À la rentrée 2020, 935 456 élèves sont scolarisés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la maternelle au post-bac (BTS et CPGE), dans les établissements publics et privés. Pour la première fois depuis dix ans, les effectifs scolaires de la région académique diminuent légèrement (–1 399 élèves par rapport à 2019, soit –0,1 %). Entre 2014 et 2019, ils s’étaient accrus de 0,5 % par an en moyenne (figure 1). Au niveau national, le repli amorcé il y a trois ans s’accentue en 2020 (–0,6 %). La diminution des naissances ces dernières années affecte les effectifs du préélémentaire. Par ailleurs, les taux exceptionnels de réussite aux baccalauréats font baisser les taux de redoublements des classes de terminale. Au niveau départemental, les effectifs n’ont augmenté que dans les Alpes-Maritimes (+0,6 %) (figure 2).

Dans le premier degré, la baisse des effectifs se concentre sur le préélémentaire (–3 462 élèves). Ce mouvement s’amplifie nettement (–1,9 %, après – 0,6 % en 2019), mais reste cependant moins marqué qu’au niveau national (−2,7 %). Ce recul du nombre d’élèves résulte d’une baisse des naissances amorcée en 2014 dans la région, trois ans après le niveau national. Celle-ci y est également moins forte, Provence-Alpes-Côte d’Azur étant la région la plus féconde de France métropolitaine ces dernières années [Ponzio, Zampini, 2021].

Au niveau national, seuls trois départements ont des effectifs en hausse dans le premier degré : la Guyane, les Hauts-de-Seine et la Mayenne. Les effectifs des Alpes-Maritimes sont stables, alors qu’ils diminuent dans les autres départements de la région, comme au niveau national (figure 3).

Dans le second degré, la croissance des effectifs n’est soutenue que par le premier cycle (collèges), qui compte 2 437 élèves de plus. Le nombre d’élèves diminue dans le second cycle (lycées) général, technologique et professionnel, ainsi que dans le post-bac du fait de la très bonne réussite aux examens.

Le taux de redoublement en terminales générales et technologiques recule vivement en 2020, passant de 5,9 % à 0,8 %. Cela correspond à environ 1 900 élèves de moins.

Pour l’ensemble des séries du baccalauréat, le taux de réussite est de 95,6 %, un niveau jamais atteint, dans un contexte de modalités d’organisation adaptées à l’état d’urgence sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19 (figure 4). Ce taux augmente de 7,8 points par rapport à la session 2019 (+7 points au niveau national). La hausse concerne toutes les séries.

Avec les mêmes modalités d’organisation, le taux de réussite des BTS croît également fortement, faisant diminuer le nombre de redoublants d’environ 500 élèves.

L’étude de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) sur l’investissement scolaire pendant la première période de confinement souligne que les élèves en filière professionnelle ont moins travaillé que les autres pendant cette période [DEPP, 2020]. Ainsi 24 % des lycéens professionnels ont déclaré avoir consacré moins d’une heure par jour au travail scolaire, contre 13 % des lycéens généraux et technologiques et 9 % des collégiens.

Malgré les difficultés rencontrées pendant cette période de confinement pour les lycéens professionnels, dont le stage a été souvent interrompu, les taux d’abandon de cursus en voie scolaire à la rentrée 2020 de ces élèves sont tous en baisse en Provence-Alpes-Côte d’Azur, comme au niveau national (figure 5). En fin de première professionnelle, le taux d’abandon des jeunes diminue de 3 points, ce qui représente environ 300 élèves qui n’ont pas abandonné leur formation par rapport à l’année précédente. En CAP, la baisse est encore plus forte avec un taux d’abandon qui diminue de 6,9 points (soit environ 240 élèves).

En parallèle, les effectifs d’apprentis en CAP et en bac professionnel augmentent de respectivement 5,5 % et 15,8 %, malgré la situation économique peu favorable pour trouver un contrat avec un employeur (figure 6).

Cette hausse des effectifs est certainement liée à une offre de formation en apprentissage plus abondante, du fait de la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », qui a pour ambition un développement massif de l’apprentissage. De plus, la mise en place du plan de relance de l’apprentissage de 2020 suite à la crise sanitaire prévoit, du 1er juillet 2020 au 28 février 2021, une aide financière exceptionnelle aux entreprises pour le recrutement d’un apprenti, de 5 000 à 8 000 euros. La prolongation de 3 à 6 mois du délai de signature d’un contrat d’apprentissage avec une entreprise a permis aux apprentis de s’engager dès la rentrée dans un cursus de formation par la voie de l’apprentissage.