Insee
Insee Conjoncture Corse · Juillet 2021 · n° 34
Insee Conjoncture CorseBilan économique 2020 - Corse Une activité fortement impactée mais une économie maintenue à flots

En 2020, la crise sanitaire liée à la propagation du virus de la Covid-19 bouleverse fortement l’économie régionale. L’activité est fortement impactée comme l’indique le décrochage des chiffres d’affaires et de l’investissement pour les entreprises enquêtées par la Banque de France et celles soumises à la TVA auprès de la DRFIP. De même, les heures rémunérées par les entreprises restent très en retrait de leur niveau d’avant crise.

L’emploi résiste toutefois grâce aux dispositifs d’aide : le recours au chômage partiel en particulier reste très mobilisé en Corse notamment dans les secteurs clés de l’hébergement-restauration. Toutefois les difficultés sont réelles sur le marché du travail. Les Déclarations Préalables à l’Embauche (DPAE) peinent à dépasser les trois quarts de leur niveau de 2019. Parallèlement, les effets de la crise conduisent certains demandeurs d’emploi à suspendre leurs recherches dans les secteurs à l’arrêt en période de confinement, ce qui induit un effet en trompe-l’œil sur le chômage. Par ailleurs, du fait de la suspension des procédures judiciaires et des délais accordés les défaillances d’entreprises régressent, alors que les créations marquent le pas. Au niveau sectoriel, les deux confinements instaurés au niveau national limitent de façon drastique les déplacements des personnes, engendrant l’arrêt brutal des activités liées aux transports de passagers. Ainsi, les activités touristiques se trouvent réduites à néant lors du premier confinement et subissent le plus fort préjudice de la crise sanitaire. Le contexte sanitaire a également des effets néfastes sur la construction de logements et les ventes immobilières. Dans le monde agricole, les exploitants, les autorités de tutelle et même les consommateurs font preuve de solidarité, d’adaptation et d’innovation, limitant ainsi les effets délétères de la crise.

Insee Conjoncture Corse
No 34
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Chômage et politiques de l’emploi - Une évolution contre intuitive du chômage tout au long de l’année Bilan économique 2020

Valérie Torre (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarité de Corse)

Fin 2020, en Corse, le taux de chômage s’établit à 7,0 % de la population active, soit - 0,9 point sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de - 2,5 % sur la période. Ces évolutions semblent contre intuitives par rapport à la dégradation de l’activité. L’augmentation de la demande d’emploi des seniors et des inscrits de longue durée témoigne toutefois des difficultés à retourner à l’emploi. De surcroît, le recours à l’activité partielle est supérieur en région à la moyenne nationale et soutient fortement l’emploi, notamment dans les secteurs clés de l’hébergement-restauration et du commerce.

Insee Conjoncture Corse

No 34

Paru le :08/07/2021

Avertissement 1

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

Au niveau national, comme régional, l’année 2020 a été marquée par une évolution contre intuitive du chômage. En effet, au cours des confinements, un grand nombre de personnes sans emploi interrompent leurs recherches ou ne sont pas disponibles pour travailler ce qui les fait sortir du champ du chômage au sens du BIT (avertissement 1). Ainsi, au premier trimestre 2020, alors que la crise sanitaire démarre, le repli du taux de chômage amorcé depuis 2015 se poursuit Il s’établit à 7,6 % de la population active. Ce taux restera stable jusqu’au deuxième trimestre, au paroxysme de la crise, malgré un fort recul de l’emploi salarié et un marché du travail insulaire très dégradé. Il rebondit néanmoins au troisième trimestre 2020, seul trimestre sans confinement, passant à 9,6 % de la population active. Puis, fin 2020, le chômage baisse à nouveau de 2,6 points sur un trimestre et concerne 7,0 % de la population active et ce malgré l’impact économique de la pandémie de Covid-19. En France (hors Mayotte), la tendance est similaire : 8,0 % de la population active est au chômage au quatrième trimestre, soit un repli trimestriel de 1,1 point et de - 0,1 point sur un an (figure 1). En région, les deux départements sont également concernés par ce recul. Le taux de chômage de la Haute-Corse reste toutefois supérieur à celui de la Corse-du-Sud : 7,3 % contre 6,7 %, soit un écart de 0,6 point (figure 2).

