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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Juin 2023 · n° 36
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBilan économique 2022 - Hauts-de-France L’activité économique se stabilise au-dessus de son niveau d’avant-crise

Après le retour à une situation d’avant-crise en 2021, l’activité économique des Hauts-de-France se stabilise en 2022. Le volume d’heures rémunérées en fin d’année est supérieur de 2,9 % à celui de fin 2019. Certains secteurs, comme ceux liés au tourisme, sont dynamiques, tandis que d’autres, notamment la construction, éprouvent davantage de difficultés. Le marché du travail est orienté favorablement : l’emploi salarié poursuit sa progression, sur un rythme toutefois plus modéré qu’en 2021, le chômage et la demande d’emploi continuent de reculer. Les créations d’entreprises se contractent légèrement, à contre-courant de la tendance nationale. Le contexte géopolitique crée de fortes tensions sur les marchés agricoles avec des cours qui s’envolent. Dans le secteur de la construction, malgré une forte hausse du stock de logements neufs invendus, la tendance des prix reste haussière. Le tourisme régional s’offre une saison exceptionnelle. De même, la fréquentation des aéroports dépasse son niveau pré-crise. En revanche, les immatriculations de véhicules neufs diminuent fortement.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 36
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Synthèse régionale - Contexte national  Bilan économique 2022

Noémie Grandperrin, Jules Baleyte, Jérémy Marquis (Insee)

Insee Conjoncture Hauts-de-France

No 36

Paru le :01/06/2023

Synthèse régionale – L’activité économique se stabilise au-dessus de son niveau d’avant-crise

Après le retour à une situation d’avant-crise en 2021, l’activité économique des Hauts-de-France se stabilise en 2022. Le volume d’heures rémunérées en fin d’année est supérieur de 2,9 % à celui de fin 2019. Certains secteurs, comme ceux liés au tourisme, sont dynamiques, tandis que d’autres, notamment la construction, éprouvent davantage de difficultés. Le marché du travail est orienté favorablement : l’emploi salarié poursuit sa progression, sur un rythme toutefois plus modéré qu’en 2021, le chômage et la demande d’emploi continuent de reculer. Les créations d’entreprises se contractent légèrement, à contre-courant de la tendance nationale. Le contexte géopolitique crée de fortes tensions sur les marchés agricoles avec des cours qui s’envolent. Dans le secteur de la construction, malgré une forte hausse du stock de logements neufs invendus, la tendance des prix reste haussière. Le tourisme régional s’offre une saison exceptionnelle. De même, la fréquentation des aéroports dépasse son niveau pré-crise. En revanche, les immatriculations de véhicules neufs diminuent fortement.

Une activité contrastée selon les secteurs

En 2022, l’activité économique, mesurée par le volume d’heures rémunérées, se stabilise dans la région. En décembre, elle est supérieure de 2,9 % à son niveau de décembre 2019, contre +2,8 % en décembre 2021 (figure 1). Dans l’industrie, l’activité reste stable entre 2021 et 2022, toujours en deçà de son niveau d’avant-crise (-2,0 %). Alors que le niveau de 2019 avait été retrouvé fin 2021 dans la construction et malgré un début d’année 2022 positif, les heures rémunérées dans ce secteur sont inférieures de 2,2 % en décembre par rapport au volume de décembre 2019. À l’inverse, l’activité des services non marchands est dynamique (+6,7 % en décembre 2022 par rapport à décembre 2019 contre +5,3 % un an plus tôt). De même, l’hébergement-restauration, qui rencontrait encore des difficultés en début d’année 2021, connaît une saison estivale extrêmement favorable en 2022 et termine l’année 7,7 % au-dessus de son niveau d’avant-crise.

À l’échelle nationale, l’activité progresse : +3,6 % fin 2022 par rapport à décembre 2019 contre +2,1 % un an auparavant. Cette hausse s’explique notamment par une meilleure situation dans le commerce et les activités spécialisées, scientifiques et techniques. Les heures rémunérées dans ces deux secteurs augmentent plus en 2022 qu’en 2021 au niveau national, alors que la hausse ralentit dans la région. L’activité de l’ensemble des services marchands hors hébergement-restauration passe de +4,6 % fin 2021 à +4,4 % fin 2022 dans les Hauts-de-France, et de +3,2 % à +4,8 % en France hors Mayotte.

