France, portrait social Édition 2024

Cet ouvrage rassemble trois analyses des discriminations ressenties et vécues par différents groupes de personnes. Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2023, année encore marquée par une forte inflation. Enfin, une quarantaine de fiches synthétiques dressent le panorama social de la France.

Insee Références
Paru le :Paru le21/11/2024
France, portrait social- Novembre 2024
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Dépenses de santé

Insee Références

Paru le :21/11/2024

En 2023, la atteint 249,0 milliards d’euros, soit 8,8 % du produit intérieur brut et 3 660 euros par habitant (figure 1).

Figure 1 – Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM)

en millions d’euros
Figure 1 – Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) (en millions d’euros) - Lecture : En 2023, la consommation de soins hospitaliers s’élève à 93 700 millions d’euros dans le secteur public.
Soins et biens médicaux 2013 2021 2022 2023 Évolution 2023/2022 (en %)
Soins hospitaliers 87 395 110 697 115 530 122 148 5,7
Secteur public 66 805 85 020 88 914 93 738 5,4
Secteur privé 20 590 25 677 26 616 28 410 6,7
Soins ambulatoires1 53 674 66 072 68 365 72 248 5,7
Médecins et sages-femmes 20 449 24 045 25 048 26 179 4,5
Auxiliaires médicaux 12 391 17 245 17 642 18 700 6,0
Dentistes 11 859 14 272 14 701 15 473 5,3
Laboratoires d’analyses 4 301 4 643 4 567 4 782 4,7
Transports sanitaires 4 334 5 645 6 105 6 763 10,8
Cures thermales 340 222 302 350 16,0
Biens médicaux 45 692 50 843 52 852 54 569 3,2
Médicaments 31 581 30 846 32 420 33 415 3,1
Dispositifs médicaux 14 111 19 996 20 433 21 154 3,5
Optique médicale 6 266 7 512 7 524 8 124 8,0
Aides auditives 841 2 021 1 974 2 032 3,0
Autres2 7 004 10 464 10 935 10 997 0,6
Ensemble 186 760 227 611 236 747 248 964 5,2
Part dans le PIB (en %) 8,8 9,1 8,9 8,8 ///
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Dans les comptes de la santé, les soins ambulatoires ne comprennent ni les honoraires en cliniques privées, ni les dépenses de biens médicaux habituellement inclus dans le périmètre des soins de ville des régimes d’assurance maladie mais ils incluent en revanche les transports sanitaires.
  • 2. Orthèses, prothèses autres qu'auditives, véhicules pour handicapés physiques, nutriments, matériels, appareils, pansements, masques chirurgicaux et FFP2.
  • Note : Les données sont définitives avant 2021, semi-définitives pour 2022 et provisoires pour 2023.
  • Lecture : En 2023, la consommation de soins hospitaliers s’élève à 93 700 millions d’euros dans le secteur public.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

L’état d’urgence sanitaire a été levé en août 2022. Les dépenses liées au Covid-19 baissent très fortement en 2023, notamment les masques (-83,1 %), les tests PCR et antigéniques (-91,4 %) et les vaccins (-76,4 %). Ceci n’affecte qu’à la marge la CSBM, les tests et vaccins étant classés en prévention donc en dehors de celle-ci.

Avec un taux de croissance de 5,2 % en 2023, la dynamique de la CSBM est, comme les années précédentes (+4,0 % en 2022 et +7,8 % en 2021), beaucoup plus élevée qu’avant la crise sanitaire (+2,0 % en moyenne de 2010 à 2019). Cette croissance est alimentée d’abord par une augmentation du volume (+3,9 % en 2023, contre +2,3 % en moyenne de 2010 à 2019), en particulier des soins hospitaliers, des médicaments et des soins de médecins spécialistes (figure 2). La croissance de la CSBM résulte aussi d’un effet prix (+1,2 %) contrairement à ce qui était observé de 2010 à 2019 (moyenne annuelle à -0,3 %). La hausse des prix des soins et biens médicaux demeure toutefois nettement inférieure à celle des biens et services en 2023 (+4,9 %).

Figure 2 – Taux de croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en valeur, en volume et en prix

en %
Figure 2 – Taux de croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en valeur, en volume et en prix (en %) - Lecture : En 2023, la consommation de soins et de biens médicaux augmente de 5,2 % en valeur, dont 1,2 % de hausse des prix et 3,9 % de hausse du volume.
Taux de croissance 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Valeur 2,0 2,4 1,6 2,1 1,5 1,3 2,0 1,5 7,8 4,0 5,2
Volume 2,0 3,0 2,6 2,8 1,5 1,8 1,5 -4,5 8,2 1,9 3,9
Prix 0,0 -0,6 -0,9 -0,7 0,1 -0,5 0,5 6,2 -0,4 2,0 1,2
  • Lecture : En 2023, la consommation de soins et de biens médicaux augmente de 5,2 % en valeur, dont 1,2 % de hausse des prix et 3,9 % de hausse du volume.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 2 – Taux de croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) en valeur, en volume et en prix

