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Insee Conjoncture Bretagne · Juin 2023 · n° 44
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2022 - Bretagne Malgré de forts vents contraires, l’économie bretonne garde le cap en 2022

En 2021, la Bretagne a connu un net rebond de son activité économique faisant suite à la crise sanitaire du Covid-19. En 2022, l’économie bretonne confirme ce regain de vitalité malgré de forts vents contraires (vague épidémique du variant Omicron, guerre en Ukraine, contexte inflationniste, persistance de difficultés d’approvisionnement et de recrutement).

En 2022, 20 000 emplois nets sont créés en Bretagne et le taux de chômage se maintient à un niveau bas. L’activité augmente dans tous les grands secteurs et le nombre de créations d’entreprises n’a jamais été aussi élevé. Les productions agricoles sont fortement valorisées, la fréquentation touristique dépasse son niveau d’avant la crise sanitaire et le trafic passagers dans les aéroports poursuit son redressement.

Toutefois, l’économie bretonne présente également des points de fragilité : un déficit commercial record, des perspectives baissières d’activité dans la construction de logements neufs et une forte tension dans la construction automobile.

Insee Conjoncture Bretagne
No 44
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Construction - Les mises en chantier de logements neufs se maintiennent en 2022 mais les perspectives d’activité diminuent Bilan économique 2022

Camille Fontès-Rousseau (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

En Bretagne, les autorisations de construction de logements sont en baisse de 11,4 % en 2022, après le fort rebond observé en 2021 au sortir de la crise sanitaire. Elles restent toutefois plus élevées qu’en 2019, avec une hausse (+19,9 %) plus marquée qu’en France (+7,1 %) sur cette période.

Dans la région, les mises en chantier se stabilisent à un niveau soutenu par rapport à l’avant-crise (+26,1 %), tandis qu’elles sont en recul dans l’ensemble du pays (-4,2 %).

Les projets de construction de locaux non résidentiels diminuent en Bretagne et se situent en deçà des surfaces autorisées à la construction en 2019.

Les ventes de logements neufs par les promoteurs fléchissent de 18,4 % en 2022, après avoir rebondi de 21,0 % en 2021. La hausse des prix des appartements neufs se poursuit : elle atteint 8,0 % sur un an et 19,5 % depuis 2019.

Insee Conjoncture Bretagne

No 44

Paru le :01/06/2023

Avertissement sur la commercialisation de logements neufs

Les données diffusées sur la commercialisation des logements neufs incluent désormais les logements neufs rénovés et réhabilités, c’est-à-dire issus de la construction sur existant. Cela permet une meilleure représentativité du marché du logement neuf. En 2022, au niveau national, ces logements représentent 9 % des logements neufs commercialisés auprès des particuliers.

Baisse des autorisations de construction de logements neufs

En 2022, dans la région, soit 3 900 de moins qu’en 2021. Ce repli (-11,4 %) intervient après le rebond exceptionnel des logements autorisés enregistré en Bretagne en 2021 au lendemain de la crise sanitaire (+33,8 %) (figure 1). En France (hors Mayotte), les autorisations de construction continuent de progresser à un rythme modéré en 2022 (+3,1 %). Dans la région, le nombre de permis de construire accordés en 2022 reste largement supérieur à celui 2019 (+19,9 %), et cet écart par rapport à l’avant-crise est plus prononcé que dans l’ensemble du pays (+7,1 %) (figure 2).

Figure 1Évolution de la construction de logements

(indice base 100 en décembre 2016)
Évolution de la construction de logements ((indice base 100 en décembre 2016))
Logements autorisés - Bretagne Logements commencés - Bretagne Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - France hors Mayotte
2016 100,0 100,0 100,0 100,0
2017 106,3 122,6 106,3 117,5
2018 102,4 124,6 99,9 108,9
2019 101,2 110,8 97,1 104,6
2020 102,4 112,8 84,7 94,9
2021 136,9 138,5 100,8 105,5
2022 121,4 140,0 103,9 100,2
  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 1Évolution de la construction de logements

  • Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 2Construction autorisée de logements par département

(en %)
Construction autorisée de logements par département ((en %))
Zonage Logements en 2022 (nombre) Évolution 2021 - 2022 (%) Évolution 2019 - 2022 (%) Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹ (%)
Côtes-d'Armor 4 700 6,5 48,4 4,1
Finistère 7 300 -9,2 30,4 8,9
Ille-et-Vilaine 11 400 -18,9 4,4 5,0
Morbihan 7 200 -10,4 22,8 8,5
Bretagne 30 600 -11,4 19,9 6,5
France hors Mayotte 483 300 3,1 7,1 0,2
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de logements, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur les données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2.

