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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Juin 2023 · n° 36
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2022 - Hauts-de-France L’activité économique se stabilise au-dessus de son niveau d’avant-crise

Après le retour à une situation d’avant-crise en 2021, l’activité économique des Hauts-de-France se stabilise en 2022. Le volume d’heures rémunérées en fin d’année est supérieur de 2,9 % à celui de fin 2019. Certains secteurs, comme ceux liés au tourisme, sont dynamiques, tandis que d’autres, notamment la construction, éprouvent davantage de difficultés. Le marché du travail est orienté favorablement : l’emploi salarié poursuit sa progression, sur un rythme toutefois plus modéré qu’en 2021, le chômage et la demande d’emploi continuent de reculer. Les créations d’entreprises se contractent légèrement, à contre-courant de la tendance nationale. Le contexte géopolitique crée de fortes tensions sur les marchés agricoles avec des cours qui s’envolent. Dans le secteur de la construction, malgré une forte hausse du stock de logements neufs invendus, la tendance des prix reste haussière. Le tourisme régional s’offre une saison exceptionnelle. De même, la fréquentation des aéroports dépasse son niveau pré-crise. En revanche, les immatriculations de véhicules neufs diminuent fortement.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 36
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Transports - Des résultats contrastés dans le transport Bilan économique 2022

François Pinchemel (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Hauts-de-France)

Le transport aérien de passagers semble avoir tourné la page de la Covid : la fréquentation des aéroports régionaux a quasiment doublé entre 2021 et 2022. En revanche, les immatriculations de véhicules neufs continuent à baisser en 2022 pour atteindre un niveau inférieur à celui observé en 2020. Le transport routier de marchandises dans les Hauts-de-France repart lui aussi à la baisse après une reprise au cours de l’année 2021.

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 36

Paru le :01/06/2023

L’immatriculation des véhicules neufs baisse fortement et passe sous le niveau de 2020

Après la chute de 2020, le nombre d’immatriculations de véhicules neufs avait légèrement augmenté en 2021 dans les Hauts-de-France, laissant supposer une reprise post crise Covid. Cependant, en 2022, les immatriculations dans la région ont baissé à nouveau : de 13,4 % par rapport à 2021, contre 9,9 % pour la France (figure 1).

Ainsi, il y a eu moins de véhicules neufs immatriculés dans notre région en 2022 qu’en 2020 (224 000 contre 250 000). Dans la région comme au niveau national, la plus forte chute d’immatriculations concerne les camionnettes (-20,3 % entre 2021 et 2022). Les camions et bus résistent mieux avec une évolution respective de -4,7 % et -6,1 %. Les immatriculations de véhicules particuliers subissent une diminution de 12,3 % dans la région, plus importante que celle constatée au niveau national (-7,7 %) (figure 2).

La baisse est surtout marquée dans le versant sud de la région et notamment dans l’Oise (-20,1 %), ce département ayant la particularité d’immatriculer une plus grande proportion de véhicules d’entreprises. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, le nombre d’immatriculations décroît moins fortement qu’au niveau national (-7,3 % et -9,2 %).

Figure 1Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

(indice base 100 en 2016)
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs ((indice base 100 en 2016))
Hauts-de-France France entière
2016 100,0 100,0
2017 105,6 104,7
2018 109,0 107,9
2019 112,5 109,6
2020 73,6 82,2
2021 73,8 82,9
2022 64,8 76,5
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 1Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule

Immatriculation de véhicules neufs par département et type de véhicule
Zonage Nombre d’immatriculations en 2022 Évolution (%)
Ensemble ¹ Dont véhicules particuliers Dont véhicules utilitaires légers ² Dont véhicules industriels à moteur ³ 2021 - 2022 2019 - 2022 Évolution annuelle moyenne 2016 - 2021 *
Aisne 22 515 17 134 4 405 950 -13,4 -28,4 0,2
Nord 71 663 57 380 12 785 1 344 -7,3 -32,4 -1,7
Oise 64 340 57 223 5 464 1 573 -20,1 -54,9 -11,7
Pas-de-Calais 35 551 29 177 5 175 1 120 -9,2 -29,2 -3,1
Somme 30 000 23 174 6 441 308 -16,4 -32,6 4,3
Hauts-de-France 224 069 184 088 34 270 5 295 -13,4 -40,2 -5,0
France entière 1 988 206 1 576 950 358 893 46 171 -9,9 -29,3 -2,8
  • ¹ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • ² : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ³ : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.
Avertissement sur les immatriculations

Les données d’immatriculations sont calculées sur un champ homogène avec les données de parc publiées. Toutes les immatriculations sont prises en compte, à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire. Des corrections aux séries diffusées en 2022 sur ce nouveau champ ont également été apportées afin de refléter les caractéristiques des véhicules lors de leur première immatriculation. En effet, certains véhicules avaient été dénombrés selon leurs caractéristiques et localisation actuelles qui pouvaient être, dans certains cas, différentes de celles de leur première immatriculation (par exemple, un véhicule utilitaire léger immatriculé en 2015 puis revendu en 2017 comme voiture avait été comptabilisé comme voiture particulière en 2015). Ces véhicules sont désormais reclassés dans leur catégorie initiale.

