Bilan économique 2014 en Champagne-Ardenne

En 2014, l'activité mondiale accélère légèrement. La reprise s'affermit dans les pays avancés tandis que la croissance fléchit dans la plupart des pays émergents. La zone euro, après deux années de contraction de l'activité, renoue timidement avec la croissance. En France, la croissance économique est faible : +0,2 % après +0,7 % en 2013. Bénéficiant de la baisse du prix du pétrole et de l'euro, le climat des affaires s'améliore à partir d'octobre, mais demeure attentiste. L'emploi salarié marchand non agricole recule légèrement (-0,5 % en glissement annuel), en raison du faible rythme de croissance de l'activité. Le pouvoir d'achat des ménages rebondit, alors que les prix de la consommation décélèrent de nouveau. En Champagne-Ardenne, alors que le climat des affaires est orienté à la baisse à partir de mi-2014 pour se redresser seulement en fin d'année, l'activité continue de se dégrader dans la quasi-totalité des secteurs, notamment l'industrie, la construction, le commerce et le transport. L'intérim est également touché. En conséquence, l'emploi salarié des secteurs marchands non agricoles recule de 1,7 % sur un an, au même rythme que l'année passée. L'année s'achève sur une perte nette de 4 650 emplois. Parallèlement, la situation du marché du travail se détériore à nouveau en 2014, après une légère amélioration en 2013. Au 4e trimestre 2014, le taux de chômage localisé de la Champagne-Ardenne s'élève à 11,0 % de la population active, en hausse de 0,7 point sur un an, après -0,2 point l'année précédente. Les quatre départements de Champagne-Ardenne enregistrent une augmentation du chômage, mais dans l'Aube la dégradation est particulièrement marquée.

Insee Conjoncture Champagne-Ardenne
Paru le :Paru le29/05/2015
Romain Perron, Insee Champagne-Ardenne
Insee Conjoncture Champagne-Ardenne- Mai 2015
Consulter

Emploi - Baisse de l'emploi proche de celle observée en 2013

Romain Perron, Insee Champagne-Ardenne

En Champagne-Ardenne, l’emploi salarié continue de diminuer en 2014, à un rythme proche de celui observé en 2013 : –1,7 % en glissement annuel, soit 4 650 postes de moins dans les secteurs marchands non agricoles. Dans l’industrie, le recul de l’emploi se poursuit, toutefois à un rythme moindre que l’année passée (–2,1 % après –3,8 %). En revanche, dans le secteur de la construction, la dégradation de l’emploi, engagée depuis la mi-2008, s’amplifie encore (–4,5 % après –3,4 %).

Le tertiaire marchand perd également des emplois (–1,0 % en glissement annuel), touché à la fois par d’importantes suppressions de postes dans le commerce et les transports et la baisse de l’intérim.

En France métropolitaine, la baisse de l’emploi salarié marchand non agricole reste modérée (–0,5 % en glissement annuel), proche de celle de 2013 (–0,3 %).

Insee Conjoncture Champagne-Ardenne

No 5

Paru le :29/05/2015

En France, la croissance économique reste modeste en 2014 : 0,2 % en moyenne annuelle, après 0,7 % en 2013 et 0,2 % en 2012. Après un léger recul au 1er semestre, un certain regain d’activité est observé au 2e semestre. Après s’être dégradé à l’été 2014, le climat des affaires en France s’améliore à partir d’octobre. Dans ce contexte, en France métropolitaine, l’emploi baisse de 0,5 % en glissement annuel, soit 74 000 postes des secteurs marchands non agricoles de moins en 2014, après un repli de 0,3 % en 2013.

