Bilan économique du Languedoc-Roussillon

L'économie du Languedoc-Roussillon a tâtonné en 2014. L'emploi salarié marchand s'est stabilisé avec une baisse dans les secteurs présentiels et une hausse dans les secteurs productifs. La progression de l'emploi total n'a pas été suffisante pour endiguer la hausse du chômage qui a surtout touché les personnes de plus de 50 ans. Les conséquences sociales des tensions sur le marché du travail s'amplifient, le nombre de bénéficiaires de minima sociaux progressant encore plus vite que la croissance démographique.

Insee Conjoncture Languedoc-Roussillon
Paru le :Paru le29/05/2015
Olivier DEBEUF (DIRECCTE)
Insee Conjoncture Languedoc-Roussillon- Mai 2015
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Le chômage progresse encore en 2014

Olivier DEBEUF (DIRECCTE)

En 2014, les demandeurs d’emploi sont à nouveau plus nombreux dans la région, avec une progression cependant moins importante que celle connue entre 2009 et 2012. Le chômage de longue durée, y compris de très longue durée, poursuit sa forte progression. Les seniors, âgés de 50 ans ou plus, demeurent les premiers touchés par la dégradation du marché du travail. Parmi ceux inscrits à Pôle emploi, six sur dix le sont depuis plus d'un an. Si les effectifs des jeunes demandeurs d’emploi les moins qualifiés sont en baisse en raison des dispositifs de politique d’emploi, les moins de 25 ans restent pourtant un public fragile face au chômage. Le taux de chômage de la région est le plus élevé de France métropolitaine.

Insee Conjoncture Languedoc-Roussillon

No 5

Paru le :29/05/2015

Au 31 décembre 2014, la région Languedoc-Roussillon compte 283 900 demandeurs d’emploi de catégories A, B et C, soit 17 800 de plus qu’un an auparavant. La dégradation au cours de l’année 2014 (+ 6,7 %) est légèrement supérieure à celle connue en France métropolitaine (+ 6,4 %). Au second semestre, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi a été nettement plus marquée en Languedoc-Roussillon qu’en France métropolitaine (+ 4,1 % contre + 3,6 %).

Figure 1Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2014 (en milliers) Évolution 2014/2013 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 144,5 110,9 7,1 6,3
Femmes 139,4 97,3 6,3 5,2
Moins de 25 ans 43,5 33,2 2,8 1,3
25 à 49 ans 175,7 126,1 5,9 4,8
50 ans ou plus 64,7 48,9 11,7 11,9
Inscrits depuis un an ou plus 117,3 nd 8,5 nd
Languedoc-Roussillon 283,9 208,2 6,7 5,8
France métropolitaine 5 291,8 3 552,9 6,4 5,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2013 et le 31/12/2014
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Hausse des licenciements économiques et des ruptures conventionnelles

En 2014, 325 000 inscriptions ont été enregistrées en catégorie A, B ou C, soit 4,7 % de plus qu’en 2013. Les inscriptions suite à des licenciements économiques, qui avaient connu un recul l’année passée, sont en hausse (+ 5,6 %), hausse supérieure à celle de la métropole (+ 4 %). Dans le même temps, les ruptures conventionnelles continuent d’être plus nombreuses d’année en année (+ 6,8 % en 2014). Parallèlement, le nombre annuel de sorties de Pôle emploi augmente de + 4,0 %, contre + 1,2 % au niveau national.

Recours accru à l’activité partielle

En Languedoc-Roussillon, après avoir été abondamment utilisée au cœur de la crise économique, l'activité partielle l'a été de moins en moins à partir du second semestre 2009. En 2010, le volume des heures consommées s’est réduit pratiquement de moitié par rapport à l’année précédente. L’année 2012 est marquée par un recours accru (progression de + 45 % par rapport à 2011). L’activité partielle a été encore plus utilisée en 2013 avec 530 000 heures consommées contre 320 950 un an auparavant. Cette progression se confirme au premier semestre 2014, avec une augmentation de + 8,3 % du nombre d’heures consommées par rapport au premier semestre 2013, alors qu’il baisse de - 10,1 % au niveau national. Le département du Gard, plus industriel, concentre 34 % des heures consommées, contre 25 % pour l’Hérault, 18 % pour l’Aude et pour les Pyrénées-Orientales et 5 % pour la Lozère.

