Bilan économique du Languedoc-Roussillon

L'économie du Languedoc-Roussillon a tâtonné en 2014. L'emploi salarié marchand s'est stabilisé avec une baisse dans les secteurs présentiels et une hausse dans les secteurs productifs. La progression de l'emploi total n'a pas été suffisante pour endiguer la hausse du chômage qui a surtout touché les personnes de plus de 50 ans. Les conséquences sociales des tensions sur le marché du travail s'amplifient, le nombre de bénéficiaires de minima sociaux progressant encore plus vite que la croissance démographique.

Insee Conjoncture Languedoc-Roussillon
Paru le :Paru le29/05/2015
Stéphane DURAND (Insee)
Insee Conjoncture Languedoc-Roussillon- Mai 2015
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Légère augmentation du nombre de créations d’entreprises

Stéphane DURAND (Insee)

Après la baisse de 2013, le nombre de créations d’entreprises a légèrement augmenté entre 2014 et 2013 dans la région, avec des évolutions contrastées selon les types de création et les secteurs d’activité. L’auto-entreprenariat et les sociétés renouent avec la hausse, alors que les créations des autres entreprises individuelles chutent. Dans la construction, les créations d’entreprises sont toujours de moins en moins nombreuses. Dans les services mais surtout dans l’industrie, les créations sont en augmentation. Le taux régional de création d’entreprise continue de baisser tout en restant plus élevé qu’au niveau national. Les défaillances reculent en raison en partie de la baisse des créations depuis 4 ans, sauf dans les services aux entreprises.

Insee Conjoncture Languedoc-Roussillon

No 5

Paru le :29/05/2015

En Languedoc-Roussillon, la création d’entreprises des activités marchandes non agricoles a progressé de + 0,3 % en 2014 après la baisse notable de 2013 : 29 200 entreprises marchandes non agricoles ont été créées, soit 100 de plus qu’en 2013. Au niveau national, la création d’entreprises a été plus dynamique, + 2,6 %. La région demeure bien positionnée en matière de créations d’entreprises. Elle contribue à hauteur de 5,5 % aux créations métropolitaines, alors que son parc d’entreprises pèse pour 5,1 % du total français.

L’auto-entreprise progresse à nouveau

La stabilité globale du nombre de créations en 2014 est liée à la reprise de l’auto-entreprenariat (figure 1). Hors auto-entreprises, la création est en baisse de 250 unités, soit - 1,8 %, après une hausse marquée en 2013. Les créations d’auto-entreprises sont à nouveau plus nombreuses (+ 2,1 %), après un net recul en 2013. Les nouvelles entreprises individuelles hors auto-entreprenariat sont moins présentes en 2014 (- 5,4 %), alors qu’elles avaient progressé l’année précédente. Pour les sociétés, l’évolution est limitée mais positive (+ 1 %). La part des sociétés à responsabilité limitée (SARL) décroît encore pour atteindre un peu moins de 55 % des créations de sociétés en 2014, alors quelle était de 64 % en 2013 et de 79 % en 2012. À l’inverse, les sociétés par actions simplifiées (SAS) pèsent de plus en plus lourd : 34 % des sociétés créées en 2014 contre 26 % en 2013, probablement en raison des modifications législatives de 2009 n’exigeant plus de capital minimum pour la création d’une SAS.

Plus de 96 % des entreprises créées en 2014 n’avaient pas de salarié au moment de la création. Le bilan sur l’emploi salarié est plus positif pour les sociétés, puisque 12 % d’entre-elles employaient un salarié au moment de la création. Toutefois, cette part est en constante baisse depuis 2009, année au cours de laquelle elle était de 16 %.

Figure 1Créations d'entreprises dans la région Languedoc-Roussillon

Créations d'entreprises dans la région Languedoc-Roussillon
Sociétés Entreprises individuelles hors auto-entreprises Auto-entreprises
2009 7113 6460 20038
2010 7671 6740 21398
2011 7812 6510 16089
2012 7480 5098 17349
2013 7421 5870 15831
2014 7494 5553 16171
  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 1Créations d'entreprises dans la région Languedoc-Roussillon

  • Note : nombre de créations brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Le taux de création régional se rapproche de la moyenne nationale

L’année 2014 confirme la tendance à la baisse des taux de création d’entreprises observée depuis plusieurs années (figure 2). Dans la région, 15 entreprises ont été créées en 2014 pour 100 présentes au 1er janvier, soit une de moins qu’en 2013 et sept de moins qu’en 2009. Depuis 5 ans, le taux de création régional tend vers le niveau national (14 %) alors qu’il lui était bien plus élevé en 2009.

