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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2021 - Nouvelle-Aquitaine En 2021, la reprise de l’activité économique néo-aquitaine est soutenue mais certains secteurs souffrent encore

En 2021, la crise sanitaire est toujours présente et l’activité économique dépend encore de son évolution et des mesures prises pour l’endiguer. En Nouvelle-Aquitaine, jusqu’en mai, l’activité, encore freinée par des mesures limitant l’exercice de certaines entreprises ou réduisant les possibilités de déplacements, reste inférieure à celle de 2019. Ce n’est qu’à partir de juin qu’elle retrouve le niveau d’avant-crise grâce, notamment, à l’allègement des restrictions d’accueil dans l’hébergement et la restauration. Fin 2021, l’emploi salarié néo-aquitain dépasse son niveau d’avant-crise même si, dans des certains secteurs, de nombreux postes restent vacants faute de candidats. Les recrutements importants, le recours accru à l’intérim et aux dispositifs d’insertion professionnelle font reculer le chômage. La reprise se traduit aussi par le dynamisme retrouvé des créations d’entreprises.

La plupart des secteurs retrouvent leur niveau d’activité d’avant-crise à partir du mois de juin 2021. Cependant, nombreux sont ceux qui rencontrent de nouvelles difficultés : pénurie de main-d’œuvre, hausse importante des coûts de production, tensions sur les approvisionnements.

C’est le cas de la construction et de l’industrie où le regain d’activité est parfois freiné par ces difficultés. Dans les services, la reprise est globalement soutenue mais variable selon les secteurs. En dépit d’une bonne saison estivale, la fréquentation annuelle des hôtels et des campings néo-aquitains reste en retrait par rapport à 2019. Dans la restauration, la relance est ralentie par la diminution de la fréquentation et la pénurie de main-d’œuvre. Le trafic aérien reste très nettement en retrait par rapport à l’avant-crise. L’agriculture bénéficie de l’allègement des restrictions sanitaires pour la commercialisation de ses produits mais subit une forte hausse des coûts de production.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2021

Michèle Charpentier, Aliette Cheptitski (Insee)

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 32

Paru le :21/06/2022

Synthèse régionale - En 2021, la reprise de l’activité économique néo-aquitaine est soutenue mais certains secteurs souffrent encore

Le bilan 2021 fait la synthèse des évolutions économiques intervenues sur une année civile et dresse un panorama de l'économie régionale le plus complet possible. Son élaboration permet de disposer d’un point annuel de référence, d’en effectuer la comparaison avec le niveau national et de décrire les évolutions différenciées des économies régionales. En revanche, il ne prend pas en compte les évolutions conjoncturelles les plus récentes, comme, par exemple en 2022, la poursuite des poussées inflationnistes initiées en 2021 ou l'impact de la guerre en Ukraine.

L’activité économique se relance en milieu d’année

En 2021, la crise sanitaire est toujours présente et l’activité économique dépend encore de son évolution et des mesures prises pour l’endiguer. En Nouvelle-Aquitaine, l’activité reste inférieure à celle de 2019 jusqu’en mai. En effet, certains secteurs comme la restauration ou le commerce sont pénalisés par des mesures limitant l’exercice de leur activité ou réduisant les possibilités de déplacements (couvre-feu, confinement). Ainsi, de janvier à mars, le nombre d’heures rémunérées, indicateur du niveau d’activité, se stabilise à un niveau inférieur de 3 % à celui des mêmes mois de 2019, puis le recul s’intensifie en avril avec un nouveau confinement (figure 1). Ce n’est qu’à partir de juin que l’activité, mesurée par les heures rémunérées, retrouve ou dépasse le niveau d’avant-crise grâce, notamment, à l’allègement des restrictions d’accueil dans l’hébergement-restauration (réouverture des terrasses puis des salles avec mise en œuvre du pass sanitaire).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Nouvelle-Aquitaine