Figure 2Heures consommées d'activité partielle

en indice base 100 au 2009 T1
Heures consommées d'activité partielle (en indice base 100 au 2009 T1)
Languedoc-Roussillon France métropolitaine
1er trim. 2009 100 100
2e trim. 2009 131,99 103,93
3e trim. 2009 122,43 58,44
4e trim. 2009 115,55 81,43
1er trim. 2010 113,94 48,63
2e trim. 2010 69,99 32,47
3e trim. 2010 32,3 12,75
4e trim. 2010 47,8 19,03
1er trim. 2011 59,7 13,52
2e trim. 2011 37,28 11,44
3e trim. 2011 26,87 7,87
4e trim. 2011 32,76 17,81
1er trim. 2012 62,93 21,19
2e trim. 2012 56,45 16,37
3e trim. 2012 28,58 14,71
4e trim. 2012 78,63 39,96
1er trim. 2013 93,94 34,7
2e trim. 2013 100,78 22,17
3e trim. 2013 81,52 16,68
4e trim. 2013 97,95 31,08
1er trim. 2014 121,84 29,54
2e trim. 2014 88,94 21,57
  • Note : données brutes, hors conventions FNE et APLD (activité partielle de longue durée).
  • Source : DARES-DGEFP, extraction Sinapse.

Figure 2Heures consommées d'activité partielle

  • Note : données brutes, hors conventions FNE et APLD (activité partielle de longue durée).
  • Source : DARES-DGEFP, extraction Sinapse.

Une demande d’emploi croissante pour tous les secteurs d’activité

En Languedoc-Roussillon, la demande d’emploi a progressé pour tous les métiers en 2014, mais son augmentation a été particulièrement forte pour les métiers de l’hôtellerie-restauration (+ 9 %), qui concentrent près de 6 % des demandes d’emploi régionales. Dans les métiers les plus présents parmi les demandes d’emploi, comme ceux liés aux services aux particuliers (17 % des DEFM), au commerce (15 %), au Bâtiment et Travaux Publics (11 %), les demandes d’emploi ont vu leur volume augmenter de 4 à un peu plus de 5 %. Par exemple, la demande d’emploi dans les métiers du Bâtiment-Travaux Publics a cru de + 5,4 %, augmentation toutefois bien moindre qu’en 2013, 6 points de moins. Avec 11 % des effectifs régionaux, les métiers dans la gestion des entreprises ont connu une augmentation deux fois moins importante (+ 2,2 %) que la moyenne des métiers les plus représentés.

Progression persistante du chômage des seniors

Le nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans ou plus continue de progresser rapidement, + 11,7 % en 2014 après une augmentation de + 12,4 % en 2013. Cette augmentation contribue pour 38 % à l’augmentation totale des demandeurs d’emploi. Ce sont ainsi plus de 6 700 personnes de 50 ans ou plus supplémentaires inscrites à Pôle emploi cette année. Les seniors représentent 23 % des demandeurs d’emploi en 2014, contre 16 % en 2009. Leur demande d’emploi progresse dans toutes les catégories socioprofessionnelles, allant de + 9 % pour les ingénieurs et cadres qui sont alors près de 5 000 demandeurs d’emploi fin décembre 2014, à + 15 % pour les manœuvres (1 500 demandeurs fin décembre 2014).

Les jeunes, plus nombreux en difficulté

Autre fait marquant en 2014, l’augmentation des jeunes de moins de 25 ans demandeurs d’emploi a été plus forte qu’en 2013 : + 3,0 % contre + 1,9 %. Après un premier semestre où une relative stabilité a été observée, le second semestre 2014 a connu une augmentation particulièrement importante de la demande d’emploi chez les jeunes (+ 2,8 %) dans la région, comme au niveau national (+ 2,2 %). Cette progression annuelle reste toutefois inférieure à celle de l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Le nombre de jeunes dont le niveau de formation n’excède pas le niveau V (équivalent au niveau du brevet d’études professionnelles ou du certificat d’aptitude professionnelle) est en recul de - 3,0 % pour la deuxième année consécutive. Ils représentent la moitié des jeunes demandeurs d’emploi.

Les emplois d’avenir ciblant les jeunes les moins qualifiés sont en forte progression cette année, ce qui expliquerait ce constat. En revanche, le nombre de jeunes demandeurs d’emploi de niveau baccalauréat ou plus est en forte augmentation (+ 9,5 %), notamment pour ceux dont le niveau de formation n’excède pas le baccalauréat (+ 11,6 %).

