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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juillet 2024 · n° 42
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2023 - Nouvelle-Aquitaine En 2023, la reprise de l'activité économique se poursuit avec des disparités sectorielles marquées

Malgré un contexte national et mondial toujours tendu en 2023, l’activité économique néo-aquitaine poursuit sa croissance, qui s’infléchit toutefois au second trimestre. Alors que les productions de marchandises ou de services sont en repli dans certains secteurs, les chiffres d’affaires se maintiennent ou progressent en partie grâce au report de l’augmentation des coûts de production sur les prix de vente. L’emploi salarié progresse peu, les recours à l’intérim et aux dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle sont en retrait au profit d'emplois pérennes. Les offres d'emplois atteignent un niveau record. Pourtant, le chômage repart légèrement à la hausse avec une progression du nombre de demandeurs d’emploi et du taux de chômage.

Le secteur de la construction subit une diminution des commandes. Les mises en chantier de logements et de locaux non résidentiels reculent. Les demandes de construction autorisées en 2023, en baisse pour les logements, ne laissent pas entrevoir d’amélioration notable pour les mois à venir.

Le dynamisme global de l’industrie masque des situations différentes selon les secteurs. La fabrication de matériels de transport est en plein essor, portée essentiellement par les constructions navale et aéronautique. D'autres activités associées, comme la fabrication de produits électriques, électroniques et de machines, progressent aussi. En revanche, des secteurs subissent la contraction de la consommation comme les industries de boisson dont les ventes de vins et de Cognac reculent sur les marchés national et international.

Le bilan est mitigé pour les agriculteurs. Les productions végétales bénéficient de conditions climatiques favorables alors que la réduction de la majorité des élevages entraîne une baisse quasi généralisée des productions animales.

Le dynamisme du secteur tertiaire s’estompe en 2023. Le chiffre d’affaires de ces activités progresse légèrement et les effectifs se stabilisent. Si certaines branches tirent leur épingle du jeu, comme les services informatiques, d’autres rencontrent toujours des difficultés. C’est le cas des services immobiliers, qui subissent une nouvelle chute des ventes de logements, et des transports notamment de marchandises.

Dans ce climat quelque peu incertain, les créations d’entreprises sont un peu moins nombreuses en 2023 et le nombre de défaillances augmente.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 42
Paru le :Paru le12/07/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2023

Michèle Charpentier, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 42

Paru le :12/07/2024

Synthèse régionale - En 2023, la reprise de l'activité économique se poursuit avec des disparités sectorielles marquées

L’activité économique poursuit sa croissance

En dépit d’un contexte économique et géopolitique toujours en tension, la reprise de l’activité économique, entamée depuis 2021 en Nouvelle-Aquitaine, se poursuit en 2023. Témoin de cette croissance de l’activité, le nombre d’heures rémunérées par les entreprises augmente par rapport à 2022, nettement jusqu’en août et plus modérément sur la fin de l’année (figure 1).

Alors que la consommation des ménages, mais aussi celle des entreprises de certains secteurs économiques, est en retrait, les chiffres d’affaires sont plutôt stables. En effet, les entreprises répercutent la hausse de leurs coûts de production (matières premières, énergie,…), au moins en partie, sur leurs prix de vente. Cette stratégie permet aux chiffres d’affaires de se maintenir.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Nouvelle-Aquitaine Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2022 2,5 0,5 9,6 2,1 6,2 7,0
févr. 2022 2,5 2,2 12,4 1,4 7,7 8,9
mars 2022 3,2 1,7 13,2 2,3 8,4 9,8
avr. 2022 1,9 0,5 16,7 2,7 10,0 10,8
mai 2022 4,2 4,2 14,1 3,5 9,6 10,1
juin 2022 1,6 0,2 6,3 2,1 4,2 5,1
juil. 2022 0,0 -1,2 2,9 1,1 1,8 2,5
août 2022 1,8 0,3 3,7 2,6 3,0 3,8
sept. 2022 1,8 0,2 3,4 2,5 2,6 3,1
oct. 2022 0,9 -1,1 2,1 1,9 1,5 2,2
nov. 2022 1,0 -0,5 1,8 2,1 1,5 2,1
déc. 2022 -1,2 0,4 1,8 2,0 1,1 1,6
janv. 2023 2,7 0,0 4,2 4,1 3,5 4,2
févr. 2023 1,8 1,0 3,1 4,2 2,8 2,8
mars 2023 0,9 -0,3 1,9 2,6 1,6 1,8
avr. 2023 0,2 -0,7 1,5 2,2 1,1 1,3
mai 2023 1,8 -1,1 1,7 2,1 1,5 1,9
juin 2023 1,5 1,0 1,4 2,4 1,5 1,6
juil. 2023 1,3 0,1 1,8 2,7 1,7 1,7
août 2023 0,5 -3,1 1,4 2,1 1,0 1,5
sept. 2023 -0,5 -2,1 0,7 1,6 0,3 0,6
oct. 2023 0,7 -1,4 1,1 2,4 0,9 1,3
nov. 2023 0,3 -2,4 0,7 1,8 0,4 0,7
déc. 2023 0,3 3,3 0,3 1,0 0,6 0,8
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Champ : secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.
Avertissement

