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Insee Conjoncture Bretagne · Juin 2023 · n° 44
Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2022 - Bretagne Malgré de forts vents contraires, l’économie bretonne garde le cap en 2022

En 2021, la Bretagne a connu un net rebond de son activité économique faisant suite à la crise sanitaire du Covid-19. En 2022, l’économie bretonne confirme ce regain de vitalité malgré de forts vents contraires (vague épidémique du variant Omicron, guerre en Ukraine, contexte inflationniste, persistance de difficultés d’approvisionnement et de recrutement).

En 2022, 20 000 emplois nets sont créés en Bretagne et le taux de chômage se maintient à un niveau bas. L’activité augmente dans tous les grands secteurs et le nombre de créations d’entreprises n’a jamais été aussi élevé. Les productions agricoles sont fortement valorisées, la fréquentation touristique dépasse son niveau d’avant la crise sanitaire et le trafic passagers dans les aéroports poursuit son redressement.

Toutefois, l’économie bretonne présente également des points de fragilité : un déficit commercial record, des perspectives baissières d’activité dans la construction de logements neufs et une forte tension dans la construction automobile.

Insee Conjoncture Bretagne
No 44
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Chômage et politiques de l’emploi - Stabilité du taux de chômage et nouvelle baisse du nombre de demandeurs d’emploi en 2022 Bilan économique 2022

Agnès Palaric (Insee), Stéphane Moro (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

En Bretagne, le taux de chômage se maintient tout au long de l’année 2022 autour de 5,8 % de la population active, taux le plus bas des régions françaises avec celui des Pays de la Loire.

Le nombre d’inscrits à Pôle emploi tenus de rechercher un emploi (catégories A, B et C) diminue de 3,8 % en un an. Il s’établit à 242 540 personnes au 4e trimestre 2022, un effectif en baisse de 9 500 personnes par rapport au 4e trimestre 2021. Le recul de la demande d’emploi profite à toutes les catégories d’âge et aussi bien aux femmes qu’aux hommes. En baisse de 11,0 % en un an, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée atteint son plus bas niveau depuis début 2015.

Les entrées dans les dispositifs d’accompagnement des jeunes vers l’emploi poursuivent leur progression en 2022. Il en est de même pour les contrats en alternance, avec une hausse de 13,3 % des contrats d’apprentissage.

Insee Conjoncture Bretagne

No 44

Paru le :01/06/2023

Le taux de chômage est resté quasi stable en 2022

En Bretagne, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’est maintenu tout au long de l’année 2022 autour de 5,8 % de la population active (figure 1). Il est inférieur d’un point à son niveau d’avant-crise (fin 2019) et demeure le plus faible taux de chômage des régions françaises avec celui des Pays de la Loire. En France hors Mayotte, il s’établit fin 2022 à 7,2 % de la population active, en recul d’un point sur trois ans.

