Insee Conjoncture NormandieBilan économique 2017 - Normandie

Après quatre années de baisse, 2016 avait marqué une reprise sur le terrain de l’emploi en Normandie, avec un gain de 3 700 salariés, soit + 0,5 % par rapport à 2015. L’année 2017 confirme cette embellie. Pour la deuxième année consécutive, l'emploi salarié marchand augmente en Normandie de 4 000 salariés, soit + 0,6 % par rapport à 2016. Cette progression reste toutefois près de trois fois moins soutenue dans notre région qu'au niveau national (+ 1,6 %).

En lien avec cette reprise de l’emploi, l’année 2017 est marquée par une amélioration de la situation du marché du travail. À la fin de l’année, le taux de chômage s’élève à 8,9 %. Cela traduit une baisse sensible par rapport à fin 2016 (- 1,1 point), identique à celle observée au niveau national. Le taux de chômage poursuit ainsi sa tendance à la baisse observée depuis 2016. Il affiche même, en Normandie, son chiffre le plus bas depuis 2009.

Comme le marché du travail, la démographie d’entreprises affiche un dynamisme soutenu en 2017. Après le recul de 2015, la reprise des créations se confirme (+ 3,7 % par rapport à l’année précédente). Cette tendance haussière est essentiellement portée par les créations de sociétés et concerne principalement le secteur des services aux entreprises. Parallèlement, les défaillances continuent de diminuer (- 7,3 %), particulièrement dans l’industrie.

La conjoncture favorable dont témoigne l'évolution de l'emploi est confirmée par les enquêtes réalisées auprès des entreprises normandes. Quel que soit le secteur interrogé, elles signalent pour 2017 une progression de leur chiffre d'affaires, une amélioration de leur rentabilité, des projets d'investissement soutenus, voire un léger renforcement de leurs effectifs. Et leurs prévisions convergent vers une hausse globale de l’activité pour 2018.

Insee Conjoncture Normandie
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Étienne Silvestre, Insee Normandie
Insee Conjoncture Normandie No 13- Mai 2018
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Transport - En 2017, les trafics fluviaux résistent et ceux des ports progressent, malgré la chute des céréales Bilan économique 2017

Étienne Silvestre, Insee Normandie

En 2017, l’activité des ports normands progresse. Le dynamisme du pétrole et des conteneurs compense en effet la chute des céréales. Cette chute affecte aussi le trafic fluvial, mais celui-ci résiste également, grâce à la reprise de la construction. Les passagers se maintiennent dans les ports, l’afflux de croisiéristes compensant le recul du transmanche. Ils augmentent fortement dans les aéroports, particulièrement à Caen-Carpiquet du fait du dynamisme des vols nationaux.

Insee Conjoncture Normandie

No 13

Paru le :31/05/2018

En 2017, le trafic de marchandises des ports normands progresse (figure 1). Cette amélioration est liée au port du Havre, le bilan des autres ports étant plutôt négatif.

Figure 1Trafic des principaux ports normands en 2017

Unités : tonnages en million de tonnes, passagers en nombre, évolution en %
Trafic des principaux ports normands en 2017 (Unités : tonnages en million de tonnes, passagers en nombre, évolution en %)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 Évolution 2017/2016
Ports Normands Associés (PNA)
Caen-Ouistreham
Tonnages 3,18 3,23 3,12 3,30 3,21 3,18 -0,9
Passagers 936 238 922 538 969 928 993 355 979 891 920 485 -6,1
Cherbourg
Tonnages 1,56 1,63 1,37 1,69 1,64 1,65 +0,6
Passagers 580 047 552 734 593 223 636 240 734 068 748 769 +2,0
HAROPA
Le Havre
Tonnages 63,52 67,17 67,59 68,89 66,02 72,71 +10,1
Passagers 620 657 756 709 257 674 222 933 333 731 387 128 +16,0
Rouen
Tonnages 21,16 22,39 21,66 22,52 21,02 19,84 -5,6
Passagers 38 621 15 773 25 300 27 642 32 334 50 154 +55,1
Syndicat mixte du port de Dieppe
Dieppe
Tonnages 1,84 1,87 1,77 2,15 2,04 1,84 -9,8
Passagers 265 900 276 400 285 368 409 961 396 693 375 056 -5,5
  • Sources : Ports Normands Associés (PNA) www.pna-ports.fr - HAROPA www.haropaports.com - Syndicat mixte du port de Dieppe, www.portdedieppe.fr

L’activité portuaire se développe malgré le recul des exportations de céréales

En 2017, le trafic du port du Havre s’élève à 72,7 millions de tonnes (Mt), soit une hausse de 10,1 % par rapport à l’année précédente. Les produits pétroliers, légèrement plus de la moitié du trafic, progressent de 7,0 %. Cette amélioration résulte du fonctionnement ininterrompu des raffineries normandes. Leur dynamisme a pesé sur les importations de pétrole raffiné (– 14,7 %), mais a largement favorisé celles du brut (+ 17,9 %). Par ailleurs, le trafic des conteneurs augmente de 15,4 %, et représente désormais presque 40 % du trafic.

Le trafic du port de Rouen, 19,9 Mt en 2017, diminue à nouveau (– 5,6 %). Les exportations de céréales, plus du quart du trafic, baissent fortement (– 19,0 %). Elles sont particulièrement faibles au premier semestre, suite à la mauvaise campagne céréalière de 2016. Celle de 2017, meilleure, permet un redressement au second semestre.

