Insee
Insee Conjoncture Occitanie · Juillet 2021 · n° 27
Insee Conjoncture OccitanieBilan économique 2020 - Occitanie

Le choc provoqué par la pandémie de Covid-19 entraîne des fluctuations économiques d’une ampleur inédite, avec une chute d’activité historique au printemps 2020. Sur l’année, le PIB diminue de 8,0 % en France. L’économie est également massivement affectée en Occitanie. L’élargissement du recours à l’activité partielle atténue les conséquences de ce choc sur l'emploi salarié. Celui-ci diminue néanmoins de 1,0 % dans la région entre fin 2019 et fin 2020, soit quasi autant qu’en France, avec de très fortes baisses dans la filière aéronautique et les secteurs de l’hébergement et de la restauration. Les départements de la Haute-Garonne, du Lot et des Hautes-Pyrénées, très dépendants de ces activités, sont particulièrement touchés.

Insee Conjoncture Occitanie
No 27
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Transports - Une activité fortement ralentie Bilan économique 2020

Pierre Defarge Lacroix (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

En 2020, l’activité des aéroports d’Occitanie subit un ralentissement majeur. Les ventes de véhicules neufs chutent. Au deuxième trimestre, le trafic routier des véhicules lourds baisse fortement sur l’ensemble du réseau autoroutier régional et, malgré une reprise à partir de l’été, les résultats annuels restent en repli.

Insee Conjoncture Occitanie

No 27

Paru le :08/07/2021

Avertissement

Les données sur le Transport Routier de Marchandises relatives à l’année 2020 produites par le Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES) ne sont pas disponibles au moment de la rédaction de ce bilan économique.

Effondrement du trafic aérien de passagers

Comme partout dans le monde, les restrictions de déplacements imposées par la pandémie de Covid-19 affectent très fortement le trafic aérien de passagers des aéroports d’Occitanie. Le nombre de passagers accueillis durant l’année 2020 (4,4 millions) plonge de 67 % par rapport à l’année précédente, mettant un point d’arrêt à la dynamique des années passées qui enregistraient une évolution moyenne de 4,6 % par an sur la période 2014-2019 (figure 1). Les compagnies aériennes à bas coût transportent 44 % des passagers. Elles affichent une baisse similaire (- 68 %). Pénalisé par la fermeture des frontières, le trafic des lignes internationales chute de 75 % (figure 2). Ces dernières ne transportent que 38 % des passagers, contrairement aux années précédentes où elles faisaient part égale avec les lignes nationales. La fréquentation des lignes nationales, moins impactées, recule néanmoins de 59 %.

Figure 1Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Occitanie France entière
Passagers 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ Évolution 2020/2019 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹
Lignes nationales 2 746 521 -59,0 2,9 -55,7 2,4
Lignes internationales 1 672 487 -75,2 6,7 -72,6 4,8
Transit 7 044 -71,1 -12,7 -68,1 -3,9
Total 4 426 052 -67,1 4,6 -67,8 4,1
dont lignes à bas coût (low cost) 1 940 134 -68,3 11,5 -69,8 10,3
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 43,8 /// /// /// ///
  • Note : données brutes.
  • ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le trafic passager si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 2Évolution du nombre de passagers des aéroports - Occitanie

indice base 100 en 2010
Évolution du nombre de passagers des aéroports - Occitanie (indice base 100 en 2010)
National International À bas coût (low cost)
2010 100 100 100
2011 107,6 110,1 123,8
2012 110 120,9 139,9
2013 114,4 119,7 146,8
2014 112,5 121,5 148,4
2015 115,4 122,2 158,5
2016 118,2 132,8 176,4
2017 124,3 161 233,2
2018 126,6 169,6 248,2
2019 129,5 168,1 255,6
2020 53,1 41,7 81,1
  • Source : Union des aéroports français.

Figure 2Évolution du nombre de passagers des aéroports - Occitanie

  • Source : Union des aéroports français.

L’aéroport de Toulouse-Blagnac représente 71 % du trafic aérien d’Occitanie. Avec 3,1 millions de passagers enregistrés en 2020, sa fréquentation recule de 67 % par rapport à l’année précédente (figure 3). Il demeure en quatrième position des aéroports de province, derrière Nice, Lyon et Marseille. Les compagnies à bas coût totalisent 1,3 million de passagers, soit une baisse de 69 % de leur trafic par rapport à l’année 2019.

Le nombre de passagers chute de 75 % à l’international et de 60 % sur les vols nationaux.

