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Insee Conjoncture Occitanie · Juillet 2021 · n° 27
Insee Conjoncture OccitanieBilan économique 2020 - Occitanie

Le choc provoqué par la pandémie de Covid-19 entraîne des fluctuations économiques d’une ampleur inédite, avec une chute d’activité historique au printemps 2020. Sur l’année, le PIB diminue de 8,0 % en France. L’économie est également massivement affectée en Occitanie. L’élargissement du recours à l’activité partielle atténue les conséquences de ce choc sur l'emploi salarié. Celui-ci diminue néanmoins de 1,0 % dans la région entre fin 2019 et fin 2020, soit quasi autant qu’en France, avec de très fortes baisses dans la filière aéronautique et les secteurs de l’hébergement et de la restauration. Les départements de la Haute-Garonne, du Lot et des Hautes-Pyrénées, très dépendants de ces activités, sont particulièrement touchés.

Insee Conjoncture Occitanie
No 27
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Chômage et politiques de l’emploi - Un marché du travail perturbé par la crise sanitaire Bilan économique 2020

Fabien Steinmetz (Insee), Marie-Pierre Bertrand, Grégory Cabusat (Pôle emploi), Marielle Dhune, Chloé Mandelblat (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

En 2020, durant les confinements, l’impossibilité d’effectuer une recherche active d’emploi fait artificiellement baisser le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Au quatrième trimestre 2020, celui-ci s’établit à 9,3 % en Occitanie.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi progresse fortement en 2020 : + 4,7 % pour les catégories A, B, C. Cette hausse est principalement due aux demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité réduite (catégorie A). La hausse touche toutes les tranches d’âge mais la situation des jeunes de moins de 25 ans se détériore davantage que celle des autres demandeurs d'emploi.

Le recours au dispositif d’activité partielle est massif. Il concerne deux établissements sur trois et un salarié éligible sur deux dans la région.

Insee Conjoncture Occitanie

No 27

Paru le :08/07/2021

Baisse en « trompe-l’œil » du chômage avec les confinements

Le taux de chômage en Occitanie s’établit à 9,3 % au quatrième trimestre 2020. Il reste supérieur de 1,3 point à celui observé au niveau national. Pour l’année 2020, la part de la population active à la recherche d’un emploi est en baisse de 0,2 point en Occitanie et de 0,1 point en France (hors Mayotte).

La baisse « en trompe-l’œil » du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) ne traduit pas une amélioration du marché du travail, mais un effet des confinements, qui ont eu lieu lors du deuxième et du quatrième trimestre 2020. Pour être considéré comme chômeur au sens du BIT, il faut en effet être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. Or les contraintes liées au confinement affectent les démarches de recherche d’emploi pour les personnes sans emploi, rendant l’évolution du taux de chômage particulièrement difficile à interpréter.