Figure 1Évolution du taux chômage trimestriel

(en % de la population active)
Évolution du taux chômage trimestriel ((en % de la population active))
Bretagne France hors Mayotte France métropolitaine
4ᵉ trim. 2009 7,8 9,5 9,2
1ᵉ trim. 2010 7,7 9,4 9,0
2ᵉ trim. 2010 7,6 9,3 8,9
3ᵉ trim. 2010 7,6 9,2 8,9
4ᵉ trim. 2010 7,5 9,2 8,8
1ᵉ trim. 2011 7,4 9,2 8,8
2ᵉ trim. 2011 7,3 9,1 8,7
3ᵉ trim. 2011 7,5 9,2 8,8
4ᵉ trim. 2011 7,7 9,3 9,0
1ᵉ trim. 2012 7,8 9,5 9,1
2ᵉ trim. 2012 8,1 9,7 9,4
3ᵉ trim. 2012 8,2 9,7 9,4
4ᵉ trim. 2012 8,6 10,2 9,8
1ᵉ trim. 2013 8,8 10,3 10,0
2ᵉ trim. 2013 9,0 10,5 10,1
3ᵉ trim. 2013 8,8 10,3 9,9
4ᵉ trim. 2013 8,7 10,1 9,8
1ᵉ trim. 2014 8,7 10,1 9,8
2ᵉ trim. 2014 8,7 10,2 9,8
3ᵉ trim. 2014 8,8 10,3 9,9
4ᵉ trim. 2014 9,0 10,5 10,1
1ᵉ trim. 2015 8,8 10,3 10,0
2ᵉ trim. 2015 9,0 10,5 10,2
3ᵉ trim. 2015 8,9 10,3 10,0
4ᵉ trim. 2015 8,9 10,2 9,9
1ᵉ trim. 2016 8,8 10,2 9,9
2ᵉ trim. 2016 8,7 10,0 9,7
3ᵉ trim. 2016 8,4 9,9 9,6
4ᵉ trim. 2016 8,6 10,0 9,8
1ᵉ trim. 2017 8,1 9,6 9,3
2ᵉ trim. 2017 8,0 9,5 9,2
3ᵉ trim. 2017 8,0 9,5 9,2
4ᵉ trim. 2017 7,5 9,0 8,7
1ᵉ trim. 2018 7,7 9,3 8,9
2ᵉ trim. 2018 7,6 9,1 8,8
3ᵉ trim. 2018 7,5 9,0 8,6
4ᵉ trim. 2018 7,3 8,8 8,5
1ᵉ trim. 2019 7,3 8,7 8,4
2ᵉ trim. 2019 7,0 8,4 8,1
3ᵉ trim. 2019 7,0 8,4 8,1
4ᵉ trim. 2019 6,8 8,2 8,0
1ᵉ trim. 2020 6,6 7,9 7,6
2ᵉ trim. 2020 6,3 7,1 7,0
3ᵉ trim. 2020 7,6 9,0 8,8
4ᵉ trim. 2020 6,7 8,1 7,9
1ᵉ trim. 2021 6,7 8,2 8,0
2ᵉ trim. 2021 6,5 7,9 7,7
3ᵉ trim. 2021 6,4 8,0 7,8
4ᵉ trim. 2021 5,9 7,5 7,3
1ᵉ trim. 2022 5,8 7,3 7,1
2ᵉ trim. 2022 5,8 7,4 7,2
3ᵉ trim. 2022 5,9 7,3 7,1
4ᵉ trim. 2022 5,8 7,2 7,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 1Évolution du taux chômage trimestriel

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

En Ille-et-Vilaine, le taux de chômage reste particulièrement bas (5,4 % au 4e trimestre) (figure 2). Il s’établit à 5,7 % en fin d’année dans le Morbihan et à des niveaux légèrement supérieurs à la moyenne régionale dans le Finistère (6,1 %) et les Côtes-d’Armor (6,2 %). Fin 2022, quatre des vingt zones d’emploi bretonnes ont un taux de chômage inférieur à 5 % : Vitré (3,7 %), Lamballe-Armor (4,7 %), Fougères (4,8 %) et Ploërmel (4,9 %). À l’opposé, le taux de chômage est similaire au taux national au sein des zones d’emploi de Guingamp (7,2 %) et Carhaix-Plouguer (7,3 %).

Figure 2Taux de chômage trimestriel par département

(en % de la population active)
Taux de chômage trimestriel par département ((en % de la population active))
Zonage 2022 T1 2022 T2 2022 T3 2022 T4 Évolution 2022 T4 / 2021 T4 (points de %) Évolution 2022 T4 / 2019 T4 (points de %)
Côtes-d'Armor 6,3 6,3 6,3 6,2 -0,2 -0,9
Finistère 6,2 6,2 6,2 6,1 -0,2 -1,0
Ille-et-Vilaine 5,3 5,4 5,5 5,4 0,1 -0,9
Morbihan 5,9 5,8 5,8 5,7 -0,3 -1,3
Bretagne 5,8 5,8 5,9 5,8 -0,1 -1,0
France hors Mayotte 7,3 7,4 7,3 7,2 -0,3 -1,0
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité poursuit son repli

En Bretagne, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) a diminué de 7,7 % entre les 4es trimestres 2021 et 2022. Il s’établit en moyenne au dernier trimestre 2022 à 116 570 personnes, soit près de 10 000 inscrits de moins en un an (figure 3). Après un recul encore plus important en 2021, le nombre de demandeurs d’emploi atteint son plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2011. La diminution annuelle est un peu plus marquée en France (-9,2 %).