En décembre 2023, dans le secteur de la construction, la variation des heures rémunérées n’est pas représentative de la variation de l’activité qu’elle est censée illustrer. Les heures rémunérées dans la construction sont, dans quasiment toutes les régions, par rapport au mois de décembre 2022, en forte augmentation en décembre 2023. Ces évolutions viennent du fait que, dans la construction, les congés des salariés ne sont pas rémunérés directement par l’employeur mais par des caisses indépendantes et ne sont donc pas pris en compte. Or le positionnement atypique des vacances scolaires a entraîné moins de congés en décembre 2023 qu’en décembre 2022.

L’emploi est au ralenti

Fin 2023, la Nouvelle-Aquitaine compte 7 300 emplois salariés de plus qu’un an auparavant, soit une légère augmentation de 0,3 %. Après le redémarrage en 2021 et le retour à un rythme classique de croissance l’année suivante, le ralentissement de l’emploi salarié observé fin 2022 perdure tout au long de 2023. Même si les difficultés de recrutement s’atténuent, elles restent prégnantes pour certains secteurs. De plus, les emplois intérimaires, auxquels les entreprises avaient eu recours massivement lors de la relance après la crise sanitaire, sont de nouveau en repli au profit d’offres de postes plus durables. Enfin, la plupart des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle sont en perte de vitesse. Même l’alternance, très prisée les années précédentes, marque le pas en 2023.

Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi repart à la hausse en 2023 alors que, parallèlement, celui d’offres d’emploi collectées par France Travail (ex Pôle emploi) atteint un niveau record en Nouvelle-Aquitaine. Les demandeurs d’emploi sans aucune activité professionnelle (catégorie A) sont un peu moins nombreux que l’année précédente alors que ceux qui travaillent sont en augmentation.

Le renversement de tendance à la hausse pour le taux de chômage, survenu au deuxième trimestre 2023, se confirme jusqu’à la fin de l’année. En progression de 0,3 point en un an, il atteint 6,6 % fin 2023.

Le ciel s’assombrit au-dessus de la construction

Le tassement de l’activité dans la construction observé en 2022 se confirme en 2023. Alors que les difficultés d’approvisionnement disparaissent progressivement, la hausse des coûts des matériaux, et donc des prix de vente, ainsi que les conditions d’accès aux crédits immobiliers de plus en plus restrictives pèsent sur la construction neuve. Les mises en chantier de logements diminuent fortement et sont au plus bas depuis le début des années 2000. Celles de locaux non résidentiels ne sont pas épargnées par ce manque de commandes, même si la baisse est plus limitée.

En dépit de ce recul d’activité, les chiffres d’affaires restent orientés à la hausse. En revanche, les effectifs salariés diminuent.

Si les demandes de permis de construire de locaux non résidentiels progressent légèrement, celles concernant des logements sont en net repli, ce qui n’augure pas un redressement rapide de l’activité du secteur.

