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Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur · Juin 2024 · n° 49
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'AzurBilan économique 2023 - Provence-Alpes-Côte d'Azur En 2023, une économie régionale au ralenti

En 2023, l’inflation reste élevée au niveau national mais reflue progressivement et l’économie française connaît une croissance faible. La consommation des ménages, moteur de l’économie française, marque le pas, et l’investissement des entreprises ralentit.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, cela se traduit par une activité économique qui se tasse : bien qu’encore en hausse, le rythme de croissance est de plus en plus faible depuis la crise sanitaire. L’emploi suit la même évolution, avec un net ralentissement, alors que le taux de chômage connaît une faible progression. Le nombre de demandeurs d’emploi se stabilise après des mois de baisse. Toutefois, les bénéficiaires du RSA sont un peu moins nombreux. Les défaillances d’entreprises sont de nouveau en hausse.

Au niveau sectoriel, l’activité dans la construction est mal orientée. Ce secteur souffre particulièrement du niveau élevé des taux d’intérêt, qui pénalisent le pouvoir d’achat immobilier des ménages. En revanche, ces taux élevés dynamisent l’épargne rémunérée dans la région. La météo, peu favorable, pèse sur la production agricole. La fréquentation touristique des hébergements marchands est à la peine, malgré un nombre de voyageurs aériens et maritimes en hausse.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 49
Paru le :Paru le13/06/2024

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2023 publiés par l'Insee.

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Emploi salarié - L’emploi salarié ralentit nettement dans la région Bilan économique 2023

Etienne Lenzi, Corinne Roche (Insee), Sandrine Boccanfuso , Laure Senia (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales – Urssaf)

En 2023, l’emploi salarié en Provence-Alpes-Côte d’Azur progresse modérément. Comme au niveau national, il ralentit sensiblement par rapport à 2022 (+0,8 % après +1,5 %), en particulier dans le tertiaire marchand qui connaît un coup de frein en fin d’année. L’emploi industriel reste relativement dynamique, surtout par rapport à la situation nationale, alors que l’intérim, la construction et l’emploi agricole diminuent nettement.

L’évolution de l’emploi diverge selon les départements, certains connaissant une évolution dynamique sur un an, notamment les Alpes-de-Haute-Provence, quand d’autres comme les Hautes-Alpes ou le Vaucluse maintiennent tout juste leur niveau d’emploi de 2022. Les embauches hors intérim ralentissent également en 2023, en particulier celles en CDD de plus d’un mois.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur

No 49

Paru le :13/06/2024

Avertissement

Dans cette publication, le concept d'emploi se réfère aux critères du Bureau international du travail (BIT). Sont comprises dans l'emploi à la fois les personnes ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également les personnes en emploi n’ayant pas travaillé pour certaines raisons (en particulier celles en chômage partiel et en arrêt maladie).

Nouveau ralentissement de l’emploi salarié

Fin 2023, on dénombre en Provence-Alpes-Côte d’Azur 2 014 000 emplois salariés, soit une augmentation de 0,8 % sur un an (+16 700). Cette progression est de moins en moins forte, après le fort rebond post-Covid (+3,9 % en 2021, puis +1,5 % en 2022). Les embauches marquent également le pas en 2023 (encadré).

Ce ralentissement s’explique principalement par celui de l’emploi salarié privé, qui représente plus des trois quarts de l’emploi salarié régional. L’emploi dans le privé ralentit nettement : +0,7 % par rapport à 2022 (contre +2,0 % douze mois plus tôt, figure 1). Inversement, l’emploi public retrouve une dynamique positive (+1,3 %, après -0,4 % en 2022).