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Nouvelle-Aquitaine (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Nouvelle-Aquitaine Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 0,5 3,8 4,1 2,2 1,6 2,0 1,9
févr. 2020 0,4 3,3 4,3 2,2 1,5 2,0 1,7
mars 2020 -10,1 -31,4 -36,1 -11,6 -6,3 -14,0 -13,3
avr. 2020 -26,9 -53,0 -81,8 -30,7 -17,1 -33,4 -33,2
mai 2020 -19,6 -17,4 -73,1 -17,8 -9,7 -20,5 -22,4
juin 2020 -10,1 -2,4 -33,4 -6,4 -2,6 -8,0 -10,3
juil. 2020 -7,7 -1,7 -16,2 -4,3 -1,7 -5,3 -6,8
août 2020 -5,2 1,4 -11,7 -2,6 -0,8 -3,3 -4,5
sept. 2020 -5,6 -1,6 -12,1 -2,1 -0,4 -3,2 -4,4
oct. 2020 -5,3 -1,8 -14,2 -2,0 0,2 -3,1 -4,8
nov. 2020 -5,3 0,7 -59,1 -8,0 -0,5 -8,3 -9,8
déc. 2020 -4,0 -1,6 -59,2 -2,4 1,5 -5,1 -6,7
janv. 2021 -5,0 7,4 -46,0 -0,8 2,4 -2,7 -5,2
févr. 2021 -4,0 3,2 -55,0 -1,1 3,9 -3,4 -5,4
mars 2021 -3,7 5,2 -55,6 -0,4 4,3 -2,9 -5,1
avr. 2021 -5,0 2,9 -60,4 -4,0 2,3 -6,0 -7,8
mai 2021 -5,3 2,5 -41,3 -2,0 2,6 -4,1 -5,7
juin 2021 -2,0 6,1 -8,7 2,3 4,6 1,4 -0,4
juil. 2021 -4,3 1,7 1,5 1,7 3,3 0,7 -0,8
août 2021 -2,9 0,5 0,1 2,1 3,9 1,1 -0,2
sept. 2021 -2,4 4,3 0,5 3,1 4,2 2,1 0,7
oct. 2021 -2,4 4,0 3,8 3,5 3,6 2,4 0,7
nov. 2021 -0,6 5,7 5,8 5,1 4,9 4,0 2,4
déc. 2021 0,8 -0,1 1,8 5,0 4,8 3,5 2,1
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Nouvelle-Aquitaine

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Dans la région, l’emploi salarié retrouve son rythme d’avant-crise avec une progression de 3,2 % par rapport à 2020 et de 2,5 % son niveau de fin 2019. La croissance de l’emploi salarié reprend dès le début de l’année, augmente au deuxième trimestre puis revient à un rythme équivalent à celui d’avant-crise. Cependant, certains secteurs ne parviennent pas à trouver le personnel nécessaire à cette reprise soudaine et massive de l’activité. Des besoins de main d’œuvre restent insatisfaits pour des postes de l’hôtellerie-restauration, du tourisme, de la construction, du commerce et des services à la personne et à la collectivité.

Un taux de chômage au plus bas

Les nombreux recrutements et le recours accru à l’intérim font reculer le chômage. En Nouvelle-Aquitaine, le taux de chômage s’établit à 6,6 % fin 2021, son plus bas niveau depuis 2008. Il est en retrait par rapport à 2019 pour toutes les classes d’âge et particulièrement pour les jeunes. Par ailleurs, les différents dispositifs d’insertion professionnelle sont davantage utilisés qu’en 2020 et même qu’en 2019. En recul depuis trois ans, le nombre de contrats aidés rebondit en 2021 et l’apprentissage poursuit son expansion. Le redémarrage de l’économie se traduit aussi par un moindre recours à l’activité partielle qui, fin 2021, se rapproche de son niveau d’avant-crise en Nouvelle-Aquitaine. Sur l’année, le nombre d’heures consommées diminue de 67 % par rapport à 2020 et le nombre de salariés concernés repart à la baisse pour se stabiliser à un niveau très faible à partir de juillet (figure 2).

En Nouvelle-Aquitaine, la plupart des secteurs retrouvent leur niveau d’activité d’avant-crise à partir du mois de juin 2021.

Figure 2Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

nombre de salariés
Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation (nombre de salariés)
Nouvelle-Aquitaine
mars 2020 529 805
avr. 2020 643 215
mai 2020 506 410
juin 2020 192 860
juil. 2020 100 785
août 2020 56 810
sept. 2020 64 800
oct. 2020 98 655
nov. 2020 208 695
déc. 2020 147 920
janv. 2021 130 440
févr. 2021 134 340
mars 2021 143 575
avr. 2021 186 100
mai 2021 129 430
juin 2021 62 410
juil. 2021 21 265
août 2021 16 375
sept. 2021 17 075
oct. 2021 13 615
nov. 2021 14 980
déc. 2021 16 280
  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2022.

