Insee Conjoncture Corse ·
Juillet 2021 · n° 34Bilan économique 2020 - Corse Une activité fortement impactée mais une économie maintenue à flots
En 2020, la crise sanitaire liée à la propagation du virus de la Covid-19 bouleverse fortement l’économie régionale. L’activité est fortement impactée comme l’indique le décrochage des chiffres d’affaires et de l’investissement pour les entreprises enquêtées par la Banque de France et celles soumises à la TVA auprès de la DRFIP. De même, les heures rémunérées par les entreprises restent très en retrait de leur niveau d’avant crise.
L’emploi résiste toutefois grâce aux dispositifs d’aide : le recours au chômage partiel en particulier reste très mobilisé en Corse notamment dans les secteurs clés de l’hébergement-restauration. Toutefois les difficultés sont réelles sur le marché du travail. Les Déclarations Préalables à l’Embauche (DPAE) peinent à dépasser les trois quarts de leur niveau de 2019. Parallèlement, les effets de la crise conduisent certains demandeurs d’emploi à suspendre leurs recherches dans les secteurs à l’arrêt en période de confinement, ce qui induit un effet en trompe-l’œil sur le chômage. Par ailleurs, du fait de la suspension des procédures judiciaires et des délais accordés les défaillances d’entreprises régressent, alors que les créations marquent le pas. Au niveau sectoriel, les deux confinements instaurés au niveau national limitent de façon drastique les déplacements des personnes, engendrant l’arrêt brutal des activités liées aux transports de passagers. Ainsi, les activités touristiques se trouvent réduites à néant lors du premier confinement et subissent le plus fort préjudice de la crise sanitaire. Le contexte sanitaire a également des effets néfastes sur la construction de logements et les ventes immobilières. Dans le monde agricole, les exploitants, les autorités de tutelle et même les consommateurs font preuve de solidarité, d’adaptation et d’innovation, limitant ainsi les effets délétères de la crise.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Chômage et politiques de l’emploi - Une évolution contre intuitive du chômage tout au long de l’année Bilan économique 2020
Valérie Torre (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarité de Corse)
Fin 2020, en Corse, le taux de chômage s’établit à 7,0 % de la population active, soit - 0,9 point sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi diminue également de - 2,5 % sur la période. Ces évolutions semblent contre intuitives par rapport à la dégradation de l’activité. L’augmentation de la demande d’emploi des seniors et des inscrits de longue durée témoigne toutefois des difficultés à retourner à l’emploi. De surcroît, le recours à l’activité partielle est supérieur en région à la moyenne nationale et soutient fortement l’emploi, notamment dans les secteurs clés de l’hébergement-restauration et du commerce.
Insee Conjoncture Corse
No 34
Paru le :08/07/2021
La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.
Au niveau national, comme régional, l’année 2020 a été marquée par une évolution contre intuitive du chômage. En effet, au cours des confinements, un grand nombre de personnes sans emploi interrompent leurs recherches ou ne sont pas disponibles pour travailler ce qui les fait sortir du champ du chômage au sens du BIT (avertissement 1). Ainsi, au premier trimestre 2020, alors que la crise sanitaire démarre, le repli du taux de chômage amorcé depuis 2015 se poursuit Il s’établit à 7,6 % de la population active. Ce taux restera stable jusqu’au deuxième trimestre, au paroxysme de la crise, malgré un fort recul de l’emploi salarié et un marché du travail insulaire très dégradé. Il rebondit néanmoins au troisième trimestre 2020, seul trimestre sans confinement, passant à 9,6 % de la population active. Puis, fin 2020, le chômage baisse à nouveau de 2,6 points sur un trimestre et concerne 7,0 % de la population active et ce malgré l’impact économique de la pandémie de Covid-19. En France (hors Mayotte), la tendance est similaire : 8,0 % de la population active est au chômage au quatrième trimestre, soit un repli trimestriel de 1,1 point et de - 0,1 point sur un an (figure 1). En région, les deux départements sont également concernés par ce recul. Le taux de chômage de la Haute-Corse reste toutefois supérieur à celui de la Corse-du-Sud : 7,3 % contre 6,7 %, soit un écart de 0,6 point (figure 2).
