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Insee Conjoncture Guadeloupe · Juin 2024 · n° 29
Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2023 - Guadeloupe En 2023, le marché du travail est stable en Guadeloupe dans un contexte inflationniste

En 2023, en Guadeloupe, l’emploi salarié progresse faiblement (+0,4 %). En revanche, la demande d’emploi poursuit sa baisse (-4,8 %). Le marché du travail reste cependant tendu, avec un taux de chômage élevé (19,0 %) et un halo autour du chômage de 11,0 %. Les créations d’entreprises continuent d’augmenter, mais à un rythme moins soutenu.

L’encours des crédits se stabilise alors que les taux moyens des crédits augmentent aussi bien pour les ménages que pour les entreprises. La hausse des prix est plus forte qu’en 2022. Dans ce contexte inflationniste, les échanges extérieurs se contractent en raison de la baisse des importations et des exportations, principalement dans le secteur des produits pétroliers raffinés.

Enfin, l’activité touristique poursuit sa progression, avec une hausse du nombre de passagers aériens et des nuitées hôtelières, mais à un rythme moins élevé que l’année précédente.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 29
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Transport maritime - En Guadeloupe, des passagers au rendez-vous en 2023 mais un trafic de fret en repli Bilan économique 2023

Olivier Pierrot (Grand Port Maritime de Guadeloupe)

L’année 2023 est une année de contraste pour l’activité portuaire en Guadeloupe. Avec 3,5 millions de tonnes brutes transportés et 216 000 équivalents vingt pieds (EVP), le trafic de fret recule. Toutefois, la reprise totale des escales de croisière permet une augmentation du trafic de passagers qui se rapproche de son niveau d’avant-crise sanitaire.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 29

Paru le :13/06/2024

Le trafic de fret et le trafic domestique se replient

En 2023, le trafic de fret atteint 3 490 926 tonnes brutes (figure 1) et 216 006 (EVP), en baisse de 10 % par rapport à l’année précédente pour le tonnage de marchandises et de 8 % pour les conteneurs. Tous les segments du trafic sont concernés par ce repli. En revanche, Le trafic de passagers redémarre avec 1 148 787 passagers transportés, en hausse de 39 % par rapport à 2022 (figure 2).

Figure 1Evolution du trafic de marchandises

(en tonnes)
Evolution du trafic de marchandises ((en tonnes))
Année Tonnage
2014 3 316 107
2015 3 599 053
2016 3 721 677
2017 3 709 542
2018 3 782 395
2019 3 614 431
2020 3 540 822
2021 4 222 837
2022 3 857 150
2023 3 490 926
  • Source : Grand Port Maritime de Guadeloupe.

Figure 1Evolution du trafic de marchandises

  • Source : Grand Port Maritime de Guadeloupe.

Toutes marchandises confondues (vrac, conventionnel, véhicule, conteneur), les importations tiennent une place prépondérante dans le trafic avec une part de 70 % (contre 15 % à l’exportation et 15 % pour le ). Cette répartition diffère de celle observée les années précédentes. En effet, si la part des exports est stable, celle des imports augmente tandis que celle du transbordement diminue. Les marchandises diverses conteneurisées constituent la masse principale du trafic (50 %). Viennent ensuite le vrac solide (23 %) et liquide (21 %) puis les marchandises diverses non conteneurisées (6 %). Comparativement à 2022, on assiste à un recul du vrac liquide et des marchandises conteneurisées.

Le trafic de vrac solide se maintient notamment avec le et le pellet de bois utilisé dans la production électrique tandis que le trafic d’hydrocarbures est en repli. La reprise de l’activité de la raffinerie en Martinique favorise ce trafic aussi bien à l’import qu’à l’export. Le trafic de sucre en vrac diminue cette année (-5 %), en lien avec la baisse de la production. Le trafic de conteneurs est en repli. Le trafic domestique ou captif destiné au marché local (-4 %) et celui de transbordement (-23 %) sont en baisse. Après une forte reprise post-Covid-19, le recul sur le domestique traduit notamment l’absence de chantiers structurants sur l’archipel. Le transbordement de conteneurs subit une nouvelle baisse après celle de 2022 et témoigne de la volatilité de ce segment de trafic. Le lancement du nouveau service Manaus Shuttle entre le Brésil et la Guadeloupe, fin septembre, a toutefois permis d’atténuer la baisse du trafic de transbordement.

Figure 2Evolution du trafic, tous segments

Evolution du trafic, tous segments
Trafics 2022 2023 Evolution (en %)
Trafic de fret (tonnage) 3 857 150 3 490 926 -9,5
Trafic de conteneurs (EVP) 235 699 216 006 -8,4
Passagers transportés (Nb) 826 108 1 148 787 39,1
  • Source : Grand Port Maritime de Guadeloupe.

