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Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2021 - Nouvelle-Aquitaine En 2021, la reprise de l’activité économique néo-aquitaine est soutenue mais certains secteurs souffrent encore

En 2021, la crise sanitaire est toujours présente et l’activité économique dépend encore de son évolution et des mesures prises pour l’endiguer. En Nouvelle-Aquitaine, jusqu’en mai, l’activité, encore freinée par des mesures limitant l’exercice de certaines entreprises ou réduisant les possibilités de déplacements, reste inférieure à celle de 2019. Ce n’est qu’à partir de juin qu’elle retrouve le niveau d’avant-crise grâce, notamment, à l’allègement des restrictions d’accueil dans l’hébergement et la restauration. Fin 2021, l’emploi salarié néo-aquitain dépasse son niveau d’avant-crise même si, dans des certains secteurs, de nombreux postes restent vacants faute de candidats. Les recrutements importants, le recours accru à l’intérim et aux dispositifs d’insertion professionnelle font reculer le chômage. La reprise se traduit aussi par le dynamisme retrouvé des créations d’entreprises.

La plupart des secteurs retrouvent leur niveau d’activité d’avant-crise à partir du mois de juin 2021. Cependant, nombreux sont ceux qui rencontrent de nouvelles difficultés : pénurie de main-d’œuvre, hausse importante des coûts de production, tensions sur les approvisionnements.

C’est le cas de la construction et de l’industrie où le regain d’activité est parfois freiné par ces difficultés. Dans les services, la reprise est globalement soutenue mais variable selon les secteurs. En dépit d’une bonne saison estivale, la fréquentation annuelle des hôtels et des campings néo-aquitains reste en retrait par rapport à 2019. Dans la restauration, la relance est ralentie par la diminution de la fréquentation et la pénurie de main-d’œuvre. Le trafic aérien reste très nettement en retrait par rapport à l’avant-crise. L’agriculture bénéficie de l’allègement des restrictions sanitaires pour la commercialisation de ses produits mais subit une forte hausse des coûts de production.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Chômage et politiques de l’emploi - Un marché du travail redynamisé Bilan économique 2021

Frédérique Veillon (Pôle emploi Nouvelle-Aquitaine), Benoît Lusson (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités Nouvelle-Aquitaine)

Le contexte de crise sanitaire n’a pas disparu mais les mesures de restrictions se sont allégées au cours de l’année 2021. L’activité repart progressivement et le marché du travail connaît un fort dynamisme à partir du milieu de l’année. En Nouvelle-Aquitaine, cette reprise a une incidence sur la demande d’emploi. La singularité de l’année 2020 en matière d’activité économique et de mise en œuvre de dispositifs exceptionnels de soutien invite à analyser les évolutions par rapport à 2019. Comparativement à fin 2019, les nombres de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi (catégories ABC) et de ceux qui n’exercent pas d’activité réduite (catégorie A) en 2021 reculent respectivement de 2 % et 8 %. Ainsi, fin 2021, le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis 2008. La reprise dans l’ensemble des secteurs économiques réduit nettement le recours à l’activité partielle et les dispositifs d’aides à l’emploi sont de nouveau largement utilisés, davantage qu’en 2019.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 32

