Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2017 - Martinique

En 2017, le chômage se stabilise alors que la situation financière des ménages s’améliore. Les consommateurs bénéficient toujours d’une très faible inflation en 2017(+ 0,5 %). Du fait des mauvaises conditions climatiques, la production agricole a été morose en 2017 (– 28 %). La conséquence directe est l’effondrement du solde du commerce extérieur, amplifié par la baisse de la production de la SARA. En revanche, le secteur portuaire, comme aérien, poursuit son embellie porté par le tourisme martiniquais à son plus haut niveau.

Insee Conjoncture Martinique
No 4
Paru le :Paru le31/05/2018
Matthieu CORNUT, Insee
Insee Conjoncture Martinique No 4- Mai 2018
Consulter

Prix - Les tarifs énergétiques poussent les prix à la hausse Bilan économique 2017 

Matthieu CORNUT, Insee

Entre 2016 et 2017, les prix augmentent de 0,5 % en Martinique. Les tarifs de l’énergie, de nouveau à la hausse, sont le principal moteur de cette augmentation. Les prix de l’alimentation et des services augmentent également. Les produits manufacturés modèrent l’inflation.

Insee Conjoncture Martinique

No 04 

Paru le :31/05/2018

En 2017, l’indice moyen des prix à la consommation en Martinique est en hausse de 0,5 % par rapport à celui de 2016. L’inflation reste donc inférieure à celle observée en Guadeloupe et en Guyane. Cette augmentation entre les deux exercices masque des évolutions antagonistes : les tarifs de l’énergie, des services et des produits alimentaires sont tous trois en hausse, tandis que les prix des produits manufacturés chutent fortement.

Les tarifs pétroliers repartent à la hausse

Contrairement aux années précédentes, les tarifs de l’énergie, et plus particulièrement des produits pétroliers, sont en augmentation, respectivement de 7,4 % et 10,7 %. Alors qu’en 2015 et 2016, ils permettaient de contenir l’inflation, ils poussent le niveau général des prix vers le haut de façon significative pour l’année 2017.

La plus forte hausse, 9,6 % dont 12,9 % pour les produits pétroliers, a eu lieu au mois de janvier. Les prix sont ensuite restés relativement stables, jusqu’à une nouvelle hausse au dernier trimestre. En glissement annuel, ils sont toujours supérieurs à leur niveau mesuré un an auparavant.

La baisse des prix des produits manufacturés freine l’inflation

Confirmant la tendance à la baisse du deuxième semestre 2016, les prix des produits manufacturés ont diminué de 1,5 % en 2017 par rapport à l’année précédente. Ils représentent près de 30 % de la consommation des ménages martiniquais et limitent, de fait, la hausse générale des prix de 0,4 point.

Les prix moyens de l’habillement et des chaussures baissent significativement de 5,1 % par rapport à l’année précédente, la baisse de près de 10 % observée fin 2016 n’ayant pas été rattrapée avant la fin de l’année 2017. Avec une hausse de 8 % en décembre 2017, les prix sont remontés à un niveau proche de celui de décembre 2016. Les prix des produits de santé diminuent de 2,9 %, tandis que les autres produits manufacturés restent stables.

Forte hausse des prix des produits frais

Les ménages martiniquais consacrant près de 20 % de leurs dépenses courantes à l’alimentation, ce poste pèse sur l’indice des prix à la consommation. Pour l’année 2017, l’augmentation de 1,2 % des prix alimentaires a entraîné une hausse du niveau global des prix de 0,2 point.

Dès le mois de janvier 2017, les prix des produits frais ont été largement supérieurs à ceux de janvier  2016 (+ 6,7 %). Si l’écart s’est resserré en cours d’année, il reste de 3,1 % entre décembre 2016 et décembre 2017. En moyenne, les produits frais ont été 3,8 % plus chers en 2017 qu’en 2016. C’est le poste qui a le plus augmenté après celui de l’énergie.

Les prix des services concourent à l’inflation

En Martinique, le secteur des services représente 45 % de la consommation des ménages. Malgré une augmentation modérée de ses tarifs de 0,4 %, il contribue à la hausse globale du niveau des prix dans les mêmes proportions que les produits alimentaires. De  fortes disparités existent selon les types de services. Les services de transports et de santé sont en nette hausse, respectivement 2,4 % et 2 %, tandis que les services de communications sont en recul de 3,7 %. Les prix des loyers et des services qui y sont rattachés restent quant à eux stables.