Figure 1Évolution trimestrielle de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Emploi salarié total - Provence-Alpes-Côte d'Azur Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Provence-Alpes-Côte d'Azur Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,6 100,3 100,7 100,4
2ᵉ trim. 2018 100,5 100,3 100,7 100,6
3ᵉ trim. 2018 100,5 100,2 100,8 100,5
4ᵉ trim. 2018 100,8 100,6 101,1 100,9
1ᵉ trim. 2019 101,3 101,1 101,7 101,5
2ᵉ trim. 2019 101,6 101,3 102,1 101,8
3ᵉ trim. 2019 102,1 101,7 102,7 102,2
4ᵉ trim. 2019 102,5 102,0 103,2 102,6
1ᵉ trim. 2020 100,4 100,2 100,5 100,2
2ᵉ trim. 2020 99,5 99,8 99,8 100,0
3ᵉ trim. 2020 102,1 101,8 102,7 102,2
4ᵉ trim. 2020 102,3 101,8 102,9 102,1
1ᵉ trim. 2021 103,1 102,6 104,0 103,2
2ᵉ trim. 2021 104,7 103,8 106,1 104,7
3ᵉ trim. 2021 105,5 104,6 107,1 105,6
4ᵉ trim. 2021 106,3 105,0 108,2 106,2
1ᵉ trim. 2022 106,6 105,3 108,6 106,6
2ᵉ trim. 2022 107,2 105,8 109,3 107,2
3ᵉ trim. 2022 107,5 106,2 109,8 107,7
4ᵉ trim. 2022 107,9 106,5 110,4 108,2
1ᵉ trim. 2023 108,2 106,7 110,7 108,4
2ᵉ trim. 2023 108,2 106,8 110,7 108,5
3ᵉ trim. 2023 108,6 107,1 111,1 108,8
4ᵉ trim. 2023 108,8 107,1 111,1 108,7
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution trimestrielle de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

En France (hors Mayotte), les évolutions de l’emploi sont proches de celles observées en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La croissance de l’emploi salarié faiblit en 2023 (+0,6 % sur un an après +1,5 %), avec un fléchissement marqué pour l’emploi privé (+0,4 % après +1,9 %). L’emploi public est également bien orienté (+1,0 % en 2023, après -0,1 %).

En 2023, aucun département de la région ne perd d’emplois (figure 2). Les Alpes-de-Haute-Provence sont particulièrement dynamiques (+2,1 %). Dans les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes et le Var, l’évolution est plus faible mais demeure légèrement positive. Dans le Vaucluse et les Hautes-Alpes, l’emploi stagne.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié total en fin d’année par département

(en %)
Évolution de l'emploi salarié total en fin d’année par département ((en %))
Évolution entre 2021 et 2022 Évolution entre 2022 et 2023
Provence-Alpes-Côte d'Azur 1,5 0,8
Alpes-de-Haute-Provence 1,9 2,1
Hautes-Alpes 1,1 0,0
Alpes-Maritimes 2,1 0,7
Bouches-du-Rhône 1,3 1,1
Var 1,3 0,6
Vaucluse 0,8 0,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié total en fin d’année par département

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Ralentissement marqué dans le tertiaire marchand, le tertiaire non marchand dynamique

L’emploi dans le secteur tertiaire marchand (hors intérim), qui représente près de la moitié des emplois régionaux, progresse de seulement 0,7 % fin 2023 par rapport à fin 2022, un rythme de croissance similaire à celui de la France hors Mayotte (+0,8 %, figure 3). Cette hausse est trois fois moins dynamique que celle enregistrée un an auparavant (+2,5 % fin 2022 par rapport à fin 2021). Le tertiaire marchand hors intérim, moteur habituel de l’emploi de la région en raison de son poids important, subit un ralentissement progressif tout au long de 2023, et finit l’année sur sa première baisse depuis fin 2020 (-0,3 % au dernier trimestre).

Figure 3Emploi salarié total en fin d’année par secteur d'activité

(en %)
Emploi salarié total en fin d’année par secteur d'activité ((en %))
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2023 (milliers) Évolution entre 2022 et 2023 Évolution annuelle moyenne entre 2017 et 2022 ¹
Provence-Alpes-Côte d'Azur Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte
Agriculture 23,8 -1,8 -0,4 2,4 1,9
Industrie 171,4 2,1 1,1 1,6 0,6
Industrie agroalimentaire 32,5 0,5 0,8 2,8 1,7
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 31,6 2,4 2,1 1,7 1,1
Biens d'équipement 17,0 2,1 2,0 1,8 0,4
Matériels de transport 21,5 5,0 1,8 1,3 -0,5
Autres branches industrielles 68,8 1,9 0,5 1,2 0,3
Construction 118,6 -0,9 -0,7 3,3 2,9
Tertiaire marchand 1 029,9 0,6 0,4 2,0 1,8
Commerce 271,9 0,3 0,4 1,5 1,4
Transports 111,2 0,3 0,8 0,9 0,9
Hébergement - restauration 130,4 1,5 1,4 2,7 2,5
Information - communication 52,7 0,3 -0,1 4,0 4,1
Services financiers 52,9 1,0 1,5 1,2 1,1
Services immobiliers 25,2 -3,3 -2,9 2,9 2,2
Services aux entreprises hors intérim 225,6 1,4 1,5 2,7 2,8
Intérim 53,9 -1,9 -6,6 2,1 0,2
Services aux ménages 106,2 0,9 1,0 1,7 1,1
Tertiaire non marchand 670,7 1,3 0,9 0,4 0,4
Total 2 014,5 0,8 0,6 1,5 1,3
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour l'emploi salarié total du secteur pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le ralentissement de l’emploi se constate dans tous les sous-secteurs d’activité du tertiaire marchand. Le commerce, le transport-entreposage et l’information-communication restent légèrement positifs (+0,3 %). L’hébergement-restauration et les services financiers sont mieux orientés (respectivement +1,5 % et +1,0 %). En revanche, dans les activités immobilières, la baisse des effectifs est très marquée (-3,3 %) en lien avec les difficultés du marché.