Figure 2Activité partielle : nombre de salariés concernés par une demande d'indemnisation

  • Note : données mensuelles brutes, provisoires pendant un an.
  • Source : ASP-DGEFP-Dares - Extraction du SI APART du 19 avril 2022.

La dynamique dans la construction confrontée à de nouvelles difficultés

La construction de logements neufs retrouve des couleurs. Le nombre de logements commencés est supérieur de 5 % à celui de 2019. L’avenir se présente sous de bons auspices puisque le nombre de projets de construction retrouve le niveau d’avant-crise. En revanche, le segment des locaux non résidentiels reste en retrait en dépit d’une nette amélioration : les surfaces mises en chantier sont inférieures de 19 % par rapport à 2019 et celles autorisées de 5 %.

La hausse de la demande publique permet aux travaux publics de rebondir avec une augmentation de la production de 20 % par rapport à l’année précédente.

La construction est le seul secteur où l’emploi n’a pas cessé d’augmenter au cours de ces deux dernières années malgré le ralentissement de l’activité économique. Le regain d’activité en 2021 se traduit par une croissance annuelle des emplois salariés de 4 % et, dès le mois de janvier, par un nombre d’heures rémunérées en progression par rapport à 2019 (figure 3).

Pourtant, la dynamique de ce secteur est freinée par des tensions sur l’approvisionnement, l’augmentation des prix des matériaux et les difficultés de recrutement. En 2022, elle devrait perdurer voire s’accentuer sous réserve notamment de trouver la main-d’œuvre nécessaire.

Figure 3Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Nouvelle-Aquitaine

variation en %, contributions en points
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Nouvelle-Aquitaine (variation en %, contributions en points)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands
janv. 2020 0,1 0,4 0,2 1,1 0,2
févr. 2020 0,1 0,3 0,2 1,1 0,2
mars 2020 -2,0 -3,2 -1,9 -6,0 -0,8
avr. 2020 -5,4 -5,1 -4,8 -15,8 -2,2
mai 2020 -3,9 -1,7 -4,5 -9,1 -1,3
juin 2020 -2,0 -0,2 -2,2 -3,2 -0,3
juil. 2020 -1,5 -0,2 -1,2 -2,2 -0,2
août 2020 -1,0 0,1 -1,0 -1,4 -0,1
sept. 2020 -1,1 -0,2 -0,8 -1,1 -0,1
oct. 2020 -1,1 -0,2 -0,8 -1,0 0,0
nov. 2020 -1,0 0,1 -3,1 -4,1 -0,1
déc. 2020 -0,8 -0,1 -3,1 -1,2 0,2
janv. 2021 -1,0 0,7 -2,3 -0,4 0,3
févr. 2021 -0,8 0,3 -2,8 -0,6 0,5
mars 2021 -0,7 0,5 -3,0 -0,2 0,6
avr. 2021 -1,0 0,3 -3,6 -2,0 0,3
mai 2021 -1,1 0,2 -2,6 -1,0 0,3
juin 2021 -0,4 0,6 -0,6 1,2 0,6
juil. 2021 -0,8 0,2 0,1 0,9 0,4
août 2021 -0,6 0,0 0,0 1,1 0,5
sept. 2021 -0,5 0,4 0,0 1,6 0,5
oct. 2021 -0,5 0,4 0,2 1,8 0,5
nov. 2021 -0,1 0,6 0,3 2,6 0,6
déc. 2021 0,2 0,0 0,1 2,6 0,6
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 3Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année 2019 - Nouvelle-Aquitaine

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Amélioration notable dans les services mais certaines activités encore à la peine

Globalement, le chiffre d’affaires dans les services progresse de 10 % en un an. Fin 2021, la plupart des activités de ce secteur retrouve ou presque leur niveau d’emploi de fin 2019. Toutefois, l’intensité de la reprise est variable selon les secteurs plus ou moins sensibles à l’évolution de la pandémie et aux tensions sur le marché du travail.

