Bilan économique 2014 en Champagne-Ardenne

En 2014, l'activité mondiale accélère légèrement. La reprise s'affermit dans les pays avancés tandis que la croissance fléchit dans la plupart des pays émergents. La zone euro, après deux années de contraction de l'activité, renoue timidement avec la croissance. En France, la croissance économique est faible : +0,2 % après +0,7 % en 2013. Bénéficiant de la baisse du prix du pétrole et de l'euro, le climat des affaires s'améliore à partir d'octobre, mais demeure attentiste. L'emploi salarié marchand non agricole recule légèrement (-0,5 % en glissement annuel), en raison du faible rythme de croissance de l'activité. Le pouvoir d'achat des ménages rebondit, alors que les prix de la consommation décélèrent de nouveau. En Champagne-Ardenne, alors que le climat des affaires est orienté à la baisse à partir de mi-2014 pour se redresser seulement en fin d'année, l'activité continue de se dégrader dans la quasi-totalité des secteurs, notamment l'industrie, la construction, le commerce et le transport. L'intérim est également touché. En conséquence, l'emploi salarié des secteurs marchands non agricoles recule de 1,7 % sur un an, au même rythme que l'année passée. L'année s'achève sur une perte nette de 4 650 emplois. Parallèlement, la situation du marché du travail se détériore à nouveau en 2014, après une légère amélioration en 2013. Au 4e trimestre 2014, le taux de chômage localisé de la Champagne-Ardenne s'élève à 11,0 % de la population active, en hausse de 0,7 point sur un an, après -0,2 point l'année précédente. Les quatre départements de Champagne-Ardenne enregistrent une augmentation du chômage, mais dans l'Aube la dégradation est particulièrement marquée.

Insee Conjoncture Champagne-Ardenne
Paru le :Paru le29/05/2015
Hélène Duguépéroux, Dreal Champagne-Ardenne
Insee Conjoncture Champagne-Ardenne- Mai 2015
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Transport - Une moindre baisse de l'activité en 2014

Hélène Duguépéroux, Dreal Champagne-Ardenne

En 2014, la dégradation du secteur du transport ralentit en Champagne-Ardenne et laisse présager des perspectives meilleures. Profondément dépendant d’autres secteurs pour lesquels il réalise des prestations de service, le transport régional reste encore dans l’attente d’une reprise dans les activités relevant notamment de l’industrie et du bâtiment. En dépit d’un contexte économique encore difficile, un des témoins d’une potentielle relance est le transport par voie fluviale qui augmente en 2014. La chute du nombre d’immatriculations de véhicules neufs ralentit. En revanche, le trafic aéroportuaire de passagers est en diminution en raison d’un fort repli du nombre de voyageurs des lignes nationales sur l’aéroport de Paris-Vatry.

Insee Conjoncture Champagne-Ardenne

No 5

Paru le :29/05/2015

Fin 2014, 24 900 salariés des secteurs marchands non agricoles exercent leur activité dans le transport et l’entreposage en Champagne-Ardenne. L’emploi diminue dans ce secteur de 2,5 % par rapport à fin 2013. Ce repli est plus marqué qu’en France métropolitaine (–0,5 %). L’emploi dans le transport continue de souffrir de la conjoncture économique peu propice à la reprise de l’activité de ce secteur.

Des baisses d’immatriculations de véhicules en perte de vitesse

En 2014, 41 300 véhicules neufs sont enregistrés en Champagne-Ardenne. Les immatriculations tous véhicules confondus se contractent de 2,9 % par rapport à 2013 (figure 1), alors qu’elles augmentent légèrement en France métropolitaine (+0,3 %). La baisse s’atténue une nouvelle fois dans la région, après –7,4 % en 2013 et –14,5 % en 2012. Les immatriculations dans les quatre départements diminuent par rapport à 2013 : –2,7 % dans les Ardennes, –4,8 % dans l'Aube, –2,8 % dans la Marne et –0,6 % dans la Haute-Marne.