Figure 2Des taux de créations d'entreprises en baisse depuis 5 ans

en %
Des taux de créations d'entreprises en baisse depuis 5 ans (en %)
Industrie Construction Commerce, Transports, Hébergement et Restauration Services aux entreprises Services aux particuliers Ensemble Languedoc-Roussillon France
2009 17,0 23,8 21,9 29,2 11,8 22,6 18,7
2010 17,2 26,1 20,5 24,9 22,0 22,2 18,7
2011 13,2 20,8 17,9 18,4 16,2 17,8 15,6
2012 13,1 20,0 17,3 17,5 15,7 17,2 15,3
2013 12,8 17,9 16,9 16,4 14,8 16,2 14,3
2014 12,9 16,0 16,2 15,4 13,9 15,2 14,0
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Figure 2Des taux de créations d'entreprises en baisse depuis 5 ansTaux de création d'entreprises en Languedoc-Roussillon par grand secteur d'activité

  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, répertoire des entreprises et des établissements (Sirene).

Baisse des défaillances

En 2014, les défaillances d’entreprises, qui ne recouvrent pas l’intégralité des cessations d’activité () connaissent une baisse significative de - 3,6 %, probablement en lien avec la baisse des créations depuis 4 ans (figure 3). 3 270 entreprises ont ainsi fait l’objet d’une procédure judiciaire dans la région. La diminution des défaillances en Languedoc-Roussillon est plus marquée qu’au niveau national (- 0,7 %). Cependant, le nombre d’entreprises faisant défaillance rapporté au stock d’entreprises reste légèrement supérieur au taux de défaillance métropolitain : 1,7 entreprise régionale sur 100 a fait l’objet d’une procédure judiciaire contre 1,6 en France métropolitaine.

Figure 3Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2013 et 2014 dans la région Languedoc-Roussillon

en %
Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2013 et 2014 dans la région Languedoc-Roussillon (en %)
Languedoc-Roussillon France Métropolitaine
Ensemble (1) -3,595638078396699 -0,7084289931124959
Industrie -9,722222222222221 -2,59768609473914
Construction -7,587768969422424 1,3261039979095897
Commerce, Transport,| Hébergement,| Restauration -0,8190618019359642 -1,0277226012609033
Services| aux entreprises 2,402957486136784 -1,8606284009127612
Services| aux particuliers (2) -8,865248226950355 -2,4956471271038887
  • (1) : y compris agriculture.
  • (2) : hors administration publique, activités des ménages en tant qu'employeurs et activités extra-territoriales.
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 9/2/15).

Figure 3Évolution annuelle des défaillances d'entreprises selon le secteur d'activité entre 2013 et 2014 dans la région Languedoc-Roussillon

  • (1) : y compris agriculture.
  • (2) : hors administration publique, activités des ménages en tant qu'employeurs et activités extra-territoriales.
  • Note : données brutes, en date de jugement.
  • Source : Banque de France, Fiben (extraction du 9/2/15).

Les créations dans le commerce baissent encore

Le secteur "Commerce, Transport et Hébergement-Restauration" est le plus gros contributeur de la création d’entreprises régionales, avec 9 300 créations en 2014. Les créations y progressent pour la deuxième année de suite alors que les défaillances reculent légèrement en 2014.

Le sous-secteur du commerce concentre le plus de nouvelles entreprises, avec 6 700 créations. Cependant, elles sont de moins en moins nombreuses depuis 2009, année au cours de laquelle 8 100 entreprises se sont créées dans cette activité. La baisse enregistrée en 2014 est le fait d’un moindre dynamisme des sociétés et des entreprises individuelles hors auto-entrepreneurs. La grande majorité des créations du commerce relèvent de l’auto-entreprenariat avec + 3,7 % (figure 4). Le commerce de gros comme celui de détails est impacté par cette baisse.

Dans l’hébergement-restauration, les créations progressent fortement, portées par un niveau encore soutenu des fréquentations touristiques. Avec 2 290 unités, le nombre de créations dans cette activité n’a jamais atteint un tel niveau dans la région depuis 2009. La hausse est particulièrement marquée pour les auto-entrepreneurs et les sociétés. La restauration rapide concentre 1 180 nouvelles entreprises, soit plus de la moitié des créations, suivie par la restauration traditionnelle (540 créations).

