+ 3,6 % après + 3,1 %).

En revanche, le comportement de stockage des entreprises se retourne (contribuant pour - 0,2 point à la croissance annuelle, après + 0,3 point en 2015) et le commerce extérieur pèse davantage sur la croissance qu’en 2015 (- 0,8 point contre - 0,5 point) : en effet, les exportations ralentissent fortement alors que les importations gardent un rythme soutenu.

L’emploi total accélère

L’emploi total accélère : + 215 000 sur un an fin 2016, après + 121 000 un an auparavant. Il est porté par l’emploi salarié marchand non agricole (+ 193 000 après + 99 000) qui bénéficie de la légère accélération de l’activité marchande et des dispositifs de baisse du coût du travail qui enrichissent la croissance en emploi. Ainsi, le taux de chômage en France entière continue de baisser modérément, passant de 10,2 % fin 2015 à 10,0 % fin 2016.

Le pouvoir d’achat des ménages accélère nettement

En moyenne annuelle, les prix de la consommation se replient légèrement en 2016 (- 0,1 % après + 0,3 %), tandis que le revenu disponible des ménages accélère (+ 1,7 % après + 1,1 %). Ainsi, le pouvoir d’achat des ménages gagne de la vigueur (+ 1,8 % après + 0,8 %), retrouvant une croissance inédite depuis 2007 (figure 2).

Figure 1Le dynamisme de la demande intérieure est quasiment compensé par le commerce extérieur et le comportement de stockage des entreprises

Variations annuelles en %, contributions en points
Le dynamisme de la demande intérieure est quasiment compensé par le commerce extérieur et le comportement de stockage des entreprises (Variations annuelles en %, contributions en points) -
Demande intérieure hors stocks Echanges extérieurs Stocks Croissance du PIB
2010 1,8 -0,1 0,3 2,0
2011 1,0 0,0 1,1 2,1
2012 0,3 0,5 -0,6 0,2
2013 0,4 -0,1 0,2 0,6
2014 0,8 -0,5 0,7 0,9
2015 1,3 -0,5 0,3 1,1
2016 2,1 -0,8 -0,2 1,2
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Figure 1Le dynamisme de la demande intérieure est quasiment compensé par le commerce extérieur et le comportement de stockage des entreprises

  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Figure 2Le regain de pouvoir d'achat a permis aux ménages de consommer davantage

Variations annuelles en % et contributions en points
Le regain de pouvoir d'achat a permis aux ménages de consommer davantage (Variations annuelles en % et contributions en points) -
Revenu disponible des ménages (contribution à l'évolution du pouvoir d'achat) Prix de la consommation (contribution à l'évolution du pouvoir d'achat) Consommation des ménages Pouvoir d'achat des ménages
2007 5,2 -2,1 2,4 3,0
2008 3,1 -2,8 0,5 0,3
2009 0,1 1,5 0,1 1,6
2010 2,4 -1,2 1,7 1,2
2011 2,0 -1,8 0,4 0,2
2012 0,5 -1,4 -0,3 -0,9
2013 0,3 -0,6 0,5 -0,4
2014 1,3 -0,1 0,7 1,1
2015 1,1 -0,3 1,4 0,8
2016 1,7 0,1 2,3 1,8
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.

Figure 2Le regain de pouvoir d'achat a permis aux ménages de consommer davantage

  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2010.