  • Lecture : En 2023, la consommation de soins et de biens médicaux augmente de 5,2 % en valeur, dont 1,2 % de hausse des prix et 3,9 % de hausse du volume.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

La consommation de soins hospitaliers, qui s’élève à 122,1 milliards d’euros en 2023, augmente fortement pour la quatrième année consécutive : +5,7 % en 2023, après +4,4 % en 2022, +7,2 % en 2021 et +5,8 % en 2020. En 2020 et 2021, cette dynamique s’expliquait par la hausse des rémunérations des personnels et les surcoûts liés à la lutte contre le Covid-19. En 2022, la baisse des dépenses dues à la crise sanitaire a été compensée par une nouvelle augmentation des salaires du personnel hospitalier. En 2023, les volumes repartent à la hausse, en raison d’une augmentation du nombre de séjours, dans le public comme dans le privé.

En 2023, la dépense de consommation de médicaments en ambulatoire s’élève à 33,4 milliards d’euros, en hausse pour la troisième année (+3,1 % en 2023) après une baisse continue entre 2014 et 2020. Cette hausse est soutenue par la forte progression de la consommation de certaines classes thérapeutiques spécifiques, notamment les traitements du cancer et de la mucoviscidose, et les immunosuppresseurs.

La consommation de soins auprès des médecins spécialistes et des soins courants infirmiers progresse en valeur de nouveau en 2023 : +3,5 % pour les infirmiers et +6,6 % pour les spécialistes. Les dépenses en soins de médecins généralistes ralentissent, dans un contexte de baisse des effectifs de médecins. Elles augmentent néanmoins de 1,6 % en 2023 (après +2,7 % en moyenne entre 2020 et 2022), soit à un rythme similaire à la décennie précédant la crise sanitaire.

En 2023, la part de la CSBM financée par les administrations publiques (80,1 %) est stable par rapport à l’année précédente, et à un niveau supérieur à celui observé avant la crise (figure 3). La part des organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance) est également inchangée, à 12,4 %, et demeure inférieure de 0,6 point à son niveau de 2019. Depuis la , la part de la CSBM financée par les ménages a diminué, passant de 8,4 % en 2019 à 7,5 % en 2023. La participation directe des ménages aux dépenses de santé s’établit à 18,6 milliards d’euros en 2023, soit un reste à charge de 274 euros en moyenne par habitant (figure 4).

Figure 3 – Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2023

Figure 3 – Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2023 - Lecture : En 2023, les administrations publiques financent 80,1 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
Financeurs de la consommation de soins et biens médicaux Part (en %)
Administrations publiques1 80,1
Organismes complémentaires 12,4
Ménages 7,5
Ensemble 100
  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg.
  • Lecture : En 2023, les administrations publiques financent 80,1 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 3 – Structure du financement de la consommation de soins et de biens médicaux en 2023

  • 1. Y compris prestations complémentaires Alsace-Moselle et Camieg.
  • Lecture : En 2023, les administrations publiques financent 80,1 % de la consommation de soins et de biens médicaux.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 4 – Le reste à charge des ménages en 2023

en euros
Figure 4 – Le reste à charge des ménages en 2023 (en euros) - Lecture : En 2023, le reste à charge moyen par habitant s’élève à 274 euros, dont 61 euros de dépenses de médicaments en ambulatoire.
Soins et biens médicaux Reste à charge
Soins hospitaliers 54
Soins de médecins et de sages-femmes 33
Soins d'auxiliaires médicaux 22
Autres postes en soins ambulatoires1 6
Soins de dentistes hors prothèses 25
Médicaments en ambulatoire 61
Prothèses dentaires 12
Optique hors lentilles et examens 33
Audioprothèses 8
Dispositifs médicaux hors produits 100 % santé 20
Ensemble 274
  • 1. Transports sanitaires, laboratoires d'analyses et cures thermales.
  • Lecture : En 2023, le reste à charge moyen par habitant s’élève à 274 euros, dont 61 euros de dépenses de médicaments en ambulatoire.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Figure 4 – Le reste à charge des ménages en 2023

  • 1. Transports sanitaires, laboratoires d'analyses et cures thermales.
  • Lecture : En 2023, le reste à charge moyen par habitant s’élève à 274 euros, dont 61 euros de dépenses de médicaments en ambulatoire.
  • Source : Drees, comptes de la santé.

Définitions

La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) comprend les soins hospitaliers, les soins ambulatoires (y compris les transports sanitaires), les médicaments et les dispositifs médicaux mais exclut les soins de longue durée et les dépenses de prévention (vaccin Covid-19 par exemple).

Mise en place progressivement entre janvier 2019 et janvier 2021, la réforme du 100 % santé propose un ensemble de prestations de soins et d’équipements dans un panier spécifique pour trois postes de soins (aides auditives, optique et dentaire). Le taux de prise en charge est de 100 % pour les bénéficiaires d’une complémentaire santé responsable ou de la Complémentaire santé solidaire, à l’exception de certains actes dentaires dits du panier maîtrisé (reste à charge modéré).