Figure 4Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2013 et 2014 dans la région Languedoc-Roussillon

Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2013 et 2014 dans la région Languedoc-Roussillon
Sociétés Entreprises individuelles hors auto-entreprises Auto-entreprises Ensemble
Ensemble 0,9836949198221264 -5,400340715502556 2,1476849219885037 0,3296476890323467
Industrie -5,528846153846154 30,87557603686636 5,548705302096177 6,163434903047092
Construction -3,8461538461538463 -9,93897122929381 -3,335889570552147 -4,953984726845506
Commerce, Transport,| Hébergement,| Restauration -0,7072135785007072 -11,327913279132792 6,912442396313364 0,9317443120260022
Services| aux entreprises 7,8590785907859075 0,30612244897959184 -2,2422680412371134 1,272264631043257
Services| aux particuliers -0,9819967266775778 -3,8072575847709698 3,8742138364779874 1,340354236476783
  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 4Évolution annuelle du nombre de créations d'entreprises entre 2013 et 2014 dans la région Languedoc-Roussillon

  • Note : données brutes.
  • Champ : ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Hausse des créations de sociétés des services aux entreprises

Une entreprise créée en 2014 sur 4 a son activité dans le secteur des services aux entreprises à l’instar du parc régional d’entreprises. Avec 7 160 nouvelles unités, les créations y progressent de + 1,3 % après 3 ans de baisse. Les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien représentent la plus grande part de ces créations et sont en nette progression (+ 2,6 %), portée notamment par les sociétés (+ 9,0 %). Particulièrement, le conseil pour les affaires et autres conseils de gestion avec 962 créations, suivie du nettoyage courant des bâtiments (530 créations) et de la programmation informatique (360 créations) sont les sous-secteurs concentrant le plus de créations.

Dans l’ensemble du secteur, le taux de création a particulièrement chuté en 5 ans, passant de 29 % en 2009 à 15 % en 2014. De plus, ce secteur est le seul dans lequel les entreprises régionales ont été l'objet de plus de défaillances en 2014 qu’en 2013 alors que la création a chuté depuis 2010.

Dynamisme de l’auto-entreprenariat dans les services aux particuliers

Avec 6 350 unités créées en 2014, les services aux particuliers ont été plus dynamiques qu’en 2013 en matière de création d’entreprises. Cette hausse est portée par les auto-entreprises. Les activités d’enseignement, de santé humaine et d’action sociale (3 380 créations) enregistrent en 2014 une forte progression (+ 4,3 %) de leurs créations, dont le niveau est le plus important depuis 2009. Le nombre de défaillances dans les services aux particuliers connaît une forte baisse en 2014 : - 8,9 %.

La construction en moindre dynamisme

Dans le secteur de la construction, fortement touché par la crise économique, les créations sont en baisse de - 5 % en 2014, soit 250 créations de moins qu’en 2013, atteignant son niveau le plus bas depuis 2009 (4 900). Le taux de création de ce secteur chute à 16 % en 2014, soit 2 points de moins qu’en 2013 et 8 de moins qu’en 2009. Tous les types de régimes de création sont en baisse, particulièrement les créations d’entreprises individuelles hors auto-entreprises (- 10 %). Le ralentissement de la création d’entreprises et celui des défaillances, - 12 % en 5 ans, - 7 % en un an, sont autant de signes d’un moindre dynamisme et d'un moindre renouvellement de ce secteur.

Des créations dans l’industrie qui repartent

Dans l’industrie, davantage d’entreprises ont vu le jour en 2014 qu’en 2013 (+ 6,2 %), après une quasi-stabilité depuis la forte chute de 2011. Son taux de création se stabilise depuis 2011 autour de 13 %. Près de 56 % des nouvelles entreprises sont des auto-entreprises, même si les créations sous ce régime y sont moins nombreuses. Moins de sociétés également se sont créées cette année alors que les nouvelles entreprises individuelles hors auto-entreprenariat portent le dynamisme du secteur. Les créations sont plus fréquentes dans le sous-secteur de la «fabrication d’articles de bijouterie fantaisie et articles similaires », avec 141 créations dont une grande majorité d’auto-entrepreneurs, suivi des « activités de pré-presse » (124 créations). Par ailleurs, les défaillances y sont en net recul (- 9,7 %), après la forte hausse de 2013.