Figure 1Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers (1) Véhicules industriels à moteur (2) Ensemble immatriculations (3)
2014 (nombre) Évolution 2014/2013 (en %) 2014 (nombre) Évolution 2014/2013 (en %) 2014 (nombre) Évolution 2014/2013 (en %) 2014 (nombre) Évolution 2014/2013 (en %)
Ardennes 6 280 -3,4 1 145 4,2 152 -26,6 7 621 -2,7
Aube 6 406 -6,0 1 503 -0,4 204 4,1 8 121 -4,8
Marne 15 796 -2,4 4 153 -5,7 627 3,6 20 619 -2,8
Haute-Marne 3 995 -2,3 725 -0,4 224 31,0 4 970 -0,6
Champagne-Ardenne 32 477 -3,3 7 526 -2,8 1 207 2,4 41 331 -2,9
France métropolitaine 1 765 855 0,5 370 130 1,5 38 895 -13,6 2 180 776 0,3
  • Note : données brutes.
  • (1) : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • (2) : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • (3) : y compris immatriculations de transports en commun.
  • Source : SOeS, SIDIV.

Les immatriculations de véhicules particuliers, au nombre de 32 500, sont en repli dans la région pour la cinquième année consécutive (figure 2). Néanmoins, le recul est moindre en 2014 : –3,3 %, après –6,9 % en 2013 et –14,9 % en 2012. Les véhicules neufs légers, de moins de 3,5 tonnes, représentent 18,2 % de l’ensemble des immatriculations régionales. Elles diminuent de 2,8 % par rapport à 2013, alors qu’elles augmentent de nouveau au niveau national (+1,5 %). En revanche, les immatriculations de véhicules industriels à moteur augmentent de 2,4 % dans la région, alors qu’elles diminuent de 13,6 % en France métropolitaine. Seules celles du département des Ardennes sont encore en repli (–26,6 %). Le renouvellement des flottes des entreprises de transport de marchandises se faisant par lots et suivant des obligations réglementaires, les évolutions annuelles pour ce type de véhicules sont très variables.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

en indice base 100 en 2006
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs (en indice base 100 en 2006)
Champagne-Ardenne France métropolitaine
2006 100 100
2007 101,99 103,21
2008 104,79 102,49
2009 117,61 113,39
2010 108,62 110,44
2011 104,97 108
2012 89,37 92,81
2013 83,2 87,81
2014 80,44 88,26
  • Note : données brutes.
  • Source : SOeS, Fichier central des automobiles, SIDIV.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Source : SOeS, Fichier central des automobiles, SIDIV.

Le transport intérieur de marchandises par la route en progrès

En 2014, les flux de marchandises transportées par la route au sein de la région Champagne-Ardenne atteignent leur plus haut niveau depuis 2 ans. Ils sont en hausse de 8,4 % par rapport à 2013 et s’élèvent désormais à 1 850 millions de tonnes-kilomètres (figure 3). En revanche, après une légère progression en 2013, les flux régionaux sortants et entrants par la route sont de nouveau en repli, confirmant la chute initiée en 2012 (–8,1 % pour les sortants en 2014, après +1,9 % en 2013 et –14,3 % en 2012, et –6,2 % pour les entrants en 2014, après +1,0 % en 2013 et –12,1 % en 2012). Entre 2009 et 2014, le tonnage de marchandises entrant en Champagne-Ardenne diminue, en moyenne annuelle de 0,9 % et celui sortant recule de 1,7 % (figure 4). Malgré une reprise en 2011 présageant d’une inversion des tendances, les volumes de marchandises entrées dans la région par la route se rapprochent de ceux de 2009. Les flux sortants atteignent cette année un niveau historiquement bas, avec 3 500 millions de tonnes-kilomètres transportés. Entre 2009 et 2014, les tonnages intérieurs à la région augmentent, en moyenne annuelle, de 1,4 %.