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Corse France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2005 9,1 9
1ᵉʳ trim. 2006 9,1 9,1
2ᵉ trim. 2006 9,1 9
3ᵉ trim. 2006 9,1 8,9
4ᵉ trim. 2006 8,7 8,4
1ᵉʳ trim. 2007 8,7 8,5
2ᵉ trim. 2007 8,4 8,1
3ᵉ trim. 2007 8,2 8
4ᵉ trim. 2007 7,8 7,5
1ᵉʳ trim. 2008 7,5 7,2
2ᵉ trim. 2008 7,5 7,3
3ᵉ trim. 2008 7,5 7,4
4ᵉ trim. 2008 7,5 7,7
1ᵉʳ trim. 2009 7,8 8,6
2ᵉ trim. 2009 8,1 9,2
3ᵉ trim. 2009 8,4 9,2
4ᵉ trim. 2009 8,6 9,5
1ᵉʳ trim. 2010 8,6 9,4
2ᵉ trim. 2010 8,6 9,3
3ᵉ trim. 2010 8,7 9,2
4ᵉ trim. 2010 8,8 9,2
1ᵉʳ trim. 2011 8,9 9,1
2ᵉ trim. 2011 8,7 9,1
3ᵉ trim. 2011 8,9 9,2
4ᵉ trim. 2011 9 9,4
1ᵉʳ trim. 2012 9 9,5
2ᵉ trim. 2012 9,2 9,7
3ᵉ trim. 2012 9,2 9,8
4ᵉ trim. 2012 9,6 10,1
1ᵉʳ trim. 2013 9,8 10,3
2ᵉ trim. 2013 10 10,5
3ᵉ trim. 2013 10 10,3
4ᵉ trim. 2013 10 10,1
1ᵉʳ trim. 2014 9,9 10,1
2ᵉ trim. 2014 10,1 10,2
3ᵉ trim. 2014 10,4 10,3
4ᵉ trim. 2014 10,7 10,4
1ᵉʳ trim. 2015 10,7 10,3
2ᵉ trim. 2015 10,9 10,5
3ᵉ trim. 2015 10,6 10,4
4ᵉ trim. 2015 10,4 10,2
1ᵉʳ trim. 2016 10,4 10,2
2ᵉ trim. 2016 10,2 10
3ᵉ trim. 2016 10 9,9
4ᵉ trim. 2016 10,2 10
1ᵉʳ trim. 2017 9,8 9,6
2ᵉ trim. 2017 9,6 9,5
3ᵉ trim. 2017 9,8 9,5
4ᵉ trim. 2017 9,1 9
1ᵉʳ trim. 2018 9,5 9,2
2ᵉ trim. 2018 9 9,1
3ᵉ trim. 2018 8,7 9
4ᵉ trim. 2018 8,6 8,7
1ᵉʳ trim. 2019 8,7 8,7
2ᵉ trim. 2019 8,1 8,4
3ᵉ trim. 2019 8 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,9 8,1
1ᵉʳ trim. 2020 7,6 7,8
2ᵉ trim. 2020 7,6 7,1
3ᵉ trim. 2020 9,6 9,1
4ᵉ trim. 2020 7 8
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2019 T4 2020 T1 2020 T2 2020 T3 2020 T4 (p) Évolution 2020 T4 / 2019 T4 (points de %)
Corse-du-Sud 7,4 7,3 7,4 9,4 6,7 -0,7
Haute-Corse 8,3 7,9 7,9 9,8 7,3 -1,0
Corse 7,9 7,6 7,6 9,6 7,0 -0,9
France hors Mayotte 8,1 7,8 7,1 9,1 8,0 -0,1
  • p : données provisoires.
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Des évolutions contrastées de la demande d’emploi

Fin 2020, 20 590 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégories ABC. Leur nombre diminue de - 2,5 % sur un an, soit 520 inscrits en moins contre + 4,5 % au niveau national.

La baisse résulte du recul du nombre d’inscrits sans aucune activité de catégorie A : - 4,1 % sur un an. À l’inverse, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) progresse de + 3,1 % sur un an (figure 3).

Au niveau départemental, le reflux de la demande d’emploi est plus fort en Corse-du-Sud (- 3,5 %) qu’en Haute-Corse (- 1,5 %).

L’évolution du nombre de demandeurs d’emploi a également été très variable tout au long de l’année avec un pic très marqué au second trimestre où la croissance annuelle est six fois plus importante dans la région (+ 25,5 %) qu’en France entière (+ 3,9 %). Cette dégradation perdure jusqu’au troisième trimestre avec une évolution encore trois fois plus importante (+ 14,2 %) qu’au niveau national (+ 4,4 %).