La légère baisse du taux de chômage fin 2020 par rapport à fin 2019 masque toutefois les soubresauts de l’année 2020. La décrue du taux de chômage, entamée en 2015, s’interrompt au troisième trimestre 2020 avec une forte augmentation de 1,1 point en Occitanie par rapport au niveau d’avant-crise fin 2019 (respectivement + 1 point en France hors Mayotte) (figure 1). La baisse du taux de chômage au quatrième trimestre, liée au deuxième confinement, efface cette hausse du troisième trimestre.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Occitanie France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2005 10,1 9
1ᵉʳ trim. 2006 10,2 9,1
2ᵉ trim. 2006 10 9
3ᵉ trim. 2006 10 8,9
4ᵉ trim. 2006 9,4 8,4
1ᵉʳ trim. 2007 9,5 8,5
2ᵉ trim. 2007 9,2 8,1
3ᵉ trim. 2007 9 8
4ᵉ trim. 2007 8,5 7,5
1ᵉʳ trim. 2008 8,2 7,2
2ᵉ trim. 2008 8,4 7,3
3ᵉ trim. 2008 8,5 7,4
4ᵉ trim. 2008 8,8 7,7
1ᵉʳ trim. 2009 9,6 8,6
2ᵉ trim. 2009 10,1 9,2
3ᵉ trim. 2009 10,1 9,2
4ᵉ trim. 2009 10,5 9,5
1ᵉʳ trim. 2010 10,3 9,4
2ᵉ trim. 2010 10,3 9,3
3ᵉ trim. 2010 10,2 9,2
4ᵉ trim. 2010 10,2 9,2
1ᵉʳ trim. 2011 10,3 9,1
2ᵉ trim. 2011 10,2 9,1
3ᵉ trim. 2011 10,5 9,2
4ᵉ trim. 2011 10,7 9,4
1ᵉʳ trim. 2012 10,9 9,5
2ᵉ trim. 2012 11,1 9,7
3ᵉ trim. 2012 11,2 9,8
4ᵉ trim. 2012 11,6 10,1
1ᵉʳ trim. 2013 11,8 10,3
2ᵉ trim. 2013 12 10,5
3ᵉ trim. 2013 11,8 10,3
4ᵉ trim. 2013 11,7 10,1
1ᵉʳ trim. 2014 11,8 10,1
2ᵉ trim. 2014 11,9 10,2
3ᵉ trim. 2014 12 10,3
4ᵉ trim. 2014 12,2 10,4
1ᵉʳ trim. 2015 12 10,3
2ᵉ trim. 2015 12,3 10,5
3ᵉ trim. 2015 12,1 10,4
4ᵉ trim. 2015 11,9 10,2
1ᵉʳ trim. 2016 11,9 10,2
2ᵉ trim. 2016 11,7 10
3ᵉ trim. 2016 11,5 9,9
4ᵉ trim. 2016 11,6 10
1ᵉʳ trim. 2017 11,2 9,6
2ᵉ trim. 2017 11 9,5
3ᵉ trim. 2017 11,1 9,5
4ᵉ trim. 2017 10,4 9
1ᵉʳ trim. 2018 10,7 9,2
2ᵉ trim. 2018 10,6 9,1
3ᵉ trim. 2018 10,5 9
4ᵉ trim. 2018 10,1 8,7
1ᵉʳ trim. 2019 10,2 8,7
2ᵉ trim. 2019 9,9 8,4
3ᵉ trim. 2019 9,9 8,4
4ᵉ trim. 2019 9,5 8,1
1ᵉʳ trim. 2020 9,1 7,8
2ᵉ trim. 2020 8,4 7,1
3ᵉ trim. 2020 10,6 9,1
4ᵉ trim. 2020 9,3 8
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

En Occitanie, la Haute-Garonne est le seul département où le taux de chômage au quatrième trimestre augmente sur un an (+ 0,4 point) ; il est stable dans les Hautes-Pyrénées et diminue dans les autres départements (figure 2). En Haute-Garonne, à la différence du reste de la région, l’effet haussier des pertes d’emploi liées à la crise sanitaire, particulièrement fortes en fin d’année, semble dépasser l’effet baissier du confinement sur le taux de chômage. C’est au cours du quatrième trimestre que le département se démarque avec une baisse du taux de chômage liée à l’effet du confinement limitée à 0,7 point, contre - 1,3 point au niveau régional.

Fin 2020, les Pyrénées-Orientales affichent toujours le taux de chômage le plus élevé des départements métropolitains. Les autres départements du littoral, l’Hérault, le Gard et l’Aude, se classent respectivement au quatrième, cinquième et sixième rang. Tous ces départements enregistrent pourtant de fortes baisses du taux de chômage en 2020 jusqu’à - 0,6 point dans le Gard et - 0,7 point dans les Pyrénées-Orientales.

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2019 T4 2020 T1 2020 T2 2020 T3 2020 T4 (p) Évolution 2020 T4 / 2019 T4 (points de %)
Ariège 10,2 9,8 8,7 11,2 9,7 -0,5
Aude 10,6 10,2 9,4 11,9 10,3 -0,3
Aveyron 6,1 5,8 5,4 6,8 5,9 -0,2
Gard 11,1 10,7 9,7 12,1 10,5 -0,6
Haute-Garonne 7,8 7,4 6,9 8,9 8,2 0,4
Gers 6,0 5,6 5,3 6,8 5,9 -0,1
Hérault 11,3 11,0 10,2 12,5 10,9 -0,4
Lot 7,9 7,6 7,2 9,0 7,8 -0,1
Lozère 5,0 4,9 4,7 5,7 4,8 -0,2
Hautes-Pyrénées 8,9 8,6 8,4 10,9 8,9 0,0
Pyrénées-Orientales 12,9 12,4 11,1 14,2 12,2 -0,7
Tarn 8,4 8,1 7,4 9,1 7,9 -0,5
Tarn-et-Garonne 9,1 8,8 7,9 10,2 9,0 -0,1
Occitanie 9,5 9,1 8,4 10,6 9,3 -0,2
France hors Mayotte 8,1 7,8 7,1 9,1 8,0 -0,1
  • p : données provisoires.
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Sous l’effet de la crise sanitaire, la demande d’emploi progresse fortement

Au premier trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B et C diminue pour le troisième trimestre consécutif, après presque 10 ans de hausses annuelles continues. Mais dès le deuxième trimestre 2020, la crise sanitaire a pour conséquence la reprise de la progression du nombre de demandeurs d’emploi, et ce, malgré le rôle d’amortisseur des dispositifs mis en place par le gouvernement (activité partielle notamment).