tableauFigure 1 – Évolution trimestrielle du taux de chômage
Corse | France hors Mayotte | |
---|---|---|
4ᵉ trim. 2005 | 9,1 | 9 |
1ᵉʳ trim. 2006 | 9,1 | 9,1 |
2ᵉ trim. 2006 | 9,1 | 9 |
3ᵉ trim. 2006 | 9,1 | 8,9 |
4ᵉ trim. 2006 | 8,7 | 8,4 |
1ᵉʳ trim. 2007 | 8,7 | 8,5 |
2ᵉ trim. 2007 | 8,4 | 8,1 |
3ᵉ trim. 2007 | 8,2 | 8 |
4ᵉ trim. 2007 | 7,8 | 7,5 |
1ᵉʳ trim. 2008 | 7,5 | 7,2 |
2ᵉ trim. 2008 | 7,5 | 7,3 |
3ᵉ trim. 2008 | 7,5 | 7,4 |
4ᵉ trim. 2008 | 7,5 | 7,7 |
1ᵉʳ trim. 2009 | 7,8 | 8,6 |
2ᵉ trim. 2009 | 8,1 | 9,2 |
3ᵉ trim. 2009 | 8,4 | 9,2 |
4ᵉ trim. 2009 | 8,6 | 9,5 |
1ᵉʳ trim. 2010 | 8,6 | 9,4 |
2ᵉ trim. 2010 | 8,6 | 9,3 |
3ᵉ trim. 2010 | 8,7 | 9,2 |
4ᵉ trim. 2010 | 8,8 | 9,2 |
1ᵉʳ trim. 2011 | 8,9 | 9,1 |
2ᵉ trim. 2011 | 8,7 | 9,1 |
3ᵉ trim. 2011 | 8,9 | 9,2 |
4ᵉ trim. 2011 | 9 | 9,4 |
1ᵉʳ trim. 2012 | 9 | 9,5 |
2ᵉ trim. 2012 | 9,2 | 9,7 |
3ᵉ trim. 2012 | 9,2 | 9,8 |
4ᵉ trim. 2012 | 9,6 | 10,1 |
1ᵉʳ trim. 2013 | 9,8 | 10,3 |
2ᵉ trim. 2013 | 10 | 10,5 |
3ᵉ trim. 2013 | 10 | 10,3 |
4ᵉ trim. 2013 | 10 | 10,1 |
1ᵉʳ trim. 2014 | 9,9 | 10,1 |
2ᵉ trim. 2014 | 10,1 | 10,2 |
3ᵉ trim. 2014 | 10,4 | 10,3 |
4ᵉ trim. 2014 | 10,7 | 10,4 |
1ᵉʳ trim. 2015 | 10,7 | 10,3 |
2ᵉ trim. 2015 | 10,9 | 10,5 |
3ᵉ trim. 2015 | 10,6 | 10,4 |
4ᵉ trim. 2015 | 10,4 | 10,2 |
1ᵉʳ trim. 2016 | 10,4 | 10,2 |
2ᵉ trim. 2016 | 10,2 | 10 |
3ᵉ trim. 2016 | 10 | 9,9 |
4ᵉ trim. 2016 | 10,2 | 10 |
1ᵉʳ trim. 2017 | 9,8 | 9,6 |
2ᵉ trim. 2017 | 9,6 | 9,5 |
3ᵉ trim. 2017 | 9,8 | 9,5 |
4ᵉ trim. 2017 | 9,1 | 9 |
1ᵉʳ trim. 2018 | 9,5 | 9,2 |
2ᵉ trim. 2018 | 9 | 9,1 |
3ᵉ trim. 2018 | 8,7 | 9 |
4ᵉ trim. 2018 | 8,6 | 8,7 |
1ᵉʳ trim. 2019 | 8,7 | 8,7 |
2ᵉ trim. 2019 | 8,1 | 8,4 |
3ᵉ trim. 2019 | 8 | 8,4 |
4ᵉ trim. 2019 | 7,9 | 8,1 |
1ᵉʳ trim. 2020 | 7,6 | 7,8 |
2ᵉ trim. 2020 | 7,6 | 7,1 |
3ᵉ trim. 2020 | 9,6 | 9,1 |
4ᵉ trim. 2020 | 7 | 8 |
- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
graphiqueFigure 1 – Évolution trimestrielle du taux de chômage
tableauFigure 2 – Taux de chômage
2019 T4 | 2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 (p) | Évolution 2020 T4 / 2019 T4 (points de %) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Corse-du-Sud | 7,4 | 7,3 | 7,4 | 9,4 | 6,7 | -0,7 |
Haute-Corse | 8,3 | 7,9 | 7,9 | 9,8 | 7,3 | -1,0 |
Corse | 7,9 | 7,6 | 7,6 | 9,6 | 7,0 | -0,9 |
France hors Mayotte | 8,1 | 7,8 | 7,1 | 9,1 | 8,0 | -0,1 |
- p : données provisoires.
- Note : données CVS.
- Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Des évolutions contrastées de la demande d’emploi
Fin 2020, 20 590 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégories ABC. Leur nombre diminue de - 2,5 % sur un an, soit 520 inscrits en moins contre + 4,5 % au niveau national.
La baisse résulte du recul du nombre d’inscrits sans aucune activité de catégorie A : - 4,1 % sur un an. À l’inverse, le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) progresse de + 3,1 % sur un an (figure 3).
Au niveau départemental, le reflux de la demande d’emploi est plus fort en Corse-du-Sud (- 3,5 %) qu’en Haute-Corse (- 1,5 %).
L’évolution du nombre de demandeurs d’emploi a également été très variable tout au long de l’année avec un pic très marqué au second trimestre où la croissance annuelle est six fois plus importante dans la région (+ 25,5 %) qu’en France entière (+ 3,9 %). Cette dégradation perdure jusqu’au troisième trimestre avec une évolution encore trois fois plus importante (+ 14,2 %) qu’au niveau national (+ 4,4 %).
tableauFigure 3 – Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2020 | Évolution 2020/2019 ¹ | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Catégories A, B, C | Catégorie A | Catégories A, B, C (% de l'ensemble) | Catégorie A (% de l'ensemble) | Catégories A, B, C (%) | Catégorie A (%) | |
Hommes | 9 250 | 7 320 | 44,9 | 46,9 | -1,8 | -3,3 |
Femmes | 11 340 | 8 290 | 55,1 | 53,1 | -3,0 | -4,7 |
Moins de 25 ans | 2 390 | 1 870 | 11,6 | 12,0 | -12,5 | -16,1 |
De 25 à 49 ans | 12 050 | 8 880 | 58,5 | 56,9 | -2,2 | -3,7 |
50 ans ou plus | 6 150 | 4 860 | 29,9 | 31,1 | 1,5 | 0,8 |
Inscrits depuis un an ou plus | 7 490 | nd | 36,4 | nd | 15,8 | nd |
dont inscrits depuis plus de 2 ans | 3 200 | nd | 15,5 | nd | 0,3 | nd |
Corse | 20 590 | 15 610 | 100,0 | 100,0 | -2,5 | -4,1 |
France entière | 6 008 400 | 3 815 200 | 100,0 | 100,0 | 4,5 | 7,5 |
- nd : données non disponibles.
- ¹ : évolution de l'indicateur entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2020.
- Note : données CVS-CJO.
- Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
- Source : Pôle emploi-Dares, STMT.
Une demande d’emploi qui se replie chez les jeunes et les femmes mais qui s’intensifie pour les seniors et les chômeurs de longue durée
Fin 2020, la baisse de la demande d’emploi fait néanmoins apparaître une segmentation par âge très marquée. Elle atteint - 12,5 % pour les moins de 25 ans, témoignant de comportements de retrait du marché du travail dans un contexte de baisse des embauches et d’activité réduite. Pour autant, en Corse, comme au niveau national, dès le début de la crise sanitaire, les jeunes ont été fortement pénalisés par l’arrêt de l’activité même si cette tendance s’est inversée par la suite.
Pour les femmes qui représentent 55 % des inscrits en catégories ABC, le repli annuel est plus important que pour les hommes (- 3,0 % contre - 1,8 %).
La situation des seniors est en revanche moins favorable. Leur nombre continue de progresser de 1,5 % sur un an mais à un rythme moins soutenu qu’au cours des trimestres précédents.
C’est également le cas de chômeurs de longue durée. Fin 2020, ils sont 7 490 à être inscrits depuis au moins un an à Pôle emploi, soit une hausse annuelle de 15,8 %. Cette augmentation témoigne de la difficulté à sortir du chômage dans cette année marquée par la crise sanitaire et les confinements. La part des inscriptions de longue durée dans la demande d’emploi s’établit ainsi à 36,4 %, soit une hausse de 5,7 points en un an. Elle est plus importante en Haute-Corse (37,7 %) qu’en Corse-du-Sud (34,9 %) (figure 4).
