Insee Conjoncture OccitanieBilan économique 2017 - Occitanie

Dans un contexte de retour à une croissance solide en France, avec une augmentation du PIB de 2,2 % en 2017, l’économie est bien orientée en Occitanie. La reprise de l'emploi salarié régional amorcée en 2015 se confirme et gagne cette année le secteur de la construction. Le dynamisme de l’emploi se traduit par une baisse de plus d’un point du taux de chômage dans la région.

Insee Conjoncture Occitanie
No 13
Paru le :Paru le31/05/2018
Hanane El Larhrib (Pôle emploi), Marielle Dhune (Direccte), Isabelle Pertile (Insee)
Insee Conjoncture Occitanie No 13- Mai 2018
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Chômage - La baisse du chômage s'intensifie en 2017 Bilan économique 2017

Hanane El Larhrib (Pôle emploi), Marielle Dhune (Direccte), Isabelle Pertile (Insee)

En 2017, le taux de chômage diminue de plus d’un point en Occitanie comme en France métropolitaine. La part de la population active à la recherche d’un emploi s’élève encore à 10,5 % dans la région, contre 8,6 % en métropole.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi progresse à nouveau en 2017. Cette hausse est principalement due aux demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) et touche toutes les tranches d’âge. Le chômage de longue durée augmente et affecte particulièrement les seniors.

Le nombre de bénéficiaires d’un contrat aidé diminue fortement en 2017. Le recours à l’activité partielle est globalement en baisse pour les entreprises, malgré l’impact de la grippe aviaire.

Insee Conjoncture Occitanie

No 13

Paru le :31/05/2018

Forte baisse du taux de chômage

En Occitanie, la baisse du chômage amorcée en 2015 s’intensifie en 2017 : le taux de chômage diminue de 1,2 point en 2017, après - 0,3 point en 2016 et en 2015. Il s’établit à 10,5 % de la population active fin 2017. En France métropolitaine, la baisse débute à la même époque mais est de moindre ampleur. Néanmoins, la part de population active à la recherche d’un emploi (8,6 %) reste bien inférieure au niveau régional (figure 1).

Le recul du chômage concerne cette année toutes les régions de métropole. L’Occitanie se situe au deuxième rang des plus fortes baisses, juste derrière le Grand-Est et au même niveau que les régions Bourgogne-Franche-Comté et Bretagne.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Occitanie France métropolitaine
1er trim. 2005 9,5 8,3
2e trim. 2005 9,7 8,4
3e trim. 2005 9,9 8,6
4e trim. 2005 10,0 8,7
1er trim. 2006 10,1 8,7
2e trim. 2006 9,9 8,6
3e trim. 2006 10,0 8,5
4e trim. 2006 9,4 8,0
1er trim. 2007 9,5 8,1
2e trim. 2007 9,2 7,8
3e trim. 2007 9,0 7,6
4e trim. 2007 8,5 7,1
1er trim. 2008 8,2 6,8
2e trim. 2008 8,3 7,0
3e trim. 2008 8,5 7,1
4e trim. 2008 8,8 7,4
1er trim. 2009 9,6 8,2
2e trim. 2009 10,1 8,8
3e trim. 2009 10,1 8,8
4e trim. 2009 10,5 9,1
1er trim. 2010 10,4 9,0
2e trim. 2010 10,3 8,9
3e trim. 2010 10,3 8,8
4e trim. 2010 10,3 8,8
1er trim. 2011 10,4 8,8
2e trim. 2011 10,3 8,7
3e trim. 2011 10,5 8,8
4e trim. 2011 10,7 9,0
1er trim. 2012 10,9 9,1
2e trim. 2012 11,2 9,4
3e trim. 2012 11,2 9,4
4e trim. 2012 11,6 9,7
1er trim. 2013 11,9 9,9
2e trim. 2013 12,1 10,1
3e trim. 2013 11,9 9,9
4e trim. 2013 11,8 9,8
1er trim. 2014 11,8 9,8
2e trim. 2014 11,9 9,8
3e trim. 2014 12,1 10,0
4e trim. 2014 12,3 10,1
1er trim. 2015 12,1 10,0
2e trim. 2015 12,3 10,2
3e trim. 2015 12,2 10,1
4e trim. 2015 12,0 9,9
1er trim. 2016 11,9 9,9
2e trim. 2016 11,7 9,7
3e trim. 2016 11,7 9,7
4e trim. 2016 11,7 9,7
1er trim. 2017 11,2 9,3
2e trim. 2017 11,0 9,1
3e trim. 2017 11,2 9,3
4e trim. 2017 10,5 8,6
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Le taux de chômage diminue dans tous les départements d’Occitanie en 2017, dans une fourchette de - 1,4 point (Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées et Hérault) à - 0,6 point (Lozère) (figure 2). Les quatre départements littoraux de la région (Pyrénées-Orientales, Hérault, Gard et Aude) se classent toujours parmi les cinq départements de métropole les plus touchés par le chômage, malgré une baisse du taux de chômage importante, supérieure à un point. Dans les Pyrénées-Orientales, la part de la population active en recherche d’emploi est la plus forte de métropole (14,2 %).

