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Insee Conjoncture Guadeloupe · Juin 2022 · n° 19
Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2021 - Guadeloupe Une reprise contrainte par les suites de la crise sanitaire et les mouvements sociaux

En 2021, l’économie guadeloupéenne est en phase de reprise après la chute brutale de l’activité en 2020, due à la pandémie de Covid 19. La croissance est estimée à 1,9 % en volume soit un rebond relativement faible après la baisse significative de l’année précédente, estimée à 4,9 %. Cette reprise fluctue toutefois en fonction des pics pandémiques et des mesures sanitaires qui les accompagnent tout au long de l’année ainsi que des mouvements sociaux.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 19
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Agriculture – Une activité qui se maintient malgré la sécheresse et les perturbations Bilan économique 2021

Françoise Mebarki, Alexandre Ducrot (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Guadeloupe)

En 2021, l’activité agricole guadeloupéenne a pu se maintenir dans toutes les filières, y compris dans les filières d’exportation. Mais comme en 2020, la sécheresse a affecté durement la production. L’année a également été marquée par la crise sociale et la panne à l’usine sucrière de Marie-Galante.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 19

Paru le :21/06/2022

En 2021, la Guadeloupe a été touchée par la sécheresse. Le cumul des précipitations annuel affiche des déficits de l’ordre de 20 à 30 % et le mois de mai se classe au 2ème rang des mois de mai les plus secs en Guadeloupe depuis 1961.

Poursuite de la baisse pour la production sucrière

La filière canne à sucre subit une nouvelle baisse de production. Avec 523 100 tonnes de cannes broyées, la campagne 2021 est parmi les plus mauvaises de ces dix dernières années. La sécheresse a eu un impact sur les rendements et l’explosion de la chaudière de l’usine de Folle Anse en tout début de récolte a mis un coup d’arrêt brutal à la production sucrière de Marie-Galante. Malgré l’acheminement d’une partie des cannes vers l’usine de Gardel du Moule, seules 24 700 tonnes de cannes ont pu être coupées, soit un tiers de moins que les prévisions de début de campagne. En Guadeloupe continentale, 423 400 tonnes ont été récoltées, soit 3 % de plus qu’en 2020. Ce sont donc 448 100 tonnes de cannes qui ont été broyées par les deux usines sucrières. Le volume total régresse de 8 %.

Le taux de richesse saccharine de 8,99 % est en baisse de 4 % par rapport à 2020 mais se situe dans la moyenne des cinq dernières années. Avec 43 800 tonnes, la production de sucre est également en retrait de 4 %.

Le volume de canne à sucre livré aux distilleries a progressé de 5 % (75 000 tonnes). La hausse est de 31 % à Marie-Galante où les distilleries ont absorbé une partie des cannes coupées non transférées à l’usine de Gardel au Moule. La production de rhum est stable avec 86 800 hectolitres d’alcool pur (HAP) distillés. Après avoir subi une forte baisse en 2020 en raison du contexte Covid, les exportations de rhum reprennent et les ventes sur le marché local progressent de 5 %.

Production et exportations de bananes en hausse

Malgré les périodes de sécheresse de 2020 et 2021 et les mouvements sociaux de fin d’année, la production progresse encore et se rapproche des niveaux d’avant le passage de l’ouragan Maria en 2017. Avec un tonnage de 59 000 tonnes exportées, les expéditions de bananes sont en augmentation de 18 %. Le pic des exportations est enregistré au mois d’août avec un volume de 6 400 tonnes de bananes exportées. Toutefois, le retour au niveau de production de 2016 (66 000 tonnes) reste compromis en raison du développement de la . L’intensité et l’étendue de la maladie sont une préoccupation majeure pour la filière.

En 2021, les prix de la banane diminuent sensiblement en raison d’un marché très concurrentiel. Le prix moyen arrivage quai pondéré par les volumes est de 0,64 €/kg, soit une baisse de 7 % par rapport à 2020.

L’élevage porcin permet de soutenir la production animale

Les abattages toutes espèces sont en très légère augmentation en 2021 (2 440 tonnes), malgré les perturbations sociales de fin d’année qui ont impacté le fonctionnement des abattoirs.