tableauFigure 4 – Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse
Période | Hommes | Femmes | Moins de 25 ans | 25 à 49 ans | 50 ans ou plus |
---|---|---|---|---|---|
1ᵉʳ trim. 2010 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2ᵉ trim. 2010 | 102,7 | 101,8 | 105,2 | 101,0 | 104,1 |
3ᵉ trim. 2010 | 105,2 | 103,5 | 105,6 | 103,0 | 107,7 |
4ᵉ trim. 2010 | 106,5 | 106,5 | 104,7 | 105,3 | 112,7 |
1ᵉʳ trim. 2011 | 107,7 | 108,5 | 106,0 | 106,7 | 116,4 |
2ᵉ trim. 2011 | 107,9 | 110,9 | 106,9 | 107,3 | 121,4 |
3ᵉ trim. 2011 | 111,5 | 114,1 | 111,2 | 109,5 | 128,2 |
4ᵉ trim. 2011 | 112,7 | 115,7 | 113,8 | 110,6 | 130,0 |
1ᵉʳ trim. 2012 | 114,7 | 116,5 | 114,2 | 111,7 | 133,2 |
2ᵉ trim. 2012 | 117,7 | 117,7 | 113,8 | 113,1 | 140,0 |
3ᵉ trim. 2012 | 121,6 | 120,1 | 117,2 | 115,3 | 145,9 |
4ᵉ trim. 2012 | 127,3 | 127,2 | 124,1 | 121,0 | 155,0 |
1ᵉʳ trim. 2013 | 131,8 | 129,1 | 128,4 | 123,3 | 160,5 |
2ᵉ trim. 2013 | 135,8 | 132,3 | 128,4 | 126,5 | 169,5 |
3ᵉ trim. 2013 | 140,6 | 135,4 | 127,6 | 130,2 | 178,6 |
4ᵉ trim. 2013 | 144,5 | 138,5 | 128,0 | 133,6 | 185,5 |
1ᵉʳ trim. 2014 | 146,8 | 140,0 | 126,7 | 135,6 | 190,0 |
2ᵉ trim. 2014 | 152,5 | 145,3 | 127,2 | 140,2 | 204,5 |
3ᵉ trim. 2014 | 160,0 | 149,9 | 130,2 | 145,7 | 214,5 |
4ᵉ trim. 2014 | 166,7 | 153,1 | 135,3 | 149,3 | 223,6 |
1ᵉʳ trim. 2015 | 170,1 | 155,7 | 135,8 | 152,7 | 227,7 |
2ᵉ trim. 2015 | 175,1 | 161,5 | 139,2 | 157,3 | 239,1 |
3ᵉ trim. 2015 | 174,4 | 161,2 | 134,5 | 156,5 | 243,6 |
4ᵉ trim. 2015 | 175,3 | 160,5 | 135,8 | 156,3 | 243,6 |
1ᵉʳ trim. 2016 | 173,9 | 158,1 | 133,6 | 154,6 | 240,9 |
2ᵉ trim. 2016 | 173,7 | 159,1 | 130,6 | 154,0 | 249,5 |
3ᵉ trim. 2016 | 174,7 | 159,6 | 128,4 | 154,2 | 255,0 |
4ᵉ trim. 2016 | 173,4 | 158,6 | 125,0 | 152,0 | 260,5 |
1ᵉʳ trim. 2017 | 174,1 | 158,9 | 125,0 | 151,4 | 266,8 |
2ᵉ trim. 2017 | 175,6 | 162,8 | 126,7 | 152,7 | 276,4 |
3ᵉ trim. 2017 | 175,3 | 167,0 | 125,4 | 154,3 | 284,5 |
4ᵉ trim. 2017 | 174,2 | 167,0 | 123,3 | 154,3 | 284,1 |
1ᵉʳ trim. 2018 | 172,7 | 165,5 | 125,4 | 152,7 | 279,1 |
2ᵉ trim. 2018 | 169,6 | 166,4 | 125,9 | 150,5 | 281,4 |
3ᵉ trim. 2018 | 168,9 | 165,4 | 122,4 | 149,9 | 283,2 |
4ᵉ trim. 2018 | 169,1 | 164,7 | 122,4 | 149,0 | 284,5 |
1ᵉʳ trim. 2019 | 165,9 | 163,0 | 122,4 | 147,3 | 277,3 |
2ᵉ trim. 2019 | 162,9 | 161,1 | 119,0 | 144,1 | 278,2 |
3ᵉ trim. 2019 | 158,9 | 158,2 | 117,2 | 140,7 | 273,6 |
4ᵉ trim. 2019 | 157,5 | 158,0 | 117,7 | 139,1 | 275,5 |
1ᵉʳ trim. 2020 | 157,2 | 157,8 | 115,9 | 139,6 | 273,6 |
2ᵉ trim. 2020 | 201,7 | 204,3 | 163,4 | 181,7 | 331,4 |
3ᵉ trim. 2020 | 181,1 | 181,1 | 139,2 | 160,4 | 308,2 |
4ᵉ trim. 2020 | 154,7 | 153,2 | 103,0 | 136,0 | 279,5 |
- Note : données CVS-CJO.