Encadré 1 : Des créations d’entreprises tournées vers les besoins des populations présentes

Deux entreprises sur trois créées en 2014 dans la région appartiennent à la sphère présentielle. Ces créations, tournées vers les besoins de la population résidente, ont augmenté de + 0,6 % par rapport à 2013. Dans la sphère productive, la création d’entreprises est restée stable. Quelle que soit la sphère d’activité, les auto-entreprises sont majoritaires parmi les créations, 55 % en 2014.

La concentration territoriale des créations de nouvelles entreprises, tournées avant tout vers le présentiel, découle de la croissance de population, de l’attractivité touristique et du niveau des revenus locaux, de la répartition actuelle des entreprises existantes mais aussi du faible nombre d'entreprises de la sphère productive. En 2014, 80 % des créations régionales d’entreprises ont un siège social dans une des grandes aires urbaines () de la région, et près de 54 % dans leurs pôles. La principale aire urbaine pour la création d’entreprises est celle de Montpellier, qui totalise en 2014 près de 26 % des créations d’entreprises contre 24 % des entreprises régionales, suivie de Perpignan (12 %) et de Nîmes (9 %). Les créations dans la sphère productive sont plus concentrées sur les aires urbaines de Montpellier, Perpignan et Nîmes (54 % des créations et 50 % des entreprises) alors que pour la sphère présentielle, ces territoires regroupent 44 % des créations pour 42 % de l’ensemble des entreprises de cette économie.

Encadré 2 : Finances publiques : deux mesures en faveur des entreprises

Sylvain BIANCAMARIA - DRFIP Languedoc-Rousillon

A la fin 2014, 42 118 entreprises de la région ont bénéficié du CICE

Le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) est une mesure phare du pacte de responsabilité et de solidarité. Avantage fiscal dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité des entreprises et de favoriser l’emploi, il équivaut à une baisse ciblée du coût du travail. Il s’adresse aux entreprises employant des salariés et soumises à un régime réel d’imposition (impôt sur les société ou impôt sur le revenu). Il se traduit par un allègement d’impôts et, le cas échéant, une restitution aux entreprises. Son montant représente 4 % des rémunérations versées en 2013 pour les salaires n’excédant pas 2,5 fois le SMIC. Son taux sera de 6 % en 2015. En Languedoc-Roussillon, en 2014, 42 118 entreprises ont bénéficié de cette mesure (figure 5), les sociétés en représentent 64 %. Le total des créances sur le trésor public ainsi constituées est de 176,5 millions d’euros dont 53,5 % correspond à des imputations sur les impôts dûs par les entreprises bénéficiaires. En 2014, au niveau national, plus d’une entreprise industrielle sur trois juge que le CICE leur permettra d’embaucher, contre une sur deux dans les services (Insee Focus n° 10). Dans les deux secteurs, plus de la moitié des entreprises envisagent de destiner ce surcroît de ressources majoritairement à l’investissement.

En 2014, 160 entreprises bénéficient d’un plan d’échelonnement de dettes publiques, fiscales ou sociale

En 2009, l’État a renforcé son dispositif d’accueil des entreprises fragilisées par la crise économique. La dégradation du chiffre d’affaires, associée à un accès plus difficile au crédit, s’est en effet traduit dans certains cas par des crises de trésorerie. Dans chaque département, une commission des chefs de services financiers (CCSF) réunit les créanciers publics des entreprises et coordonne leur action pour permettre aux entreprises de régler progressivement leurs échéances. Dans ce cadre, en 2014, des plans d’échelonnement de dettes publiques, fiscales et sociales ont été accordés à 160 entreprises, elles étaient 176 en 2013. La durée moyenne de ces plans est de 19 mois, soit 6 mois de moins qu’en 2013. L’ensemble des plans en cours représente fin décembre 2014 un montant total de dettes publiques de 26,2 millions d’euros et 2 635 emplois sont concernés.