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2016 T4 2017 T1 2017 T2 2017 T3 2017 T4 (p) Évolution 2017T4/2016T4 (en points de %)
Ariège 12,1 11,7 11,6 12,0 11,2 - 0,9
Aude 13,3 12,7 12,5 12,8 12,1 - 1,2
Aveyron 7,4 7,1 7,1 7,2 6,6 - 0,8
Gard 13,5 12,9 12,6 13,0 12,3 - 1,2
Haute-Garonne 9,8 9,4 9,2 9,4 8,4 - 1,4
Gers 7,8 7,4 7,2 7,4 6,8 - 1,0
Hérault 14,0 13,3 13,1 13,4 12,6 - 1,4
Lot 9,3 9,0 8,9 9,3 8,6 - 0,7
Lozère 6,2 6,0 5,9 6,2 5,6 - 0,6
Hautes-Pyrénées 11,3 10,8 10,4 10,4 9,9 - 1,4
Pyrénées-Orientales 15,5 14,8 14,4 14,8 14,2 - 1,3
Tarn 10,6 10,2 10,0 10,2 9,5 - 1,1
Tarn-et-Garonne 11,5 11,1 10,8 11,1 10,4 - 1,1
Occitanie 11,7 11,2 11,0 11,2 10,5 - 1,2
France métropolitaine 9,7 9,3 9,1 9,3 8,6 - 1,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

La demande d’emploi augmente en 2017

Fin 2017, 585 400 demandeurs d’emploi (catégories A, B, C) 1 sont inscrits à Pôle emploi en Occitanie (figure 3), soit 14 600 de plus en un an. Cette hausse (+ 2,6 %) est comparable à la moyenne de France métropolitaine et fait suite à une année de quasi-stabilité.

L’augmentation est néanmoins plus faible que la moyenne annuelle sur les dix dernières années, durant les quelles la demande d’emploi a quasiment doublé en Occitanie (275 800 demandeurs d’emploi supplémentaires).

En effet, depuis le début de la crise, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi est particulièrement importante en Occitanie (+ 89 % entre 2007 et 2017), et un peu plus forte qu’en métropole (+ 81 %), en raison notamment d’une plus forte progression de la population active.

L’année 2017 est marquée par deux périodes distinctes. Durant le premier semestre, la demande d’emploi baisse fortement (- 4,9 %) alors qu’au cours du second semestre, elle connaît une hausse particulièrement importante (+ 4,8 %). Cette évolution en deux temps des demandeurs d’emploi des catégories A, B, C en Occitanie s’observe également, dans une moindre mesure, en France métropolitaine.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2017 (en milliers) Évolution 2017/2016 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 282,6 192,4 1,0 -1,3
Femmes 302,7 183,5 4,0 2,0
Moins de 25 ans 77,9 52,6 0,9 -1,1
25 à 49 ans 358,7 222,6 1,9 -0,3
50 ans ou plus 148,8 100,7 5,0 2,2
Inscrits depuis un an ou plus 260,0 nd 6,0 nd
Occitanie 585,4 375,9 2,6 0,3
France métropolitaine 5 683,2 3 523,6 2,5 -0,2
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2016 et le 31/12/2017.
  • Note : données brutes.
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Dans la région, la hausse globale de la demande d’emploi en 2017 s’explique par une augmentation très forte des demandeurs ayant exercé une activité réduite durant le mois (+ 7,0 % pour les catégories B et C) tandis que l’augmentation est bien plus modérée pour les demandeurs sans activité (+ 0,3 % pour la catégorie A). Cette évolution contrastée est souvent observée lorsque l’activité économique redémarre : les entreprises ont tendance à recruter des intérimaires et à proposer des contrats de courte durée dans un premier temps, avant d’éventuellement procéder à des recrutements en contrat à durée indéterminée (CDI).