C’est dans les services marchands que la reprise est la plus visible. En effet, ce secteur a été le plus affecté par les conséquences économiques de la crise sanitaire en 2020 et début 2021. Les activités « non essentielles », plus souvent concernées que les autres par les mesures de lutte contre la pandémie, sont principalement des activités de services et pour lesquelles un retour à un niveau d’activité normal correspond à un véritable redémarrage.

Ainsi, fin 2021, l’emploi salarié dans l’hébergement-restauration dépasse de 5 % son niveau d’avant-crise. Après un début d’année de nouveau pénalisé par l’instauration du couvre-feu et un confinement au mois d’avril, ce secteur trouve un nouveau souffle grâce à l’allègement des mesures sanitaires avant l’été. En effet, les hôtels et les campings de la région retrouvent leur fréquentation d’avant-crise au cœur de l’été grâce à la clientèle résidente qui compense la baisse de la fréquentation étrangère. Ce rebond entraîne une progression du chiffre d’affaires du secteur hôtelier en juillet et août par rapport aux mêmes mois de 2019. Cependant, sur la totalité de l’année, la fréquentation des hôtels et des campings néo-aquitains reste globalement en retrait par rapport à 2019. La restauration a du mal à reprendre une activité normale, en raison notamment de la pénurie de main-d’œuvre. Excepté en juillet, son chiffre d’affaires demeure inférieur à celui de 2019.

Dans l’ensemble, les services aux entreprises (transport, informatique, ingénierie) accompagnent la croissance de l’activité. Dans le transport, la reprise est modérée. Ses effectifs demeurent légèrement inférieurs à ceux de fin 2019 en raison de difficultés à pourvoir des postes dans certaines branches comme le transport routier de marchandises. Le trafic aérien redécolle lentement mais reste très nettement en retrait par rapport à l’avant-crise, avec 60 % de passagers en moins dans les aéroports de la région. En effet, certaines restrictions de déplacement sont encore en vigueur au premier semestre et l’ouverture de nos frontières, sous conditions, n’intervient qu’en juin. Pour l’activité portuaire, la situation est mitigée. Hormis celui de la Rochelle, le trafic des ports néo-aquitains est en augmentation par rapport à 2020. Seuls ceux de Bayonne et Rochefort - Tonnay-Charente atteignent des volumes supérieurs à 2019.

La tendance à la baisse amorcée en 2019 dans les services immobiliers perdure en dépit d’un marché régional du neuf qui se relance.

Dans ce contexte de redémarrage général de l’économie, des besoins importants en personnel se font sentir dans tous les secteurs. Outre des embauches, l’intérim répond de nouveau à un besoin ponctuel en attendant la confirmation d’une reprise durable de l’activité. Par rapport aux mêmes périodes de 2019, l’emploi intérimaire se renforce de 4 % au cours des deuxième et troisième trimestres et de 11 % au dernier.

Un retour à la normale pour l’industrie, mais pas encore généralisé

Dans l’industrie, la situation revient quasiment à la normale en Nouvelle-Aquitaine. La production augmente de 10 % en 2021. Les investissements sont en hausse, résultat de reports suite à l’attentisme du début de la crise sanitaire. Grâce à une augmentation de plus d’1 % en 2021, les emplois salariés industriels se rapprochent de leur niveau d’avant-crise.

Après des épisodes de chômage partiel, la reprise d’activité se traduit aussi par un accroissement des heures travaillées par salarié. Cependant, certains secteurs demeurent perturbés par des phénomènes consécutifs à la crise sanitaire (baisse ou report des commandes, pénurie de pièces ou de matières premières, difficultés de recrutement…). C’est le cas, par exemple, de la fabrication de matériels de transports dont les effectifs reculent de nouveau et se trouvent diminués de 4 % par rapport à fin 2019. En effet, l’aéronautique civile ne profite pas encore des commandes récentes et l’industrie automobile demeure atone. À l’inverse, les industries agroalimentaires bénéficient d’une forte reprise des exportations et, malgré un nouvel épisode de grippe aviaire, l’activité est en plein essor. Ses effectifs progressent de 5 % par rapport à l’avant-crise.