Bilan mitigé dans l’industrie

Comme les autres secteurs, l’industrie est confrontée à la hausse des coûts de production. La répercussion de ces augmentations sur les prix de vente contribue à la stabilisation du chiffre d’affaires global de cette activité. Par ailleurs, l’emploi industriel néo-aquitain progresse de 1,2 % par rapport à 2023. Toutefois, ce bilan global dissimule des disparités sectorielles.

Les industries agroalimentaires subissent une diminution de leur production et de leur chiffre d’affaires. Les ventes de boissons, notamment du Cognac, sont en net recul en 2023, tant sur le marché intérieur qu’à l’exportation. Le rebond de l’activité dans la fabrication de matériels de transport enregistré en 2022 se confirme avec la bonne tenue de la construction navale de plaisance et de l’aéronautique. Cet essor se traduit par une progression des effectifs salariés, la plus forte des secteurs industriels. La bonne santé de l’industrie aéronautique va de pair avec d’autres secteurs comme la fabrication d’équipements électriques, électroniques et de machines dont l’activité et les emplois évoluent positivement.

En revanche, le secteur de la fabrication d’autres produits industriels souffre : l’industrie papetière subit une baisse significative de la consommation, celle du bois ainsi que la métallurgie et fabrication de produits métalliques sont confrontées à la baisse des commandes du secteur de la construction.

Des productions agricoles moindres pour les éleveurs, en hausse pour les cultivateurs

En Nouvelle-Aquitaine, les cultivateurs bénéficient en 2023 de conditions climatiques favorables à une grande partie de leurs productions. Les récoltes des grandes cultures (céréales, oléagineux et protéagineux) sont abondantes grâce à des rendements élevés rendus possibles par cette météo clémente. Toutefois, les tensions en Mer Noire et des productions mondiales prolifiques pèsent sur les cours, en fort recul dès le mois de mars et jusqu’à la fin de l’année.

La plupart des fruits et légumes profitent également d’un climat propice à leur développement et, après une mauvaise année 2022, les récoltes retrouvent leurs niveaux habituels. Néanmoins, l’adéquation offre-demande n’est pas toujours au rendez-vous et la commercialisation de certains produits est parfois difficile ou au rabais. Globalement, les viticulteurs profitent de belles vendanges 2023, tant pour les vins que pour le Cognac. Mais, si la récolte en Cognac est exceptionnelle, certains cépages rouges subissent des pertes plus ou moins importantes causées par une épidémie de mildiou.

Cette année encore, la production des élevages diminue sauf pour les volailles. En effet, en lien notamment avec la diminution des cheptels, les productions de viande et de lait sont de nouveau en retrait par rapport à celles de l’année précédente, déjà plus faibles qu’habituellement. Seuls les abattages de volailles repartent à la hausse mais sans retrouver le niveau moyen des trois dernières années. La contraction de l’offre permet aux prix de vente d’augmenter et de se maintenir à de bons niveaux. Par ailleurs, les coûts de production diminuent après deux années de forte hausse.

Parallèlement, la réduction des effectifs salariés agricoles persiste.

Des résultats contrastés dans le tertiaire

Globalement, le chiffre d’affaires des services marchands progresse légèrement en Nouvelle-Aquitaine et l’emploi salarié, habituellement dynamique dans ces activités, se stabilise en 2023.

Le secteur des transports a toujours du mal à retrouver un niveau d’activité normal et les effectifs y sont stables en 2023. Le trafic aérien de passagers se raffermit sans pour autant retrouver son niveau de 2019. La croissance de la fréquentation des aéroports néo-aquitains est portée par le trafic international. Le succès des lignes à bas coût ne se dément pas et reste plus marqué dans la région qu’au niveau national.

L’activité portuaire de commerce est à la peine. Seul le port de Bayonne échappe à la diminution du trafic de marchandises grâce, notamment, au retour à la normale du volume d’engrais transporté.

Le transport routier de marchandises ne retrouve pas ses niveaux maximums atteints en 2019. Il enregistre une baisse de son chiffre d’affaires due, en partie, à une consommation des ménages peu dynamique.

Les difficultés rencontrées en 2022 par le secteur de l’automobile et ayant entraîné un recul des ventes de véhicules neufs s’estompent cette année. Ainsi, les immatriculations de véhicules neufs augmentent en 2023, quel que soit le type de véhicules. La part des motorisations électriques parmi les immatriculations de voitures particulières neuves croît chaque année et atteint 17 % en 2023.

