En 2020, l’activité touristique en Occitanie, comme en France, est fortement impactée par la crise de la Covid-19 et par les mesures de restrictions sanitaires prises pour y faire face (figure 1). Contraints par la fermeture des établissements et par la limitation des déplacements, les hébergements touristiques collectifs de la région enregistrent une baisse de leur chiffre d’affaires de 37 % en 2020. Cette baisse est moins prononcée dans les campings (- 19 %) que dans les hôtels et les autres hébergements collectifs de tourisme (- 44 %).

En Occitanie, les hôtels enregistrent 8,8 millions de nuitées en 2020, soit un recul de 46 % par rapport à 2019. L’évolution dans la région est légèrement plus favorable qu’en France où les nuitées hôtelières diminuent de 51 % par rapport à 2019, une évolution fortement marquée par l’effondrement des nuitées en Île-de-France (- 68 %).

Les hôtels haut de gamme, davantage choisis par la clientèle non résidente, sont les plus affectés par la baisse de fréquentation, dans la région comme en France. En Occitanie, les nuitées des hôtels classés 4 et 5 étoiles diminuent de 56 %, et celles des 3 étoiles de 47 %, contre - 38 % pour les hôtels non classés et - 42 % pour les classés 1 ou 2 étoiles (figure 2).

La crise sanitaire a des répercussions dans tous les départements de la région, avec cependant des différences marquées. Le département des Hautes-Pyrénées est le plus touché, avec une fréquentation hôtelière qui baisse de 74 % en 2020, par rapport à l’année précédente. La ville de Lourdes pâtit de l’annulation des pèlerinages organisés durant l’année et surtout de l’absence des touristes en provenance de l’étranger, qui représentent, une année classique, deux tiers de la fréquentation des hôtels de la ville. Le tourisme en Haute-Garonne est également impacté, avec des nuitées hôtelières en baisse de 51 % en 2020. Les territoires urbains sont, en effet, davantage touchés par la désaffection des touristes, notamment non résidents, par la baisse du tourisme d’affaires dans les métropoles et par la fermeture des lieux culturels (musées, théâtres, cinémas…) concentrés en zone urbaine. La métropole montpelliéraine est en revanche relativement épargnée, de par sa proximité avec le littoral, destination prisée pendant la période estivale.

Les départements en bordure de Méditerranée s’en sortent mieux, notamment durant l’été (figure 3) : en juillet-août-septembre, les nuitées hôtelières ne diminuent que de 15 % dans l’Aude, 12 % dans le Gard, 11 % dans l’Hérault, et 8 % dans les Pyrénées-Orientales. La crise sanitaire, ainsi que des épisodes de canicule, poussent aussi les touristes à se tourner vers des destinations aux territoires moins denses et aux températures plus douces. La fréquentation hôtelière ne baisse que de 2 % dans l’Aveyron, reste stable dans le Lot et progresse en Lozère (+ 11 %).

L’année 2020, débute de façon favorable pour les hôtels d’Occitanie (figure 4). En janvier et février 2020, la fréquentation progresse respectivement de 4,6 % et 9,6 % par rapport au même mois de 2019. Cependant, le confinement mis en place à la mi-mars porte un coup d’arrêt à l’activité hôtelière. Dès le mois de mars, en Occitanie, la fréquentation diminue de 52 %, une tendance proche de la France (- 55 %). En avril, l’activité des hôtels est quasi arrêtée. Seuls 23 % des hôtels de la région sont ouverts et ils enregistrent seulement 52 000 nuitées, soit une baisse de 96 % par rapport à avril 2019. Au mois de mai, 38 % des hôtels sont ouverts et la fréquentation est en baisse de 93 % par rapport à mai 2019. Ces évolutions sont proches de celles observées sur l’ensemble des hôtels de France (- 96 % en avril et - 92 % au mois de mai). Avec le déconfinement progressif à partir du 11 mai puis du 2 juin, la reprise s’amorce en juin avec la réouverture de 78 % des hébergements dans la région, soit 1 500 hôtels, la même tendance qu’au niveau national. Le taux d’occupation se redresse légèrement et atteint 35 % en juin. Cependant la baisse des nuitées reste encore très prononcée : - 68 % par rapport à juin 2019.

Au-delà des hôtels, l’ensemble des secteurs liés au tourisme pâtissent de la crise sanitaire en 2020 (figure 5). Les interdictions de circulation, les décisions de fermeture et l’annulation de manifestations génèrent une perte d’activité d’une ampleur inédite au premier semestre 2020. Dès le mois de mars, les chiffres d’affaires s’effondrent : - 52 % dans l’hôtellerie et - 55 % dans la restauration. En avril et en mai, les baisses sont encore plus importantes : - 91 % et - 89 % pour les hôtels, - 92 % et - 74 % pour les restaurants. Ces évolutions sont proches de la tendance nationale. La sortie du confinement et l’autorisation de réouverture des établissements permettent au secteur d’entrevoir des signes d’amélioration. Au mois de juin, la baisse du chiffre d’affaires ralentit, elle est de 63 % dans les hôtels et de 23 % dans les restaurants.