En Occitanie, le nombre de demandeurs d’emploi augmente dans tous les départements, sauf en Haute-Garonne qui connaît une stabilité de la demande d’emploi en 2017. Dans l’Hérault, qui concentre quasiment un quart des demandeurs d’emploi, l’augmentation est la plus forte et s’élève à 3,4 %.

1 Ces trois catégories correspondent aux demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) ou exerçant une activité réduite (B et C). Elles correspondent à un champ plus large que celui retenu dans le calcul du taux de chômage. En effet, seules les personnes à la recherche d’un emploi sans activité professionnelle sont prises en compte dans le calcul du taux de chômage.

Toutes les tranches d’âge sont impactées

Contrairement à l’année passée, toutes les tranches d’âge sont touchées par une hausse de la demande d’emploi. Les plus âgés sont particulièrement impactés : 150 000 demandeurs d’emploi, soit une augmentation de 5,0 %. Néanmoins, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus augmente moins vite depuis 2011, et cette tendance se confirme encore en 2017. À l’inverse, pour les jeunes de moins de 25 ans, après deux années de baisse, 2017 amorce une reprise de la demande d’emploi (+ 0,9 % par rapport à fin 2016). Les 25-49 ans sont également plus nombreux en recherche d’emploi fin 2017 après le léger repli de 2016. Ils représentent 6 800 demandeurs supplémentaires, soit une progression de 1,9 %.

Fin 2017, l’augmentation de la demande d’emploi concerne aussi bien les femmes que les hommes, même si la situation est moins défavorable pour ces derniers (+ 1,0 % contre + 4,0 % pour les femmes). L’écart entre les hommes et les femmes est particulièrement marqué chez les jeunes : la demande d’emploi recule de 0,8 % chez les jeunes hommes alors qu’elle augmente de 2,8 % chez les jeunes femmes. Toutefois, depuis le début de la crise, les femmes demeurent moins impactées que les hommes par la forte montée de la demande d’emploi (+ 80 % contre + 100 % pour les hommes entre 2007 et 2017).

Une forte progression des demandeurs d’emploi inscrits depuis un ou deux ans

Les demandeurs d’emploi de longue durée, c’est-à-dire inscrits depuis plus d’un an à Pôle emploi, représentent plus de 260 000 personnes en Occitanie fin 2017, soit 44,4 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi. Cette proportion est en augmentation (43,0 % fin 2016). Le nombre d’inscrits depuis trois ans ou plus à Pôle emploi continue de progresser (+ 4,8 % en 2017) et leur nombre a triplé depuis le début de la crise pour atteindre 88 800 demandeurs d’emploi fin 2017. La hausse est encore plus marquée en 2017 pour les 118 600 demandeurs inscrits depuis un à deux ans à Pôle emploi (+ 11,1 %).

Les personnes âgées de 50 ans ou plus sont les plus touchées par la demande d’emploi de longue durée : un jeune demandeur d’emploi sur cinq est inscrit depuis plus d’un an contre deux sur cinq pour les 25-49 ans et trois sur cinq pour les demandeurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus en Occitanie.

Le nombre de bénéficiaires d’un contrat aidé repart à la baisse

Fin 2017, près de 26 000 bénéficiaires d’un contrat aidé disposent d’un contrat unique d’insertion (CUI) ou d’un emploi d’avenir (EAv) en Occitanie, un nombre en diminution d’un tiers par rapport à 2016. La baisse du nombre de bénéficiaires est plus marquée dans le secteur marchand (- 56 %), que dans le secteur non marchand, du fait de l’arrêt de la prescription des contrats aidés marchands au 1er  septembre 2017. Le nombre de bénéficiaires est en baisse auprès des deux principaux types d’employeurs de contrats aidés : les associations (- 35 %) et les établissements publics d’enseignement (- 11 %).