Dans le secteur tertiaire non marchand, l’emploi est dynamique (+1,3 %), porté par les sous-secteurs de l’enseignement (+1,8 %) et de la santé humaine et action sociale (+1,6 %).

L’emploi industriel deux fois plus dynamique qu’au niveau national

L’emploi industriel régional ne montre pas de signe de ralentissement et progresse sur un an (+2,1 %) à un rythme similaire à celui de l’année précédente (figure 4). Au niveau national, la croissance de l’emploi dans l’industrie est deux fois plus faible (+1,1 % sur un an). Depuis 2021, et après le choc des restrictions sanitaires liées à la Covid-19, la progression de l’industrie en Provence-Alpes-Côte d’Azur est systématiquement plus élevée qu’au niveau France. Ces trois dernières années, l’emploi salarié industriel augmente de plus de 2 % par an dans la région, alors que la hausse est d’environ 1 % au niveau national.

Figure 4Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,7 100,3 100,9 100,0
2ᵉ trim. 2018 101,1 100,6 100,8 99,8
3ᵉ trim. 2018 102,3 100,8 100,8 99,6
4ᵉ trim. 2018 103,1 101,0 101,1 99,7
1ᵉ trim. 2019 104,7 101,2 101,7 99,7
2ᵉ trim. 2019 105,7 101,6 102,1 99,9
3ᵉ trim. 2019 106,8 101,9 102,4 100,4
4ᵉ trim. 2019 108,2 102,6 103,2 100,4
1ᵉ trim. 2020 107,1 102,0 101,5 100,2
2ᵉ trim. 2020 108,9 101,8 99,1 99,1
3ᵉ trim. 2020 111,3 102,6 102,2 100,7
4ᵉ trim. 2020 112,7 103,1 101,7 101,2
1ᵉ trim. 2021 114,0 103,9 102,7 101,5
2ᵉ trim. 2021 114,8 104,4 105,4 101,7
3ᵉ trim. 2021 115,7 105,3 106,7 101,7
4ᵉ trim. 2021 116,9 106,2 107,9 101,8
1ᵉ trim. 2022 116,8 106,6 108,4 102,0
2ᵉ trim. 2022 117,1 106,9 109,6 102,0
3ᵉ trim. 2022 116,9 107,5 110,1 101,9
4ᵉ trim. 2022 117,7 108,5 110,5 102,2
1ᵉ trim. 2023 117,4 109,0 111,2 102,4
2ᵉ trim. 2023 116,7 109,3 111,4 102,5
3ᵉ trim. 2023 116,6 110,1 111,7 103,0
4ᵉ trim. 2023 116,6 110,8 111,4 103,5
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Tous les sous-secteurs industriels participent à cette hausse de l’emploi. La fabrication de matériels de transport est particulièrement dynamique en 2023 : +5,0 %. L’agroalimentaire (fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac), qui représente près d’un emploi industriel régional sur cinq, ralentit toutefois (+0,5 % sur un an, après +1,4 % en 2022), en lien avec une consommation alimentaire des ménages en berne.

Baisse des effectifs dans la construction

L’emploi dans la construction (hors intérim) diminue cette année dans la région (-0,9 %, après +0,6 % en 2022), comme au niveau national (-0,7 %, après +0,9 % en 2022). Ce ralentissement marque une véritable rupture avec les années précédentes : depuis 2017, les effectifs de ce secteur n’avaient jamais diminué.

Le ralentissement de l’activité enregistré en 2023, avec le faible dynamisme des mises en chantiers et des permis de construire, ainsi que la hausse du coût de la construction et le renchérissement des crédits ont pesé sur l’emploi du secteur.