Figure 3Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi

Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi
2013 2014 (p) Évolution 2014/2013 (en %)
Contrats en alternance
Contrats de professionnalisation nd nd ///
Contrats d'apprentissage du secteur privé 9 529 9 935 4,3
Emplois aidés du secteur marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) 2 800 2 179 -22,2
Emplois d'avenir 493 1 247 152,9
Emplois aidés du secteur non marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) (1) 17 657 14 314 -18,9
Emplois d'avenir 3 024 2 535 -16,2
Mesures d'accompagnement des jeunes
Contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) 8 240 7 840 -4,9
  • p : données provisoires.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • (1) : les contrats aidés CUI-CAE de 2013 ont une durée de 6 à 24 mois et ceux de 2014, une durée de 12 à 24 mois.
  • Note : extraction en avril 2015.
  • Source : DARES.

Le chômage de longue et de très longue durée s’amplifie

Fin 2014, 117 300 personnes sont au chômage depuis un an ou plus en Languedoc-Roussillon. Le chômage de longue durée connaît une nouvelle croissance importante (+ 8,5 %), de moindre ampleur cependant qu’à l’échelon national (+ 9,4 %). La part des demandeurs d’emploi de longue durée dans la région (42 %) reste inférieure à la part nationale (43 %). Elle a augmenté de 10 points en 5 ans, dans la région comme en moyenne française. Les activités saisonnières, en nombre dans la région, qui offrent des emplois courts limitant les périodes longues de chômage, n’enrayent pas cette progression. En 2014, la montée du chômage de longue durée est sensiblement identique entre les hommes et les femmes : + 8,3 % pour les femmes et + 8,6 % pour les hommes. Elle est deux fois plus marquée pour les seniors (+ 13,6 %) que pour les autres demandeurs d’emploi (+ 6,3 %). Ainsi, 60 % des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus le sont depuis un an ou plus, et concentrent le tiers des demandeurs inscrits depuis plus d’un an.

Parmi les demandeurs d’emploi de longue durée, plus de la moitié le sont depuis plus de deux ans. Ce chômage de très longue durée s’accroît une nouvelle fois fortement cette année, dans la région (+ 15,8 %) comme au niveau national (+ 15,1 %).

Dégradation du marché du travail au second semestre

Les conséquences de la progression du nombre de demandeurs d’emploi se traduisent par une hausse de + 0,6 point du taux de chômage régional (). C’est la troisième plus forte progression annuelle parmi les régions métropolitaines, derrière la Corse et Champagne-Ardenne. Alors que le taux de chômage se stabilisait depuis la mi-2013, il augmente à nouveau fortement au second semestre, et plus particulièrement au troisième trimestre. Ces six derniers mois, la part de la population active à la recherche d’un emploi est passée de 13,8 % à 14,3 %. La région est ainsi toujours la plus affectée par le chômage, devant le Nord-Pas de Calais. Si tous les départements de la région connaissent une hausse du taux de chômage, elle est plus marquée dans les Pyrénées-Orientales (+ 0,9 point), qui demeurent le département métropolitain le plus touché, ainsi que dans le Gard (+ 0,8 point).

Figure 4Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Languedoc-Roussillon France métropolitaine
1er trim. 2005 11,3 8,3
2e trim. 2005 11,5 8,4
3e trim. 2005 11,7 8,6
4e trim. 2005 11,7 8,7
1er trim. 2006 11,8 8,8
2e trim. 2006 11,6 8,6
3e trim. 2006 11,7 8,5
4e trim. 2006 10,9 8,0
1er trim. 2007 11,1 8,1
2e trim. 2007 10,8 7,8
3e trim. 2007 10,6 7,6
4e trim. 2007 10,1 7,1
1er trim. 2008 9,7 6,8
2e trim. 2008 9,9 7,0
3e trim. 2008 10,1 7,1
4e trim. 2008 10,4 7,4
1er trim. 2009 11,3 8,2
2e trim. 2009 11,8 8,8
3e trim. 2009 11,9 8,8
4e trim. 2009 12,2 9,1
1er trim. 2010 12,1 9,0
2e trim. 2010 12,0 8,9
3e trim. 2010 12,0 8,8
4e trim. 2010 11,9 8,8
1er trim. 2011 12,0 8,7
2e trim. 2011 11,9 8,6
3e trim. 2011 12,2 8,8
4e trim. 2011 12,5 8,9
1er trim. 2012 12,7 9,1
2e trim. 2012 13,0 9,3
3e trim. 2012 13,1 9,4
4e trim. 2012 13,6 9,7
1er trim. 2013 13,8 9,9
2e trim. 2013 14,1 10,0
3e trim. 2013 14,0 9,9
4e trim. 2013 13,7 9,6
1er trim. 2014 13,7 9,7
2e trim. 2014 13,8 9,7
3e trim. 2014 14,2 9,9
4e trim. 2014 14,3 10,0
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 4Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2013 T4 2014 T1 2014 T2 2014 T3 2014T4 (p) Évolution 2014T4/2013T4 (en points de %)
Aude 13,3 13,5 13,7 14,0 14,1 0,8
Gard 13,4 13,5 13,5 14,1 14,2 0,8
Hérault 14,1 14,2 14,1 14,4 14,5 0,4
Lozère 5,8 5,8 5,8 5,9 6,2 0,4
Pyrénées-Orientales 14,5 14,6 14,7 15,4 15,4 0,9
Languedoc-Roussillon 13,7 13,7 13,8 14,2 14,3 0,6
France métropolitaine 9,6 9,7 9,7 9,9 10,0 0,4
  • p : données provisoires.
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Une évolution contrastée selon les zones d’emploi