Au deuxième trimestre, la région Occitanie dépasse la barre des 603 000 demandeurs d’emploi. Depuis cette date, la région connaît un léger recul de la demande d’emploi.

Fin 2020, en Occitanie, 595 770 demandeurs d’emploi () sont inscrits à Pôle emploi soit 4,7 % de plus en un an (figure 3). La demande d’emploi évolue dans la région comme en France métropolitaine. La progression est très forte pour les demandeurs d’emploi sans aucune activité (+ 7,3 % en Occitanie et + 7,5 % en France pour la catégorie A) et légère pour ceux ayant exercé une activité réduite (+0,4 % dans la région pour les catégories B et C). Fin 2020, les demandeurs d’emploi n’ayant eu aucune activité réduite au cours du mois représentent 63 % des inscrits.

La hausse de la demande d’emploi touche aussi bien les femmes que les hommes même si la situation est plus défavorable aux hommes (+ 6,2 % sur un an contre + 3,3 % pour les femmes). Les métiers de l’installation et de la maintenance d’une part et ceux du transport et de la logistique d’autre part, dans lesquels neuf inscrits sur dix sont des hommes, enregistrent une progression de la demande d’emploi supérieure à la moyenne régionale (respectivement + 8,9 % et + 9,7 %).

Fin 2020, les femmes représentent plus de la moitié (52 %) des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi (catégories A, B, C). Elles sont moins présentes parmi les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (49 %).

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2020 Évolution 2020/2019 ¹
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 287 230 193 250 48,2 51,2 6,2 9,7
Femmes 308 540 183 920 51,8 48,8 3,3 4,9
Moins de 25 ans 75 710 52 290 12,7 13,9 6,5 8,7
De 25 à 49 ans 358 170 219 770 60,1 58,3 4,4 7,6
50 ans ou plus 161 890 105 120 27,2 27,9 4,4 6,0
Inscrits depuis un an ou plus 300 330 nd 50,4 nd 9,8 nd
dont inscrits depuis plus de 2 ans 172 610 nd 29,0 nd 9,1 nd
Occitanie 595 770 377 170 100,0 100,0 4,7 7,3
France entière 6 008 400 3 815 200 100,0 100,0 4,5 7,5
  • nd : données non disponibles.
  • ¹ : évolution de l'indicateur entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2020.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Les jeunes très touchés par la crise sanitaire

Fin 2020, 75 710 demandeurs d’emploi de moins de 25 ans (catégories A, B, C) sont inscrits à Pôle emploi en Occitanie. Leur nombre progresse en un an de 6,5 %, après une année de baisse en 2019 (- 4,4 %). Durant cette année marquée par la crise sanitaire, la situation des jeunes de moins de 25 ans se détériore davantage que celle des autres demandeurs d'emploi. En particulier, l’intégration dans l’emploi des jeunes primo arrivants sur le marché du travail se trouve plus délicate dans ce contexte économique ralenti. De même, les jeunes, plus souvent positionnés que leurs aînés sur les métiers du commerce et de l’hôtellerie-restauration, subissent les difficultés rencontrées par ces secteurs. Enfin l’intérim, variable d’ajustement des entreprises en temps de crise, emploie traditionnellement davantage de jeunes, et davantage d’hommes que de femmes.

La demande d’emploi progresse davantage pour les jeunes sans aucune activité réduite : + 8,7 % sur un an pour les moins de 25 ans en catégorie A, une évolution plus forte que pour les autres tranches d’âge.

