Après le rebond observé en 2021, l’industrie a connu une forte progression de son chiffre d’affaires en 2022 (figure 1). Ce développement, porté essentiellement par l’industrie agroalimentaire et le secteur des autres produits industriels (bois, papier, imprimerie, produits caoutchouc, plastiques, métallurgie), est la conséquence d’un effet prix mais également d’un effet volume comme l’illustre l’augmentation des effectifs. Enfin, le repli de l’euro sur les marchés des changes a contribué à dynamiser les exportations.

Dans le détail, la croissance dynamique du chiffre d’affaires (+14,5 % en moyenne) a concerné toutes les branches, et singulièrement la fabrication des produits industriels. Le secteur de la fabrication de matériels de transport a connu la progression la plus faible en raison de difficultés d’accès aux matières premières sur la première partie de l’année, en particulier dans l’industrie automobile, même si la construction navale demeure très dynamique avec des carnets de commandes garnis sur plusieurs années (figure 2).

Dans un environnement économique incertain, les investissements ont bien moins progressé que ce qui était anticipé (+3,1 % contre +33,5 % attendu), en raison d’une part, d’un allongement des délais de livraison, et d’autre part, d’une dégradation des niveaux de rentabilité pour une part non négligeable d’entreprises. Toutefois, la situation est hétérogène selon les secteurs. Ainsi, le secteur des matériels de transport fait exception à la tendance générale compte tenu des investissements en équipements conséquents en 2022 dans l’automobile et la construction navale.

En 2022, dans un contexte d’amélioration de la situation sanitaire, les services marchands sont restés un des principaux moteurs de l’économie bretonne. Leur chiffre d’affaires a cru davantage qu’attendu (+8,2 % contre +6,1 %), porté par les secteurs de l’information-communication et des services aux entreprises (figure 3). Cette progression résulte notamment d’une augmentation des prix, mais également d’un effet volume comme le confirme la progression des effectifs.

Au sein des secteurs, le dynamisme de l’activité a été particulièrement marqué dans le secteur de l’informatique, qui reste toujours porteur compte tenu du développement de la digitalisation au sein des entreprises (figure 4).

Concernant l’investissement, après un léger rebond en 2021 (+2,0 %), un repli, bien qu’inférieur aux anticipations (-2,4 % contre -9,9 % attendu), est rapporté pour 2022. Au sein des services marchands, le secteur de l’information et de la communication a enregistré la plus forte baisse, passant de 25,5 % à -35,1 %.

En 2022, le chiffre d’affaires dans le bâtiment et travaux publics (BTP) a progressé bien au-delà des prévisions (+7,4 % contre +1,2 %), en dépit des difficultés d’approvisionnement et de recrutement, difficultés dont le BTP a le plus souffert parmi l’ensemble des secteurs (figure 5). Cette hausse s’est accompagnée d’un accroissement des effectifs plus important qu’attendu (+4,5 % contre +1,9 %), ce qui traduit le poids d’un effet volume presque aussi important que l’effet prix dans le chiffre d’affaires.

Davantage contraint dans sa capacité à répercuter la hausse des coûts des matières premières et de l’énergie au regard des commandes publiques, le secteur des travaux publics a plus faiblement progressé (+1,1 %) alors qu’une baisse de son activité était attendue (-3,4 %) (figure 6).

Contrairement à 2021, les entreprises du bâtiment ont investi de façon plus modérée en 2022. Toutefois, comme pour l’industrie, la situation est hétérogène selon les secteurs. Ainsi, les travaux publics ont connu des investissements plus importants en 2022 qu’en 2021 (+15,9 % contre +2,4 %). À noter également que les multiples hausses de prix d’achat des matériaux ont contraint certaines entreprises à acheter plus tôt des matériaux pour leurs chantiers et à investir de façon conséquente pour organiser le stockage de ces matériaux.