Paru le :21/06/2022

Le taux de chômage n’avait pas connu un si bas niveau depuis 2008

Au 4ᵉ trimestre 2021, le taux de chômage est de 6,6 % en Nouvelle-Aquitaine (7,4 % en France) (figure 1). Dans la région, il est inférieur de 0,9 point à son niveau de fin 2019 (− 0,8 point en France). Après le rebond du 3ᵉ trimestre 2020, le taux de chômage régional ne cesse de diminuer au cours des trimestres suivants pour atteindre son plus bas niveau depuis 2008. Au cours de cette période, le marché du travail est particulièrement dynamique, notamment au second semestre 2021, suite à la reprise de certaines activités jusque-là entravées par des mesures sanitaires.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Nouvelle-Aquitaine France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2005 8,3 9,1
1ᵉ trim. 2006 8,4 9,2
2ᵉ trim. 2006 8,2 9,0
3ᵉ trim. 2006 8,1 8,9
4ᵉ trim. 2006 7,6 8,4
1ᵉ trim. 2007 7,7 8,5
2ᵉ trim. 2007 7,4 8,1
3ᵉ trim. 2007 7,2 8,0
4ᵉ trim. 2007 6,8 7,5
1ᵉ trim. 2008 6,5 7,2
2ᵉ trim. 2008 6,7 7,3
3ᵉ trim. 2008 6,8 7,4
4ᵉ trim. 2008 7,2 7,8
1ᵉ trim. 2009 7,9 8,6
2ᵉ trim. 2009 8,4 9,2
3ᵉ trim. 2009 8,4 9,2
4ᵉ trim. 2009 8,7 9,5
1ᵉ trim. 2010 8,5 9,4
2ᵉ trim. 2010 8,5 9,3
3ᵉ trim. 2010 8,5 9,2
4ᵉ trim. 2010 8,5 9,2
1ᵉ trim. 2011 8,5 9,2
2ᵉ trim. 2011 8,4 9,1
3ᵉ trim. 2011 8,5 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,7 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,9 9,5
2ᵉ trim. 2012 9,1 9,7
3ᵉ trim. 2012 9,1 9,8
4ᵉ trim. 2012 9,4 10,1
1ᵉ trim. 2013 9,6 10,3
2ᵉ trim. 2013 9,7 10,5
3ᵉ trim. 2013 9,5 10,3
4ᵉ trim. 2013 9,4 10,1
1ᵉ trim. 2014 9,4 10,1
2ᵉ trim. 2014 9,4 10,2
3ᵉ trim. 2014 9,6 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,7 10,5
1ᵉ trim. 2015 9,7 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,9 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,7 10,3
4ᵉ trim. 2015 9,6 10,2
1ᵉ trim. 2016 9,6 10,2
2ᵉ trim. 2016 9,5 10,0
3ᵉ trim. 2016 9,3 9,9
4ᵉ trim. 2016 9,4 10,0
1ᵉ trim. 2017 9,0 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,9 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,9 9,5
4ᵉ trim. 2017 8,4 9,0
1ᵉ trim. 2018 8,6 9,3
2ᵉ trim. 2018 8,4 9,1
3ᵉ trim. 2018 8,3 9,0
4ᵉ trim. 2018 8,1 8,7
1ᵉ trim. 2019 8,0 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,8 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,8 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,5 8,2
1ᵉ trim. 2020 7,2 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,8 7,2
3ᵉ trim. 2020 8,4 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,3 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,3 8,1
2ᵉ trim. 2021 7,2 8,0
3ᵉ trim. 2021 7,2 8,0
4ᵉ trim. 2021 6,6 7,4
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Le taux de chômage recule par rapport à l’avant-crise pour toutes les classes d’âge et particulièrement pour les jeunes. De même, il diminue de manière homogène pour les hommes et les femmes. L’ensemble des départements néo-aquitains suit cette tendance à la baisse (figure 2).

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
Zonage 2019 T4 2020 T4 2021 T1 2021 T2 2021 T3 2021 T4 Évolution 2021 T4 / 2019 T4 (points de %) Évolution 2021 T4 / 2020 T4 (points de %)
Charente 7,8 7,5 7,6 7,6 7,7 6,9 -0,9 -0,6
Charente-Maritime 8,4 8,1 8,1 8,1 8,0 7,3 -1,1 -0,8
Corrèze 6,6 6,4 6,4 6,4 6,6 6,0 -0,6 -0,4
Creuse 7,7 7,1 7,0 7,1 7,4 7,0 -0,7 -0,1
Dordogne 8,3 7,9 7,8 7,9 7,9 7,2 -1,1 -0,7
Gironde 7,7 7,6 7,5 7,3 7,3 6,7 -1,0 -0,9
Landes 7,9 7,8 7,9 7,9 7,7 7,1 -0,8 -0,7
Lot-et-Garonne 8,3 8,0 8,0 7,9 8,0 7,7 -0,6 -0,3
Pyrénées-Atlantiques 6,7 6,6 6,7 6,6 6,4 5,9 -0,8 -0,7
Deux-Sèvres 5,8 5,6 5,7 5,6 5,7 5,2 -0,6 -0,4
Vienne 6,5 6,3 6,5 6,5 6,5 5,8 -0,7 -0,5
Haute-Vienne 7,5 7,2 7,1 7,0 7,2 6,6 -0,9 -0,6
Nouvelle-Aquitaine 7,5 7,3 7,3 7,2 7,2 6,6 -0,9 -0,7
France hors Mayotte 8,2 8,1 8,1 8,0 8,0 7,4 -0,8 -0,7
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Les entrées à Pôle emploi en baisse par rapport à l’avant-crise