Cependant, fin décembre 2020, plus des trois quarts des demandeurs d'emploi de moins de 25 ans en catégories A, B, C sont inscrits depuis moins d'un an alors que ce ratio est d’un sur deux en moyenne pour l'ensemble des publics. Les jeunes disposent d’un meilleur niveau de formation que leurs aînés : 63 % d’entre eux ont au moins le bac (39 % ont le bac, 13 % un niveau bac+2 et 11 % ont au moins un niveau bac+3), contre 55 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi en catégorie A, B, C. La hausse de la demande d’emploi est plus forte pour les jeunes ayant un niveau de formation élevé : + 9,0 % pour les Bac+2 et + 26,9 % pour les bac+3 et plus, en lien notamment avec les difficultés de la filière aéronautique. Les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans sont moins souvent indemnisés que l’ensemble des demandeurs d’emploi (55 % contre 66 %). Ils ont également moins souvent recours à l’activité réduite au cours du mois (29 % contre 35 %), en raison de leur entrée sur le marché du travail plus récente que leurs aînés et leur manque d’expérience professionnelle qui constitue un frein à l’embauche.

Encadré - Le Plan « 1 jeune, 1 solution »

Le Plan « 1 jeune, 1 solution » mis en place en 2020 accompagne les jeunes de 16 à 25 ans pour les aider à construire leur avenir. Il vise à faciliter l'entrée dans la vie professionnelle des jeunes particulièrement touchés par les conséquences de la crise sanitaire, orienter et former 200 000 d'entre eux au niveau national vers les secteurs porteurs et à accompagner des jeunes éloignés de l'emploi en construisant 300 000 parcours d'insertion sur mesure. Le Plan « 1 jeune, 1 solution » a été élaboré en concertation avec différents acteurs, partenaires sociaux, service public de l’emploi, services de l’État dans les territoires, associations de jeunes et d’apprentis, associations de représentation des élus locaux et entreprises engagées dans les territoires.

Forte progression de la durée prévisible de chômage

Les demandeurs d’emploi de longue durée, c’est-à-dire inscrits depuis plus d’un an à Pôle emploi, représentent 300 300 personnes en Occitanie fin 2020, soit 50 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi. Cette demande de longue durée est en augmentation de 9,8 % sur un an. La part des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus de deux ans progresse également et atteint 29 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi en 2020.

Au quatrième trimestre 2020, l’ s’établit à 431 jours pour un demandeur d’emploi. Cette durée augmente de 81 jours en un an.

Hausse de la demande d’emploi dans tous les départements

Cinq départements connaissent une hausse de la demande d’emploi supérieure à la moyenne régionale : la Haute-Garonne (+ 8,6 %), le Gers (+ 7,3 %), l’Aveyron (+ 6,0 %), le Tarn-et-Garonne (+ 6,0 %) et le Lot (+ 5,5 %). Les Pyrénées-Orientales avec + 1,8 % et le Gard (+ 2,0 %) enregistrent les progressions les plus faibles. La Haute-Garonne et l’Hérault concentrent près de la moitié des demandeurs d’emploi (catégories A, B, C) d’Occitanie (23 % chacun).

Un recours à l’activité partielle d’une ampleur inédite

En 2020, la crise sanitaire ralentit une grande partie de l'activité économique et se traduit par un recours massif et inédit à l'activité partielle sur l'ensemble du territoire national. Afin de protéger au mieux l'emploi salarié, le gouvernement incite les entreprises à mobiliser le dispositif d'activité partielle avec des conditions d'indemnisation spécifiques.

Sur l'ensemble de l'année, 115 300 établissements de la région ont effectivement recours à l'activité partielle et 743 300 salariés bénéficient du dispositif au moins une fois dans l'année, soit 54 % des salariés éligibles. Le volume d'heures indemnisées en 2020 est le plus haut observé depuis la création du dispositif : 181,6 millions d'heures contre 920 000 en 2019 (figure 4).

Figure 4Répartition trimestrielle des heures indemnisées par secteur en 2020

Répartition trimestrielle des heures indemnisées par secteur en 2020
Part des secteurs dans les heures indemnisées (%) Nombre d’heures indemnisées (millions)
Agriculture Industrie Construction Commerce Hébergement-restauration Activités scientifiques et techniques Autres services
T1 2020 0,58 11,39 15,32 21,55 14,83 13,94 22,39 24
T2 2020 0,49 13,09 11,11 19,19 16,38 15,40 24,34 105
T3 2020 0,28 22,76 2,41 6,49 16,98 29,93 21,15 18
T4 2020 0,34 10,84 1,35 15,22 36,37 14,17 21,70 35
  • Source : DGEFP /DARES SI APART (extraction au 04/05/2021)

Figure 4Répartition trimestrielle des heures indemnisées par secteur en 2020

  • Source : DGEFP /DARES SI APART (extraction au 04/05/2021)

Tous les départements sont touchés par la crise et une forte proportion de leurs salariés basculent en activité partielle en 2020. La Haute-Garonne et l'Hérault, dont les métropoles concentrent une grande partie de l'activité économique de la région, comptabilisent à eux seuls plus de la moitié (54 %) des salariés indemnisés pendant l'année. Mais proportionnellement c'est le département de l'Ariège qui a été le plus touché avec 62 % des salariés indemnisés au cours de l'année. À l'inverse, la Lozère est plus épargnée que le reste du territoire régional avec 41 % des salariés indemnisés.