Figure 1Chiffres clés prixIndice des prix à la consommation de la Martinique en 2017 (indice, base 100 en 2015 et %)

Chiffres clés prix
Regroupements Pondérations 2017 Indices Moyens 2016 Indices Moyens 2017 Variation2017/2016 (en %) Contributions à la hausse des prix en 2017 (en point)
Alimentation 1 781 101,3 102,5 1,2 0,2
Produits Frais 180 105,5 109,5 3,8 0,1
Alimentation hors produits frais 1 601 100,4 101,3 0,9 0,1
Tabac 116 100,9 101,8 0,9 0,0
Produits manufacturés 2 871 99,0 97,5 -1,5 -0,4
Habillement et chaussures 483 96,8 91,9 -5,1 -0,2
Produits de santé 464 96,7 93,9 -2,9 -0,1
Autres produits manufacturés 1 924 99,9 99,7 -0,2 0,0
Énergie 791 94,7 101,7 7,4 0,5
Produits pétroliers 592 92,1 102,0 10,7 0,6
Services 4 441 100,6 101,0 0,4 0,2
Loyers et services rattachés (1) 904 100,1 100,3 0,2 0,0
Services de santé 657 101,7 103,7 2,0 0,1
Services de transports 163 92,8 95,0 2,4 0,0
Services de communications 425 100,0 96,3 -3,7 -0,2
Autres services (2) 2 292 101,4 102,1 0,7 0,2
Ensemble 10 000 99,8 100,3 0,5 0,5
  • (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
  • (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 2Les produits pétroliers favorisent l’inflationContributions des postes à l'évolution générale des prix en nombre de points

Les produits pétroliers favorisent l’inflation
Catégorie Contribution 2016 Contribution 2017
Produits pétroliers -0,47 0,64
Énergie -0,42 0,58
Alimentation 0,23 0,21
Services 0,27 0,18
Autres services (1) 0,32 0,16
Alimentation hors produits frais 0,06 0,14
  • (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 2Les produits pétroliers favorisent l’inflationContributions des postes à l'évolution générale des prix en nombre de points

  • (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 3Retour de l’inflation après une période de stabilitéÉvolution des prix entre 2002 et 2017 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine (en indice)

Retour de l’inflation après une période de stabilité
Guadeloupe Martinique Guyane France métropolitaine
2002 81 80,8 82,1 82,8
2003 82,7 82,4 83,7 84,6
2004 83,8 84,1 84,7 86,4
2005 86,5 86,1 86 87,9
2006 88,3 88,2 87,9 89,3
2007 89,5 90,4 90,8 90,7
2008 91,5 92,9 94,1 93,2
2009 91,7 92,6 94,6 93,3
2010 94,2 94,1 94,9 94,7
2011 96,6 96,5 96,8 96,7
2012 98,5 97,9 98,2 98,6
2013 99,4 99,1 99,6 99,5
2014 99,7 99,9 100,1 100,0
2015 100 100 100 100,0
2016 99,9 99,8 99,9 100,2
2017 100,7 100,3 100,7 101,2
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 3Retour de l’inflation après une période de stabilitéÉvolution des prix entre 2002 et 2017 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine (en indice)

  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Pour comprendre

Méthodologie

L'indice des prix à la consommation (IPC) est désormais publié en base 2015

Jusqu’en décembre 2015, l'IPC était publié en base 100 par rapport à 1998. À partir de février 2016, l'année de référence est 2015 : la moyenne des indices des prix pour l’année 2015 vaudra 100. L’IPC a régulièrement changé de base : l'indice base 2015 est ainsi la huitième génération d'indice. Un changement de base comprend des opérations simples, de nature purement calculatoire. Le niveau de l’indice, qui est modifié avec le changement de l’année de référence, importe peu : c’est l’évolution de l’indice que l’on souhaite mesurer et cette évolution n’est pas affectée par l’année de référence dans le cas d’un indice chaîné comme l’IPC. Le changement de base 2015 a également permis d’intégrer un nombre important d’améliorations, rendues nécessaires étant donné le temps écoulé depuis le précédent changement de base. La série agrégée « transport-communications » par exemple, a été dissociée entre les « services de transport » d'une part et les « services de communication » d'autre part, compte tenu du poids grandissant de ces derniers. Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles sur le site insee.fr.

Les pondérations de l'IPC sont entièrement mises à jour

C'est en particulier le cas pour les indices des prix des DOM, qui intègrent désormais la dernière enquête budget des familles de 2011. Ce changement de pondérations ne change pas les tendances, mais peut les amplifier.

Le calcul de l’indice a été amélioré

Les changements de base sont aussi l’occasion de mettre en œuvre des évolutions méthodologiques importantes. Ainsi, pour les produits frais, la méthodologie d’agrégation de l’indice a été modifiée : les produits frais seront traités comme les autres variétés et leurs prix de base seront mis à jour chaque année.