Après s’être stabilisé au cours de l’année, le nombre d’inscriptions à Pôle emploi diminue au dernier trimestre en Nouvelle-Aquitaine. Sur l’année, il est nettement inférieur à celui observé en 2019 (- 5 %). La baisse des entrées suite à des fins de missions d’intérim (- 13 %), des fins de CDD (- 13 %) et aux premières entrées sur le marché du travail (- 11 %) explique principalement ce repli. À l’inverse, sont en hausse les inscriptions suite à des licenciements économiques (+ 3 %), des démissions (+ 8 %) et des ruptures conventionnelles (+ 5 %).

Les sorties des listes de Pôle emploi en 2021 restent à un niveau inférieur à celui de 2019 (- 2 %) dans la région. Ces flux en sortie ne se stabilisent qu’au second semestre 2021, à un niveau très élevé. Les sorties pour reprise d'emploi et pour entrée en stage progressent de 11 % par rapport à leur niveau respectif d’avant-crise.

La demande d’emploi en retrait par rapport à fin 2019

Les dispositifs exceptionnels d’aides gouvernementales, mis en place en 2020, pour limiter les conséquences économiques de la crise sanitaire, ont permis d’éviter une envolée du nombre de demandeurs d’emploi qui reste contenue (+ 4 % en Nouvelle-Aquitaine). Fin 2021, dans la région, près de 482 800 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi en catégories ABC (figure 3). Ce nombre est inférieur de 2,5 % à celui de fin 2019 (soit - 12 240 demandeurs d’emploi) et au plus bas depuis 2015.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2021 Évolution 2021 T4 / 2019 T4 Évolution 2021 T4 / 2020 T4 Évolution annuelle moyenne 2019 T4 / 2014 T4 ¹
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 221 990 126 480 46,0 49,6 -1,6 -6,8 -6,8 -14,4 0,2 -2,1
Femmes 260 800 128 710 54,0 50,4 -3,2 -8,6 -5,4 -13,0 2,1 -0,5
Moins de 25 ans 59 610 34 820 12,3 13,6 -8,9 -13,0 -13,4 -18,6 -2,1 -3,7
De 25 à 49 ans 286 990 145 840 59,4 57,2 -3,5 -8,8 -6,4 -14,5 0,7 -2,0
50 ans ou plus 136 180 74 520 28,2 29,2 2,9 -2,7 -1,6 -9,5 4,4 1,6
Inscrits depuis un an ou plus 235 180 nd 48,7 nd 0,3 nd -6,9 nd 3,6 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 141 940 nd 29,4 nd 4,1 nd -1,2 nd 6,0 nd
Nouvelle-Aquitaine 482 790 255 180 100,0 100,0 -2,5 -7,7 -6,1 -13,7 1,2 -1,3
France entière 5 685 400 3 361 900 100,0 100,0 -1,3 -5,7 -5,7 -12,4 1,0 -0,9
  • nd : données non disponibles.
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour les demandeurs d'emploi en fin de mois pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Le niveau plus faible des inscriptions et celui des sorties quasiment retrouvé en 2021 font reculer les demandes d’emploi en fin de mois en catégorie A (figure 4). De plus, le dynamisme grandissant du marché du travail au cours de l’année est favorable à une reprise d’activité des demandeurs d’emploi. Dès lors, fin 2021, 255 200 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégorie A en Nouvelle-Aquitaine. Ce nombre est inférieur de 8 % à celui de fin 2019 (soit 21 350 demandeurs d’emploi en moins) et atteint son plus bas niveau depuis 2012. Cette baisse concerne tous les départements néo-aquitains. La demande d’emploi en catégorie A représente 53 % de celle en catégories ABC, soit trois points de moins que fin 2019.