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2020 Évolution 2020/2019 ¹
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 9 250 7 320 44,9 46,9 -1,8 -3,3
Femmes 11 340 8 290 55,1 53,1 -3,0 -4,7
Moins de 25 ans 2 390 1 870 11,6 12,0 -12,5 -16,1
De 25 à 49 ans 12 050 8 880 58,5 56,9 -2,2 -3,7
50 ans ou plus 6 150 4 860 29,9 31,1 1,5 0,8
Inscrits depuis un an ou plus 7 490 nd 36,4 nd 15,8 nd
dont inscrits depuis plus de 2 ans 3 200 nd 15,5 nd 0,3 nd
Corse 20 590 15 610 100,0 100,0 -2,5 -4,1
France entière 6 008 400 3 815 200 100,0 100,0 4,5 7,5
  • nd : données non disponibles.
  • ¹ : évolution de l'indicateur entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2020.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Une demande d’emploi qui se replie chez les jeunes et les femmes mais qui s’intensifie pour les seniors et les chômeurs de longue durée

Fin 2020, la baisse de la demande d’emploi fait néanmoins apparaître une segmentation par âge très marquée. Elle atteint - 12,5 % pour les moins de 25 ans, témoignant de comportements de retrait du marché du travail dans un contexte de baisse des embauches et d’activité réduite. Pour autant, en Corse, comme au niveau national, dès le début de la crise sanitaire, les jeunes ont été fortement pénalisés par l’arrêt de l’activité même si cette tendance s’est inversée par la suite.

Pour les femmes qui représentent 55 % des inscrits en catégories ABC, le repli annuel est plus important que pour les hommes (- 3,0 % contre - 1,8 %).

La situation des seniors est en revanche moins favorable. Leur nombre continue de progresser de 1,5 % sur un an mais à un rythme moins soutenu qu’au cours des trimestres précédents.

C’est également le cas de chômeurs de longue durée. Fin 2020, ils sont 7 490 à être inscrits depuis au moins un an à Pôle emploi, soit une hausse annuelle de 15,8 %. Cette augmentation témoigne de la difficulté à sortir du chômage dans cette année marquée par la crise sanitaire et les confinements. La part des inscriptions de longue durée dans la demande d’emploi s’établit ainsi à 36,4 %, soit une hausse de 5,7 points en un an. Elle est plus importante en Haute-Corse (37,7 %) qu’en Corse-du-Sud (34,9 %) (figure 4).

Figure 4 Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse

Indice base 100 au T1 2010
Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse (Indice base 100 au T1 2010)
Période Hommes Femmes Moins de 25 ans 25 à 49 ans 50 ans ou plus
1ᵉʳ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2ᵉ trim. 2010 102,7 101,8 105,2 101,0 104,1
3ᵉ trim. 2010 105,2 103,5 105,6 103,0 107,7
4ᵉ trim. 2010 106,5 106,5 104,7 105,3 112,7
1ᵉʳ trim. 2011 107,7 108,5 106,0 106,7 116,4
2ᵉ trim. 2011 107,9 110,9 106,9 107,3 121,4
3ᵉ trim. 2011 111,5 114,1 111,2 109,5 128,2
4ᵉ trim. 2011 112,7 115,7 113,8 110,6 130,0
1ᵉʳ trim. 2012 114,7 116,5 114,2 111,7 133,2
2ᵉ trim. 2012 117,7 117,7 113,8 113,1 140,0
3ᵉ trim. 2012 121,6 120,1 117,2 115,3 145,9
4ᵉ trim. 2012 127,3 127,2 124,1 121,0 155,0
1ᵉʳ trim. 2013 131,8 129,1 128,4 123,3 160,5
2ᵉ trim. 2013 135,8 132,3 128,4 126,5 169,5
3ᵉ trim. 2013 140,6 135,4 127,6 130,2 178,6
4ᵉ trim. 2013 144,5 138,5 128,0 133,6 185,5
1ᵉʳ trim. 2014 146,8 140,0 126,7 135,6 190,0
2ᵉ trim. 2014 152,5 145,3 127,2 140,2 204,5
3ᵉ trim. 2014 160,0 149,9 130,2 145,7 214,5
4ᵉ trim. 2014 166,7 153,1 135,3 149,3 223,6
1ᵉʳ trim. 2015 170,1 155,7 135,8 152,7 227,7
2ᵉ trim. 2015 175,1 161,5 139,2 157,3 239,1
3ᵉ trim. 2015 174,4 161,2 134,5 156,5 243,6
4ᵉ trim. 2015 175,3 160,5 135,8 156,3 243,6
1ᵉʳ trim. 2016 173,9 158,1 133,6 154,6 240,9
2ᵉ trim. 2016 173,7 159,1 130,6 154,0 249,5
3ᵉ trim. 2016 174,7 159,6 128,4 154,2 255,0
4ᵉ trim. 2016 173,4 158,6 125,0 152,0 260,5
1ᵉʳ trim. 2017 174,1 158,9 125,0 151,4 266,8
2ᵉ trim. 2017 175,6 162,8 126,7 152,7 276,4
3ᵉ trim. 2017 175,3 167,0 125,4 154,3 284,5
4ᵉ trim. 2017 174,2 167,0 123,3 154,3 284,1
1ᵉʳ trim. 2018 172,7 165,5 125,4 152,7 279,1
2ᵉ trim. 2018 169,6 166,4 125,9 150,5 281,4
3ᵉ trim. 2018 168,9 165,4 122,4 149,9 283,2
4ᵉ trim. 2018 169,1 164,7 122,4 149,0 284,5
1ᵉʳ trim. 2019 165,9 163,0 122,4 147,3 277,3
2ᵉ trim. 2019 162,9 161,1 119,0 144,1 278,2
3ᵉ trim. 2019 158,9 158,2 117,2 140,7 273,6
4ᵉ trim. 2019 157,5 158,0 117,7 139,1 275,5
1ᵉʳ trim. 2020 157,2 157,8 115,9 139,6 273,6
2ᵉ trim. 2020 201,7 204,3 163,4 181,7 331,4
3ᵉ trim. 2020 181,1 181,1 139,2 160,4 308,2
4ᵉ trim. 2020 154,7 153,2 103,0 136,0 279,5
  • Note : données CVS-CJO.
  • Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.

