Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2017 - Martinique

En 2017, le chômage se stabilise alors que la situation financière des ménages s’améliore. Les consommateurs bénéficient toujours d’une très faible inflation en 2017(+ 0,5 %). Du fait des mauvaises conditions climatiques, la production agricole a été morose en 2017 (– 28 %). La conséquence directe est l’effondrement du solde du commerce extérieur, amplifié par la baisse de la production de la SARA. En revanche, le secteur portuaire, comme aérien, poursuit son embellie porté par le tourisme martiniquais à son plus haut niveau.

Insee Conjoncture Martinique
No 4
Paru le :Paru le31/05/2018
Ludovic Fragnol, DEAL
Insee Conjoncture Martinique No 4- Mai 2018
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Construction : Augmentation des autorisations de construire en 2017 Bilan économique 2017

Ludovic Fragnol, DEAL

En 2017, les autorisations de construire augmentent de 6 % en Martinique et concernent principalement le logement collectif qui représente désormais 53 % des logements autorisés. Ces projets profitent surtout aux territoires de la CAESM et de la CACEM. En revanche, les mises en chantier de logements baisse de 11 %, de même que la surface moyenne de planchers. Le parc social progresse de 3 % et 2 862 logements ont été financés pour une Ligne Budgétaire Unique(LBU) de 30,4 millions d’euros.

Insee Conjoncture Martinique

No 04

Paru le :31/05/2018

En 2017, le nombre de logements autorisés à la construction en Martinique repart à la hausse. Après une chute de 27 % entre 2015 et 2016, il augmente de 6 % entre 2016 et 2017. Le nombre de logements autorisés en France,hors Mayotte, progresse au même rythme (+ 7 %).

Quatre projets de constructions autorisées sur dix sont situés sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud Martinique (CAESM) (soit une évolution de 32 % sur un an), 37 % sur celui de la Communauté Agglomération Centre Martinique(CACEM) (soit une diminution de 14 % sur un an) et 23 % sur celui de la Communauté d'agglomération du Pays Nord Martinique (CAPNM) (stable entre 2016 et 2017).

La proportion de logements collectifs progresse

Parmi les 2 600 projets de constructions autorisés en 2017, 1 360 sont des logements individuels, en baisse de 9 % par rapport à 2016. Les autres sont des logements collectifs (y compris des logements en résidence), en hausse de 29 % sur un an.

Sur les cinq dernières années, les logements individuels représentent 47 % des autorisations délivrées et les logements collectifs 53 %. Ces derniers, particulièrement faible il y a dix ans (un tiers), ont crû fortement sur la période. Durant cette période, les projets ont diminué de 26 % pour atteindre 15 400 autorisations de construire délivrées sur la Martinique, soit 3 080 logements en moyenne par an (1 450 maisons individuelles, 1 630 appartements et logements en résidence).

Des constructions autorisées plus petites

En 2017, 205 219 m² de surfaces de plancher de logements sont enregistrés dans le département. Cette superficie est en baisse de 1,3 % par rapport à 2016, alors même que le nombre de logements autorisés est en hausse. La surface moyenne de plancher des logements autorisés est ainsi passée de 84,8 m² à 78,9 m² (– 7 % en un an). Cela s’explique par la baisse relative du nombre de constructions de maisons individuelles.

Nette baisse des mises en chantier

En 2017, les mises en chantier de logements représentent 2 350 logements, soit une diminution de plus de 11 % par rapport à 2016. Ce sont ainsi 1 150 logements collectifs et 1 200 logements individuels qui ont été mis en chantier pendant l’année 2017 (en baisse respectivement de 15 % et 7 % par rapport à 2016).

Progression du nombre de logements sociaux

Au 1er janvier 2017, le parc locatif des bailleurs sociaux compte 31 803 logements en Martinique, en progression de 3,1 % sur un an, soit 944 logements supplémentaires.

En 2016, 989 logements ont été mis en service, soit une progression de 45 % par rapport à 2015. La plupart de ces logements sont neufs (98 %). Cette progression est encore accrue par rapport à celle de l’année 2015 qui avait atteint + 39 %.

Comme l’année précédente, l’évolution du parc des logements sociaux de La Réunion est la plus significative (+ 4,1 %). En France hexagonale, ce taux est de 1,7 %, ce qui place les régions d’Outre-mer parmi les régions les plus dynamiques en termes d’évolution du parc de logements sociaux.

En 2017, 2 862 logements ont été financés pour une dotation globale en Ligne Budgétaire Unique (LBU) de 30,4 millions d’euros. Parmi eux, 826 logements ont été financés pour un montant total de 13,7 millions d’euros (soit un million de moins qu’en 2016), 852 sont des Logements Locatifs Sociaux (LLS) et 264 des Logements Locatifs Très Sociaux (LLTS).