Figure 1Évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l’année 2019 par secteur - Hauts-de-France

(en %)
Évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l’année 2019 par secteur - Hauts-de-France ((en %))
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Hauts-de-France Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2021 -6,0 6,8 -43,9 -1,1 2,4 -2,9 -5,2
févr. 2021 -4,3 -1,3 -52,1 -1,0 2,9 -3,4 -5,4
mars 2021 -3,7 0,9 -53,6 -1,6 4,1 -3,3 -5,1
avr. 2021 -4,9 1,0 -55,9 -4,6 1,5 -5,6 -7,8
mai 2021 -5,7 -1,3 -40,6 -1,6 2,1 -3,7 -5,7
juin 2021 -2,7 3,0 -11,2 2,1 3,9 0,7 -0,4
juil. 2021 -5,2 -0,3 0,1 1,7 3,1 0,1 -0,8
août 2021 -3,7 -0,3 -0,8 2,3 4,1 0,9 -0,2
sept. 2021 -3,7 2,4 1,8 2,8 4,3 1,5 0,7
oct. 2021 -4,5 2,2 4,7 3,0 3,5 1,4 0,7
nov. 2021 -1,1 2,4 5,3 4,6 5,7 3,3 2,4
déc. 2021 -1,9 0,3 2,0 4,6 5,3 2,8 2,1
janv. 2022 -4,7 9,2 3,2 4,0 5,7 2,6 1,4
févr. 2022 -3,2 4,3 5,7 5,3 6,1 3,4 3,1
mars 2022 -1,7 4,9 7,1 6,0 7,1 4,4 4,1
avr. 2022 -4,6 1,2 7,7 3,9 5,3 2,0 2,2
mai 2022 -3,6 3,8 11,0 5,3 6,9 3,6 3,8
juin 2022 -1,4 3,4 10,9 5,4 7,6 4,2 4,6
juil. 2022 -5,6 -1,8 11,3 3,0 5,8 1,4 1,7
août 2022 -1,9 1,3 9,9 4,5 7,5 3,5 3,6
sept. 2022 -1,3 2,4 10,2 4,9 7,3 3,9 3,8
oct. 2022 -3,2 0,9 10,4 4,2 5,7 2,7 3,0
nov. 2022 -1,0 2,6 10,6 5,4 7,4 4,2 4,6
déc. 2022 -2,0 -2,2 7,7 4,4 6,7 2,9 3,6
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l’année 2019 par secteur - Hauts-de-France

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’emploi salarié ralentit

Après une forte hausse en 2021 (+3,0 % sur un an), l’emploi salarié dans les Hauts-de-France ralentit en 2022 (+0,4 %). Avec 7 600 emplois supplémentaires, la région compte 2 139 000 salariés fin 2022. La hausse est plus marquée dans les services marchands (+1,3 %) et l’industrie (+0,8 %), tandis que l’emploi dans la construction évolue peu (+0,3 %). À l’inverse, la baisse de l’emploi dans l’intérim (-7,4 %) contraste avec le dynamisme observé en 2021. L’emploi dans le tertiaire non marchand se replie légèrement (-0,1 %), une quasi-stabilité qui masque un net recul dans les administrations publiques (-1,0 %).

Le chômage et la demande d’emploi toujours en recul

Dans les Hauts-de-France, le chômage atteint 8,7 % en fin d’année 2022, un taux en baisse de 0,2 point sur un an (contre 7,2 % à l’échelle nationale). 513 760 personnes sont inscrites à Pôle emploi, soit 5,9 % de moins qu’en 2021. Ce recul bénéficie surtout aux demandeurs d’emploi de longue durée, ainsi qu’aux hommes et aux personnes âgées de 25 à 49 ans. L’essor de l’apprentissage et la création du contrat d’engagement jeune soutiennent la dynamique des dispositifs d’aides à l’emploi et d’accompagnement des jeunes.