Figure 3Passagers des aéroports de Toulouse-Blagnac et Montpellier-Méditerranée en 2020

Passagers des aéroports de Toulouse-Blagnac et Montpellier-Méditerranée en 2020
  Toulouse-Blagnac Montpellier-Méditerranée
  Passagers 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) Passagers 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%)
Lignes nationales 1 928 894 - 60,3 583 407 - 54,3
Lignes internationales 1 195 769 - 74,8 221 809 - 66,3
Transit 6 184 - 73,0 691 - 41,0
Total 3 130 847 - 67,5 805 907 - 58,4
Dont lignes à bas coût 1 305 276 - 68,7 379 413 - 49,5
  • Sources : Union des aéroports français

L’aéroport de Montpellier-Méditerranée accueille 806 000 passagers en 2020, soit une baisse de 58 % par rapport à l’année précédente. Le trafic national reste prépondérant et concentre 72 % des passagers de la plateforme montpelliéraine. Il affiche un repli de 54 % en un an. Là encore, c’est le trafic international qui subit le recul le plus fort (- 66 %), surtout sur les lignes européennes (- 72 %). Les destinations hors Europe enregistrent une fréquentation en retrait de 56 %.

Le trafic aérien des autres aéroports régionaux recule aussi fortement. La chute est d’autant plus forte que les aéroports sont dépendants des lignes internationales. C’est le cas de Carcassonne-Salvaza, Nîmes-Garons, Béziers-Cap d’Agde, Tarbes-Lourdes-Pyrénées ou Rodez-Aveyron qui enregistrent des baisses de fréquentation de l’ordre de 80 % sur l’année. La baisse est moindre pour les aéroports de Castres-Mazamet (- 66 %) et de Perpignan-Rivesaltes (- 58 %) pour lesquels le trafic domestique est prédominant.

Un impact moindre pour le fret aérien

Ayant bénéficié de la montée en charge d’un commerce en ligne dont la distribution repose majoritairement sur l’aérien, le transport de marchandises se trouve plus épargné par la crise que le transport de personnes. Avec 53 650 tonnes de marchandises acheminées par les aéroports de Toulouse-Blagnac et de Montpellier-Méditerranée en 2020, le trafic fret et poste aérien régional baisse de 28 %. La plateforme aéroportuaire toulousaine traite 91 % des marchandises transportées. En raison des replis du fret constructeur lié à l’activité d’Airbus (- 30 %) mais aussi du fret postal (- 38 %) et du fret express (- 22 %), elle enregistre un recul de 28 % par rapport à 2019.

Fort recul des ventes de véhicules neufs, à l’exception des voitures électriques et hybrides

La crise sanitaire a des répercussions importantes sur le marché des véhicules neufs en 2020, notamment au cours des mois de mars à mai où les ventes de véhicules neufs sont très faibles avec l’entrée en vigueur du premier confinement. Sur l’année, les ventes baissent de 20 % dans la région, tandis qu’elles augmentaient de 5 % par an en moyenne sur la période 2014-2019. À l’échelon départemental comme au niveau national, on observe les mêmes tendances (figure 4).

Figure 4Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%) 2020 (nombre) Évolution 2020/2019 (%)
Ariège 3 015 -25,5 762 -21,7 50 -43,8 3 835 -25,0
Aude 8 062 -26,6 1 988 -17,1 141 -19,0 10 227 -24,7
Aveyron 5 162 -25,5 1 658 -15,2 235 -18,7 7 106 -23,3
Gard 16 924 -19,9 4 189 -14,6 365 3,7 21 651 -18,1
Haute-Garonne 34 665 -19,6 8 638 -12,1 1 271 -13,2 44 670 -18,2
Gers 3 985 -17,8 1 184 -11,3 100 -16,7 5 279 -16,5
Hérault 25 752 -23,5 6 604 -16,3 585 -24,1 33 094 -22,1
Lot 3 898 -6,5 840 -9,8 66 24,5 4 817 -6,9
Lozère 1 224 -20,0 448 -12,5 57 -24,0 1 737 -18,2
Hautes-Pyrénées 4 728 -25,3 1 144 -14,3 93 -20,5 6 004 -23,0
Pyrénées-Orientales 12 022 -25,2 2 441 -9,8 260 -27,0 14 822 -22,6
Tarn 7 804 -26,3 1 971 -17,7 257 -16,3 10 049 -24,8
Tarn-et-Garonne 4 832 -15,0 1 505 -11,7 208 -3,3 6 562 -14,1
Occitanie 132 073 -21,9 33 372 -14,2 3 688 -15,9 169 853 -20,3
France entière 1 684 697 -24,8 410 020 -15,6 43 877 -23,2 2 144 937 -23,1
  • Note : données brutes.
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • Source : SDES, Rsvero.