Forte baisse de l’emploi au 3e trimestre

En Champagne-Ardenne, l’emploi salarié des secteurs marchands non agricoles recule de 1,7 % sur un an, soit un rythme plus marqué qu’au niveau métropolitain (–0,5 %) (figure 1). Fin 2014, 277 000 salariés travaillent dans ces secteurs, soit 4 650 de moins que fin 2013. L’année passée, la baisse de l’emploi était de même ampleur (–1,6 % en glissement annuel, soit –4 540 postes). Après un 1er semestre 2013 difficile, l’emploi régional résiste bien de mi-2013 à mi-2014 : il baisse modérément au 1er semestre 2014 (–0,3 % en glissement semestriel). Par la suite, l’emploi recule sensiblement au 3e trimestre, puis moins fortement au 4e trimestre. Plus de trois emplois supprimés sur quatre en 2014 le sont au cours du second semestre. Dans le même temps, le climat des affaires régional se détériore fortement à la mi-2014 pour ne se redresser qu’en fin d’année.

Figure 1Évolution régionale de l'emploi salarié

Glissement annuel 2014-2013 (en %)
Évolution régionale de l'emploi salarié (Glissement annuel 2014-2013 (en %))
-1.1 -0.5 0
11 0.15785009158747526
21 -1.6510907851380525
22 -1.351618211738892
23 -0.5976751961159592
24 -1.0442382452257315
25 -0.778946357393267
26 -0.9161625386863947
31 -0.3788996975053744
41 -1.2000516810577975
42 -0.7302229515017332
43 -1.8818982979293435
52 -0.4848121199684153
53 -0.2743453091065904
54 -1.533717217476735
72 -0.060485540307086916
73 -0.07922913821334521
74 -1.4994182664339732
82 -0.03830043941494549
83 -0.13513610649875288
91 -0.08053685745594161
93 -0.3224431856735344
94 0.09168181747548677
  • Note : données CVS.
  • Champ : France métropolitaine. Emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 1Évolution régionale de l'emploi salariéFrance métropolitaine : -0,5 %

  • Note : données CVS.
  • Champ : France métropolitaine. Emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Parmi les régions métropolitaines, seule la Franche-Comté, 1re région industrielle de France, enregistre une baisse plus importante de l’emploi cette année (–1,9 %) qu’en Champagne-Ardenne. En Picardie et en Lorraine, régions limitrophes, caractérisées aussi par l’importance de l’industrie, les baisses sont également importantes, respectivement –1,4 % et –1,2 %. À l’inverse et comme les années passées, dans les régions bénéficiant d’un tissu productif plus diversifié et d’une forte attractivité démographique, l’emploi résiste mieux : Île-de-France, +0,2 %, Corse, +0,1 %, Languedoc-Roussillon et Aquitaine, –0,1 %.

Moindre repli de l’emploi dans la Marne

La Marne qui rassemble 46,0 % des effectifs salariés régionaux, perd 1,2 % des emplois marchands, soit 1 560 postes de moins. Le recul est cependant nettement plus modéré qu’en 2013 où 2 450 emplois avaient été supprimés (–1,9 %). En revanche, les baisses s’accélèrent en 2014 dans les trois autres départements de la région, légèrement dans l’Aube (–1,8 % après –1,7 % en 2013) et plus fortement dans les Ardennes (–2,4 % après –1,8 %) et en Haute-Marne (–1,8 %, après une quasi-stabilité l’année précédente).