Les créations d’entreprises en repli, les défaillances en très forte progression

Alors que les créations d’entreprises augmentent à l’échelle nationale (+1,1 %), elles reculent en 2022 dans les Hauts-de-France (-2,1 %), sous l’effet d’un repli des créations de micro-entreprises et d’entreprises individuelles. La baisse est particulièrement marquée dans le Nord, tandis que les créations d’entreprises progressent dans l’Oise et la Somme. Le secteur du commerce, transport, hébergement et restauration concentre l’ensemble de la baisse régionale des créations d’entreprises. Par ailleurs, comme à l’échelle nationale, les défaillances d’entreprises repartent à la hausse en 2022 (+78 %), et ce dans tous les secteurs d’activité.

Les marchés agricoles sous très fortes tensions

En 2022, les produits agricoles voient leurs cours s’envoler, notamment les céréales et le colza en raison du contexte géopolitique. La météo est défavorable à la production de fruits avec des gelées tardives, et les tubercules et les fourrages souffrent de la sécheresse. Malgré une production de légumes stable, la consommation ne suit pas. Sur le marché des viandes bovine et porcine ainsi que sur celui des produits de la pêche, la hausse des coûts de production se répercute sur les prix.

Une demande inférieure à l’offre dans le logement neuf mais des prix en hausse

En 2022, avec moins de logements neufs vendus et plus de logements mis en vente, le stock de logements neufs invendus augmente fortement (+18 % par rapport à l’année précédente). Pour autant, les prix immobiliers sont en hausse, à la fois pour les maisons (+7 %) et pour les appartements (+6 % sur le prix au m²). Le nombre de mises en chantier recule, tandis que les autorisations pour de nouvelles constructions progressent. Dans le non-résidentiel, les surfaces autorisées à la construction de locaux restent stables par rapport à 2021, avec des dynamiques contrastées suivant les secteurs : l’exploitation agricole ou forestière en repli, et l’industrie en expansion.

Une année 2022 exceptionnelle pour le tourisme

Avec 14,8 millions de nuitées dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs des Hauts-de-France, le niveau record de 2019 est dépassé (+1,1 %). Cette hausse s’explique par la forte progression de la fréquentation dans les campings de la région (+12,9 % par rapport à 2019). À l’inverse, la fréquentation dans les hôtels est encore en deçà du niveau de 2019 (-1,8 % sur l’ensemble de l’année), même si le rebond est important (-32 % en 2021 par rapport à 2019). Le retour des touristes étrangers est progressif mais leur fréquentation reste encore en retrait du niveau d’avant-crise (-16,2 % dans les hôtels et -6,3 % dans les campings).

Une situation contrastée dans le secteur des transports

Avec 224 000 véhicules neufs immatriculés dans les Hauts-de-France en 2022, les immatriculations accusent une forte baisse pour atteindre un niveau 40 % inférieur à celui de 2019. Le transport aérien au départ des aéroports régionaux a quant à lui bénéficié d’une hausse spectaculaire en 2022. La fréquentation a presque doublé en un an pour dépasser le niveau de 2019 (+3,6 %, contre -19 % au niveau national). À l’inverse, le transport routier de marchandises se contracte en 2022 (-6,1 % en un an), effaçant ainsi la reprise post-crise de l’année précédente.

Contexte national - Confrontée à la persistance des restrictions sanitaires en Chine et à la guerre en Ukraine, l’économie mondiale a nettement ralenti en 2022

Au cours de l’année 2022, l’économie mondiale a été confrontée à de multiples contraintes, expliquant de fait le fort ralentissement de l’activité au fil des trimestres dans les principales économies (figure 2). En premier lieu, la contrainte sanitaire a continué de peser sur l’activité mondiale : ce fut le cas en Europe au premier trimestre en raison de la vague épidémique liée au variant Omicron, mais aussi et principalement en Chine où, en conséquence de la stratégie « zéro-Covid », des confinements drastiques ont été imposés au cours de l’année, avant la levée complète des restrictions début décembre. De plus, le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février, a accentué le renchérissement des matières premières, notamment énergétiques, et fait craindre de nouvelles difficultés d’approvisionnement en Europe. La production manufacturière européenne a toutefois plutôt résisté au renchérissement des intrants énergétiques, avec un recul concentré sur les branches les plus énergo-intensives.

Les progressions du PIB enregistrées sur l’ensemble de l’année 2022 (de +1,9 % en Allemagne à +5,5 % en Espagne pour les principales économies européennes, +2,1 % aux États-Unis et +3,0 % en Chine) s’expliquent ainsi en grande partie par les élevés à la fin 2021, résultant du rattrapage post-covid au cours de l’année 2021.