La plus forte augmentation du taux de chômage concerne les zones d’emploi d’Alès et de Nîmes dans le Gard, les trois zones catalanes, Perpignan, Prades et Céret, ainsi que la partie audoise de la zone d’emploi de Toulouse. La hausse y est supérieure ou égale à + 0,9 point contre + 0,6 point pour la moyenne régionale. À l’inverse, en 2014, le taux de chômage progresse peu dans les zones d’emploi de Bagnols-sur-Cèze et Sète.

L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est importante dans les zones de Prades et de Ganges. En revanche, le chômage des jeunes baisse à Sète, Limoux et Bagnols-sur-Cèze (- 5,1 %). Du coté des 50 ans et plus, la progression du chômage est forte dans les zones de Céret, de Toulouse (pour sa partie régionale) et de Perpignan. Sur la même période, le chômage de longue durée s’aggrave quant à lui fortement dans les zones de Perpignan et de Prades.

Figure 6Évolution et niveau du taux de chômage par zone d’emploi

  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

L'insertion des jeunes dans la vie active

Gérald CARANDANTE - Rectorat

L’emploi toujours plus favorable aux apprentis

L'insertion des jeunes apprentis dans la vie active est repartie à la baisse depuis 2012. Cette tendance est plus marquée chez les jeunes issus du système scolaire. Le taux d’emploi des apprentis reste supérieur à celui des scolaires et l’écart a tendance à se creuser, en particulier depuis 2011. De même, l'insertion des garçons dans la vie active qui est traditionnellement meilleure que celle des filles, est devenue moins bonne à partir de 2009 ; les filles étant plus présentes dans les formations du domaine des services, celles-ci ont été moins touchées par la crise que les garçons plus attirés par des diplômes du domaine de la production (figure 7).

Un niveau de diplôme élevé protège du chômage

Quelle que soit l’année, les taux d'insertion augmentent avec le niveau du diplôme. En 2014, le taux d'emploi des scolaires d'une formation de niveau III (BTS) est de 34,7 points au-dessus de celui du niveau V (CAP/BEP) et de 31,2 points au-dessus pour les apprentis. Alors que l'essentiel de la baisse du taux de jeunes en emploi concernait les personnes peu diplômées, entre 2009 et 2014 on assiste à une baisse importante du taux d'emploi pour les niveaux III et plus (- 9,1 points pour les scolaires et - 9,6 points pour les apprentis) (figure 8).

Figure 7Évolution du taux d'emploi selon le statut de la formation en Languedoc-Roussillon

unité : %
Évolution du taux d'emploi selon le statut de la formation en Languedoc-Roussillon (unité : %)
Scolaires Apprentis
2009 42,7 55
2010 42,5 52,8
2011 41,7 58
2012 43,5 63,1
2013 39,0339056 57,0161332
2014 31,9988273 54,9250504
  • Sources : Ministère de l'Éducation Nationale, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche DEPP - Enquêtes IVA et IPA au 1er février

Figure 7Évolution du taux d'emploi selon le statut de la formation en Languedoc-Roussillon

  • Sources : Ministère de l'Éducation Nationale, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche DEPP - Enquêtes IVA et IPA au 1er février

Figure 8Taux d'emploi des élèves et apprentis 7 mois après leur sortie de formation

unité : %
Taux d'emploi des élèves et apprentis 7 mois après leur sortie de formation (unité : %)
2009 2014
Niveaux| III et + 60,8 51,7
Niveau| IV 47,5 28,6
Niveaux| V et Vbis 28,3 17
Ensemble 42,7 32
Niveaux| III et + 80,7 71,1
Niveau| IV 64,8 64,3
Niveaux| V et Vbis 44 39,9
Ensemble 55 54,9
  • Sources : Ministère de l'Éducation Nationale, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche DEPP - Enquêtes IVA et IPA au 1er février