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Champagne-Ardenne

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Champagne-Ardenne (en indice base 100 au 2005 T1)
Industrie Construction Tertiaire principalement marchand hors intérim dont Commerce Emploi hors intérim Champagne-Ardenne Emploi hors intérim France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100 100 100 100 100
2e trim. 2005 99,31 100,82 99,77 100,03 99,7 100,07
3e trim. 2005 98,63 101,79 99,33 99,45 99,3 100,12
4e trim. 2005 97,92 102,48 99,48 99,44 99,19 100,24
1er trim. 2006 97,18 102,88 99,83 99,08 99,15 100,38
2e trim. 2006 96,99 104,03 101,05 99,12 99,85 100,75
3e trim. 2006 96,2 104,76 101,05 99,72 99,64 101,15
4e trim. 2006 95,34 105,67 100,32 99,42 99,01 101,29
1er trim. 2007 94,98 106,16 101,07 99,83 99,33 101,74
2e trim. 2007 94,11 106,62 100,27 99,37 98,62 102,09
3e trim. 2007 93,69 107,05 101,03 99,58 98,93 102,54
4e trim. 2007 93,35 108,79 101,21 99,56 99,06 102,8
1er trim. 2008 93,05 109,97 101,57 99,4 99,26 102,87
2e trim. 2008 92,34 110,45 102,1 100,02 99,33 102,75
3e trim. 2008 91,5 111,27 102,04 99,74 99,08 102,67
4e trim. 2008 90,45 110,51 102,17 98,95 98,7 102,44
1er trim. 2009 88,55 109,38 101,79 98,47 97,7 101,83
2e trim. 2009 86,95 108,67 101,5 97,74 96,9 101,27
3e trim. 2009 86,13 108,39 101,62 97,18 96,63 100,82
4e trim. 2009 84,98 107,9 101,74 97,5 96,24 100,73
1er trim. 2010 83,66 107,29 102,22 97,54 95,97 100,47
2e trim. 2010 82,81 107,08 102,02 97,31 95,54 100,36
3e trim. 2010 82,09 106,97 102,74 97,6 95,66 100,42
4e trim. 2010 81,72 107,59 103,23 98,03 95,85 100,49
1er trim. 2011 81,7 107,29 103,48 98,29 95,95 100,76
2e trim. 2011 81,44 107,04 103,85 98,48 96,04 101,03
3e trim. 2011 80,59 106,5 103,67 98,07 95,58 100,95
4e trim. 2011 80,48 105,62 103,59 98,26 95,42 101,09
1er trim. 2012 79,46 107,98 103,56 98,09 95,25 101,19
2e trim. 2012 79,31 106,64 103,06 97,94 94,8 101,19
3e trim. 2012 78,84 105,47 102,57 97,67 94,25 101,07
4e trim. 2012 78,58 103,97 102,24 97,33 93,84 100,88
1er trim. 2013 77,57 102,57 102 97,23 93,22 100,74
2e trim. 2013 76,76 101,75 101,73 96,6 92,7 100,42
3e trim. 2013 76,33 101,37 101,43 96,54 92,35 100,37
4e trim. 2013 75,61 100,41 101,36 96,42 91,96 100,36
1er trim. 2014 75,49 99,35 101,13 96,27 91,7 100,32
2e trim. 2014 75,2 98,41 101,19 96,12 91,54 100,28
3e trim. 2014 74,55 96,91 100,74 95,62 90,92 100,03
4e trim. 2014 74,01 95,92 100,35 95,15 90,42 99,99
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi salarié des secteurs principalement marchands dans la région Champagne-Ardenne

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Baisse de l’emploi industriel moins marquée qu’en 2013…

Fin 2014, 78 600 salariés exercent leur activité dans un établissement industriel (figure 3), soit 28,4 % de l’emploi salarié marchand non agricole en Champagne-Ardenne, contre 20,4 % en France métropolitaine. En un an, l’industrie régionale perd 2,1 % de ses effectifs, soit –1 710 emplois. Cette baisse est nettement moins marquée que celle de 2013, où le bilan se soldait par 3 150 emplois en moins par rapport à fin 2012, soit une diminution de 3,8 %. Au niveau national, le recul est également moindre, –1,2 % en 2014 après –1,8 % en 2013.

Au sein de l’industrie, seul le secteur de l’énergie, l’eau et la gestion des déchets gagne des emplois en Champagne-Ardenne (+2,2 %). Dans la fabrication des matériels de transport, l’emploi continue de diminuer  : –11,2 %, soit 260 postes supprimés ; dans l’industrie des biens d’équipement, la baisse de 2,4 % concerne 240 emplois. D’une façon générale, les équipementiers automobiles et les entreprises dont l’activité est liée à la construction restent très fragilisés, comme les années passées. En revanche, les industries agro-alimentaires et de boissons maintiennent un niveau d’emploi proche de celui de 2013 (–0,4 % soit 70 emplois perdus, après –2,2 % en 2013).