Figure 2Variations trimestrielles du PIB dans les principales économies

(en %)
Variations trimestrielles du PIB dans les principales économies ((en %)) - Lecture : au quatrième trimestre 2022, le PIB des États-Unis a progressé de 0,6 %.
Trimestre Allemagne Espagne États-Unis France Italie Royaume-Uni
2021T1 -1,5 -0,2 1,5 0,0 0,5 -1,1
2021T2 1,9 1,4 1,7 1,0 2,5 6,5
2021T3 0,8 3,1 0,7 3,1 2,9 1,7
2021T4 0,0 2,3 1,7 0,5 0,9 1,5
2022T1 1,0 -0,4 -0,4 -0,1 0,1 0,5
2022T2 -0,1 2,5 -0,1 0,5 1,1 0,1
2022T3 0,5 0,4 0,8 0,2 0,4 -0,1
2022T4 -0,5 0,4 0,6 0,0 -0,1 0,1
  • Dernier point : quatrième trimestre 2022, données arrêtées au 30 mai 2023.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2022, le PIB des États-Unis a progressé de 0,6 %.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

Figure 2Variations trimestrielles du PIB dans les principales économies

  • Dernier point : quatrième trimestre 2022, données arrêtées au 30 mai 2023.
  • Lecture : au quatrième trimestre 2022, le PIB des États-Unis a progressé de 0,6 %.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

En France, le PIB a augmenté de 2,5 %, après +6,4 % en 2021. Cette croissance ne dépasse l’acquis de croissance à fin 2021 que de 0,4 point : en trimestriel, le niveau du PIB au quatrième trimestre 2022 est à peine supérieur au niveau du quatrième trimestre 2021. Si la production manufacturière a résisté aux difficultés d’approvisionnement et au renchérissement des intrants, avec une activité en hausse de 1,0 % en moyenne sur l’année, celle de la construction, également soumise à de fortes difficultés de recrutement, a diminué de 0,2 %. En outre, la production d’électricité a été fortement pénalisée par de nombreuses maintenances de centrales nucléaires : l’activité de la branche « énergie, eau, déchets » a ainsi diminué de 10,3 % en 2022 par rapport à 2021, contribuant pour -0,3 point à l’évolution totale de l’activité. Les services marchands, qui étaient restés affectés en 2021 par des restrictions sanitaires, ont bénéficié d’un potentiel de rattrapage important et ont crû de 4,5 % sur l’année.

L’inflation, en forte augmentation, a rogné le pouvoir d’achat des ménages

Le contexte géopolitique a ainsi amplifié les tensions inflationnistes déjà présentes en 2021 à la suite de la reprise post-Covid. Les prix ont ainsi atteint en 2022 des niveaux très élevés dans les économies occidentales. L’inflation, en glissement annuel, s’est élevée jusqu’à 9,1 % aux États-Unis (en juin), 11,1 % au Royaume-Uni (en octobre) et 12,6 % en Italie (en novembre). En France, l’inflation se situait à 2,9 % sur un an en janvier 2022, tirée par les prix de l’énergie. Elle s’est progressivement hissée à environ 6 % sur un an en fin d’année, avec une diffusion à l’ensemble des produits de consommation, en particulier alimentaires (figure 3).