Figure 3Évolution du transport routier de marchandises dans la région Champagne-Ardenne

en indice base 100 en 2009
Évolution du transport routier de marchandises dans la région Champagne-Ardenne (en indice base 100 en 2009)
Entrées dans la région Sorties de la région Intérieur de la région
2009 100 100 100
2010 111,39 113,98 102,55
2011 115,15 114,32 112,28
2012 101,21 97,95 100,29
2013 102,17 99,76 99,02
2014 95,81 91,72 107,3
  • p : données provisoires.
  • Champ : hors transport international.
  • Source : SOeS, Enquête Transport routier de marchandises.

Figure 3Évolution du transport routier de marchandises dans la région Champagne-Ardenne

  • p : données provisoires.
  • Champ : hors transport international.
  • Source : SOeS, Enquête Transport routier de marchandises.

Figure 4Transport de marchandises par la route

en %
Transport de marchandises par la route (en %)
Champagne-Ardenne 2014 (p) (millions de Tonnes- Kilomètres transportés) Évolution annuelle moyenne 2014/2009 (1)
Entrées dans la région 3 087 -0,9
Sorties de la région 3 490 -1,7
Intérieur de la région 1 852 1,4
  • p : données provisoires.
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le transport de marchandises si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
  • Source : SOeS, Enquête Transport routier de marchandises.

Une importante reprise d’activité dans le transport fluvial

Après des résultats modestes en 2013, proches de ceux de 2012, les chargements de marchandises dans les ports de la région sont en forte hausse en 2014 (+27,6 %). Cette progression est essentiellement portée par l’augmentation du tonnage chargé dans le port de Nogent-sur-Seine (+73,3 % entre 2013 et 2014). En revanche, les autres ports de la région enregistrent une baisse d’activité cette année : port de Givet (–16,9 %) et port de Reims (–23,1 %). C’est aussi le cas pour les marchandises déchargées : le volume traité dans le port de Nogent-sur-Seine augmente également de 80,9 % par rapport à 2013, tandis qu’il diminue de 35,5 % dans le port de Givet.

L’activité fluviale est très dépendante de la qualité de la production agricole et des contrats obtenus par les gestionnaires des ports. En 2014, année marquée par une mauvaise qualité du blé de meunerie et de l’orge de brasserie, les importations augmentent et des contrats à l’exportation sont annulés. Par ailleurs, des lots initialement prévus par mode ferroviaire se reportent sur la voie fluviale.

Le nombre de passagers des aéroports en léger repli

En Champagne-Ardenne, le trafic aérien de voyageurs est en repli pour la première fois depuis 2008. Les voyageurs des lignes nationales, internationales ou en transit, diminuent de 5,1 % (figure 5). Le nombre de passagers maximal, au regard du nombre d’avions affrétés, était déjà quasiment atteint en 2013, le taux de remplissage oscillant entre 70 % et 80 % pour les compagnies low-cost.

Figure 5Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Champagne-Ardenne France métropolitaine
Passagers 2014 (nombre) Évolution 2014/2013 Évolution annuelle moyenne 2013/2008 (1) Évolution 2014/2013 Évolution annuelle moyenne 2013/2008 (1)
Lignes nationales 18 837 -45,8 58,9 -2,6 1,3
Lignes internationales 78 661 18,0 105,1 4,2 2,1
Transit 56 -95,7 130,5 -12,5 -9,9
Total 97 554 -5,1 81,0 2,1 1,8
dont lignes à bas coût (low cost) 91 101 1,1 12,6 8,4
Part des lignes à bas coût (low cost)(en %) 93,4 /// /// /// ///
  • Note : données brutes.
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le trafic passager si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

En 2014, le trafic international de voyageurs continue de progresser dans la région (+18,0 %). En revanche, les lignes nationales enregistrent un net repli (–45,8 %), le nombre de voyageurs passant de 34 800 à 18 800. L’aéroport Paris-Vatry comptabilise la quasi-totalité des passagers de la région (98,6 %). Initialement spécialisé dans le fret aérien, il s’est tourné également vers le transport de passagers en 2010. En 2014, 93,4 % des passagers relèvent des compagnies low-cost qui proposent des liaisons, tant vers l’international que le national avec des vols à destination de la Corse et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Figure_6Évolution des chargements et déchargements en Champagne-Ardenne depuis 2009

  • Source : Voies navigables de France.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.