- Source : STMT – Pôle emploi ; Dares.
graphiqueFigure 4 – Évolution des demandeurs d’emploi en fin de mois en catégories A, B, C en région Corse
Un recours à l’activité partielle très sectorisé
En réponse au choc sanitaire, l’année 2020 a été marquée par la mise en place d’importantes mesures d’accompagnement aux entreprises, notamment le dispositif d’activité partielle. Ce sont les demandes d’indemnisation déposées chaque mois par les établissements qui permettent de déterminer le recours effectif à l’activité partielle (avertissement 2).
En Corse, depuis le mois de mars 2020, ce sont ainsi plus 46 400 demandes d’indemnisation qui ont été déposées pour 14,8 millions d’heures indemnisées. Le mois d’avril se démarque comme étant le plus fort en termes de mobilisation du dispositif d’activité partielle avec un tiers des heures indemnisées, avant de baisser avec la fin du confinement et la reprise économique les mois suivants. En fin d’année, le recours s’accroît à nouveau mais reste quatre fois moins important qu’au plus fort de la crise. L’hébergement-restauration et le commerce concentrent à eux seuls près de la moitié des heures indemnisées dans la région. La construction (14 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques ainsi que les activités de services administratifs et de soutien (10 %) se situent respectivement en troisième et quatrième position.
En Corse, en décembre 2020, ce sont ainsi 14 % des salariés du privé qui sont encore concernés par l’activité partielle contre 11 % au niveau national.
Afin de pouvoir recourir au dispositif d’activité partielle, les entreprises doivent déposer une demande d’autorisation préalable auprès de l’administration, en indiquant le nombre de salariés susceptibles d’être placés en activité partielle. Toutefois, le nombre de salariés effectivement placé en activité partielle ce mois-là peut s’avérer in fine inférieur si, en fonction de leurs besoins réels, les entreprises ne placent dans cette situation qu’une partie du nombre de salariés autorisé par l’administration ou font chômer moins d’heures aux salariés. Seules les demandes d’indemnisation déposées chaque mois par les établissements permettent de déterminer le recours effectif à l’activité partielle. Les données de 2020 sont cependant susceptibles d’être encore révisées, car les établissements ont un délai d’un an pour les déposer.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Taux de chômage
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Taux de chômage (BIT)
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).
Chômage partiel
Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.
Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
Catégories de demandes d'emploi établies par Pôle emploi
Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.
Population active (BIT)
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Contrat d'apprentissage
Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.
Contrat d'insertion dans la vie sociale / CIVIS
Le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans son volet « accompagnement vers l'emploi » a été mis en œuvre en 2005. Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans faiblement qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d'insertion professionnelle. Il a pour objectif d'organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d'insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). Sa durée est d'un an renouvelable. Les titulaires d'un CIVIS âgés d'au moins 18 ans peuvent bénéficier d'un soutien de l'État sous la forme d'une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d'un emploi ou d'un stage, ni une autre allocation.
Le CIVIS n'est pas un contrat de travail. Il a pour principe la mobilisation de mesures dont dispose le service public de l'emploi (parmi lesquelles les emplois aidés) dans une logique de parcours.
Contrat unique d'insertion / CUI
Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.
Contrat de professionnalisation
Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.
Chômeur (BIT)
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :
- être sans emploi durant une semaine donnée
- être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
- avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation
La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.
Pôle emploi
créé en août 2016, le PACEA est le nouveau cadre contractuel de l’accompagnement des
jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner
pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation
peut être accordé à un jeune intégrant un PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement
la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant
mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité
active (RSA) hors forfait logement. Au 1ᵉʳ avril 2018, cela correspond à un montant
de 484,82 €.
depuis janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en parcours emploi compétences.
Ceux-ci sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement :
un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité
à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur
que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans
l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Le parcours emploi compétences est prescrit dans le cadre de CUI-CAE dans le secteur
non marchand, et dans le cadre de CUI-CIE dans les DOM ou par les conseils départementaux
sous certaines conditions (voir définition du CUI).
L’objectif de durée d’un parcours est de 12 mois et les conventions initiales ne peuvent
être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs,
exprimé en pourcentage du Smic brut, pourra être modulé entre 30 % et 60 %, dans la
limite des enveloppes financières. Le taux de prise en charge est fixé par arrêté
du préfet de région.
les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.
expérimenté à partir du 1ᵉʳ avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1ᵉʳ janvier 2020,
le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier
d’un aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de
la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021.
Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pour un CDI et de 2 500 € par an pour un
CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement
pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi
à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de
trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année
suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.
Pour en savoir plus
Notes de conjoncture trimestrielles, Insee Conjoncture Corse
Ouvrir dans un nouvel ongletChiffres marché du travail - Site de la DREETS de Corse