Le ciel ne s’éclaircit pas au-dessus des services immobiliers et les effectifs en pâtissent avec un recul davantage marqué qu’en 2022. En effet, le marché de la promotion immobilière est à la peine avec une nouvelle chute des ventes de logements neufs. Non seulement les réservations reculent mais les annulations sont de plus en plus nombreuses. Le prix des appartements, qui représentent neuf ventes de logements sur dix, augmente de nouveau alors que celui des maisons diminue après sept années de hausse.

D’autres secteurs se portent mieux comme les services informatiques ou l’ingénierie dont les chiffres d’affaires sont en progression. Les services financiers, les activités de l’information-communication ainsi que l’hébergement-restauration renforcent leurs effectifs salariés. Pourtant, le bilan touristique de l’année 2023 est en demi-teinte. Les hébergements touristiques avaient bénéficié en 2022 du retour massif des touristes résidant en France. En 2023, ce sont les touristes en provenance de l’étranger qui retrouvent le chemin de la Nouvelle-Aquitaine. La fréquentation des campings de la région au cours de la saison estivale est en nette progression par rapport à l’été 2022 et l’hôtellerie de plein air néo-aquitaine devient la plus fréquentée. En revanche, les hôtels, bien remplis au premier semestre, sont confrontés à une baisse de fréquentation la seconde partie de l’année, y compris au cours des mois d’été en général dynamiques.

L’augmentation des effectifs des services non marchands, un peu plus affirmée qu’en 2022, contribue largement à la progression, modérée, de l’ensemble des emplois salariés.

Fléchissement des créations d’entreprises, recrudescence des défaillances

Dans la région, les créations d’entreprises restent à un niveau élevé même si elles sont un peu moins nombreuses que les deux dernières années. Encore en 2023, deux nouvelles entreprises sur trois sont des micro-entrepreneurs mais leur ralentissement observé en 2022 perdure. De plus, les nouvelles sociétés comme les nouvelles entreprises individuelles (hors micro-entrepreneurs) diminuent en un an. La majorité des entreprises créées relèvent cette année encore des services aux entreprises bien que moins nombreuses qu'en 2022. Le repli des créations d’entreprises concerne principalement les services aux particuliers et la construction. En revanche, un regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat est notable dans l’industrie et le secteur commerce-transports-hébergement-restauration.

Après un recul au cours des années 2019 à 2021, la recrudescence des défaillances d’entreprises en 2022 se confirme cette année.

Quelques améliorations prévues pour 2024

Selon l’enquête de conjoncture de la Banque de France, les projections 2024 pour l’industrie anticipent une hausse de l’activité industrielle. Elle serait portée par le redressement des débouchés à l’exportation de l’industrie alimentaire et la poursuite des augmentations de production dans la filière aéronautique et spatiale, forte de commandes nourries. En revanche, l’industrie papier-carton et la chimie ne parviendraient pas à accroître leur production. Les recrutements devraient se poursuivre en privilégiant les emplois durables. La rentabilité s’améliorerait légèrement et les investissements progresseraient, en lien avec l’autonomie énergétique ou la protection informatique.

Dans les services marchands, l’activité ferait de nouveau preuve de résilience mais avec davantage d'homogénéité sectorielle. La rentabilité s’améliorerait légèrement, excepté dans le secteur du transport routier qui redoute une dégradation. Les projets d’investissements seraient un peu moins actifs tout en restant significatifs.

Dans la construction, les prévisions sont pessimistes au vu des carnets de commandes qui atteignent un point bas historique et les entrepreneurs de la branche « gros-œuvre » prévoient une forte chute de leur chiffre d’affaires.

Contexte national - En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé

En 2023, le décalage conjoncturel entre les États-Unis et les différentes économies européennes s’est confirmé (figure 2). La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,6 % dans la zone euro, où l’activité a été globalement étale tout au long de l’année, et +0,1 % au Royaume-Uni. Parmi les principales économies de la zone euro, la France et l’Italie ont connu une dynamique de croissance globalement assez proche en 2023 (+1,1 % en France et +1,0 % en Italie). Le moteur allemand a quant à lui calé (croissance nulle en 2023), tandis que l’économie espagnole a poursuivi son rattrapage (+2,5 %).