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 112 720 59 120 46,5 50,7 -3,4 -7,9
Femmes 129 820 57 450 53,5 49,3 -4,1 -7,6
Moins de 25 ans 30 630 15 550 12,6 13,3 -4,5 -8,5
De 25 à 49 ans 146 030 67 600 60,2 58,0 -4,1 -7,4
50 ans ou plus 65 890 33 420 27,2 28,7 -2,7 -8,0
Inscrits depuis un an ou plus 108 970 nd 44,9 nd -11,0 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 64 820 nd 26,7 nd -12,7 nd
Bretagne 242 540 116 570 100,0 100,0 -3,8 -7,7
France entière 5 389 500 3 052 700 100,0 100,0 -5,1 -9,2
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Le Morbihan est le département breton où l’amélioration du marché de l’emploi est la plus prononcée (-9,8 %). Le Finistère (-8,8 %) et les Côtes-d’Armor (-8,7 %) enregistrent également des baisses supérieures à la moyenne régionale. En Ille-et-Vilaine, le repli est plus limité (-4,5 %).

Le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) est quasiment stable sur un an (+0,2 %). Celui des demandeurs d’emploi de catégorie C (activité réduite longue : plus de 78 heures dans le mois) est en repli de 3,1 %, alors que celui des demandeurs d’emploi de catégorie B (activité réduite courte : 78 heures maximum dans le mois) augmente de 7,9 %.

Un recul de la demande d’emploi moindre qu’au niveau national

Au total, le nombre d’inscrits tenus de rechercher un emploi (catégories A, B, C) régresse de 3,8 % en un an. Il s’établit à 242 540 personnes au 4e trimestre 2022, soit 9 500 personnes de moins qu’au 4e trimestre 2021. La baisse la plus marquée s’observe dans le Morbihan (-4,8 %). Elle est semblable à la moyenne régionale dans les Côtes-d’Armor et le Finistère (respectivement -3,9 % et -3,8 %). En Ille-et-Vilaine, le repli est un peu plus limité (-3,0 %). Au niveau national, la diminution de la demande d’emploi des catégories A, B et C est plus accentuée qu’en Bretagne (-5,1 %).

Le recul de la demande d’emploi profite à toutes les catégories d’âge

Au 4e trimestre 2022, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) décroît quel que soit leur sexe ou leur catégorie d’âge par rapport au 4e trimestre 2021. Hommes et femmes bénéficient pareillement de cette tendance (-7,9 % et -7,6 %). Après un recul sans précédent en 2021 (-22,7 %), la baisse de la demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans se poursuit en 2022 (-8,5 % sur un an). Cependant, elle remonte au second semestre. L’évolution annuelle est également favorable aux personnes de 25 à 49 ans (-7,4 %) et à celles de 50 ans ou plus (-8,0 %).

La baisse annuelle de la demande d’emploi globale (catégories A, B, C) est plus marquée pour les jeunes (-4,5 %) et les personnes de 25 à 49 ans (-4,1 %) que pour celles de 50 ans ou plus (-2,7 %). Le recul sur un an est à peine plus sensible pour les femmes (-4,1 %) que pour les hommes (-3,4 %).

Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée est au plus bas depuis près de sept ans

En un an, le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis plus d’un an) régresse plus fortement (-11,0 %) que la demande d’emploi globale). En baisse continue depuis le 1er trimestre 2021, leur effectif atteint au 4e trimestre 2022 son plus bas niveau depuis début 2015. Ainsi, leur part dans le total des demandeurs d’emploi en catégorie A, B ou C perd 3,7 points en un an et s’établit à 44,9 %, taux le plus bas constaté depuis plus de cinq ans. Le nombre de demandeurs d’emploi de très longue durée (2 ans ou plus) diminue encore plus fortement en 2022 (-12,7 %). Au niveau national, le repli de la demande d’emploi de longue durée est encore plus important qu’au niveau régional (-13,4 %). La part de ces demandeurs d’emploi dans la demande d’emploi totale (45,2 %) se rapproche ainsi de celle observée en Bretagne.

L’apprentissage toujours en hausse

La politique de l’emploi cible principalement les publics en difficulté sur le marché du travail. Elle prend notamment la forme d’aides à l’emploi. En 2018, l’approche des politiques d’inclusion avait été renouvelée avec notamment la transformation des contrats uniques d’insertion (CUI-CIE et CUI-CAE) en parcours emploi compétences (PEC). Depuis l’automne 2020, de nouvelles embauches sont de nouveaux possibles dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution ».

Le nombre de bénéficiaires d’un contrat aidé (contrat unique d’insertion (CUI), PEC ou contrat dans une structure d’insertion par l’activité économique) s’établit à 8 050 fin 2022. Il diminue fortement en un an (-1 800 personnes, soit -18,3 %). En 2022, 3 210 PEC ou CUI ont été signés en Bretagne, contre 6 100 en 2021 (figure 4).

