Insee Conjoncture Guadeloupe ·
Juin 2024 · n° 29
Bilan économique 2023 - Guadeloupe En 2023, le marché du travail est stable en Guadeloupe dans un contexte inflationniste
En 2023, en Guadeloupe, l’emploi salarié progresse faiblement (+0,4 %). En revanche, la demande d’emploi poursuit sa baisse (-4,8 %). Le marché du travail reste cependant tendu, avec un taux de chômage élevé (19,0 %) et un halo autour du chômage de 11,0 %. Les créations d’entreprises continuent d’augmenter, mais à un rythme moins soutenu.
L’encours des crédits se stabilise alors que les taux moyens des crédits augmentent aussi bien pour les ménages que pour les entreprises. La hausse des prix est plus forte qu’en 2022. Dans ce contexte inflationniste, les échanges extérieurs se contractent en raison de la baisse des importations et des exportations, principalement dans le secteur des produits pétroliers raffinés.
Enfin, l’activité touristique poursuit sa progression, avec une hausse du nombre de passagers aériens et des nuitées hôtelières, mais à un rythme moins élevé que l’année précédente.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.
Transport aérien - En Guadeloupe, le trafic aéroportuaire ne retrouve pas encore les niveaux d’avant crise du Covid Bilan économique 2023
François-Xavier Dussud (Insee)
Après avoir fortement augmenté en 2022, le trafic passagers de l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbe progresse de 3,6 % en 2023. Tous les faisceaux sont en hausse. Celui de la France Hexagonale-Europe représente les deux tiers de l’activité aéroportuaire. Le trafic continue de croître sur le réseau régional mais est freiné dans sa dynamique par la disparition du groupe CAIRE au deuxième semestre 2023. Sur la liaison Amérique du Nord, le trafic revient à un niveau très proche de celui de 2019. Dans le même temps, le transit est en net recul tandis que le fret continue sa progression et le trafic postal repart à la hausse.
Le trafic aérien progresse légèrement
Avec plus de 2,15 millions en 2023, le trafic passagers à l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbe progresse de 3,6 % après le rebond post-Covid de 62,4 % en 2022. Cette croissance est essentiellement portée par le trafic des lignes internationales (figure 1). Cependant, la hausse du trafic passagers est quatre fois moins élevée que celle enregistrée en France Métropolitaine (+14,2 %). Avec 2,7 millions de passagers, l’aéroport Roland Garros de la Réunion demeure le premier aéroport ultramarin devant celui de la Guadeloupe. En Martinique, le trafic passagers de l’aéroport Aimé Césaire est également en hausse (+6,1 %). À l’inverse, en Guyane, il baisse de 1,4 % à l’aéroport de Cayenne Félix-Eboué.
Le trafic en Guadeloupe reste en retrait de 13,6 % par rapport à son niveau record de 2019. En 2023, le nombre de passagers sur les lignes nationales est inférieur de 11,6 % à celui de 2019, celui des lignes internationales de 20,7 % (figure 2).
tableauFigure 1 – Passagers des aéroports par type de ligne
| Type de ligne | Guadeloupe | France entière | |||
|---|---|---|---|---|---|
| Passagers 2023 (nombre) | Évolution entre 2022 et 2023 | Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ | Évolution entre 2022 et 2023 | Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹ | |
| Lignes nationales ² | 1 893 625 | 1,2 | -1,3 | -1,3 | -2,9 |
| Lignes internationales | 212 688 | 38,1 | -9,9 | 20,5 | -2,3 |
| Transit | 45 056 | -14,3 | -13,1 | -3,9 | -12,9 |
| Total | 2 151 369 | 3,6 | -2,5 | 14,2 | -2,5 |
| dont lignes à bas coût (low cost) | 19 184 | 550,1 | -54,0 | 15,6 | 3,2 |
| Part des lignes à bas coût (low cost) (%) | 0,9 | /// | /// | /// | /// |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- ² : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Note : données brutes.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- Source : Union des aéroports français.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Guadeloupe
| National ¹ | International | À bas coût (low cost) | |
|---|---|---|---|
| 2017 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
| 2018 | 104,3 | 105,4 | 150,7 |
| 2019 | 107,4 | 103,6 | 0,0 |
| 2020 | 57,0 | 39,3 | 31,6 |
| 2021 | 60,1 | 16,3 | 0,0 |
| 2022 | 93,7 | 59,5 | 2,0 |
| 2023 | 94,9 | 82,2 | 13,3 |
- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de passagers des aéroports - Guadeloupe
- ¹ : la fréquentation des aéroports français comptabilise les passagers embarqués ou débarqués. Ainsi, tous les passagers ayant effectué un vol national à l’intérieur du périmètre défini (France métropolitaine et DROM) sont comptés deux fois. Par exemple, un passager Bordeaux-Lyon est compté une fois au départ de Bordeaux et une fois à l’arrivée à Lyon.
