En moyenne en 2023, selon l’enquête Emploi, 28,6 millions de personnes occupent un emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) en France hors Mayotte (figure 1). Le taux d’emploi des 15‑64 ans atteint 68,4 %, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975). Après avoir crû de 1,2 point en 2021 et de 0,9 point en 2022, il augmente modérément en 2023, de 0,3 point en moyenne sur l’année.

Au début de la crise sanitaire en 2020, le taux d’emploi des 15‑24 ans avait pâti de la chute des embauches et du non-renouvellement des contrats (-1,2 point par rapport à 2019). En forte hausse en 2021 (+3,5 points) puis 2022 (+2,4 points), notamment grâce à un essor marqué de l’alternance, il ralentit très nettement en 2023 (+0,3 point) pour s’établir à 35,2 %, soit 5,1 points au-dessus de son niveau de 2019. Après deux années de hausse, le taux d’emploi des 25‑49 ans se stabilise à 82,6 % en 2023. Celui des 50‑64 ans continue d’augmenter (+0,9 point sur l’année) et atteint 66,9 %, son plus haut niveau depuis 1975. Parmi les 15‑64 ans, le taux d’emploi des immigrés s’établit à 62,5 % en 2023 et celui des descendants d’immigrés à 59,7 %, contre 70,7 % pour les personnes sans ascendance migratoire directe. Le moindre taux d’emploi des descendants d’immigrés reflète en partie des différences de structure d’âge : en moyenne plus jeunes, ils sont moins souvent actifs.

En 2023, 73,0 % des personnes en emploi sont en emploi à durée indéterminée (CDI, fonctionnaires) (figure 2). Généralement moins diplômés ou suivant un cursus professionnalisant, les 15‑24 ans en emploi occupent plus rarement que leurs aînés ce type d’emploi (42,1 %, contre 76,3 % des 25 ans ou plus). Les femmes sont plus fréquemment que les hommes en emploi à durée indéterminée ou en CDD, mais moins souvent intérimaires, en alternance ou en stage. 12,9 % des personnes en emploi sont des indépendants (non‑salariés classiques, micro-entrepreneurs ou chefs d’entreprise salariés), et les femmes le sont moins souvent que les hommes.

En 2023, 22,4 % des personnes en emploi sont cadres. Cette part dépasse celle des ouvriers (18,6 %), alors qu’au début des années 1980, les ouvriers étaient presque quatre fois plus nombreux que les cadres. Les hommes occupent plus souvent que les femmes des postes de cadres (25,1 % contre 19,7 %) et encore plus souvent des postes d’ouvriers (28,7 % contre 8,1 %) ; à l’inverse, les femmes sont bien plus fréquemment employées (38,8 % contre 12,1 %).

Après cinq années de recul, la part de personnes à temps partiel se stabilise à 17,4 % en 2023 (+0,1 point par rapport à 2022) (figure 3). Cette part est trois fois plus élevée pour les femmes que pour les hommes (26,5 % contre 8,7 %). Cependant, depuis le début des années 2000, le temps partiel masculin a augmenté, notamment depuis 2010, alors que celui des femmes a fluctué avant de baisser nettement à partir de 2015 pour se stabiliser en 2023.

En 2023, 4,4 % des personnes en emploi sont en sous‑emploi, une situation qui concerne davantage les employés peu qualifiés, les jeunes et les femmes. Le sous‑emploi inclut des personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage et disponibles pour le faire, ainsi que des personnes au chômage partiel, dont le nombre avait fortement augmenté durant la crise sanitaire. En baisse en 2021 et 2022, renouant ainsi avec son niveau d’avant‑crise, le chômage partiel diminue très légèrement en 2023 (-0,1 point). Comme la proportion de salariés à temps partiel, la part de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage se stabilise en 2023 (-0,1 point), après un net repli entre 2019 et 2022. Au total, le sous‑emploi recule de 0,2 point en 2023 et s’établit à son plus bas niveau depuis 1992.