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

(glissement annuel de l’indice des prix à la consommation, en %, et contribution par poste, en points)
Inflation en France et contributions par poste ((glissement annuel de l’indice des prix à la consommation, en %, et contribution par poste, en points)) - Lecture : en décembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,9 % par rapport à décembre 2021 ; l’alimentation a contribué à cette hausse à hauteur de 2,0 points.
Date Alimentation Énergie Produits manufacturés Services Tabac Ensemble Ensemble sous-jacent
janv. 2019 0,4 0,2 -0,1 0,5 0,3 1,2 0,6
févr. 2019 0,5 0,3 -0,1 0,4 0,3 1,3 0,7
mars 2019 0,4 0,4 -0,1 0,3 0,2 1,1 0,5
avr. 2019 0,4 0,4 -0,1 0,5 0,2 1,3 0,7
mai 2019 0,4 0,3 -0,2 0,3 0,2 0,9 0,5
juin 2019 0,4 0,2 -0,2 0,6 0,2 1,2 0,9
juil. 2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,1 0,9
août 2019 0,5 0,1 -0,2 0,5 0,2 1,0 0,7
sept. 2019 0,3 0,0 -0,2 0,6 0,2 0,9 0,9
oct. 2019 0,3 -0,1 -0,1 0,6 0,2 0,8 1,0
nov. 2019 0,3 -0,1 -0,2 0,6 0,3 1,0 0,9
déc. 2019 0,3 0,2 -0,1 0,7 0,3 1,5 1,1
janv. 2020 0,3 0,4 -0,1 0,6 0,3 1,5 0,9
févr. 2020 0,3 0,1 0,1 0,7 0,3 1,4 1,3
mars 2020 0,3 -0,3 -0,1 0,5 0,3 0,7 0,7
avr. 2020 0,6 -0,7 -0,1 0,3 0,3 0,3 0,3
mai 2020 0,6 -0,9 -0,2 0,6 0,3 0,4 0,6
juin 2020 0,4 -0,7 -0,3 0,5 0,3 0,2 0,3
juil. 2020 0,2 -0,6 0,5 0,5 0,3 0,8 1,4
août 2020 0,1 -0,6 -0,1 0,4 0,3 0,2 0,5
sept. 2020 0,1 -0,6 0,0 0,3 0,3 0,0 0,5
oct. 2020 0,2 -0,6 0,0 0,2 0,3 0,1 0,3
nov. 2020 0,3 -0,6 -0,1 0,3 0,3 0,2 0,4
déc. 2020 0,2 -0,6 -0,2 0,4 0,3 0,0 0,2
janv. 2021 0,2 -0,5 0,2 0,4 0,3 0,5 0,9
févr. 2021 0,1 -0,1 -0,1 0,4 0,3 0,6 0,4
mars 2021 0,2 0,4 0,0 0,5 0,1 1,1 0,9
avr. 2021 0,0 0,6 -0,1 0,6 0,1 1,2 1,0
mai 2021 0,0 0,8 0,0 0,5 0,1 1,4 1,0
juin 2021 0,0 0,8 0,2 0,4 0,1 1,5 1,1
juil. 2021 0,2 0,9 -0,3 0,3 0,1 1,2 0,2
août 2021 0,2 0,9 0,3 0,3 0,1 1,9 1,3
sept. 2021 0,2 1,1 0,1 0,7 0,1 2,2 1,3
oct. 2021 0,1 1,5 0,1 0,8 0,1 2,6 1,4
nov. 2021 0,1 1,6 0,2 0,9 0,0 2,8 1,6
déc. 2021 0,2 1,4 0,3 0,8 0,0 2,8 1,9
janv. 2022 0,3 1,5 0,2 0,9 0,0 2,9 1,7
févr. 2022 0,4 1,7 0,6 1,1 0,0 3,6 2,5
mars 2022 0,5 2,3 0,5 1,1 0,0 4,5 2,6
avr. 2022 0,6 2,1 0,7 1,4 0,0 4,8 3,3
mai 2022 0,7 2,2 0,7 1,5 0,0 5,2 3,7
juin 2022 1,0 2,7 0,6 1,6 0,0 5,8 3,7
juil. 2022 1,1 2,4 0,7 1,9 0,0 6,1 4,3
août 2022 1,3 1,9 0,9 1,9 0,0 5,9 4,7
sept. 2022 1,6 1,5 0,9 1,5 0,0 5,6 4,5
oct. 2022 2,0 1,7 1,0 1,5 0,0 6,2 5,0
nov. 2022 2,0 1,6 1,1 1,4 0,0 6,2 5,3
déc. 2022 2,0 1,3 1,1 1,4 0,0 5,9 5,3
  • Lecture : en décembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,9 % par rapport à décembre 2021 ; l’alimentation a contribué à cette hausse à hauteur de 2,0 points.
  • Source : Insee.

Figure 3Inflation en France et contributions par poste

  • Lecture : en décembre 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 5,9 % par rapport à décembre 2021 ; l’alimentation a contribué à cette hausse à hauteur de 2,0 points.
  • Source : Insee.