Pendant l'année 2020, 62 % des heures indemnisées relèvent des secteurs de l'hébergement-restauration (20 %) du commerce (17 %), des activités scientifiques (16 %) et de la construction (9 %), secteurs qui emploient près d'un salarié sur deux de la région.

À partir du mois de juin, le recours à l'activité partielle diminue fortement dans l'ensemble de la région. Au quatrième trimestre 2020, on compte 35 millions d'heures indemnisées, principalement dans les secteurs touchés par des fermetures administratives comme celui de la restauration.

Publication rédigée par :Fabien Steinmetz (Insee), Marie-Pierre Bertrand, Grégory Cabusat (Pôle emploi), Marielle Dhune, Chloé Mandelblat (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d'insertion dans la vie sociale / CIVIS :

Le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans son volet « accompagnement vers l'emploi » a été mis en œuvre en 2005. Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans faiblement qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d'insertion professionnelle. Il a pour objectif d'organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d'insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). Sa durée est d'un an renouvelable. Les titulaires d'un CIVIS âgés d'au moins 18 ans peuvent bénéficier d'un soutien de l'État sous la forme d'une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d'un emploi ou d'un stage, ni une autre allocation.

Remarque :

Le CIVIS n'est pas un contrat de travail. Il a pour principe la mobilisation de mesures dont dispose le service public de l'emploi (parmi lesquelles les emplois aidés) dans une logique de parcours.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

créé en août 2016, le PACEA est le nouveau cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune intégrant un PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1ᵉʳ avril 2018, cela correspond à un montant de 484,82 €.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en parcours emploi compétences. Ceux-ci sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Le parcours emploi compétences est prescrit dans le cadre de CUI-CAE dans le secteur non marchand, et dans le cadre de CUI-CIE dans les DOM ou par les conseils départementaux sous certaines conditions (voir définition du ).
L’objectif de durée d’un parcours est de 12 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, pourra être modulé entre 30 % et 60 %, dans la limite des enveloppes financières. Le taux de prise en charge est fixé par arrêté du préfet de région.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1ᵉʳ avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1ᵉʳ janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’un aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021. Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pour un CDI et de 2 500 € par an pour un CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.

Ces trois catégories correspondent aux demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) ou exerçant une activité réduite (B et C). Le dispositif de l’activité réduite permet aux demandeurs d’emploi de cumuler sous certaines conditions un salaire et une allocation chômage. Les demandeurs d’emploi concernés sont répartis dans deux catégories selon le nombre d’heures réalisées dans le mois : 78 heures ou moins, correspondant à la catégorie B, et plus de 78 heures, correspondant à la catégorie C. Reconnues comme de véritables emplois par le BIT, ces activités réduites ne sont pas comptabilisées dans le calcul du taux de chômage au sens du BIT.

L’indicateur conjoncturel de durée du chômage synthétise l’incidence de la conjoncture économique sur l’état du marché du travail. Il évalue la durée moyenne de chômage d’une cohorte fictive de demandeurs d’emploi qui connaîtraient durant toute leur période de chômage les mêmes conditions sur le marché du travail que celles du trimestre considéré.

Pour en savoir plus

Ces trois catégories correspondent aux demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) ou exerçant une activité réduite (B et C). Le dispositif de l’activité réduite permet aux demandeurs d’emploi de cumuler sous certaines conditions un salaire et une allocation chômage. Les demandeurs d’emploi concernés sont répartis dans deux catégories selon le nombre d’heures réalisées dans le mois : 78 heures ou moins, correspondant à la catégorie B, et plus de 78 heures, correspondant à la catégorie C. Reconnues comme de véritables emplois par le BIT, ces activités réduites ne sont pas comptabilisées dans le calcul du taux de chômage au sens du BIT.

L’indicateur conjoncturel de durée du chômage synthétise l’incidence de la conjoncture économique sur l’état du marché du travail. Il évalue la durée moyenne de chômage d’une cohorte fictive de demandeurs d’emploi qui connaîtraient durant toute leur période de chômage les mêmes conditions sur le marché du travail que celles du trimestre considéré.