Les immatriculations de voitures particulières neuves chutent de 22 % dans la région en 2020. De 2014 à 2019, elles progressaient de 4,6 % par an en moyenne (figure 5). Dans ce contexte particulièrement défavorable, les motorisations hybrides et électriques gagnent néanmoins du terrain au détriment des motorisations thermiques (essences et diesel). Les ventes de voitures électriques affichent une forte hausse (+ 162 %) par rapport à 2019 avec 10 250 véhicules immatriculés au cours de l’année. Leur part de marché s’établit à 8 % contre 2 % en 2019. Les immatriculations de véhicules hybrides (17 960 véhicules) augmentent de 90 %. Leur part de marché est de 14 %, en hausse de 8 points par rapport à l’année précédente. Les ventes de véhicules essence (hors hybrides) baissent de 39 % et représentent 47 % du marché, soit 12 points de moins qu’en 2019. Les immatriculations de véhicules diesels perdent 29 % et concernent 31 % des immatriculations cette année. Ces évolutions se retrouvent à l’échelle nationale.

Figure 5Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

indice base 100 en 2013
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs (indice base 100 en 2013)
Occitanie France entière
2013 100 100
2014 100,8 100,6
2015 107,7 107,5
2016 113 113,1
2017 120,6 118,6
2018 124,7 122,1
2019 126,5 124,1
2020 98,8 93,3
  • Note : données brutes.
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 5Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Source : SDES, Rsvero.

Les immatriculations de véhicules utilitaires légers diminuent de 14 % en 2020 soit légèrement moins qu’au niveau national (- 16 %). En comparaison, la catégorie affichait une hausse moyenne de 5,6 % par an dans la région sur la période 2014-2019. Les camionnettes dominent largement ce segment avec 75 % de part de marché contre 25 % pour les véhicules automoteurs spécialisés de moins de 3,5 tonnes de poids total autorisé en charge.

Les ventes de véhicules industriels neufs baissent de 16 % dans la région et de 23 % au niveau national, ce qui contraste fortement avec les bons résultats des cinq années précédentes (+ 7,7 % par an en Occitanie). Les tracteurs routiers représentent 46 % de ce segment en 2020. Leurs immatriculations reculent de 14 % dans la région et de 32 % en France métropolitaine. Les ventes de camions de plus de 3,5 tonnes de poids total autorisé en charge (40 % du marché) baissent plus fortement dans la région (- 21 %) qu’au niveau national (- 17 %). Les immatriculations de véhicules automoteurs spécialisés dont le poids total autorisé en charge dépasse 3,5 tonnes (14 % du marché) diminuent de 9 % sur l’année (- 13 % en France métropolitaine).

Repli du trafic de véhicules lourds sur l’ensemble du réseau autoroutier

Les restrictions de circulation mises en place et la fermeture de nombreux commerces non « essentiels » dès le 17 mars, date du premier confinement, stoppent net la dynamique de hausse de la circulation des véhicules lourds de l’année précédente.

Ainsi, le trafic poids-lourds chute au deuxième trimestre 2020 sur l’ensemble des autoroutes concédées de la région (de - 17 % à - 24 % selon les tronçons) avant de retrouver à partir de l’été des résultats quasi identiques à ceux de l’année 2019.

Les de trafic annuelles varient selon les tronçons, de 650 à 11 210 véhicules lourds par jour et par kilomètre. Les plus élevées (supérieures à 9 000 par jour et par kilomètre) se concentrent sur l’A9. Par rapport à l’année précédente, elles baissent de 5 % à l’est de Montpellier et de 6 % sur la section Montpellier-Narbonne. Avec 6 750 poids lourds par jour et par kilomètre, l’autoroute A54 entre Nîmes et Arles enregistre un retrait de 7 %.

Des reculs de trafics similaires sont relevés sur l’A20, l’A61, l’A62 et l’A68 pour des flux de véhicules compris entre 2 500 et 5 000 poids lourds par jour et par kilomètre.

L’autoroute A64 enregistre la plus forte baisse de trafic (- 9 %), avec 2 700 poids-lourds par jour et par kilomètre dans sa section périurbaine concédée au sud de Toulouse et, 1 960 véhicules lourds par jour et par kilomètre dans sa portion interurbaine.

L’A66 enregistre un recul moins marqué que les autres autoroutes d’Occitanie (- 3 %) mais ne concerne qu’une faible circulation de poids-lourds (650 véhicules par jour et par kilomètre).

Publication rédigée par :Pierre Defarge Lacroix (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.

L’intensité kilométrique (nombre de véhicules par jour et par kilomètre) permet de suivre les évolutions de la circulation par autoroute ou par portion d’autoroute.

L’intensité kilométrique (nombre de véhicules par jour et par kilomètre) permet de suivre les évolutions de la circulation par autoroute ou par portion d’autoroute.