L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et a pâti des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens budgétaires. En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Le ralentissement chinois a, toutefois, un effet global ambigu pour l’économie française : s’il freine l’activité via les canaux commerciaux, il contribue en revanche à la détente des prix des matières premières et constitue ainsi un facteur de soutien.

Figure 2Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

(en %)
Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis ((en %))
Date États-Unis Zone euro
T1 2022 -0,50 0,63
T2 2022 -0,14 0,79
T3 2022 0,66 0,46
T4 2022 0,64 -0,03
T1 2023 0,56 0,08
T2 2023 0,51 0,11
T3 2023 1,19 0,02
T4 2023 0,84 -0,07
  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

Figure 2Croissance trimestrielle du PIB dans la zone euro et aux États-Unis

  • Sources : Bureau of Economic Analysis, Eurostat.

En France, la croissance de l'économie a été modérée en 2023 : le PIB (en volume) a augmenté de 0,9 % en données brutes (+1,1 % en données corrigées des jours ouvrables), après une hausse de 2,6 % en 2022. La production a ralenti (+1,5 % en volume après +4,1 %).

La croissance de la production est principalement portée par les services marchands, qui ralentissent mais sont en hausse de 2,4 %, et en particulier par les services aux entreprises et d'information-communication. La production en construction est quasi stable (-0,1 %), mais cette stabilité masque un repli important dans la construction de logements neufs que compense la bonne tenue des activités d’entretien-amélioration et de génie civil. La production industrielle rebondit (+0,5 % après -0,4 %), avec des situations très contrastées suivant les branches. La production de matériels de transport, encore très dégradée en 2022 par rapport à son niveau d’avant-crise, accélère nettement en 2023 (+11,3 % après +7,8 %), les difficultés d’approvisionnement s’atténuant. À l’inverse, la production d'« autres produits manufacturés » se replie de nouveau (-3,6 % après -0,9 %), notamment pour les industries les plus énergivores (chimie, papeterie, métallurgie), très pénalisées par la hausse des prix de l'énergie.

L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année (soit 156 000 créations nettes d’emploi entre fin 2022 et fin 2023), après +1,4 % en 2022 (soit +376 000 emplois) et +3,2 % en 2021 (soit +814 000 emplois). Le taux de chômage au sens du BIT s’est stabilisé en fin d’année à 7,5 % de la population active. Il est supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982. La hausse progressive du chômage depuis lors résulte du ralentissement de l’emploi alors que la population active est restée dynamique.

Le pouvoir d’achat des ménages a rebondi, malgré une inflation qui demeure élevée

Après être resté pendant près d’un an sur un plateau autour de +6 %, le glissement annuel des prix à la consommation en France a nettement diminué à partir du printemps 2023, du fait notamment du ralentissement des prix des produits pétroliers et des produits alimentaires (figure 3). L’inflation est néanmoins restée relativement élevée : en moyenne annuelle, elle s’est établie à +4,9 %, en 2023 après +5,2 % en 2022. L’alimentation a été la principale contributrice à l’inflation d’ensemble entre septembre 2022 et septembre 2023. Dès avril 2023 cependant, les prix des produits alimentaires ont nettement ralenti, en raison du reflux des prix des produits agricoles depuis leur pic de mai 2022. De même, la contribution des prix des produits manufacturés à l’inflation d’ensemble a reflué à compter du milieu d’année. Ce sont désormais les prix des services, tirés par la dynamique des salaires, qui soutiennent l’inflation.

En ce qui concerne les rémunérations, le salaire moyen par tête (SMPT) dans les branches marchandes non agricoles et le (SMB) ont été dynamiques en termes nominaux (respectivement +4,1 % et +4,3 %). Cependant, ils ont de nouveau reculé en termes réels (respectivement -0,8 % et -0,6 %). Comme en 2022, ces reculs inédits traduisent le fort dynamisme des prix sur la période récente. En deux ans, le recul du SMB réel atteint ainsi 2,5 %.