Figure 3Emploi salarié des secteurs principalement marchands

en %
Emploi salarié des secteurs principalement marchands (en %)
Secteur d'activité - NAF rév. 2, 2008 2014 T4 (en milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2013/2008 (1)
Champagne-Ardenne Champagne-Ardenne France métropolitaine Champagne-Ardenne France métropolitaine
Industrie 78,6 -2,1 -1,2 -3,5 -2,0
Industrie agro-alimentaire 15,2 -0,4 0,1 -1,9 -0,4
Energie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 8,1 2,2 1,0 0,2 0,2
Biens d'équipement 8,7 -2,7 -1,4 -2,0 -2,8
Matériels de transport 2,1 -11,2 -2,7 -11,8 -2,0
Autres branches industrielles 44,6 -2,8 -1,7 -4,3 -2,9
Construction 25,8 -4,5 -3,5 -1,9 -1,5
Tertiaire marchand 172,5 -1,0 0,1 0,0 0,3
Commerce 56,5 -1,3 -0,5 -0,5 -0,2
Transports 24,9 -2,5 -0,5 -1,3 -0,3
Hébergement - restauration 14,1 0,7 0,8 0,5 0,9
Information - communication 3,7 -4,1 0,8 -4,4 0,3
Services financiers 11,4 -1,6 0,5 0,0 0,2
Services immobiliers 3,5 -2,7 -0,1 -1,9 -0,5
Services aux entreprises 34,5 0,1 0,8 1,8 0,9
Services aux ménages 12,5 0,8 0,8 0,0 0,7
Intérim 11,4 -1,0 0,1 2,9 1,1
Total 277,0 -1,7 -0,5 -1,2 -0,4
  • Note : données CVS.
  • (1) : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Les autres branches de l’industrie, qui regroupent 56,7 % de l’emploi industriel dans la région, perdent globalement 1 300 postes (–2,8 %), mais moins qu’un an plus tôt (–1 860 postes). Dans cet ensemble, les secteurs de la métallurgie, de l’industrie du bois et du papier, et de la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique sont les plus touchés.

… sauf dans le département de l'Aube

Dans les Ardennes, où l’industrie est fortement liée à la filière automobile, les emplois industriels se contractent de 3,6 %, comme en 2013 (–3,7 %). Dans l’Aube, les effectifs diminuent de 3,4 %, plus fortement qu’un an plus tôt (–2,6 %). La baisse concerne plus de 600 postes dans ce département. La liquidation judiciaire en fin d’année de deux entreprises du groupe SIMPA, spécialisées dans la fabrication de portes et fenêtres, entraîne à elle seule la suppression de 380 emplois.

L’emploi industriel résiste mieux en Haute-Marne (–1,7 %) et surtout dans la Marne (–0,6 %) où, en particulier, l’emploi de l’industrie agro-alimentaire et de boissons est bien orienté (+1,6 %). Dans ce département, les effectifs industriels ont reculé de 4,5 % en 2013, soit 1 440 postes supprimés par rapport à fin 2012, suite notamment à des fermetures d’établissements comme Grandeco dans l’industrie du bois et du papier ou Plastique Technique Champenois dans la fabrication de matériel de transport.

Des difficultés persistantes dans la construction

Depuis mi-2008, le secteur de la construction perd des emplois. En 2014, les suppressions de postes s’accélèrent, –4,5 % après –3,4 % en 2013. La construction de bâtiments comme le génie civil et les travaux de constructions spécialisés (maçonnerie, électricité …) sont touchés. Au niveau national, la baisse de l’emploi dans la construction est un peu moins marquée, mais s’amplifie également, –3,5 % après –1,8 % en 2013.

Le secteur supprime des emplois dans les quatre départements de la région : –6,3 % dans l’Aube, –5,3 % en Haute-Marne, –3,7 % dans la Marne et –3,1 % dans les Ardennes.