Après trois années de baisse consécutive, la filière porcine voit son volume de production progresser de 17 % sur l’année. Le nombre de têtes abattues est de 14 800 pour un poids moyen carcasse de 76 kg. Au mois de décembre, l’abattage a doublé comparativement à 2020 et se rapproche d’un mois de décembre traditionnel. L’abattoir de Sainte-Rose, spécialisé dans l’abattage de l’espèce porcine, a redémarré son activité fin 2020 et participe à cette reprise.

En 2021, la conjoncture est moins favorable pour la viande bovine (1 300 tonnes) soit une baisse de 8 % par rapport à l’année précédente. Alors que l’année 2020 avait mis fin à dix années de baisse avec un tonnage en progression de 4 % par rapport à 2019. C’est le résultat le plus faible enregistré depuis 10 ans. Pour redynamiser la filière, les acteurs se mobilisent sur différents projets. Dans le cadre du plan de relance, ils se sont notamment engagés sur une étude de développement de fourrages dans le Nord Basse-Terre pour améliorer la qualité de l’alimentation des animaux.

Les prix des légumes diminuent, ceux des fruits augmentent

La sécheresse longue et intense a occasionné de lourdes pertes de rendements sur l’ensemble des cultures de fruits et légumes. Une procédure pour reconnaissance de calamité agricole a été engagée en 2021. Par ailleurs, le blocage des axes routiers pendant la crise sociale a généré des difficultés d’écoulement des marchandises sur les marchés ainsi que dans les grandes et moyennes surfaces. Pour autant, malgré les pertes de production et les difficultés d’approvisionnement, les prix des légumes accusent une baisse importante.

En effet, les prix moyens en 2021 ont baissé de 14 % pour les légumes. Toutefois, cette baisse correspond à un réajustement après la hausse importante de 15 % en 2020. Ainsi, le prix moyen producteur de la cive a été observé à 3,97 € en 2021, contre 6,49 € l’année précédente. Sur la même période les prix des fruits ont augmenté de 5 %. Par exemple, pour le maracudja, les prix constatés en 2021 sont en hausse de 76 %.

Les importations de fruits et légumes sont en baisse

En 2021, le volume des importations de fruits et légumes (frais, secs ou surgelés), principalement en provenance de France métropolitaine, atteint 40 800 tonnes, soit 7 % de moins qu’en 2020. Avec une chute de 10 %, ce sont les légumes qui contribuent le plus à cette baisse de tonnage. Les importations de tomates, par exemple, chutent de 43 % alors qu’elles avaient augmenté de 20 % entre 2019 et 2020. Les fruits, avec un volume de 17 500 tonnes importées, connaissent un recul plus mesuré (- 4 %) porté principalement par les ananas frais ou secs (- 16 %). Ce fléchissement de la demande peut être mis en relation avec une baisse d’activité liée au Covid dans les secteurs du tourisme et de la restauration.

Figure 1Production de cannes

(en volume et %)
Production de cannes ((en volume et %))
2021 2020 Evolution
Cannes broyées (tonnes) 523 117 556 116 -6%
Sucreries 448 119 484 692 -8%
Distilleries 74 998 71 424 5%
Prix payés planteurs (euros/t)
Part sucrerie 32,34 32,34 0%
Part État 29,31 29,31 0%
Part Distilleries 56,15 64,10 -12%
Rémunération bagasse (euros/t) 14,71 14,25 3%
Sucre produit (tonne) 43 799 45 676 -4%
Richesse en saccharine (%) 8,99 9,34 -4%
Mélasse (tonne) 21 061 22 344 -6%
  • Source : Syndicat des producteurs de sucre et de rhum/ DAAF

Figure 2Evolution de la production de cannes à sucre broyées par les usines

(en tonnes)
Evolution de la production de cannes à sucre broyées par les usines ((en tonnes) )
Cannes broyées
2012 658 659
2013 504 836
2014 670 373
2015 659 880
2016 590 299
2017 772 279
2018 631 501
2019 574 630
2020 556 116
2021 523 117
  • Source : Syndicat des producteurs de sucre et de rhum/ DAAF