Figure 5Entreprises bénéficiaires et montants du CICE en Languedoc-Roussillon en 2014

Entreprises bénéficiaires et montants du CICE en Languedoc-Roussillon en 2014
Aude Gard Hérault Lozère Pyrénées Orientales Languedoc-Roussillon
Entreprises bénéficiaires 5 127 10 628 17 430 1 378 7 555 42 118
dont - Entreprises individuelles 2 100 3 861 5 708 621 2 954 15 244
dont - Sociétés 3 027 6 767 11 722 757 4 601 26 874
Montant en M€ 18,98 43,13 79,65 5,02 29,71 176,49
Imputation sur l'impôt en M€ 9,74 21,55 45,79 2,46 14,84 94,38
Restitution en M€ 9,24 21,58 33,86 2,56 14,86 82,11
  • Source : DRFiP

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Le micro-entrepreneur bénéficie ainsi notamment :

– du régime fiscal de la micro-entreprise ;

– du régime micro-social ;

– d'une exonération ou d’une franchise de TVA.

Le régime peut concerner des activités commerciales, artisanales ou libérales, à titre principal ou complémentaire.

Sont exclus du régime :

– les activités rattachées à la Mutualité sociale agricole (MSA) ;

– les professions libérales réglementées ne relevant pas de la caisse de retraite de la Cipav (professions juridiques et judiciaires, professions de santé, experts comptables, agents généraux d’assurance...) ;

– les activités relevant de la TVA immobilière (opérations des marchands de biens, lotisseurs, agents immobiliers…);

– les activités artistiques relevant de la Maison des artistes ou de l’association Agessa ;

– les activités de dirigeant majoritaire d’une entreprise ;

– le cumul avec une activité de travailleur indépendant non salarié déjà immatriculé et relevant de la Sécurité sociale des indépendants.

Le régime de l’auto-entrepreneur a été initialement créé par la loi de modernisation de l'économie (LME) n°2008-776 du 4 août 2008 et est entré en vigueur au 1er janvier 2009.

La loi Pinel du 18 juin 2014 l’a transformé en régime du micro-entrepreneur à partir du 19 décembre 2014. Elle lui a imposé de nouvelles obligations comme l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants ou au répertoire des métiers (RM) pour les artisans. Elle a également mis fin à l’exonération de la taxe pour frais de chambre consulaire et exigé le paiement de la cotisation foncière des entreprises dès la deuxième année d’activité et non plus à partir de la quatrième année. Elle a aussi prévu la fusion du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social à partir du 1er janvier 2016.

Ainsi, depuis cette date, les entrepreneurs individuels relevant du régime fiscal de la micro-entreprise sont automatiquement soumis au régime micro-social.

Depuis le 1er janvier 2023, les seuils de chiffre d’affaires permettant l’accès au régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social ont été doublés. Ils s’appliquent désormais aux entreprises dont le chiffre d’affaires de l’année civile précédente ou de l’avant-dernière année n’excède pas :

- 188 700 euros pour une activité de vente de marchandises, d'objets, d'aliments à emporter ou à consommer sur place, ou de fourniture de logement ;

- 77 700 euros pour une activité de prestations de services ou une profession libérale.

Ce régime doit être distingué de la catégorie des microentreprises définie par l’article 51 de la loi de modernisation de l’économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Remarque :
  • Depuis janvier 2011, le micro-entrepreneur peut bénéficier du statut de l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée (EIRL) en affectant à son activité professionnelle un patrimoine spécifique séparé de son patrimoine personnel. Il conserve toutefois le régime fiscal et social forfaitaire lié au régime de la micro-entreprise.
  • Ce régime doit être distingué à la fois du régime micro-fiscal (dit parfois régime fiscal de la micro-entreprise) ainsi que de la catégorie des microentreprises définie par l'article 51 de la loi de modernisation de l'économie (LME) et précisée par le décret n° 2008-1354.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques les services administratifs et de soutien.

Les activités scientifiques et techniques requièrent un niveau de formation élevé et apportent aux utilisateurs des connaissances et compéténces spécialisées, contrairement aux services administratifs et de soutien, qui n'ont pas pour objectif premier le transfert de connaissances spécialisées.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, les services juridiques, les activités de contrôle, de location sont des services aux entreprises, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les particuliers.

Ils sont détaillés dans la nomenclature d'activité française (NAF rév.2).

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Remarque :

L'Insee classant les services marchands en fonction de leur utilisateur principal, la blanchisserie ou la réparation sont des services aux particuliers, même lorsqu'ils sont partiellement consommés par les entreprises.