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

(évolution en %, contributions en points)
Inflation en France et contributions par poste ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv.-2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,7
févr.-2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars-2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr.-2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai-2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,4
juin-2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil.-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août-2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept.-2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct.-2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov.-2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 1,0
déc.-2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv.-2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 1,0
févr.-2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,2
mars-2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr.-2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,2
mai-2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin-2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil.-2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,3
août-2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept.-2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct.-2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,0 0,3
nov.-2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc.-2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv.-2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,6 1,1
févr.-2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,5
mars-2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 1,0
avr.-2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai-2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 0,9
juin-2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil.-2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,0
août-2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,0
sept.-2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,4
oct.-2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,5
nov.-2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,8
déc.-2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 2,0
janv.-2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,6
févr.-2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,4
mars-2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,5
avr.-2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,2
mai-2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,6
juin-2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil.-2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août-2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,8
sept.-2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,6
oct.-2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov.-2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc.-2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
janv.-2023 2,2 1,4 1,1 1,3 0,0 6,0 5,5
févr.-2023 2,4 1,3 1,1 1,5 0,0 6,3 5,8
mars-2023 2,5 0,4 1,2 1,4 0,1 5,7 6,0
avr.-2023 2,4 0,6 1,1 1,6 0,2 5,9 6,2
mai-2023 2,3 0,2 1,0 1,5 0,2 5,1 5,7
juin-2023 2,2 -0,3 1,0 1,5 0,2 4,5 5,7
juil.-2023 2,0 -0,4 0,8 1,6 0,2 4,3 5,5
août-2023 1,8 0,6 0,7 1,6 0,2 4,9 5,0
sept.-2023 1,6 1,0 0,7 1,4 0,2 4,9 4,6
oct.-2023 1,3 0,4 0,5 1,6 0,2 4,0 4,2
nov.-2023 1,2 0,2 0,4 1,4 0,2 3,5 3,4
déc.-2023 1,2 0,5 0,3 1,6 0,2 3,7 3,4
  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2023, l’inflation d’ensemble s’établit à 3,7 % sur un an. L’alimentation contribue pour +1,2 point à l’inflation d’ensemble.
  • Source : Insee.

En 2023, le pouvoir d’achat des ménages a accéléré (+0,8 %, après +0,3 % en 2022, figure 4). Les revenus nets d’activité ont ralenti mais sont restés dynamiques (+5,0 % après +7,2 % en 2022). Les prestations sociales en espèces ont augmenté de 4,7 % après +1,7 %, sous l’effet principalement des revalorisations des retraites (effet en année pleine de la revalorisation de juillet 2022 et revalorisation résiduelle de janvier 2023) : les retraites ont ainsi progressé de façon soutenue (+5,3 %). Les revenus du patrimoine, corrigés de l’effet , accélèrent en 2023 (+7,5 % après +5,8 %) sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt et de versements dynamiques de dividendes et des autres revenus d’investissement. Au total, le revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM de l’ensemble des ménages a accéléré (+5,8 % après +5,0 %).

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(évolution en %, contributions en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
Date Revenus d'activité Prélèvements sociaux-fiscaux Prestations sociales en espèces Revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) Prix de la consommation des ménages hors SIFIM Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat du RDB par unité de consommation
2019 2,2 -0,2 1,0 0,4 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,5 1,0 3,0 -0,4 -0,8 0,2 -0,4
2021 5,2 -1,3 -0,5 1,7 -1,4 3,4 2,8
2022 5,2 -2,0 0,6 1,2 -4,7 0,3 -0,4
2023 3,7 -0,9 1,6 1,6 -4,8 0,8 0,3
  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • Lecture : en 2023, les revenus du patrimoine (hors effet SIFIM) contribuent pour +1,6 point à l’évolution du revenu disponible brut (RDB) hors effet SIFIM.
  • Source : Insee, comptes nationaux.