La baisse du nombre contrats aidés concerne davantage les jeunes (- 38 %) que les plus âgés (- 15 %). Néanmoins, les jeunes restent plus nombreux en contrat aidés (35 % contre 29 %), en raison des emplois d’avenir qui leur sont spécifiquement dédiés.

Le nombre de nouvelles embauches en contrats aidés baisse fortement en 2017 (- 40 % en un an).

Le recours à l’activité partielle diminue malgré le fort impact de la crise aviaire

En 2017, les entreprises et établissements localisés dans la région ont recours au chômage partiel à hauteur de 1,1 million d’heures, volume en baisse depuis deux ans (- 14 % en 2017 après - 16 % en 2016) (figure 4). La grippe aviaire est encore cette année une des principales raisons de recours à l’activité partielle, puisqu’elle induit environ 30 % des heures non travaillées. La réduction d’activité touche les élevages de volaille et encore plus les industries de transformation, et dans une moindre mesure les activités en aval de la filière (commerce, transport...).

Dans la construction, l’activité partielle diminue de moitié par rapport à 2016. Elle baisse aussi de manière significative dans les services et plus légèrement dans l’industrie. En revanche, dans le commerce, elle augmente de 23 %.

Dans le Gers, important département d’élevage de canards, le recours à l’activité partielle augmente à nouveau fortement. Les départements de l’Aveyron et des Hautes-Pyrénées ont également davantage recours à l’activité partielle en 2017, alors que dans tous les autres départements l’activité partielle diminue.

Les chefs d’entreprise justifient le recours à l’activité partielle en grande partie par la conjoncture économique (49 % des motifs invoqués) ; en conséquence, l’activité partielle est moins importante en période de reprise.

Figure 4Consommation d’heures d’activité partielle par secteur en Occitanie

heures
Consommation d’heures d’activité partielle par secteur en Occitanie (heures)
Agriculture Industrie Construction Commerce Services
2008 T1 625 10 518 3 041 5 822 15 738
2008 T2 1 933 12 990 5 580 8 750 6 570
2008 T3 2 741 27 597 4 691 11 197 7 368
2008 T4 149 147 642 13 906 12 036 25 626
2009 T1 17 647 672 132 39 465 26 723 62 986
2009 T2 10 859 700 728 32 953 38 635 78 437
2009 T3 3 724 423 522 20 580 34 118 91 181
2009 T4 4 175 526 873 31 661 33 988 84 205
2010 T1 8 903 316 386 58 903 35 091 83 003
2010 T2 7 861 244 005 30 479 23 042 63 453
2010 T3 1 613 88 833 23 097 14 774 32 448
2010 T4 3 855 107 672 29 568 17 629 31 453
2011 T1 2 993 93 281 54 681 15 353 43 191
2011 T2 2 005 79 819 22 779 9 828 22 992
2011 T3 6 749 46 287 4 772 8 046 17 123
2011 T4 1 297 54 699 12 628 5 991 19 300
2012 T1 7 413 100 675 35 743 13 543 55 564
2012 T2 8 256 87 744 27 563 17 111 35 925
2012 T3 2 067 44 970 15 677 9 920 38 786
2012 T4 1 907 124 397 28 651 20 206 48 371
2013 T1 4 734 106 128 54 230 20 610 74 943
2013 T2 3 997 127 481 42 814 24 735 68 369
2013 T3 2 666 140 223 28 679 29 408 85 270
2013 T4 5 409 190 675 47 694 28 760 75 979
2014 T1 7 387 161 394 74 695 38 763 92 008
2014 T2 2 020 122 101 52 697 33 011 72 904
2014 T3 2 882 122 576 33 936 25 325 75 748
2014 T4 5 244 161 766 46 170 40 919 80 288
2015 T1 6 969 220 616 163 494 48 455 139 130
2015 T2 1 946 162 694 75 792 39 407 162 298
2015 T3 2 694 107 660 41 262 30 869 100 978
2015 T4 4 099 134 142 49 851 36 021 82 336
2016 T1 19 581 119 567 102 573 26 988 101 044
2016 T2 67 722 190 949 72 831 36 009 90 575
2016 T3 34 975 126 514 36 525 17 689 67 261
2016 T4 5 196 128 981 26 178 20 385 65 515
2017 T1 54 217 176 143 62 686 40 439 82 309
2017 T2 49 145 182 300 25 815 45 148 57 649
2017 T3 17 285 112 113 14 260 22 336 54 549
2017 T4 6 425 70 744 13 216 16 340 61 185
  • Source : Direccte