Des éclaircies sur les débouchés de l’agriculture

Les campagnes de céréales, oléagineux et protéagineux sont prolifiques grâce à des surfaces cultivées en augmentation et de très bons rendements. En revanche, les conditions climatiques et des maladies pénalisent une partie des autres productions végétales néo-aquitaines. Les gelées printanières et un été pluvieux réduisent la production et la commercialisation des fruits ainsi que le volume des vendanges. La reprise économique, notamment la réouverture des restaurants, relance la commercialisation des vins et du Cognac. Les exportations repartent à la hausse, de 20 % en volume pour le Cognac et de 14 % pour les vins de Bordeaux.

L’allègement des restrictions d’accueil dans les restaurants bénéficient aussi aux éleveurs néo-aquitains. Le manque de viande sur le marché européen occasionne une hausse des prix, plus particulièrement des bovins et des agneaux. Toutefois, l’effet bénéfique de ces bonnes conditions de commercialisation est atténué par la forte augmentation des coûts de production. En effet, les prix des engrais et autres amendements explosent (+ 96 % en un an), ceux de l’énergie et des aliments pour animaux augmentent également fortement. En revanche, la filière volaille néo-aquitaine subit les conséquences de l’épisode de grippe aviaire de fin 2020 : les abattages pour mise sur le marché s’effondrent au premier semestre 2021. L’amélioration qui débute en juillet n’est que de courte durée puisque de nouveaux foyers contaminés sont détectés mi-décembre.

L’entrepreneuriat retrouve son dynamisme

Après le coup de frein de 2020, la création d’entreprise retrouve son dynamisme dans tous les secteurs de l’économie néo-aquitaine. Le nombre de nouvelles entreprises progresse de 19 % en un an. Près d’un tiers d’entre elles relève des services aux entreprises et sont en augmentation de 22 %. Un autre tiers rejoint le secteur du « commerce, transport, hébergement-restauration ». La progression annuelle y est moins forte, car l’année 2020 était restée dynamique. En effet, le recul dans l’hébergement-restauration était compensé par l’émergence de nouvelles entreprises de vente à distance ou de livraison à domicile. L’industrie, les services aux particuliers et la construction connaissent aussi un regain de créations d’entreprises. Toutefois, la construction est le seul secteur où la progression de 2021 reste inférieure à celle de 2019.

Le régime de la micro-entreprise est toujours plébiscité avec trois créations sur cinq en 2021. La progression annuelle de 24 % surpasse l’ancien record de 2018, année de relèvement des plafonds de chiffre d’affaires ouvrant droit à ce régime. Les sociétés ne sont pas en reste avec une augmentation annuelle de 28 % contre 5 % en moyenne entre 2014 et 2019. Seules les créations d’entreprises individuelles classiques sont en repli en 2021, plus particulièrement dans le commerce, transport, hébergement-restauration et la construction.

Dans la région, le nombre de défaillances d’entreprises recule de 12 % en un an et atteint, en 2021, son niveau le plus bas des trente dernières années.

D’après une enquête réalisée début 2022 par la Banque de France, une dynamique favorable pourrait l’emporter pour cette année. Cependant, elle est désormais largement soumise aux tensions géopolitiques liées au conflit en Ukraine.

Contexte national - En 2021, l’économie mondiale a rebondi après sa chute en 2020, l’amélioration de la situation sanitaire s’étant accompagnée d’un allègement des restrictions

En 2021, l’épidémie de Covid-19 est restée l’un des principaux déterminants de l’activité économique. L’apparition de variants a rythmé la propagation de nouvelles vagues, et, en conséquence, la poursuite des mesures de restrictions sanitaires. Celles-ci se sont cependant allégées, à mesure que les États apprenaient à limiter la propagation du virus – notamment par une campagne de vaccination à grande échelle – et que les ménages et les entreprises entraient dans le paradigme du « vivre avec ». Après la fermeture partielle des économies en 2020, qui avait fait plonger le PIB mondial à - 3,1 % par rapport à son niveau de 2019, leur réouverture progressive en 2021 a engendré un rebond en partie mécanique, à . Ce rattrapage a néanmoins été hétérogène selon les pays (figure 4). Ainsi, le rebond de l’activité en zone euro, certes vif (+ 5,2 %), l’a toutefois été moins qu’aux États-Unis (+ 5,7 %) ou que pour les économies émergentes (+ 6,8 %), malgré un recul de l’activité en zone euro plus important en 2020. L’économie du Royaume-Uni a davantage rebondi (+ 7,4 %, après une chute en 2020 parmi les plus fortes des pays européens) malgré l’incertitude liée au Brexit, finalement mis en œuvre au 1er janvier. Enfin, l’activité en Chine a renoué avec une croissance vigoureuse (+ 8,6 %, après un ralentissement certes marqué de l’activité en 2020), même un peu supérieure à sa moyenne des années 2010 par effet de contrecoup. Ces évolutions hétérogènes selon les pays en 2021 sont notamment liées au rythme de diffusion du virus et aux stratégies sanitaires nationales (« zéro-covid », confinements, vaccination…), mais aussi aux spécialisations sectorielles (les branches des matériels et des services de transport, de l’hébergement-restauration ou encore des loisirs, sport et culture – et le tourisme en général – restant à des niveaux d’activité dégradés).