Figure 4Évolution de la demande d’emploi en fin de mois selon la catégorie – Nouvelle-Aquitaine

demandes d’emploi en fin de mois
Évolution de la demande d’emploi en fin de mois selon la catégorie – Nouvelle-Aquitaine (demandes d’emploi en fin de mois)
Ensemble ABC Cat. A Cat. BC
2011T4 379 520 242 700 136 820
2012T1 385 690 246 460 139 230
2012T2 392 260 250 230 142 030
2012T3 401 950 257 720 144 230
2012T4 412 760 264 620 148 140
2013T1 421 070 270 640 150 430
2013T2 427 940 277 080 150 860
2013T3 429 120 276 660 152 460
2013T4 435 020 278 270 156 750
2014T1 442 110 282 960 159 150
2014T2 449 180 285 920 163 260
2014T3 456 780 290 000 166 780
2014T4 466 390 295 620 170 770
2015T1 476 650 299 890 176 760
2015T2 487 340 302 880 184 460
2015T3 489 600 302 090 187 510
2015T4 492 510 305 120 187 390
2016T1 495 040 304 110 190 930
2016T2 493 610 301 950 191 660
2016T3 495 630 298 800 196 830
2016T4 496 090 294 000 202 090
2017T1 499 890 296 970 202 920
2017T2 503 710 295 770 207 940
2017T3 508 950 295 140 213 810
2017T4 513 220 294 530 218 690
2018T1 512 990 291 260 221 730
2018T2 511 780 289 680 222 100
2018T3 511 690 289 340 222 350
2018T4 512 920 288 600 224 320
2019T1 511 130 285 020 226 110
2019T2 506 440 283 120 223 320
2019T3 499 480 281 340 218 140
2019T4 495 030 276 530 218 500
2020T1 495 510 277 570 217 940
2020T2 526 620 352 000 174 620
2020T3 521 060 306 460 214 600
2020T4 514 020 295 700 218 320
2021T1 513 640 291 620 222 020
2021T2 506 030 286 160 219 870
2021T3 495 830 271 110 224 720
2021T4 482 790 255 180 227 610
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi d’un trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin de chaque mois du trimestre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Figure 4Évolution de la demande d’emploi en fin de mois selon la catégorie – Nouvelle-Aquitaine

  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi d’un trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin de chaque mois du trimestre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Fin 2021, les jeunes demandeurs d’emploi, durement touchés au début de la crise sanitaire, voient leur nombre diminuer fortement par rapport à l’avant-crise (- 9 % en catégories ABC). À l’inverse, la situation se dégrade pour les demandeurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus (+ 3 % en catégories ABC) et pour les demandeurs d’emploi de très longue durée inscrits depuis deux ans ou plus (+ 4 % en catégories ABC).

Les plus forts replis de la demande d’emploi concernent les postes de l’hôtellerie-restauration, du tourisme, de la construction, du commerce et des services à la personne et à la collectivité. D’une part, les postes vacants lors du redémarrage de l’activité économique sont, en partie, rapidement pourvus ; d’autre part, l’insertion des jeunes s’étant améliorée, ces derniers sont moins disponibles pour prétendre à des postes dans certains secteurs dont les conditions de travail (salaires, horaires, …) sont les moins favorables.

Moindre recours à l’activité partielle

Avec la reprise de l’activité sur le second semestre 2021, le recours à l’activité partielle diminue nettement et se rapproche de son niveau d’avant-crise en Nouvelle-Aquitaine. Sur l’année, ce dispositif représente 55 millions d’heures consommées dans la région, soit une baisse de 67 % par rapport à 2020 (figure 5). Les services sont les plus gros consommateurs avec 89 % des heures dont près de la moitié dans le secteur de l'hébergement et restauration. Le reste est réparti entre l’industrie (9 %), l’agriculture et la construction.