La reprise se confirme en juillet avec l’arrivée des vacances scolaires et la suppression des restrictions de déplacement. Le nombre de nuitées dans les hôtels d’Occitanie baisse de 30 % par rapport à juillet 2019. L’amélioration est encore plus nette au mois d’août, avec une fréquentation dans les hôtels en baisse de 15 %, une évolution plus favorable qu’en France où la fréquentation diminue de 25 % sur la même période. Les touristes résidents, confrontés aux restrictions de déplacement à l’étranger, optent pour des vacances en France : dans la région, la fréquentation des résidents progresse de 3,3 % par rapport à août 2019. En Occitanie, comme dans les autres régions, cette clientèle compense en partie l’absence des touristes en provenance de l’étranger, dont les nuitées s’effondrent (- 69 %).

En juillet et août, la baisse de fréquentation dans les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) de la région est plus faible que dans les hôtels : ils perdent 641 000 nuitées par rapport à 2019, soit une baisse de 15 %.

Dans les campings de la région, la baisse de fréquentation est également contenue. En juillet-août, les nuitées diminuent de 15 % par rapport à 2019. Au cœur de l’été, les touristes résidents en France arrivent plus nombreux qu’en 2019 (+ 6 %), pour des séjours plus courts. Les nuitées des résidents ne diminuent que de 5 %, alors que celles des touristes en provenance de l’étranger sont en net recul (- 36 %). Les campings des départements du littoral enregistrent les plus fortes diminutions de fréquentation. En juillet-août 2020, les nuitées dans les campings du Gard reculent de 19 % par rapport à la même période en 2019, ceux de l’Aude, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales de 17 %. Ces quatre départements méditerranéens cumulent plus des trois quarts de la fréquentation régionale en hôtellerie de plein air. Dans les départements ruraux ou de montagne, la saison est plus favorable pour les campings, avec un recul de la fréquentation moins marqué. C’est le cas dans l’Aveyron et les Hautes-Pyrénées (- 8 %) et dans le Tarn (- 6 %). La Lozère est le seul département qui enregistre une hausse des nuitées (+ 4 %), mais la fréquentation de ce département ne représente que 3 % des nuitées régionales en campings.

L’évolution des chiffres d’affaires confirme la reprise de l’activité touristique dans l’hôtellerie et plus encore dans la restauration. En juillet, dans la région, le chiffre d’affaires baisse de 33 % dans l’hôtellerie et de seulement 2 % dans la restauration, et au mois d’août, le recul d’activité est limité à 12 % pour l’hôtellerie et à 6 % pour les restaurants, par rapport à août 2019.

En septembre, la reprise de l’épidémie de Covid-19 et le renforcement des mesures de restrictions sanitaires impactent à nouveau l’activité touristique de la région, avec une fréquentation en baisse de 36 % dans les hôtels, et de 20 % dans les campings, par rapport à septembre 2019. Avec l’annonce de confinement dans certains pays et la limitation des déplacements, le mois de septembre n’a pas permis le retour de la clientèle en provenance de l’étranger. Les nuitées des non-résidents chutent de 82 %. En outre, de façon générale, la clientèle de groupe (seniors, scolaires) est largement absente, ce qui pèse sur les résultats de septembre.

À l’automne, la fréquentation se dégrade davantage avec la deuxième vague de l’épidémie et l’annonce d’un nouveau confinement en novembre. Bien que les établissements hôteliers soient autorisés à rester ouverts, les contraintes liées aux voyages ont pour conséquence une nouvelle chute de leur activité. Les nuitées dans les hôtels de la région diminuent de 45 % en octobre et de 71 % en novembre. Dans la restauration, la baisse d’activité est aussi marquée : le chiffre d’affaires diminue de 19 % en octobre et de 66 % en novembre.

En décembre, la sortie du confinement et les vacances de Noël n’améliorent que de manière très limitée l’activité touristique. C’est notamment le cas en montagne où, malgré un fort niveau d’enneigement, l’activité des hôtels est pénalisée par la fermeture des remontées mécaniques des stations de sports d’hiver. La fréquentation hôtelière baisse encore de 52 % par rapport à décembre 2019. Les hôtels et les AHCT ainsi que les restaurants de la région enregistrent à nouveau des baisses importantes de leurs chiffres d’affaires : - 62 % pour les premiers et - 59 % pour les seconds.