Nouvelle contraction de l’emploi intérimaire

L’emploi dans l’intérim baisse en 2023 en Provence-Alpes-Côte d’Azur (-1,9 % sur un an). Il s’agit de la deuxième année consécutive de baisse des effectifs intérimaires (-2,0 % en 2022), alors qu’ils avaient fortement profité du rebond de l’activité post-Covid en 2021 (+12,1 %, figure 5).

La baisse se concentre sur le premier semestre. Dès le troisième trimestre, la tendance repart à la hausse à un rythme modéré. Au niveau France hors Mayotte la tendance est à la baisse tout au long de l’année, et l’emploi intérimaire diminue beaucoup plus fortement que dans la région (-6,6 % en 2023).

Figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 102,5 100,9
2ᵉ trim. 2018 101,6 99,8
3ᵉ trim. 2018 103,5 99,7
4ᵉ trim. 2018 101,2 96,4
1ᵉ trim. 2019 105,0 100,1
2ᵉ trim. 2019 104,0 99,8
3ᵉ trim. 2019 104,9 99,2
4ᵉ trim. 2019 102,9 96,5
1ᵉ trim. 2020 62,6 59,6
2ᵉ trim. 2020 83,2 73,0
3ᵉ trim. 2020 96,5 88,7
4ᵉ trim. 2020 100,9 91,0
1ᵉ trim. 2021 104,1 93,7
2ᵉ trim. 2021 110,5 97,1
3ᵉ trim. 2021 111,2 98,0
4ᵉ trim. 2021 113,2 102,1
1ᵉ trim. 2022 111,4 100,9
2ᵉ trim. 2022 111,0 99,2
3ᵉ trim. 2022 111,9 100,7
4ᵉ trim. 2022 110,9 100,8
1ᵉ trim. 2023 108,7 98,7
2ᵉ trim. 2023 107,0 97,7
3ᵉ trim. 2023 107,4 95,7
4ᵉ trim. 2023 108,8 94,1
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi intérimaire.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi intérimaire.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Les départements les plus affectés par cette baisse de l’intérim sont les Alpes-Maritimes (-12,5 %) et le Vaucluse (-10,4 %). Dans les Bouches-du-Rhône et le Var, la baisse est plus mesurée (respectivement -1,1 % et -0,2 %), alors que les départements alpins voient leur nombre d’intérimaires augmenter.

Le Vaucluse et les Hautes-Alpes à la peine

L’emploi total stagne en 2023 dans le Vaucluse et les Hautes-Alpes (figure 6). Ces deux départements souffrent de la baisse de l’emploi dans le tertiaire marchand (-0,4 % pour le Vaucluse, -0,7 % pour les Hautes-Alpes), tiré vers le bas par l’hébergement-restauration (respectivement -1,6 % et -1,9 %). L’emploi total se maintient tout de même grâce au tertiaire non marchand et à l’industrie. La construction marque fortement le pas dans le Vaucluse.

Figure 6Emploi salarié total en fin d’année par département et par grand secteur d'activité

(en %)
Emploi salarié total en fin d’année par département et par grand secteur d'activité ((en %))
Zonage Emploi au 31/12/2023 (milliers) Évolution entre 2022 et 2023
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Alpes-de-Haute-Provence 58,2 1,7 0,4 -1,1 3,9 23,1 0,9 2,1
Hautes-Alpes 51,2 -7,4 1,3 -0,4 -0,7 2,8 1,2 0,0
Alpes-Maritimes 436,7 -1,7 1,4 -2,8 0,8 -12,5 1,1 0,7
Bouches-du-Rhône 883,4 -0,4 2,6 1,1 0,6 -1,1 1,6 1,1
Var 371,4 -5,3 2,6 -2,8 0,5 -0,2 1,2 0,6
Vaucluse 213,7 -0,8 1,3 -1,9 -0,4 -10,4 1,0 0,1
Provence-Alpes-Côte d'Azur 2 014,5 -1,8 2,1 -0,9 0,6 -1,9 1,3 0,8
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi croît à un rythme modéré dans les Alpes-Maritimes et le Var grâce au tertiaire marchand qui reste relativement dynamique. En revanche, pour ces départements, l’emploi baisse fortement dans la construction (-2,8 % sur un an). L’emploi intérimaire est également en forte baisse dans les Alpes-Maritimes (-12,5 %).

Les Bouches-du-Rhône connaissent une hausse sensible de l’emploi et sont le seul département où le nombre de postes dans le bâtiment augmente (+1,1 %). L’industrie, le tertiaire marchand et le tertiaire non marchand y sont également en hausse. L’agriculture perd quelques emplois (-0,4 %). Plus largement, le secteur agricole perd des emplois dans tous les départements à l’exception des Alpes-de-Haute-Provence.