Les ports de France métropolitaine et de Martinique sont les principaux partenaires commerciaux

Les importations constituent 92 % des flux commerciaux de la Guadeloupe. Elle importe ses biens de consommation principalement de France métropolitaine, à travers les services maritimes NEFWI (nord Europe) et MEDCAR (Sud Europe). De fait, à l’importation, les ports de France métropolitaine (Le Havre, Nantes-Montoir, Dunkerque, Marseille) comptent pour 24 % du trafic (représentant un volume de 650 000 tonnes). Les ports de Martinique (Fort-de-France et Saint-Pierre) représentent également 24 % du trafic avec notamment les échanges de biens et les imports d’agrégats. Viennent ensuite les ports de Sainte-Croix (8 % et 230 000 tonnes) et de Saint-Eustache (6 % et 150 000 tonnes) qui sont les sources d’approvisionnement en hydrocarbures. Le charbon provient de Colombie (Barranquilla), le pellet de bois, utilisé dans la production d’électricité, d’Amérique du Nord (Canada, États-Unis). Les agrégats sont importés de Martinique, de Montserrat et de la Dominique.

Les exportations guadeloupéennes vers les ports de France métropolitaine représentent 22 % des échanges (en tonnage). Il s’agit en particulier d’exportations de bananes (vers Dunkerque). Plus proche géographiquement, la Martinique, deuxième partenaire commercial de la région, concentre 18 % des échanges. La Guyane est le troisième port d’exportation (11 %), en baisse depuis la diminution des exportations d’hydrocarbures.

Les passagers sont de retour

Le trafic de passagers continue sa reprise amorcée l’année précédente. En 2023, 1,150 million de passagers ont transité par les installations du Grand Port Maritime de Guadeloupe, en augmentation de 39 % par rapport à 2022 (figure 3). Pour l’archipel et l’international, le trafic tend à se rapprocher des niveaux records de 2019. Pour la croisière, après un redémarrage léger en 2022, l’année 2023 est en progrès. Les compagnies historiques (Costa, MSC) ont repris leur activité de port base. De plus, de nouveaux navires et de nouvelles compagnies en transit accostent à Pointe-à-Pitre et à Basse-Terre. L’activité retrouve ainsi son niveau des années 2015 et 2016.

Figure 3Evolution du trafic de passagers

(en nombre)
Evolution du trafic de passagers ((en nombre))
Année Croisière Inter-îles Archipel Total
2014 234 304 110 365 635 755 980 424
2015 309 872 112 164 676 248 1 098 284
2016 276 293 98 871 739 722 1 114 886
2017 319 591 115 772 761 069 1 196 432
2018 385 363 137 820 797 866 1 321 049
2019 337 905 158 699 824 308 1 320 912
2020 176 684 47 492 499 008 723 184
2021 0 25 662 540 522 566 184
2022 49 159 99 157 677 792 826 108
2023 300 732 139 435 708 620 1 148 787
  • Source : Grand Port Maritime de Guadeloupe.

Figure 3Evolution du trafic de passagers

  • Source : Grand Port Maritime de Guadeloupe.
Publication rédigée par :Olivier Pierrot (Grand Port Maritime de Guadeloupe)

Pour comprendre

Les marchandises en vracs sont les marchandises transportées en grande quantité sur des navires spécialisés dédiés à cette activité. On distingue les vracs liquides, essentiellement des produits pétroliers y compris le méthane, car le gaz est transporté sous forme liquéfiée, des vracs solides, transportés généralement par des cargos-vraquiers ou des navires polyvalents (minerais, céréales…).

Les marchandises dites diverses comprennent les marchandises à l’intérieur des conteneurs transportés sur des navires porte-conteneurs, et les marchandises transportées sur des navires dits roll on/ roll off (ro-ro), de type « ferry », dont les moyens de déchargement et chargement sont généralement des unités routières comme des camions avec ou sans remorques ; les véhicules d’importations sont le plus généralement des marchandises débarquées de navires spécialisés et manutentionnées en ro-ro.

Les passagers sont de 2 types : les voyageurs qui vont d’une île vers une autre et les croisiéristes qui embarquent ou débarquent d’un paquebot. Les croisiéristes sont également de 2 types : ceux qui commencent ou finissent une croisière à Pointe-à-Pitre (croisière « basée ») et ceux qui sont en escale à la journée (dits aussi en transit) ayant embarqué dans un autre port.

Sources

  • Grand Port Maritime de la Guadeloupe.

Définitions

Équivalent Vingt Pieds (EVP) : unité de mesure pour exprimer une capacité de transport, multiple du volume standard occupé par un conteneur qui regroupe à la fois les 20 pieds et les 40 pieds. Un conteneur de 20 pieds mesure 2,6 mètres (8,5 pieds) de haut par 2,4 m de large (8 pieds) et 6,1 m (20 pieds) de long pour une capacité d’environ 38 m³ et compte pour 1 EVP. Un conteneur de 40 pieds compte pour 2 EVP.

Transbordement : déchargement et rechargement de marchandises d’un navire sur l’autre dans un délai court.

Clinker : constituant du ciment en forme de nodules durs et cristallisés.