En Bretagne, la diminution des autorisations de construction par rapport à 2021 concerne à la fois les logements collectifs ou en résidence (-10,1 %) et les maisons individuelles (-12,5 %). Ces dernières représentent 54 % des permis de construire délivrés en 2022 dans la région.

La baisse des autorisations de construction en 2022 est la plus forte en Ille-et-Vilaine (-18,9 %, soit -2 700 logements) après une augmentation de près de 50 % en 2021 (+4 600). Par rapport à l’avant-crise, la hausse (+4,4 % soit +500) est la plus faible parmi les départements bretons. Le fléchissement est moindre en 2022 dans le Morbihan (-10,4 %) et dans le Finistère (-9,2 %). Dans les Côtes-d’Armor, le nombre de logements autorisés continue au contraire de progresser (+6,5 %) et la hausse qui en résulte par rapport à 2019 atteint +48,4 % (soit +1 500 logements).

Les mises en chantier de logements se maintiennent à un niveau élevé

Avec 27 300 logements commencés dans la région en 2022, les mises en chantier se maintiennent (+1,1 %), après la forte hausse de 2021 (+22,5 %) (figure 3). Dans le même temps, l’activité dans la construction diminue de 5,0 % au niveau national après un rebond de moindre ampleur (+11,1 %). Par rapport à 2019, les mises en chantier progressent de 26,1 % en Bretagne, tandis qu’elles se replient en France (-4,2 %).

Figure 3Logements commencés par département

(en %)
Logements commencés par département ((en %))
Zonage Logements en 2022 (nombre) Évolution 2021 - 2022 (%) Évolution 2019 - 2022 (%) Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹ (%)
Côtes-d'Armor 3 400 -16,8 21,5 7,7
Finistère 6 000 -4,7 16,5 11,1
Ille-et-Vilaine 11 600 12,7 30,3 3,3
Morbihan 6 300 -0,7 31,1 8,4
Bretagne 27 300 1,1 26,1 6,7
France hors Mayotte 371 600 -5,0 -4,2 1,1
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour les logements commencés, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur les données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
  • Source : SDES, Sit@del2.

En Bretagne, les mises en chantiers de maisons individuelles sont légèrement plus dynamiques (+1,4 % en 2022) que pour les logements collectifs (+0,7 %). Les mises en chantier de maisons individuelles sont majoritaires : elles représentent 55 % des logements commencés en 2022 dans la région.

L’Ille-et-Vilaine est le seul département breton dans lequel les mises en chantiers progressent en 2022 : +12,7 %, soit 1 300 logements commencés supplémentaires. Les mises en chantier sont quasiment stables dans le Morbihan (-0,7 %), elles sont en repli dans le Finistère (-4,7 %) et les Côtes-d’Armor (-16,8 %). Malgré ces évolutions contrastées en 2022, la hausse du nombre de logements commencés par rapport à 2019 est nette dans chacun des départements : de +16,5 % dans le Finistère (+900) à +31,1 % dans le Morbihan (+1 500).

Diminution des autorisations de construction de locaux non résidentiels

En 2022, les surfaces de plancher autorisées dans le secteur non résidentiel totalisent 2,51 millions de m2 (figure 4). Elles fléchissent de 5,6 % en Bretagne alors qu’elles continuent de progresser modérément en France (+5,3 %). Dans la région comme dans l’ensemble du pays, les surfaces de plancher autorisées sont en repli par rapport à leur niveau de 2019.

Figure 4Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type

(en %)
Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type ((en %))
Type de locaux Bretagne France entière
Surfaces autorisées en 2022 (milliers de m²) Évolution 2021 - 2022 Évolution 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹ Évolution 2021 - 2022 Évolution 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 ¹
Artisanat 131 -13,5 -22,2 4,0 -9,1 -3,8 7,0
Bureaux 318 30,3 1,9 0,7 14,5 -8,8 0,6
Commerce 315 51,2 55,3 -1,8 28,6 8,9 -7,9
Entrepôt 421 15,5 10,9 2,6 10,1 3,4 6,6
Exploitation agricole ou forestière 690 -37,7 -38,4 -2,8 -13,5 -23,9 -3,5
Hébergement hôtelier 65 25,5 71,5 15,8 11,8 -5,8 0,0
Industrie 273 15,8 -2,2 -1,4 13,3 16,4 3,2
Service public ou d'intérêt collectif 298 0,8 -16,9 1,4 2,9 -5,9 -0,1
Ensemble 2 510 -5,6 -12,2 -0,6 5,3 -4,8 0,1
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de locaux non résidentiels, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes provisoires en date de prise en compte.
  • Source : SDES, Sit@del2.

