En 2022, les hôtels, campings et autres hébergements collectifs (résidences de tourismes, villages vacances…) des Hauts-de-France retrouvent leur dynamisme. Ils comptabilisent 14,8 millions de nuitées sur l’année, soit une hausse de 1,1 % par rapport à 2019, précédent record et année de référence pré-crise sanitaire.

Malgré une augmentation des nuitées supérieure à la moyenne de France métropolitaine (+0,3 %), les Hauts-de-France affichent seulement la 8^e plus forte progression régionale.

Dans un contexte d’inflation, cette embellie régionale est surtout portée par la clientèle résidant en France, dite « résidente ». Elle reste très majoritaire dans la région (75 % des nuitées).

En 2022, les hôtels des Hauts-de-France renouent avec leur fréquentation d’avant-crise sanitaire : ils comptabilisent 9 millions de nuitées vendues sur l’année. Le déficit de fréquentation par rapport à 2019 se réduit à -1,8 % contre -32 % en 2021. L’hôtellerie régionale a mieux rebondi qu’en moyenne en France métropolitaine (-3,4 %) (figure 1).

Après un premier trimestre 2022 encore marqué par les effets de la crise sanitaire (-12,3 % des nuitées), la situation s’est améliorée. La fréquentation aux 3^e et 4^e trimestres dépasse même son niveau d’avant-crise (respectivement +3,9 % et +1,4 %) (figure 2).

Ces bons résultats s’expliquent principalement par la hausse des nuitées des résidents (+2,9 %). S’ils sont venus moins nombreux qu’en 2019, leur séjour est en revanche plus long (1,7 jour en moyenne contre 1,5 en 2019).

Avec l’amélioration des conditions sanitaires, les touristes non résidents reviennent également progressivement (-16,2 % de nuitées sur l’ensemble de l’année 2022 mais passant de -44,4 % au 1^er trimestre à -1,8 % au 4^e trimestre). Leur retour est toutefois plus lent que dans les autres régions (-10,0 % en moyenne en France métropolitaine). Seule l’Occitanie présente un déficit plus marqué. Ainsi, les nuitées des non-résidents ne représentent plus que 21,1 % de l’ensemble des nuitées régionales contre 24,7 % en 2019.

Les comportements sont différents selon les nationalités. La fréquentation des Britanniques, première clientèle non résidente de la région, reste en retrait de -20,8 % par rapport à 2019 (mais uniquement -1,0 % au dernier trimestre). Celles en provenance de Belgique et d’Allemagne sont également en recul de -12,9 % et -11,3 %. À l’inverse, les touristes venant des Pays-Bas fréquentent davantage la région (+8,6 %).

À l’échelon départemental, l’hôtellerie de l’Oise et du Pas-de-Calais dépasse son niveau de fréquentation de 2019 (respectivement +4,7 % et +4,5 %), portée par la clientèle résidente et un retour plus marqué des touristes non résidents. À l’inverse, la fréquentation dans l’Aisne, le Nord et la Somme est encore pénalisée par un déficit de touristes étrangers et n’a pas retrouvé son volume d’avant-crise sanitaire (respectivement 9,4 %, -6,6 % et -4,0 % des nuitées par rapport à 2019) (figure 3).

Les campings des Hauts-de-France réalisent une excellente saison 2022 avec 3,2 millions de nuitées entre avril et septembre. Sur la période, la fréquentation dépasse de 12,9 % celle de 2019, établissant ainsi un nouveau record régional. À l’échelle de la métropole, c’est même la deuxième plus forte progression régionale, derrière la Normandie.

Profitant d’une météo clémente, la fréquentation a progressé tout au long de la saison. Outre les excellents mois de juillet et août (+12,3 % en moyenne par rapport à 2019), les campings ont développé leur fréquentation en mai (+27,7 %) et en septembre (+32,3 %).

Dans le même temps, les campings ont étoffé leur offre en allant vers plus de confort. Ils proposent ainsi plus d’emplacements locatifs de type mobil-home (+19,7 % depuis 2019, soit 33 % des emplacements offerts), se rapprochant ainsi de la moyenne nationale (38,7 %).

La hausse de la fréquentation des campings s’explique essentiellement par les touristes résidents. Venus plus nombreux qu’en 2019 et séjournant plus longtemps, leurs nuitées ont augmenté de 26,5 % par rapport à la même période en 2019, soit la plus forte hausse de métropole.

À l’inverse, la fréquentation des touristes non résidents reste encore en retrait de -6,3 % (+1,3 % en moyenne nationale). Ils ne représentent plus que 34,5 % des nuitées contre 41,5 % en 2019.

La fréquentation de la clientèle britannique demeure encore très éloignée de son niveau de 2019 (-39,0 %). Cette absence est en partie compensée par la présence renforcée des touristes venant d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas (respectivement +32,6 %, +24,6 % et +14,5 % de nuitées).

Au sein de la région, les campings de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord, grâce à leur bordure littorale, affichent les meilleurs résultats (respectivement +35,9 %, +12,2 % et +8,2 % des nuitées). Ceux de l’Oise retrouvent presque leur niveau de fréquentation de 2019 (-2,8 %) tandis que ceux de l’Aisne, à la clientèle plus internationale, sont plus en difficultés (figure 4).