Figure 8Taux d'emploi des élèves et apprentis 7 mois après leur sortie de formation

  • Sources : Ministère de l'Éducation Nationale, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche DEPP - Enquêtes IVA et IPA au 1er février

Le marché du travail toujours en mouvement : 174 000 reprises d’emploi en 2014

Grégory CABUSAT - Pôle emploi

Malgré l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi fin 2014, de nombreux demandeurs d’emploi reprennent un emploi durable ou non au cours de cette même année : 174 000 reprises d’emploi sont ainsi observées en Languedoc Roussillon. Il s’agit de demandeurs d’emploi qui reprennent une activité d’une durée d’un mois ou plus, et parfois plus d’une fois dans l’année. Ces reprises d’emploi, qui progressent sur un an (+ 3,2 %), traduisent les mouvements d’entrées et sorties sur le marché du travail régional. Au total, le taux de reprise, proportion de demandeurs d’emploi qui accèdent à un emploi, s’élève en moyenne mensuelle à 6,5 % en Languedoc-Roussillon au cours de l’année 2014.

Trois facteurs concourent au retour à l’emploi

L’âge est le premier facteur déterminant pour un retour à l’emploi. Plus le demandeur est jeune, plus il aura de chance de retrouver un emploi.

Le deuxième facteur est la qualification. Le taux de retour à l’emploi est en effet plus élevé chez les ouvriers, employés qualifiés et cadres comparativement aux personnes non qualifiées. En outre, plus la qualification est élevée, plus le retour à l’emploi se concrétise par des contrats pérennes.

Enfin, le taux de retour à l’emploi augmente avec le niveau de formation : il est de 7,7 % chez les personnes ayant un niveau Bac+5 alors qu’il atteint son seuil le plus bas (4,3 %) pour les personnes sans formation. Plus le niveau de formation est élevé, plus les contrats de travail retrouvés sont durables : 25 % pour les personnes sans formation et 40 % pour les plus diplômés (Bac+5 et plus).

Plus de retours à l’emploi dans l’hôtellerie-restauration

Les domaines professionnels du commerce, des services à la personne et à la collectivité, de l’hôtellerie-restauration et de la construction concentrent la majorité des demandeurs d’emploi mais aussi des retours à l’emploi. Toutefois, les métiers de l’hôtellerie-restauration, qui regroupent 11 % des demandeurs d’emploi, représentent 15 % des retours à l’emploi. À l’inverse, la part des retours à l’emploi dans les métiers des services à la personne est plus faible que celle des demandeurs d’emploi : 16 % des retours à l’emploi contre 19 % des DEFM. Ceci peut aussi signifier une plus ou moins grande rotation des personnes sur un seul poste.

Le taux de retour à l’emploi varie selon le domaine professionnel recherché

L’hôtellerie-restauration est le domaine professionnel recherché pour lequel la proportion de demandeurs qui accèdent à l’emploi est la plus élevée (9,1 %). Avec un taux de 7,7 %, la santé se classe en deuxième position suivie des métiers de la banque, de l’assurance et de l’immobilier (7,4 %). La construction et l’industrie rentrent dans le top cinq avec un taux à 7,1 %.

Méthodologie

La mesure de l’accès à l’emploi est construite en rapprochant les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) issues de l’ACOSS et de la CCMSA des fichiers de Pôle emploi.

Le nombre de reprises d’emploi mesure le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A ou B ayant une DPAE, sortant des listes pour reprise d’emploi, basculant en catégorie C (c’est-à-dire ayant travaillé plus de 78h au cours du mois) ou en catégorie E (en contrat aidé ou créateur d’entreprise) ou suivant une formation associée à un contrat de travail de 6 mois ou plus. Les reprises d’emploi inférieures à un mois ne sont pas prises en compte.

Les facteurs déterminants le retour à l’emploi ont été obtenus à l’aide d’un modèle économétrique visant à déterminer la probabilité de retrouver un emploi toutes choses égales par ailleurs. L’opportunité de retour à l’emploi est modélisée à partir des variables : bénéficiaire du RSA, obligation d’emploi, classe d’âge, expérience, qualification, appartenance à une zone d’emploi, ancienneté, niveau de formation, domaine professionnel recherché, motif d’inscription.

Figure 9Domaines professionnels selon leur poids dans la demande d'emploi et le taux de retour à l'emploi en 2014

  • Note : dans l’hôtellerie-restauration, qui concentre 10,6 % de la demande d’emploi, 91 demandeurs sur 1 000 ont retrouvé un emploi en Languedoc-Roussillon en 2014.
  • Source : Pôle emploi.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).