Figure 4Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

en %
Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019 (en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
France Allemagne Italie Espagne Royaume-Uni États-Unis Chine
2016T1 -5,9 -5,5 -2,9 -8,3 -6,3 -8,5 -20,7
2016T2 -6,2 -5,2 -2,7 -7,9 -5,7 -8,2 -19,4
2016T3 -5,9 -4,8 -2,2 -7,1 -5,3 -7,7 -18,1
2016T4 -5,4 -4,5 -1,9 -6,7 -4,6 -7,2 -16,7
2017T1 -4,6 -3,4 -1,4 -6,0 -4,0 -6,8 -15,1
2017T2 -3,9 -2,6 -1,0 -4,9 -3,7 -6,3 -13,7
2017T3 -3,1 -1,8 -0,6 -4,4 -3,3 -5,6 -12,6
2017T4 -2,5 -1,0 -0,1 -3,8 -2,9 -4,7 -11,0
2018T1 -2,4 -1,4 -0,1 -3,4 -2,7 -4,0 -9,1
2018T2 -2,0 -0,8 -0,1 -2,9 -2,1 -3,2 -7,8
2018T3 -1,6 -1,3 0,0 -2,4 -1,5 -2,7 -7,0
2018T4 -1,0 -0,9 0,3 -1,7 -1,2 -2,5 -5,4
2019T1 -0,4 0,2 0,5 -1,1 -0,5 -1,9 -3,0
2019T2 0,4 -0,3 0,8 -0,8 -0,4 -1,1 -2,2
2019T3 0,3 0,1 0,8 -0,4 0,0 -0,5 -1,7
2019T4 0 0 0 0 0 0 0
2020T1 -5,7 -1,8 -5,9 -5,4 -2,5 -1,3 -9,4
2020T2 -18,6 -11,6 -17,8 -22,1 -21,5 -10,1 0,5
2020T3 -2,8 -3,6 -4,6 -9,0 -7,6 -3,3 2,9
2020T4 -4,2 -2,9 -6,1 -8,8 -6,3 -2,3 6,0
2021T1 -4,0 -4,5 -5,9 -9,3 -7,4 -0,8 7,6
2021T2 -3,0 -2,4 -3,3 -8,2 -2,2 0,9 8,6
2021T3 0,1 -0,8 -0,8 -5,8 -1,3 1,4 8,1
2021T4 0,5 -1,1 -0,1 -3,8 -0,1 3,1 10,3
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

Figure 4Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

En France, l’activité a davantage rebondi en 2021 que dans la moyenne de la zone euro

Après une chute de 7,9 % en 2020, l’activité économique française s’est nettement redressée en 2021, à . La croissance y a donc été à la fois plus forte qu’en Allemagne (+ 2,9 %), où le choc de 2020 a été presque deux fois moindre, et qu’en Italie (+ 6,6 %) et en Espagne (+ 5,1 %), pourtant davantage affectées en 2020. En moyenne en 2021, le PIB français se situait 1,7 % en deçà de son niveau de 2019, un rattrapage assez vif par rapport à ses principaux voisins européens.