- Source : Union des aéroports français.
Encadré 1 - Le trafic passagers augmente sur tous les faisceaux
Selon les données de l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes, le trafic passagers continue de progresser sur toutes les liaisons (figure 3). Les vols avec la France Métropolitaine et l’Europe représentent 65,4 % des passagers (hors transit). Toutefois, sur ces destinations, l’augmentation du trafic est plus faible qu’en 2022 (+1,0 %). En décembre 2023, l’offre de sièges sur ce faisceau et le trafic atteignent 90,0 % du niveau de décembre 2019.
La liquidation du groupe CAIRE (Air Antilles et Air Guyane Express) au deuxième semestre 2023 rend moins dynamique l’essor du trafic sur le réseau régional. Le faisceau Martinique-Guyane représente 17,4 % du trafic et progresse de 4,2 %. Toutefois, il reste en retrait de 16,3 % par rapport à 2019. Le trafic reste faible vers les îles du sud mais continue de progresser vers les îles du nord (+4,2 %). Il atteint 92,0 % de son niveau de 2019.
Vers le reste de la Caraïbe et l’Amérique du Sud, le trafic progresse de 6,8 % pour atteindre la moitié de son niveau de 2019. Cette progression est portée par la nouvelle hausse du trafic vers la Caraïbe nord (+18,4 %). Ces lignes ne représentent toutefois que 2,3 % du trafic passagers. La desserte Amérique du Nord représente 6,5 % du trafic. Le trafic y progresse de 51,3 % en raison du retour de la compagnie JetBlue sur liaison New-York – Pointe-à-Pitre et le maintien d’un flux dynamique des rotations vers le Canada. Avec 137 373 passagers transportés, le trafic retrouve son niveau de 2019.
tableauFigure 3 – Évolution du trafic passager hors transit
| Provenance | 2022 | 2023 | Répartition 2023 (en %) | Evolution 2022-2023 (en %) |
|---|---|---|---|---|
| Hexagone, Europe | 1 363 110 | 1 376 586 | 65,4 | 1,0 |
| Martinique, Guyane | 352 513 | 367 404 | 17,4 | 4,2 |
| Domestique | 172 943 | 176 554 | 8,4 | 2,1 |
| Caraîbes, Amérique du Sud | 45 321 | 48 396 | 2,3 | 6,8 |
| Amérique du Nord | 90 786 | 137 373 | 6,5 | 51,3 |
| Ensemble | 2 024 673 | 2 106 313 | 100,0 | 4,0 |
- Source : Aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbe, Union des Aéroports Français.
Encadré 2 - Le fret aérien et le fret postal augmentent
Le fret progresse depuis 2021 et continue de croître dans les mêmes proportions (+5,2 %) qu’en 2022 pour atteindre 11 672 tonnes. C’est le deuxième plus haut niveau de tonnage de fret sur la décennie. Le trafic postal qui était sur une tendance baissière depuis 2020, repart à la hausse en 2023 (+21,4 %). Toutefois, il reste très en deçà de son niveau de 2019 (-27,0 %).
tableauFigure 4 – Évolution du fret aérien entre 2010 et 2023
| Année | Fret | Trafic postal |
|---|---|---|
| 2010 | 11 486 | 2 821 |
| 2011 | 11 307 | 3 316 |
| 2012 | 10 550 | 3 454 |
| 2013 | 10 661 | 3 337 |
| 2014 | 10 995 | 3 261 |
| 2015 | 10 110 | 3 261 |
| 2016 | 10 541 | 3 336 |
| 2017 | 11 939 | 3 095 |
| 2018 | 11 085 | 3 211 |
| 2019 | 11 076 | 3 211 |
| 2020 | 9 067 | 2 602 |
| 2021 | 10 568 | 2 590 |
| 2022 | 11 100 | 1 565 |
| 2023 | 11 672 | 1 900 |
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 4 – Évolution du fret aérien entre 2010 et 2023
- Source : Union des aéroports français.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.