Un rebond spectaculaire du transport aérien

Avec 6,4 millions de passagers en 2022, le transport aérien au départ des aéroports régionaux a bénéficié d’une hausse spectaculaire en un an, avec un quasi-doublement de la fréquentation (+ 97,1 %), en ligne avec la tendance nationale : +92,6 %. Cette augmentation est encore plus forte sur les lignes internationales : la levée définitive des restrictions sanitaires sur les destinations à l’étranger a permis à près de 5,2 millions de personnes de voyager à l’international en 2022, soit une hausse de 129,7 % sur un an.

La fréquentation a même dépassé celle de 2019 (+3,6 %), ce qui n’est pas le cas au niveau national où le nombre de passagers reste en retrait de 19,0 % par rapport à son niveau de 2019 (figure 3 et figure 4).

Figure 3Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France

(indice base 100 en 2016)
Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France ((indice base 100 en 2016))
National ¹ International À bas coût (low cost)
2016 100,0 100,0 100,0
2017 110,9 94,2 93,7
2018 123,8 97,4 102,2
2019 129,6 103,4 109,0
2020 55,0 30,2 36,7
2021 88,3 49,2 64,4
2022 109,5 113,1 125,7
  • ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 3Évolution du nombre de passagers des aéroports - Hauts-de-France

  • ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 4Passagers des aéroports par type de ligne

(en %)
Passagers des aéroports par type de ligne ((en %))
Type de ligne Hauts-de-France France entière
Passagers 2022 (nombre) Évolution entre 2021 et 2022 Évolution entre 2019 et 2022 Évolution annuelle moyenne entre 2016 et 2021 ¹ Évolution entre 2021 et 2022 Évolution entre 2019 et 2022 Évolution annuelle moyenne entre 2016 et 2021 ¹
Lignes nationales ² 1 235 428 24,0 -15,5 -2,5 39,2 -17,8 -8,4
Lignes internationales 5 150 527 129,7 9,4 -13,2 128,2 -19,4 -16,1
Transit 12 237 43,7 96,6 -38,2 56,5 -33,7 -20,5
Total 6 398 192 97,1 3,6 -10,9 92,6 -19,0 -13,5
dont lignes à bas coût (low cost) 5 803 088 95,3 15,4 -8,4 107,0 -1,9 -8,7
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 90,7 /// /// /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Dans la région, le transport aérien se concentre presque exclusivement sur deux aéroports (Beauvais-Tillé et Lille-Lesquin), qui représentent 99,8 % des passagers. Ils se classent toujours respectivement 10e et 11e aéroports métropolitains.

Le trafic de l’aéroport de Lesquin n’a pas retrouvé son niveau de 2019 malgré une hausse de 51,9 % de sa fréquentation par rapport à 2021. Cette augmentation s’élève même à 156,2 % pour les vols internationaux qui représentent un tiers de son trafic. L’offre de l’aéroport nordiste s’oriente de plus en plus vers les vols « low-cost » : ils sont empruntés par 68,5 % des passagers contre moins de la moitié en 2018 et 2019.

Avec près de 4,5 millions de voyageurs, l’aéroport de Beauvais a dépassé son trafic de 2019. Cela représente une hausse de 122,5 % par rapport à 2021. Cet aéroport affirme encore davantage son positionnement sur les voyages à l’international (97,2 % du trafic) et « low-cost » (99,4 % du trafic).

Le trafic routier de marchandise marque le pas

Le nombre de tonnes de marchandises transportées par la route en provenance et/ou à destination de la région a diminué de 6,1 % en 2022 par rapport à 2021 qui était une année de reprise. Cette baisse est plus forte qu’au niveau national (-1,6 %).

Ce sont surtout les « exportations », c’est-à-dire les marchandises qui partent de la région, qui reculent de 10,3 % pour atteindre 33,7 millions de tonnes (Mt). Les « importations », à savoir les marchandises qui arrivent dans la région, baissent de 6,1 % (30,9 Mt). Le trafic interne résiste mieux avec un repli de seulement 5,0 % (131,7 Mt).

Cette contraction du trafic de marchandises est également visible dans le tunnel sous la Manche. Si le nombre de navettes camions a augmenté de 5,9 %, c’est essentiellement dû à l’arrêt des ferries de P&O en mars et avril. Le trafic ferroviaire de marchandises a diminué de 18,8 % en masse, passant sous les 1 Mt et de 10,0 % en nombre de trains.

Publication rédigée par :François Pinchemel (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Hauts-de-France)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Les données de trafic routier de marchandises sont collectées sur des camions immatriculés en France. Cet indicateur dépend donc de la quantité de marchandises transportée par la route au départ ou à l’arrivée de la région mais aussi de la part de marché du pavillon français.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.