En miroir de la chute d’activité enregistrée en France en 2020, tous les principaux postes de la demande (hors stocks) participent à son rebond en 2021 (figure 5). La plus forte contribution est celle de la consommation des ménages, de 2,7 points : les opportunités de consommer des ménages, bridées par les mesures de restrictions, se sont rétablies avec la réouverture progressive des magasins, des restaurants et cafés ou encore des activités culturelles et sportives. La contribution de l’investissement total a été du même ordre, portée par les entreprises (1,5 point) – en lien avec la reprise de l’activité, notamment après les fermetures de chantiers en 2020 et du fait d’un investissement en services très dynamique – et par les ménages (0,9 point) – avec un marché immobilier dynamique. La consommation des administrations publiques a contribué au rebond de l’activité à hauteur de 1,7 point, portée par les campagnes de tests et de vaccination. La contribution des échanges extérieurs a été faiblement positive, de 0,1 point : les exportations, plus affectées en 2020 que les importations, ont aussi plus fortement rebondi. Les importations comme les exportations sont cependant restées à un niveau nettement inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. En particulier, les exports et imports de tourisme se sont situés en 2021 à environ 40 % sous leur niveau de 2019.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
Consommation des ménages Consommation des administrations publiques Investissement des ménages Investissement des entreprises Investissement des administrations publiques Echanges extérieurs Stocks PIB
2017 0,9 0,4 0,3 0,7 0,0 -0,1 0,2 2,4
2018 0,5 0,2 0,1 0,5 0,1 0,4 0,0 1,8
2019 0,9 0,3 0,1 0,4 0,3 -0,3 0,0 1,9
2020 -3,5 -1,1 -0,6 -0,9 -0,2 -1,1 -0,2 -7,9
2021 2,7 1,7 0,9 1,5 0,1 0,1 -0,3 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 5Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Cet effet de miroir entre les évolutions de l’activité en 2020 et en 2021 a aussi été sectoriel, recouvrant toutefois des rattrapages hétérogènes selon les branches

En 2021, la valeur ajoutée totale a dans l’ensemble davantage rebondi que la consommation des ménages, après une baisse également plus marquée en 2020 (figure 6). Les disparités selon les branches apparues en 2020 ont néanmoins persisté en 2021. Dans l’industrie, la fabrication de matériels de transport a faiblement rebondi en 2021, pénalisée à la fois par les difficultés d’approvisionnement (s’agissant de l’industrie automobile), et par l’état dégradé du tourisme mondial (s’agissant de l’aéronautique). Les services les plus affectés par les mesures de restriction – hébergement-restauration, transports, services aux ménages (sport, culture, loisirs) – ont poursuivi leur trajectoire de reprise, malgré un début d’année 2021 marqué à nouveau par l’épidémie. L’hétérogénéité ne s’est cependant pas résorbée, entre ces branches dont l’activité ou la consommation est restée en moyenne sous son niveau de 2019 et celles qui, ayant moins souffert de la crise sanitaire, s’en sont rapprochées ou l’ont dépassé (information-communication, services financiers…). Ce constat est aussi vrai à un niveau plus agrégé : en 2021, la valeur ajoutée est restée à un niveau par rapport à 2019 relativement plus dégradé dans l’industrie que dans les services, et inversement pour la consommation des ménages.

Figure 6Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

variations en % et contribution en points
Variations annuelles et contribution des branches ou produits (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
Agriculture Autres branches industrielles Industrie agroalimentaire Matériels de transport Construction Autres services marchands Commerce Transport Hébergement-restauration Services aux entreprises Services aux ménages Services non marchands VA totale 2020 VA totale 2021
Industrie 2020 0,0 -0,9 -0,1 -0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,8 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Construction 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Services marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,5 -0,7 -1,0 -1,1 -0,9 -0,7 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 0,5 0,5 0,2 1,2 0,3 0,0 -8,2 6,8
Services non marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -1,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 -8,2 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 6Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

En 2021, l’emploi et la population active ont été dynamiques

Après une diminution en 2020 (- 216 900 emplois en fin d’année, par rapport à la fin d’année 2019), d’ampleur largement moindre que celle de l’activité, l’emploi salarié a vivement rebondi en 2021 (+ 855 100 entre fin 2020 et fin 2021), repassant fin 2021 nettement au-dessus du . Il est néanmoins resté en deçà de son niveau d’avant-crise dans l’industrie, tandis qu’il était particulièrement allant dans la construction, l’hébergement-restauration et les services aux entreprises. Le dispositif d’activité partielle, dont les conditions ont progressivement évolué au cours de l’année, ne concernaient en décembre 2021 qu’environ 400 000 salariés ().