En Bretagne, les projets de bâtiments agricoles sont en baisse par rapport à 2019 (-38,4 %), de même qu’à un degré moindre, les locaux d’artisans (-22,2 %) et les bâtiments publics (-16,9 %). En revanche, les surfaces autorisées en 2022 demeurent supérieures à leur niveau de 2019 dans l’hôtellerie (+71,5 %), le commerce (+55,3 %), ainsi que pour les entrepôts (+10,9 %).

Repli des ventes, poursuite de la hausse des prix

Le marché de la promotion immobilière s’infléchit en 2022 (figure 5). En Bretagne, 5 310 logements ont été vendus par les promoteurs, soit une baisse de 18,4 % sur un an. Ce repli intervient après le rebond des ventes en 2021 (+21,0 %) au sortir de la crise sanitaire. Entre 2019 et 2022, les ventes de logements neufs reculent de 12,6 % dans la région et de 21,3 % au niveau national. Fin 2022, 5 520 logements sont disponibles sur le marché breton de la promotion immobilière. Le stock de logements disponibles en fin d’année augmente de 15,4 % par rapport à 2021.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bretagne

(indice base 100 en 2017)
Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bretagne ((indice base 100 en 2017))
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2017 100,0 100,0 100,0
2018 88,7 95,6 102,8
2019 95,1 110,1 99,6
2020 88,7 85,4 88,2
2021 87,4 107,6 106,7
2022 100,9 99,5 87,1
  • Notes : données brutes. Le champ intègre désormais les logements neufs issus de la construction sur existant. Ces données sont disponibles uniquement depuis 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bretagne

  • Notes : données brutes. Le champ intègre désormais les logements neufs issus de la construction sur existant. Ces données sont disponibles uniquement depuis 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SDES, enquête ECLN.

Dans la région, les appartements représentent 96 % des ventes réalisées par les promoteurs en 2022. Leur prix moyen au m2 augmente de 8,0 % après +4,9 % en 2021, pour atteindre 4 409 euros (figure 6). La hausse des prix entre 2019 et 2022 est plus importante en Bretagne (+19,5 %) qu’au niveau national (+8,7 %). C’était également le cas en moyenne entre 2014 et 2019. L’écart de prix au m2 entre la Bretagne et la France métropolitaine s’est donc nettement réduit : il est de -5 % en 2022 alors qu’il se situait à -17 % en moyenne sur la période 2014-2019.

Figure 6Ventes des maisons et des appartements neufs

(en %)
Ventes des maisons et des appartements neufs ((en %))
Type de logement Bretagne France métropolitaine
En 2022 (nombre ou prix en euro) Évolution 2021 - 2022 Évolution 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2021 ² En 2022 (nombre ou prix en euro) Évolution 2021 - 2022 Évolution 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2017 - 2021 ²
Maisons neuves
Nombre de ventes ¹ 211 -50,8 -31,3 4,5 6 374 -22,6 -29,8 -6,3
Prix moyen par maison 331 489 10,1 24,6 9,7 344 252 3,8 23,0 5,9
Appartements neufs
Nombre de ventes ¹ 5 098 -16,1 -11,6 1,4 104 261 -14,4 -20,7 -0,8
Prix moyen au m² 4 409 8,0 19,5 5,9 4 654 4,7 8,7 2,8
  • ¹ : réservations avec dépôt d'arrhes.
  • ² : évolution qui aurait été observée pour les ventes des maisons et des appartements neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données brutes. Le champ intègre désormais les logements neufs issus de la construction sur existant. Ces données sont disponibles uniquement depuis 2017.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SDES, enquête ECLN.
Publication rédigée par :Camille Fontès-Rousseau (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique (MTE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.

Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

À la date de réalisation de cette publication, les données consolidées en date réelle ne sont pas disponibles ; les données en date de prise en compte ont donc été privilégiées.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).


Logement collectif :

Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.

Logement individuel :

Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.

Estimations issues de la base Sit@del2 en date réelle à fin février 2023, publiées en mars 2023.

Estimations issues de la base Sit@del2 en date réelle à fin février 2023, publiées en mars 2023.