Figure 4Consommation d’heures d’activité partielle par secteur en Occitanie

  • Source : Direccte

Les demandeurs d’emploi de très longue durée

En Occitanie, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A fin décembre 2017 s’élève à 375 900. Parmi ces demandeurs d’emploi, 14 % sont inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus et n’ont exercé aucune activité durant cette période.

L’analyse présentée ici a pour objectif de caractériser les 52 600 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A depuis 24 mois, sans aucune activité entre janvier 2016 et décembre 2017, au regard des 374 500 demandeurs d’emploi de 26 ans ou plus, inscrits en catégorie A à Pôle emploi en décembre 2017 2 . Afin d’apprécier l’influence de chacune des variables qui peuvent induire un risque particulier de chômage de longue durée sans aucune activité, un individu de référence a été défini de manière à faire ressortir par comparaison les modalités des variables les plus discriminantes. Il s’agit d’un homme, âgé de 30 à 39 ans, résidant en Haute-Garonne, en dehors d’un quartier prioritaire, employé, ayant un niveau de formation BAC ou BAC pro et ne bénéficiant ni de l’obligation d’emploi, ni du RSA.

Figure 5L’âge constitue le premier facteur d’éloignement de l’emploiFacteurs de risque d'être demandeur d’emploi de très longue durée en catégorie A en continu, selon les caractéristiques des demandeurs

  • Note : les effets de chaque caractéristique sont présentés en écart par rapport à la situation de référence. Plus le coefficient est supérieur à 1, plus la probabilité d’être demandeur d’emploi de très longue durée sans aucune activité est élevée par rapport à la situation de référence.
  • * Lecture : le risque d'être demandeur d’emploi de très longue durée en catégorie A de façon continue est multiplié par 2,7 pour un demandeur d’emploi entre 50 et 54 ans, par rapport à un demandeur d’emploi âgé entre 30 et 39 ans, toutes choses égales par ailleurs.
  • Source : Pôle emploi Occitanie

La probabilité d’être au chômage pendant une très longue durée sans aucune activité sur la période augmente avec l’âge. Ainsi, un demandeur d’emploi de 60 ans ou plus a 8,3 fois plus de risque d’être inscrit depuis 24 mois ou plus à Pôle emploi sans aucune activité sur la période, qu’un demandeur d’emploi ayant entre 30 et 39 ans.

Ce risque est accru lorsque le demandeur d’emploi bénéficie de l’obligation d’emploi (BOE, () ou du RSA. Dans les deux cas, il est multiplié par 2,4 par rapport aux demandeurs d’emploi non BOE ou non bénéficiaires du RSA.

Le lieu de résidence joue également un rôle dans la probabilité d’être inscrit durablement sans activité. Résider dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) a un impact positif puisque, dans ce cas, la probabilité baisse légèrement. Les mesures d’accompagnement en œuvre pour ces territoires permettent probablement à leurs habitants d’avoir accès, au moins temporairement, à l’emploi.

Le risque d’être au chômage de très longue durée sans aucune activité est plus faible pour les demandeurs d’emploi habitant le Gers, la Lozère, l'Aveyron ou le Tarn-et-Garonne que pour ceux habitant en Haute-Garonne. En revanche, qualification, niveau de formation et sexe influent peu sur le risque d’être inscrit de manière durable à Pôle emploi sans exercer la moindre activité.

2 Les plus jeunes sont exclus car très peu représentés parmi les demandeurs d’emploi de très longue durée (depuis 24 mois) et après activité sur la période.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Pour en savoir plus

Bilan du marché du travail 2017 - région Occitanie, publication conjointe Direccte et Pôle emploi Occitanie, à paraître

Ouvrir dans un nouvel onglet Observatoire de Pôle emploi Occitanie