Figure 4Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Bretagne

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Bretagne
Type d'aide  2021   2022 
Aides à l'emploi 59 675 60 838
dont contrats aidés 18 457 15 323
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 3 414 1 828
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 2 686 1 380
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 12 357 12 115
dont contrats en alternance 41 218 45 515
Apprentissage 35 042 39 712
Contrats de professionnalisation 6 176 5 803
Accompagnement des jeunes 16 053 20 495
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 16 053 8 027
dont Garantie jeunes 5 787 1 043
Contrat d’engagement jeune nd 12 468
dont premières entrées nd 10 683
Emplois francs 469 533
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 13/04/2023.

L’insertion par l’activité économique (IAE) regroupe des associations et des entreprises qui s’engagent à accueillir et embaucher, pour une durée limitée, des personnes très éloignées de l’emploi en raison de difficultés personnelles et professionnelles. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer une mise en situation de travail, doublée d’un accompagnement social et professionnel personnalisé. En 2022, l’IAE mobilise en Bretagne 186 structures conventionnées par l’État qui reçoivent à ce titre des aides financières. Le nombre de recrutements dans ce cadre s’établit à 12 100 en 2022 ; il est en baisse de 2,0 % par rapport à 2021. Fin octobre 2022, 5 640 personnes sont salariées dans les structures de l’IAE, soit une hausse de 2,6 % par rapport à fin 2021.

La réforme du 5 septembre 2018 apporte de profonds changements à la politique de l’alternance. L’objectif est d’orienter le demandeur d’emploi vers le bon parcours et d’utiliser toute la palette des dispositifs (PEC, IAE, alternance). Pour les jeunes notamment, la priorité est donnée aux formations longues, d’alternance ou aux dispositifs qui leur sont dédiés. Avec 39 710 nouveaux contrats d’apprentissage en 2022, la hausse se poursuit (+13,3 %, après +32,2 % en 2021 et +53,0 % en 2020), alors que le nombre de nouveaux contrats de professionnalisation diminue de 6,0 % en 2022 (suite à une augmentation de 13,4 % en 2021).

Le parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) répond à un objectif de lisibilité et de simplification en mettant fin à l’empilement des dispositifs. Il s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé). La mise en œuvre du PACEA permet ainsi aux missions locales de centrer leur action sur la construction des parcours des jeunes selon leurs besoins. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs. En 2022, 8 030 PACEA ont été contractés, un nombre en diminution de 50 % par rapport à 2021. Cette baisse a été compensée par un doublement du nombre de bénéficiaires de la Garantie jeunes, remplacée depuis le 1er mars 2022 par le « contrat d’engagement jeune » (CEJ).

Le CEJ s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation et présentent des difficultés d’accès à l’emploi durable. Ce dispositif propose aux jeunes un accompagnement plus intensif vers l’activité (travail de 15 heures à 20 heures hebdomadaires), sur lequel est adossé le versement d’une allocation mensuelle et dégressive, afin de mieux sécuriser leurs parcours. Il est mis en œuvre par Pôle emploi et les missions locales. En 2022, 12 470 entrées en CEJ ont été comptabilisées en Bretagne, dont 10 680 premières entrées.

Avertissement sur les DEFM

La généralisation du nouveau formulaire d’actualisation en fin de mois des demandeurs d’emploi, intervenue par étapes au cours de l’année 2022, a un impact pérenne à la baisse sur le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, en contrepartie d'une hausse des catégories B et C liées à la meilleure déclaration des heures d’activité réduite et d’une légère hausse des sorties de listes.

Pour plus de détails, voir la note de la Dares : « Ouvrir dans un nouvel ongletIncidents et changements de procédure » (pages 4 et 5).

Publication rédigée par :Agnès Palaric (Insee), Stéphane Moro (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d’engagement jeune :

le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par Pôle emploi et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Garantie jeunes :

expérimentée à partir d'octobre 2013 puis généralisée en janvier 2017, la Garantie jeunes est un dispositif à destination des jeunes de 16 à 25 ans révolus, ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEET) et en situation de précarité. Elle mêle d’une part un accompagnement vers l’emploi et la formation, assuré par les missions locales, et d’autre part le versement d’une allocation mensuelle selon les revenus du jeune. Sa durée initiale est de 9 ou 12 mois, pouvant atteindre 18 mois après renouvellement. La Garantie jeunes est une modalité et une phase d’accompagnement spécifique du Pacea. Au 1er mars 2022, la Garantie jeunes est remplacée par le Contrat d’engagement jeune.

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

l’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).