Dans ce contexte de forte inflation, de nombreuses mesures ont été prises, pour en atténuer les effets sur les ménages, en tempérant les hausses de prix (bouclier tarifaire sur le prix du gaz et de l’électricité, remise à la pompe sur les carburants) mais aussi en soutenant leur revenu (revalorisations anticipées de nombreuses prestations, suppression de la redevance audiovisuelle, aide exceptionnelle de rentrée scolaire). Au total, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a été quasi stable en moyenne 2022, soit +0,2 % (figure 4), après +2,6 % en 2021. Le pouvoir d’achat par unité de consommation, qui tient compte des effets démographiques, a quant à lui légèrement diminué en 2022 (-0,4 %).

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

(variation annuelle du pouvoir d’achat, en %, et principales contributions, en points)
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes ((variation annuelle du pouvoir d’achat, en %, et principales contributions, en points)) - Lecture : en 2022, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % ; les revenus d’activité ont contribué à cette croissance à hauteur de 5,5 points.
Année Revenus d'activité Prestations sociales Revenus de la propriété* Prélèvements obligatoires Prix de la consommation des ménages Pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages Pouvoir d'achat par unité de consommation
2018 1,9 0,8 1,0 -0,6 -1,7 1,4 0,8
2019 2,2 1,0 0,3 -0,1 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,6 3,4 -0,2 0,9 -0,9 0,3 -0,3
2021 4,9 -0,7 1,3 -1,2 -1,5 2,6 2,1
2022 5,5 0,2 1,4 -2,0 -4,9 0,2 -0,4
  • * dont excédent brut d’exploitation des ménages purs.
  • Lecture : en 2022, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % ; les revenus d’activité ont contribué à cette croissance à hauteur de 5,5 points.
  • Source : Insee.

Figure 4Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principales composantes

  • * dont excédent brut d’exploitation des ménages purs.
  • Lecture : en 2022, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a augmenté de 0,2 % ; les revenus d’activité ont contribué à cette croissance à hauteur de 5,5 points.
  • Source : Insee.

Pourtant, l’emploi salarié est resté dynamique et a connu un ralentissement moins marqué que l’activité économique, avec +337 000 emplois en fin d’année 2022 par rapport à la fin d’année 2021 (soit une hausse de 1,3 % entre fin 2021 et fin 2022). L’emploi salarié dépassait ainsi fin décembre 2022 de 4,5 % son niveau d’avant la crise sanitaire, soit près de 1,2 million d’emplois supplémentaires dont un tiers en contrat d’alternance. Ces créations d’emplois sont surtout concentrées dans le tertiaire marchand (+820 000 emplois fin 2022 par rapport à fin 2019), la construction (+115 000) et le tertiaire non-marchand (+161 000). Ce dynamisme de l’emploi salarié a soutenu le pouvoir d’achat des ménages par le biais des revenus d’activité. Le a diminué de 0,3 point entre fin 2021 et fin 2022, après une baisse de 0,7 point l’année précédente. Il a ainsi atteint 7,1 %, son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2008 (si on excepte le recul ponctuel en du deuxième trimestre 2020, pendant le premier confinement).

La demande intérieure a fortement ralenti, dans un contexte d’atonie du pouvoir d’achat et de resserrement des politiques monétaires

Dans un contexte de forte inflation et de quasi-stabilité du pouvoir d’achat, la consommation des ménages a fortement ralenti au cours de l’année 2022, jusqu’à se replier fortement au quatrième trimestre. Elle n’a ainsi augmenté que de 2,1 % en 2022, malgré des effets d’acquis importants fin 2021. Les baisses de consommation se sont concentrées dans les produits les plus soumis à l’inflation, c’est-à-dire l’alimentaire et l’énergie. Le taux d’épargne des ménages s’est établi à 17,5 % en moyenne annuelle 2022, soit 2,5 points au-dessus de son niveau moyen de 2019.