Après des mouvements très heurtés en 2020 selon un effet en «  », le taux de chômage a été quasi stable pendant les trois premiers trimestres de 2021, à environ 8 % de la population active, avant de refluer sensiblement à 7,4 % au quatrième trimestre. Le dynamisme de l’emploi au cours de l’année a en effet été d’abord contrebalancé par celui de la population active, qui a rejoint progressivement sa trajectoire tendancielle d’avant la crise sanitaire puis l’a dépassé au troisième trimestre, avant de se replier légèrement par contrecoup au quatrième, conduisant à la baisse marquée du taux de chômage en fin d’année. Ces mouvements ont été particulièrement marqués pour les jeunes, dont le taux d’emploi a atteint un point haut depuis 1991, notamment sous l’effet des contrats en alternance.

En 2021, tiré par des revenus d’activité dynamiques, et quoique pénalisé par une inflation en hausse, le pouvoir d’achat par unité de consommation a progressé de 1,9 %

Après un ralentissement en 2020 (+ 1,1 %), le revenu disponible brut des ménages a progressé (+ 4,0 %), plus vivement encore qu’en 2018 et 2019. Le même effet de miroir évoqué précédemment entre 2020 et 2021 a joué sur les contributions des différentes composantes du pouvoir d’achat, à l’exception notable de l’inflation (figure 7). Les revenus d’activité ont contribué le plus, à hauteur de 5,0 points, en lien avec la reprise de l’activité, le dynamisme de l’emploi et le moindre recours à l’activité partielle. En 2020, la contribution négative des revenus d’activité avait été en partie compensée par celle, positive, des et des impôts. En 2021, c’est le phénomène inverse qui se produit. L’ampleur nettement plus faible de la contribution négative des prestations sociales, de - 0,6 point, reflète toutefois la poursuite partielle des dispositifs de soutien (activité partielle et fonds de solidarité). Enfin, poussée notamment par les prix de l’énergie, l’inflation a commencé à augmenter nettement au second semestre 2021, jusqu’à atteindre 2,8 % sur un an en fin d’année. Malgré cette hausse des prix, la croissance du pouvoir d’achat a été nette en moyenne annuelle (+ 2,3 %, soit 1,9 % par unité de consommation).

Du côté des entreprises, la valeur ajoutée (CVS-CJO) des sociétés non financières a augmenté de 9,6 % en 2021, en nette reprise après sa chute en 2020. Le taux de marge a quant à lui atteint 34,2 %, repassant même au-dessus du pic de 2019 (lié principalement à un effet d’enregistrement du CICE). Cette moyenne annuelle résulte cependant d’un premier semestre 2021 élevé, dans le sillage du rebond de la fin 2020, tandis que le second semestre 2021 a été un peu plus modéré.

Figure 7Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants (variations en % et contribution en points) - Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
Revenus d'activité Prestations sociales EBE des ménages purs Revenus de la propriété Impôts et cotisations Prix de la consommation des ménages Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat par unité de consommation
2018 1,9 0,8 0,3 0,7 -0,6 -1,7 1,4 0,8
2019 2,2 1,0 0,4 -0,1 -0,1 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,7 3,2 0,1 -0,4 0,9 -0,9 0,2 -0,2
2021 5,0 -0,6 0,3 0,4 -1,2 -1,6 2,3 1,9
  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 7Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.
Publication rédigée par :Michèle Charpentier, Aliette Cheptitski (Insee)

Définitions

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. En complément des données administratives (DAP et DI), les réponses des entreprises à l’enquête mensuelle Acemo-Covid-19 sont mobilisées. Elles permettent d’estimer le nombre de salariés qui ont été effectivement placés en activité partielle chaque mois, et d’anticiper ainsi les demandes d’indemnisations qui vont arriver, les entreprises disposant, pour un mois donné, d’un délai d’un an pour faire leur demande. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Heures rémunérées :

le volume d’heures rémunérées correspond à la durée pour laquelle le salarié est rémunéré sur une période. Cela inclut notamment les heures supplémentaires mais aussi les absences pour lesquelles le salarié perçoit une rémunération, comme les congés payés, les jours fériés ou les jours attribués au titre de la réduction du temps de travail. Ce volume d’heures rémunérées est une composante importante de l’activité économique, même s’il ne la mesure pas directement : d’une part, certaines absences sont considérées comme du travail rémunéré et d’autre part, la rémunération des salariés ne reflète pas toujours les fluctuations de leur productivité.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.