Recul de l’emploi tertiaire marchand

En 2014, l’emploi du tertiaire marchand, qui concentre 62,0 % de l’emploi des secteurs marchands non agricoles de Champagne-Ardenne, se contracte de 1,0 % par rapport à 2013, après une légère baisse l’année précédente (–0,2 % en 2013). Les 1 730 postes perdus représentent 37,2 % du recul de l’emploi régional.

En 2013, l’emploi tertiaire marchand bénéficiait du dynamisme de l’intérim. En revanche, en 2012 près de 4 000 postes avaient été supprimés (–2,2 %) dans le tertiaire marchand.

Le commerce et les transports, secteurs tertiaires les plus touchés

En 2014, ce sont surtout les difficultés, d’une part du commerce (–1,3 %, soit –760 postes), activité qui représente un tiers des emplois du tertiaire marchand, et d’autre part des transports (–2,5 %, soit –650 postes), qui pèsent sur l’emploi de ce secteur. En revanche, dans les services aux entreprises hors intérim, 3e grande composante du tertiaire marchand, les effectifs se maintiennent (+0,1 %). L’hébergement restauration gagne des emplois en 2014, +0,7 %, après une baisse de 2,3 % en 2013.

En France métropolitaine, l’emploi tertiaire marchand est stable (+0,1 %). Comme au niveau régional, les effectifs diminuent dans le commerce (–0,5 %) et les transports (–0,5 %), mais moins fortement qu’en Champagne-Ardenne. Le secteur du commerce pâtit d’une consommation des ménages peu dynamique. Celui du transport et de l’entreposage est touché par d’importantes restructurations chez les principaux transporteurs routiers et par des diminutions d’emploi à La Poste et à la SNCF. En revanche, au niveau national, ces baisses sont compensées par la vigueur des services aux entreprises hors intérim (+0,8 %).

L’intérim marqué par un troisième trimestre difficile

Fin 2014, l’intérim, intégralement comptabilisé dans l’activité des services marchands, compte 11 410 salariés en Champagne-Ardenne. En raison d’une importante chute des effectifs au 3e trimestre (–6,6 %) ( figure 4), le nombre d’intérimaires diminue de 1,0 % globalement sur l’année, soit 110 emplois de moins qu’en fin 2013. Néanmoins ce repli reste modéré, ce qui préserve une grande partie des 980 emplois créés en 2013. Depuis sa reprise amorcée au 3e trimestre 2012, la dynamique de l’intérim est plus favorable dans la région qu’au niveau national : les effectifs intérimaires ont progressé de 8,5 % en Champagne-Ardenne au lieu de 4,0 % en France métropolitaine.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

en indice base 100 au 2005 T1
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (en indice base 100 au 2005 T1)
Champagne-Ardenne France métropolitaine
1er trim. 2005 100 100
2e trim. 2005 101,46 99,88
3e trim. 2005 101,83 101,92
4e trim. 2005 103,14 102,65
1er trim. 2006 102,2 101,71
2e trim. 2006 104,47 107,4
3e trim. 2006 108,17 107,33
4e trim. 2006 108,52 105,39
1er trim. 2007 124,15 114,96
2e trim. 2007 121,09 112,52
3e trim. 2007 119,08 110,89
4e trim. 2007 114,21 109,84
1er trim. 2008 118,19 114,39
2e trim. 2008 108,16 106,36
3e trim. 2008 93,81 99,98
4e trim. 2008 76,42 87,02
1er trim. 2009 61,01 74,44
2e trim. 2009 63,95 75,74
3e trim. 2009 74,62 79,46
4e trim. 2009 80,73 84,02
1er trim. 2010 81,52 88,96
2e trim. 2010 88,6 92,99
3e trim. 2010 93,1 97,12
4e trim. 2010 98,88 100,59
1er trim. 2011 103,86 101,19
2e trim. 2011 100,89 101,78
3e trim. 2011 97,66 100,93
4e trim. 2011 94,34 96,96
1er trim. 2012 93,09 95,66
2e trim. 2012 86,95 92,32
3e trim. 2012 80,44 88,41
4e trim. 2012 80,58 86,38
1er trim. 2013 83,03 88,5
2e trim. 2013 82,5 87,55
3e trim. 2013 86,96 88,99
4e trim. 2013 88,09 91,91
1er trim. 2014 88,79 89,65
2e trim. 2014 90,37 91,62
3e trim. 2014 84,41 87,87
4e trim. 2014 87,25 91,96
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Figure 4Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