En réponse à la hausse de l’inflation, les principales banques centrales, dont la Banque centrale européenne à partir de l’été 2022, ont procédé à un resserrement rapide des politiques monétaires, entraînant une augmentation du coût du crédit pesant sur l’investissement des entreprises comme des ménages. Ce dernier a ainsi diminué de 1,3 % en 2022 par rapport à 2021. L’investissement des entreprises, quant à lui, a résisté, avec une croissance annuelle de 3,8 % : outre le dynamisme persistant de l’investissement en services informatiques, l’allègement des difficultés d’approvisionnement pour la fabrication de matériels de transport, en milieu d’année, a permis un rattrapage de l’investissement en produits manufacturés. De plus, le taux de marge des sociétés non financières s’est situé, en moyenne sur 2022, à 31,7 % de leur valeur ajoutée, soit un niveau proche de l’année 2018, préservant leur capacité à investir malgré les fortes tensions inflationnistes. Cela représente cependant une baisse du taux de marge de 2,2 points par rapport à 2021, avec la fin du recours massif à l’activité partielle et du versement du Fonds de solidarité.

La demande intérieure finale a ralenti en France mais aussi dans le reste de la zone euro, tandis que les confinements en Chine pénalisaient ses échanges commerciaux et flux touristiques. La demande mondiale adressée à la France a ainsi pesé sur les exportations françaises en volume, dont la croissance de 7,2 % en 2022 masque un ralentissement quasi-continu au fil des trimestres. Les importations, de leur côté, ont davantage augmenté que la demande intérieure (+8,7 % en 2022, après +9,2 % en 2021) : la baisse de production nationale d’électricité s’est traduite par des importations équivalentes. Le commerce extérieur a ainsi contribué négativement, à hauteur de -0,6 point à la croissance du PIB (figure 5). La consommation comme l’investissement des administrations publiques ont ralenti en 2022, l’année 2021 ayant été marquée par la reprise consécutive aux confinements de 2020 mais également par l’essor des dépenses de vaccination. La consommation des administrations publiques a ainsi augmenté de 2,9 % en 2022, et leur investissement de 1,5 %.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

(variations en %, contributions en points)
Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande ((variations en %, contributions en points)) - Lecture : en 2022 le PIB a augmenté de 2,5 % ; la consommation privée des ménages a contribué à cette croissance à hauteur de 1,0 point.
Année Consommation des ménages Consommation des administrations publiques Investissement des ménages Investissement des entreprises Investissement des administrations publiques Échanges extérieurs Variations de stocks PIB
2017 0,9 0,4 0,3 0,8 0,0 -0,1 0,2 2,5
2018 0,5 0,2 0,1 0,5 0,1 0,4 0,0 1,8
2019 0,9 0,3 0,1 0,5 0,3 -0,3 0,0 1,9
2020 -3,4 -1,1 -0,5 -1,0 -0,2 -1,3 -0,2 -7,7
2021 2,6 1,8 0,8 1,5 0,1 0,2 -0,6 6,4
2022 1,0 0,8 -0,1 0,6 0,1 -0,6 0,8 2,5
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2022 le PIB a augmenté de 2,5 % ; la consommation privée des ménages a contribué à cette croissance à hauteur de 1,0 point.
  • Source : Insee.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2022 le PIB a augmenté de 2,5 % ; la consommation privée des ménages a contribué à cette croissance à hauteur de 1,0 point.
  • Source : Insee.
Publication rédigée par :Noémie Grandperrin, Jules Baleyte, Jérémy Marquis (Insee)

Définitions

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

L'acquis de croissance du PIB pour 2022 fin 2021 correspond au taux de croissance du PIB entre 2021 et 2022 que l'on obtiendrait si le PIB demeurait jusqu'à la fin de l'année 2022 au niveau du dernier trimestre de 2021.

Les chiffres qui suivent sont issus de la publication du taux de chômage du premier trimestre 2023, en date du 17 mai 2023. Dans le chapitre sur le chômage et les politiques de l’emploi, les données utilisées sont celles de la publication du 14 février 2023.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

L'acquis de croissance du PIB pour 2022 fin 2021 correspond au taux de croissance du PIB entre 2021 et 2022 que l'on obtiendrait si le PIB demeurait jusqu'à la fin de l'année 2022 au niveau du dernier trimestre de 2021.

Les chiffres qui suivent sont issus de la publication du taux de chômage du premier trimestre 2023, en date du 17 mai 2023. Dans le chapitre sur le chômage et les politiques de l’emploi, les données utilisées sont celles de la publication du 14 février 2023.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.