En 2022, la fréquentation des hôtels et des campings de la région s’établit à 36,9 millions de nuitées (figure 1), en hausse de 2,5 % par rapport à 2019, année précédant la crise sanitaire. En 2022, en Auvergne-Rhône-Alpes, la fréquentation dépasse ainsi celle de l’année record de 2019. L’évolution surpasse celle de la France métropolitaine, qui gagne 0,6 % de nuitées. Dans la région, cette hausse est tirée par la fréquentation des campings qui dépasse les 13 millions de nuitées, soit une progression de plus de 10 % par rapport à 2019. En revanche, les hôtels subissent une perte de fréquentation de 1,2 %, totalisant 23,8 millions de nuitées. Ainsi, les campings ont été moins affectés par la crise sanitaire. Ce phénomène semble perdurer après la crise. Il est plus marqué en Auvergne-Rhône-Alpes qu’au niveau national (-3,4 % pour les hôtels et +7,5 % dans les campings pour les nuitées de 2022 comparées à celles de 2019).

En 2022, la fréquentation hôtelière se rapproche de celle de la période d’avant-crise sanitaire. Au cours des six premiers mois de l’année, l’activité mensuelle est presque toujours inférieure à celle de 2019 (figure 2). Le mois de mai annonce un frémissement de la fréquentation ; mais c’est surtout à partir du mois de juillet qu’elle devient plus dynamique et dépasse celle de 2019 pour la plupart des derniers mois de l’année. Cette perte d’activité globale sur l’ensemble de l’année concerne particulièrement les hôtels peu étoilés (-12,3 % pour les hôtels de une ou deux étoiles) qui représentent un quart du parc hôtelier de la région. En revanche, les hôtels haut de gamme tirent leur épingle du jeu avec une hausse de fréquentation de 7,1 %. Leur poids économique sur le secteur est sensible, car ils représentent plus du quart des nuitées du secteur.

Dans les hôtels, le recul de la clientèle non résidente (vivant à l’étranger) avait fortement perturbé l’année 2021 (14 % de la clientèle en 2021, contre 25 % en 2019), expliquant une bonne part des baisses constatées. En 2022, les touristes étrangers sont de retour (22 % de la clientèle) (figure 3). Les niveaux de 2019 ne sont pas encore atteints (-2,4 % par rapport à l’avant-crise), en raison des retours encore timides dans certains départements.

Tous les départements voient le retour, parfois modeste, des touristes étrangers. En Isère, Savoie et Haute-Savoie, leur part reste cependant de quatre points inférieure à celle de 2019. Les départements savoyards ont toutefois réalisé une bonne saison de ski, bénéficiant de la présence de la clientèle française venue contrebalancer en partie la désaffection relative des non-résidents. À l’inverse, le Rhône, département accueillant le plus gros volume de nuitées, en perd 83 000 par rapport à 2019, entièrement expliquée par la perte de non-résidents.

D‘avril à septembre 2022, la fréquentation de l’hôtellerie de plein air dépasse largement le niveau record de 2019 sur la même période (+10,1 %) (figure 4).

Les campings bénéficient de la forte affluence de la clientèle résidente, qui génère la plus grande part des nuitées supplémentaires. À la différence des hôtels, la fréquentation de la clientèle non résidente reste dynamique même si elle contribue peu à la hausse d’activité.

Sur la période de mai à septembre, à l’exception du Rhône, tous les départements accueillent plus de campeurs qu’avant la crise. L’Ardèche reste le plus attractif, concentrant à lui seul plus de 30 % des nuitées des campings de la région. Sa hausse d’activité est plus modérée (+4,9 % par rapport à 2019). Ce département, accueillant beaucoup de touristes étrangers (33 %), bénéficie moins du dynamisme de la clientèle résidente.