La consommation des ménages a progressé à un rythme proche du pouvoir d’achat (+0,8 %), si bien que le taux d’épargne des ménages s’est quasiment stabilisé (16,9 % après 16,8 %). Le taux d’épargne reste à un niveau nettement plus élevé que sa moyenne entre 2009 et 2019 (14,7 %). La consommation en produits alimentaires a continué de baisser (-3,6 %, après -3,2 % en 2022). Ces produits sont les plus marqués par l'inflation, avec une hausse des prix de 11,3 % en 2023 (après +6,3 % en 2022). Également très marquée par l'inflation, la consommation en biens énergétiques diminue de nouveau fortement comme en 2022 (-2,5 % après -3,3 %). À l’inverse, la consommation des ménages en services reste dynamique, en particulier dans l'information-communication (+5,6 %), dans les services de transport (+6,7 %) et dans l'hébergement-restauration (+5,5 %).

L’investissement des ménages a sombré, celui des administrations et des entreprises a résisté

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier est de nouveau en forte baisse (-8,5 %), pénalisé par la baisse de l'investissement en construction (-5,6 %) et par celle des achats de biens immobiliers (-18,4 % d'investissement en services techniques, comprenant les frais de notaires). L'investissement des entreprises non financières progresse au même rythme qu’en 2022 (+2,7 % après +2,9 %), toujours porté par l’investissement en services d'information-communication. Au total, l’investissement se redresse légèrement en 2023 (+0,4 % en volume après 0,0 %), principalement porté par les investissements des administrations publiques (+6,9 %), qui augmentent dans les matériels de transport, avec notamment la livraison d'un sous-marin.

Le solde extérieur de la France s’améliore

En 2023, les flux de commerce extérieur en volume marquent le pas après deux années de forte hausse. Les exportations augmentent encore un peu (+2,1 % après +8,2 %), alors que les importations sont quasi stables (+0,3 % après +8,8 %). Le solde extérieur en volume s’améliore légèrement. Cette amélioration s’explique surtout par les biens, en particulier les biens énergétiques : la France est de nouveau exportatrice nette d'électricité, et ses imports en gaz et en pétrole baissent fortement, les stocks ayant atteint des niveaux très élevés. Les exportations de matériels de transport, en particulier en aéronautique, accélèrent nettement, mais les importations, notamment de véhicules électriques, augmentent aussi fortement. Les exportations en volume de services se replient, tirées vers le bas par les exportations de services de transport (-7,5 %), tandis que les importations de services sont en forte hausse, avec notamment +15,1 % de services de transport et +7,7 % de services aux entreprises. Au final, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été nettement positive en 2023 (+0,6 point), en partie compensée par un mouvement de déstockage (-0,4 point) (figure 5).

Figure 5Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

(évolution en %, contributions en points)
Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution ((évolution en %, contributions en points)) - Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
Année Consommation (ménages et APU ¹) Investissement Solde du commerce extérieur Variation de stocks Produit intérieur brut (PIB)
2019 1,2 0,9 0,0 -0,1 2,0
2020 -4,5 -1,3 -1,3 -0,3 -7,4
2021 4,5 2,2 0,7 -0,5 6,9
2022 2,3 0,0 -0,3 0,5 2,6
2023 0,6 0,1 0,6 -0,4 0,9
  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.

Figure 5Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution

  • ¹ : Administrations publiques.
  • Lecture : En 2023, la croissance du PIB est de 0,9 %. La consommation des ménages et des APU contribue pour 0,6 point à cette croissance.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2020.
Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Clément Bortoli, Gaston Vermersch (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).

Pour en savoir plus

(1) Héam J.-C., Meinzel P., Morvan F., « Les comptes de la Nation en 2023 », Insee Première no 1997, mai 2024.

Le SMB correspond à la composante sous-jacente du SMPT, à côté de la composante conjoncturelle affectée notamment par les versements de primes et les heures supplémentaires.

Les services d’intermédiation financière indirectement mesurés (SIFIM) mesurent les services d’intermédiation liés à l’octroi de crédits et à la gestion des dépôts par les banques. L’imputation de SIFIM majore l’évolution des revenus du patrimoine dans un contexte de remontée de taux d’intérêt ainsi que le prix de la consommation des ménages, mais l’effet de cette imputation sur l’évolution du pouvoir d’achat du RDB est faible (encadré 2 de l’IP no 1997 « Les comptes de la Nation en 2023 »).