La baisse de l’activité du port de Dieppe, 1,8 Mt en 2017, s’amplifie (– 9,8 %). Le fret transmanche, qui représente plus des trois-quarts du trafic, diminue de 7,7 %. Les trafics liés au colza fléchissent aussi. Les importations de pales d’éolienne continuent toutefois de croître (+ 38,4 %).

L’activité des ports de Caen et de Cherbourg se maintient, après un recul en 2016. À Cherbourg, tous les trafics sont stables. À Caen, la hausse du fret transmanche (+ 3,5 %) compense la contraction des exportations de céréales (– 35,0 %).

Une reprise du trafic fluvial des matériaux de construction

Le fret fluvial de la Seine s’élève à 3,4 milliards de tonnes-kilomètres (t-km), en baisse de 1,1 % cette année (– 1,8 % au niveau national). Cette dégradation résulte de l’important recul des céréales (– 20,5 %), lesquelles représentent un quart du trafic. La reprise des matériaux de construction (+ 10,5 %), encore plus essentiels au trafic, compense toutefois cette dégradation.

En 2017, le transport national de marchandises par la route atteint 16,3 milliards de t-km en Normandie (figure 2). Il progresse de 3,0 %, une hausse moins forte qu’en France métropolitaine hors Corse (+ 8,1 %). Dans la région, les flux entrants et sortants progressent tous deux d’un peu plus de 4,0 %, mais ceux intérieurs sont stables (figure 3).

Figure 2Transport de marchandises par la route

en %
Transport de marchandises par la route (en %)
Normandie 2017 (p) (millions de tonnes - kilomètres) Évolution annuelle moyenne 2017/2014 (1)
Entrées dans la région 5 690 -2,1
Sorties de la région 6 006 -1,8
Intérieur de la région 4 575 0,7
  • p : données provisoires.
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le transport de marchandises si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Figure 3Évolution du transport routier de marchandises dans la région Normandie

en indice base 100 en 2014
Évolution du transport routier de marchandises dans la région Normandie (en indice base 100 en 2014)
Entrées dans la région Sorties de la région Intérieur de la région
2014 100 100 100
2015 89,83 92,8 93,32
2016 89,85 91,04 102,11
2017 93,83 94,76 102,01
  • p : données provisoires.
  • Champ : hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Figure 3Évolution du transport routier de marchandises dans la région Normandie

  • p : données provisoires.
  • Champ : hors transport international.
  • Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.

Moins de passagers transmanche, mais des croisiéristes en hausse sur l’axe Seine

En 2017, le nombre de passagers dans les ports régionaux est stable (figure 1). Il progresse au Havre et à Rouen, mais baisse dans la plupart des autres ports. Les croisiéristes continuent d’affluer en Normandie. Le Havre en accueille 387 000, une hausse de 16,0 % par rapport à 2016. Avec plus de 50 000 croisiéristes, la fréquentation du port de Rouen (terminal de Honfleur inclus) croît encore davantage (+ 55,1 %). En revanche, les passagers transmanche diminuent, en lien avec le Brexit. La fréquentation fléchit de 5,5 % à Dieppe et de 6,1 % à Caen-Ouistreham. Malgré le recul du transmanche, les passagers progressent de 2,0 % à Cherbourg, grâce au dynamisme des croisiéristes.

Cette année, la fréquentation des aéroports normands progresse de presque un quart, soit davantage qu’en France métropolitaine (+ 5,8 % ; figure 4). Malgré cette progression, la part des vols low-coast reste faible dans la région (4,9 %). Les vols nationaux progressent de + 36,9 %, et représentent désormais presque la moitié du trafic. Les vols internationaux augmentent aussi, mais moins vivement (+ 9,9 %). Ce contexte est particulièrement favorable à l’aéroport de Caen-Carpiquet, essentiellement tourné vers les vols nationaux. Il accueille 181 000 passagers, soit 30,1 % de plus qu’en 2016. Avec 163 600 passagers (+ 17,0 %), l’année 2017 est également excellente pour l’aéroport de Deauville, spécialisé dans les vols internationaux. Loin derrière avec 13 200 passagers, l’aéroport du Havre-Octeville bénéficie également d’une forte progression (+ 19,4 %). Enfin, l’aéroport de Rouen-Vallée de Seine renoue avec la clientèle (5 100 passagers), grâce à la mise en service en milieu d’année d’une ligne régulière vers Lyon.

Figure 4Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Normandie France métropolitaine
Passagers 2017 (nombre) Évolution 2017/2016 Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (1) Évolution 2017/2016 Évolution annuelle moyenne 2016/2011 (1)
Lignes nationales 177 483 36,9 1,8 3,4 1,0
Lignes internationales 164 419 9,9 1,9 6,8 3,5
Transit 20 970 69,1 0,9 -12,3 -7,6
Total 362 872 24,4 1,8 5,8 2,7
dont lignes à bas coût (low cost) 17 644 5,6 11,3 10,5
Part des lignes à bas coût (low cost)(en %) 4,9 /// /// /// ///
  • Note : données brutes.
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le trafic passager si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour en savoir plus

Poupet C, Silvestre É., Insee Normandie, « En 2015, l’emploi portuaire est stable à Rouen et en recul au Havre, sur fond de reprise du trafic maritime », Insee Flash Normandie n° 60, janvier 2018