Figure 4 Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse

  • Note : données CVS-CJO.
  • Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.

Un recours à l’activité partielle très sectorisé

En réponse au choc sanitaire, l’année 2020 a été marquée par la mise en place d’importantes mesures d’accompagnement aux entreprises, notamment le dispositif d’activité partielle. Ce sont les demandes d’indemnisation déposées chaque mois par les établissements qui permettent de déterminer le recours effectif à l’activité partielle (avertissement 2).

En Corse, depuis le mois de mars 2020, ce sont ainsi plus 46 400 demandes d’indemnisation qui ont été déposées pour 14,8 millions d’heures indemnisées. Le mois d’avril se démarque comme étant le plus fort en termes de mobilisation du dispositif d’activité partielle avec un tiers des heures indemnisées, avant de baisser avec la fin du confinement et la reprise économique les mois suivants. En fin d’année, le recours s’accroît à nouveau mais reste quatre fois moins important qu’au plus fort de la crise. L’hébergement-restauration et le commerce concentrent à eux seuls près de la moitié des heures indemnisées dans la région. La construction (14 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques ainsi que les activités de services administratifs et de soutien (10 %) se situent respectivement en troisième et quatrième position.

En Corse, en décembre 2020, ce sont ainsi 14 % des salariés du privé qui sont encore concernés par l’activité partielle contre 11 % au niveau national.

Avertissement 2

Afin de pouvoir recourir au dispositif d’activité partielle, les entreprises doivent déposer une demande d’autorisation préalable auprès de l’administration, en indiquant le nombre de salariés susceptibles d’être placés en activité partielle. Toutefois, le nombre de salariés effectivement placé en activité partielle ce mois-là peut s’avérer in fine inférieur si, en fonction de leurs besoins réels, les entreprises ne placent dans cette situation qu’une partie du nombre de salariés autorisé par l’administration ou font chômer moins d’heures aux salariés. Seules les demandes d’indemnisation déposées chaque mois par les établissements permettent de déterminer le recours effectif à l’activité partielle. Les données de 2020 sont cependant susceptibles d’être encore révisées, car les établissements ont un délai d’un an pour les déposer.

Publication rédigée par :Valérie Torre (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarité de Corse)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d'insertion dans la vie sociale / CIVIS :

Le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans son volet « accompagnement vers l'emploi » a été mis en œuvre en 2005. Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans faiblement qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d'insertion professionnelle. Il a pour objectif d'organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d'insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). Sa durée est d'un an renouvelable. Les titulaires d'un CIVIS âgés d'au moins 18 ans peuvent bénéficier d'un soutien de l'État sous la forme d'une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d'un emploi ou d'un stage, ni une autre allocation.

Remarque :

Le CIVIS n'est pas un contrat de travail. Il a pour principe la mobilisation de mesures dont dispose le service public de l'emploi (parmi lesquelles les emplois aidés) dans une logique de parcours.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

créé en août 2016, le PACEA est le nouveau cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune intégrant un PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1ᵉʳ avril 2018, cela correspond à un montant de 484,82 €.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en parcours emploi compétences. Ceux-ci sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Le parcours emploi compétences est prescrit dans le cadre de CUI-CAE dans le secteur non marchand, et dans le cadre de CUI-CIE dans les DOM ou par les conseils départementaux sous certaines conditions (voir définition du ).
L’objectif de durée d’un parcours est de 12 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, pourra être modulé entre 30 % et 60 %, dans la limite des enveloppes financières. Le taux de prise en charge est fixé par arrêté du préfet de région.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1ᵉʳ avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1ᵉʳ janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’un aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021. Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pour un CDI et de 2 500 € par an pour un CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.

Pour en savoir plus