Figure 5Évolution trimestrielle du nombre d’heures consommées en activité partielle - Nouvelle-Aquitaine

en milliers
Évolution trimestrielle du nombre d’heures consommées en activité partielle - Nouvelle-Aquitaine (en milliers)
Période Heures consommées
2016T1 676
2016T2 786
2016T3 482
2016T4 394
2017T1 706
2017T2 757
2017T3 392
2017T4 244
2018T1 270
2018T2 196
2018T3 191
2018T4 288
2019T1 293
2019T2 223
2019T3 150
2019T4 251
2020T1 24 442
2020T2 99 972
2020T3 10 812
2020T4 29 705
2021T1 29 106
2021T2 22 574
2021T3 2 212
2021T4 1 256
  • Source : DARES-DGEFP.

Figure 5Évolution trimestrielle du nombre d’heures consommées en activité partielle - Nouvelle-Aquitaine

  • Source : DARES-DGEFP.

Nouvel essor des aides à l’emploi

Afin de favoriser l’insertion professionnelle des personnes en difficulté sur le marché du travail, l’État subventionne certains types d’emplois, au moyen de différents dispositifs. En 2021, toutes ces aides à l’emploi sont davantage utilisées, par rapport à 2020 mais aussi à 2019 (à l’exception du contrat de professionnalisation) (figure 6). En recul depuis trois ans, les contrats aidés rebondissent en 2021 : + 43 % de contrats signés en Nouvelle-Aquitaine. En octobre 2020, un nouveau s’adressant aux jeunes, éloignés du marché de l’emploi ou reconnus travailleurs handicapés, a élargi le champ des contrats aidés. Ainsi, en 2021, 4 800  sont signés en Nouvelle-Aquitaine et représentent deux tiers de l’ensemble des CIE. Par ailleurs, le nombre de est en hausse de 34 % par rapport à 2020 (+ 38 % en France métropolitaine). Parmi ces contrats, 28 % sont conclus dans le cadre du plan « # 1 jeune, 1 solution » lancé à l’été 2020 ().

Figure 6Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Nouvelle-Aquitaine

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Nouvelle-Aquitaine
Type d'aide   2019 2020 2021
Aides à l'emploi 80 665 85 720 116 541
- Contrats aidés 34 176 32 137 45 933
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 9 214 8 066 10 813
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 116 226 7 249
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 24 846 23 845 27 871
- Contrats en alternance 46 489 53 583 70 608
Apprentissage 31 185 44 845 60 630
Contrats de professionnalisation 15 304 8 738 9 978
Accompagnement des jeunes 29 914 31 131 36 291
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 29 914 31 131 36 291
dont Garantie jeunes 8 190 7 854 12 890
Emplois francs nd 1 087 1 184
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 01/04/2022.

Succès grandissant de l’apprentissage

Le contrat d’apprentissage monte en puissance ces dernières années avec une accélération en 2020 et 2021, aux niveaux régional et national. Après une progression de plus de 40 % en 2020, le nombre de contrats signés en Nouvelle-Aquitaine augmente de 35 % en 2021.

L’intérêt pour le Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) se renforce aussi. Dans la région, 36 300 contrats sont conclus en 2021 soit une progression de 17 % en un an. Cette hausse, moindre qu’au niveau national (+ 25 %), fait suite à un net ralentissement l’année précédente (+ 4 %).

Publication rédigée par :Frédérique Veillon (Pôle emploi Nouvelle-Aquitaine), Benoît Lusson (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités Nouvelle-Aquitaine)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1er avril 2021, cela correspond à un montant de 497,50 €.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des bénéficiaires.
L’objectif de durée d’un parcours est de 11 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’un aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021. Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pendant trois ans pour un CDI et de 2 500 € par an pendant deux ans pour un CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.