Encadré - L’année 2023 marque la fin de la croissance des embauches relevée depuis la fin de la crise sanitaire

L’arrêt progressif des mesures de soutien public aux entreprises et les remboursements échelonnés afférents, associés à la hausse des coûts de production et au ralentissement économique, affectent les capacités de recrutement des entreprises en 2023. Par ailleurs, des difficultés de recrutement peuvent persister dans certains secteurs.

Dans ce contexte incertain, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) en Provence-Alpes-Côte d’Azur reculent en 2023, tous types de contrats confondus (-2 %). Cette baisse est plus marquée pour les contrats à durée déterminée (CDD) de plus d’un mois (-4 %). Les CDD d’une durée d’un mois ou moins, qui constituent la majorité des nouveaux contrats (65 % des embauches), diminuent également (-2 % sur un an), tout comme les contrats à durée indéterminée (CDI, figure 7). Toutefois, avec au total plus de 2,3 millions de contrats signés sur l’année 2023, le nombre de DPAE reste sensiblement supérieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (+10 %), notamment pour les CDI (+20 %).

Dans la région, les embauches en CDI et en CDD de plus d’un mois reculent dans tous les départements par rapport à 2022. La baisse des CDI est plus forte dans les Alpes-de-Haute-Provence (-8 %) et dans une moindre mesure dans les Hautes-Alpes et les Bouches-du-Rhône (-3 %), ces dernières concentrant 44 % des CDI et 35 % des CDD de plus d’un mois. La diminution des CDI est plus mesurée dans les Alpes-Maritimes (-0,4 %).

En raison du poids de ce secteur, les embauches sont principalement concentrées dans les services (63 %). En 2023, les CDI de ce secteur n’atteignent pas leur niveau de 2022 (-2 %), et le recul est encore plus marqué pour les CDD de plus d’un mois (-6 %). Les hôtels-cafés-restaurants privilégient en 2023 le recours à des CDD de plus d’un mois, en progression annuelle de 1 %, ce qui pourrait indiquer un changement dans les pratiques de recrutement du secteur, auparavant davantage tourné vers les contrats courts.

Le secteur de l'industrie se distingue en conservant un nombre d'embauches en contrat pérenne équivalent à celui de 2022. Cependant, les renforts en CDD de plus d'un mois diminuent de 1 %.

Plus de 44 % des embauches en CDI ont lieu dans des établissements de moins de 20 salariés, où elles diminuent de 6 % par rapport à 2022. A contrario, elles augmentent de 2 % dans les établissements de 20 salariés ou plus. Pour les CDD de plus d’un mois, plus d’une embauche sur deux est enregistrée dans les entreprises de moins de 20 salariés. Elles y baissent de 5 % en un an alors que leur nombre ne progresse que dans les établissements de taille intermédiaire (20 à 249 salariés).

Figure 7Évolution annuelle des embauches, par type de contrat

(en base 100 en 2018)
Évolution annuelle des embauches, par type de contrat ((en base 100 en 2018))
Année CDI CDD dont CDD de plus d’un mois
2018 100 100 100
2019 102 102 100
2020 83 74 83
2021 107 90 104
2022 124 110 115
2023 122 110 111
  • Note : les déclarations préalables à l’embauche n’incluent pas les missions d’intérim.
  • Source : Acoss, Urssaf.

Figure 7Évolution annuelle des embauches, par type de contrat

  • Note : les déclarations préalables à l’embauche n’incluent pas les missions d’intérim.
  • Source : Acoss, Urssaf.
Publication rédigée par :Etienne Lenzi, Corinne Roche (Insee), Sandrine Boccanfuso , Laure Senia (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales – Urssaf)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Actifs occupés

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Déclaration préalable à l’embauche

La déclaration préalable à l’embauche (DPAE) est obligatoire avant toute embauche et s’effectue auprès de l’Urssaf. Elle permet de déclarer la première embauche d’un salarié relevant du régime de la Sécurité sociale. Cette déclaration doit être effectuée dans les 8 jours qui précèdent une embauche. Toutefois, une DPAE pour un salarié ne garantit pas son embauche, dans certains cas celle-ci ne se concrétise pas.

Pour en savoir plus

(1) Lenzi E., Roche C., « Malgré le retour des touristes étrangers, une saison estivale contrastée », Insee Flash Provence-Alpes-Côte d’Azur no 98, décembre 2023.

(2) Insee, « La reprise se fait attendre », note de conjoncture, mars 2024.