En 2014, les effectifs de l’intérim sont stables dans tous les départements de la région, excepté en Haute-Marne où ils diminuent de 4,7 %. Au niveau national, l’emploi intérimaire augmente légèrement, +0,1 % en 2014.

Repli du tertiaire marchand dans tous les départements

L’emploi tertiaire marchand recule dans les quatre départements de la région. Les Ardennes et la Haute-Marne (–1,4 %), puis la Marne (–1,1 %) (figure 5), sont fortement touchés par la baisse de l’activité dans le commerce et les transports. En particulier, le secteur du transport routier de marchandises, très présent en Champagne-Ardenne, subit le plan social national de Mory Ducros décidé en début d’année et perd de nombreux emplois en 2014.

Figure 5Emploi salarié par département et par secteur

en %
Emploi salarié par département et par secteur (en %)
2014T4 (en milliers) Glissement annuel
Industrie Construction Tertiaire marchand dont Commerce dont Intérim Total
Ardennes 48,6 -3,6 -3,1 -1,4 -1,8 -0,2 -2,4
Aube 63,3 -3,4 -6,3 -0,4 -1,9 0,1 -1,8
Marne 127,5 -0,6 -3,7 -1,1 -1,0 -0,4 -1,2
Haute-Marne 37,6 -1,7 -5,3 -1,4 -1,1 -4,7 -1,8
Champagne-Ardenne 277,0 -2,1 -4,5 -1,0 -1,3 -1,0 -1,7
  • Note : données CVS.
  • Champ : emploi salarié en fin de trimestre hors agriculture, secteurs principalement non marchands et salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, estimations d'emploi.

Dans l’Aube, le tertiaire marchand résiste globalement mieux, le recul de 0,4 % restant modéré. Dans ce département, la baisse des effectifs dans le commerce (–1,9 %) est en grande partie compensée par la création d’emplois dans l’hébergement et restauration.

Le climat des affaires en Champagne-Ardenne

L’indicateur du climat des affaires, établi mensuellement par la Banque de France à l’issue de l’enquête de conjoncture réalisée auprès de ses informateurs, permet une lecture rapide et simplifiée de la situation conjoncturelle. Il résume, par une variable synthétique, l’évolution des soldes d’opinion qui présentent des évolutions similaires dans le temps. En hausse, il traduit une amélioration du climat conjoncturel ; en baisse, sa dégradation ; 100 = moyenne de longue période.

Proche de sa moyenne de longue période durant le premier semestre de l’année 2014, l’indicateur régional du climat des affaires dans l’industrie s’est fortement détérioré à l’été, pour ne se redresser qu’en fin d’année : après un point bas en novembre (87 points), il finit l’année à 92 points. Celui établi au niveau national présente des fluctuations dans le même sens, toutefois de moindre ampleur. Dans les services marchands, une forte dégradation de l’indicateur est également observée dans la région, mais un peu plus tardivement que dans l’industrie.

Figure_6Industrie

  • Source : Banque de France

Figure_7Services marchands

  • Source : Banque de France

Sources

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Pour en savoir plus

Patrick Bouny et Romain Perron, « Baisse de l’emploi plus modérée », Insee Conjoncture Champagne-Ardenne n°4, avril 2015

Hervé Loiseau et Monique Saliou, « Vingt ans d’évolution du tissu productif, Insee Analyses Champagne-Ardenne n°4, octobre 2014