La dotation de la partie réhabilitation et confortement parasismique a augmenté de 41 % entre 2016 et 2017, passant de 2,9 à 4,1 millions d’euros. Celle de l’Aide à l’Amélioration de l’Habitat (AAH) a, en revanche, diminué de 10,2 à 8,7 millions d’euros en un an.

637 logements locatifs sociaux ont été livrés en 2017

Enfin, 951 logements ont été mis en chantier, parmi lesquels 606 LLS et 243 LLTS. Le nombre de livraisons varie d’une année à l’autre selon des délais de réalisations des opérations.

Sur les trois dernières années 600 LLS-LLTS ont été livrés par an en moyenne (637 en 2017 et 868 prévues en 2018), dans la lignée des objectifs fixés par le conseil départemental de l’habitat.

figure 1Chiffres clés du logement

Chiffres clés du logement
2016 2017 Évolution 2016/2017 (en%)
Nombre estimé d’autorisations de construire 2 453 2 603 6,11
dont logements individuels 1 488 1 358 -8,74
dont logements collectifs/résidence 965 1 245 29,02
  • Source : SDES, Sitadel, estimations à fin mars 2018

figure 2Les logements de la CACEM continuent de baisserLogements autorisés par EPCI en Martinique (indice base 100 en 2009)

Les logements de la CACEM continuent de baisser
CAESM CACEM Cap Nord
2009 100 100 100
2010 116 170 117
2011 95 109 82
2012 77 115 64
2013 106 157 53
2014 90 140 59
2015 78 177 66
2016 64 111 44
2017 85 95 49
  • Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin mars 2018

figure 2Les logements de la CACEM continuent de baisserLogements autorisés par EPCI en Martinique (indice base 100 en 2009)

  • Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin mars 2018

figure 3Hausse des logements autorisés en MartiniqueÉvolution de la construction de logement (Indice base 100 en 2009)

Hausse des logements autorisés en Martinique
Logements autorisés en France hors Mayotte Logements commencés en France hors Mayotte Logements autorisés en Martinique Logements commencés en Martinique
2009 100 100 100 100
2010 125,4 119,6 132,1 114,3
2011 136,2 124,6 94,8 137,6
2012 126,5 110,6 83,6 121,6
2013 111,0 103,7 102,3 105,9
2014 99,9 96,9 93,7 95,8
2015 106,0 97,2 103,2 113,9
2016 121,6 106,7 71,0 114,2
2017 130,9 123,6 75,4 101,4
  • Source: SoeS,Sitadel,Estimations, à fin mars 2018

figure 3Hausse des logements autorisés en MartiniqueÉvolution de la construction de logement (Indice base 100 en 2009)

  • Source: SoeS,Sitadel,Estimations, à fin mars 2018

figure 4Des logements collectifs plus nombreuxRépartition des logements autorisés selon le type de construction (en nombre)

Des logements collectifs plus nombreux
Logements individuels Logements collectifs y compris en résidence
2009 2060 1393
2010 2032 2531
2011 1613 1662
2012 1436 1452
2013 1463 2070
2014 1374 1863
2015 1568 1995
2016 1488 965
2017 1358 1245
  • Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin mars 2018

figure 4Des logements collectifs plus nombreuxRépartition des logements autorisés selon le type de construction (en nombre)

  • Source : SDES, Sitadel, Estimations à fin mars 2018

Le financement du logement social

Le financement du logement social est organisé autour de la LBU fongible, faisant l’objet d’une programmation pluriannuelle. Elle est gérée par le ministère des Outre-Mer, la Préfectureet laDEAL en assurent localement la gestion.

Ces crédits d’engagement et de paiement portent sur les aides à la pierre pour la réalisation de LLS et LLTS, l’accession sociale à la propriété, l’AAH, le confortement parasismique des logements locatifs sociaux (Plan Séisme Antilles), ainsi que sur la lutte contre l’habitat insalubre et les fonds régionaux d’aménagement foncier et urbain pour l’aménagement et l’équipement des terrains. Par ailleurs, la « Loi de développement économique pour l’Outre-mer » permet de mobiliser la défiscalisation immobilière et le crédit d’impôt au profit des opérations de logement social, en complément des crédits de la LBU.

La construction et la gestion des logements sociaux sont assurées par les trois sociétés d’HLM présentes dans le département depuis plus de quarante années (OZANAM, SIMAR, SMHLM), ainsi que par deux sociétés implantées plus récemment (SEMAG, SEMSAMAR).

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).