Figure 2Evolution de la production de cannes à sucre broyées par les usines

  • Source : Syndicat des producteurs de sucre et de rhum/ DAAF

Figure 3Chiffres clés - Production et exportation de rhum agricole et de sucrerie (unité HAP)

Chiffres clés - Production et exportation de rhum agricole et de sucrerie (unité HAP)
2021 2020 2019 Evolution 2021/2020 (%)
Production
Agricole 43 309 40 526 37 924 6,9%
Sucrerie 43 536 46 572 42 443 -6,5%
Totale 86 845 87 098 80 367 -0,3%
Exportations totales
Agricole 18 742 18 482 18 598 1,4%
Sucrerie 33 926 34 788 37 972 -2,5%
Totale 52 668 53 270 56 570 -1,1%
Marché local
Agricole 16 761 15 988 18 360 4,8%
Sucrerie 10 10 14 0,0%
Totale 16 771 15 998 18 374 4,8%
  • HAP : Hectolitre d’alcool pur
  • Source : Douanes

Figure 4Exportation de la banane de Guadeloupe dans l’Union européenne

(en tonnes)
Exportation de la banane de Guadeloupe dans l’Union européenne ((en tonnes))
2019 2020 2021
Janv 3 140 3 012 4 274
Fév 2 766 3 108 3 781
Mars 3 225 3 656 4 109
Avril 3 429 3 654 4 513
Mai 3 538 4 646 5 603
Juin 3 692 4 918 5 824
Juil 4 283 5 193 5 678
Août 4 129 4 304 6 353
Sept 4 075 4 055 5 488
Oct 4 266 4 110 4 903
Nov 3 758 4 176 4 031
Déc 2 748 4 800 4 109
  • Sources : CIRAD/ DAAF

Figure 4Exportation de la banane de Guadeloupe dans l’Union européenne

  • Sources : CIRAD/ DAAF

Figure 5Volume de viande produite par espèce

(en tonnes)
Volume de viande produite par espèce ((en tonnes))
Production viande Bovins Porcins Caprins
2012 1 779 1 292 7
2013 1 701 1 451 8
2014 1 728 1 244 7
2015 1 628 1 200 6
2016 1 569 1 409 5
2017 1 516 1 521 5
2018 1 408 1 497 4
2019 1 356 1 320 3
2020 1 410 961 3
2021 1 301 1 128 3
  • A compter d’octobre 2020, démarrage abattages de porcins à Ste Rose
  • Source : DAAF

Figure 5Volume de viande produite par espèce

  • A compter d’octobre 2020, démarrage abattages de porcins à Ste Rose
  • Source : DAAF

Figure 6Principaux fruits et légumes importés en 2021 en Guadeloupe

(en tonnes)
Principaux fruits et légumes importés en 2021 en Guadeloupe ((en tonnes))
2021 2020 2019 Evolution
Fruits comestibles dont 17 540 18 284 17 553 -4%
Orange 4 320 4 356 3 484 -1%
Citrons 2 421 2 470 2 412 -2%
Ananas frais ou secs 1 022 1 219 1 789 -16%
Avocats frais ou secs 225 284 385 -21%
Pamplemousses 408 452 300 -10%
Goyaves, mangues et mangoustans, frais ou secs 147 166 211 -12%
Légumes, plantes, racines et tubercules dont 23 305 25 824 23 837 -10%
Carottes et navets 1 814 2 030 1 896 -11%
Ignames 1 310 1 494 1 170 -12%
Tomates 650 1 147 952 -43%
Piments doux ou poivrons 498 515 405 -3%
Choux blancs et choux rouges 216 263 226 -18%
Laitues et chicorées 289 382 170 -24%
Salades, autres que laitues 17 38 157 -54%
Céleris 93 118 108 -22%
Racines de manioc 58 49 105 17%
  • Sources : Douanes/ DAAF

Figure 7Prix moyens des fruits, légumes et tubercules par année (panier d’1 kg)

(en €/kg)
Prix moyens des fruits, légumes et tubercules par année (panier d’1 kg) ((en €/kg))
Année Fruits Légumes Tubercules
2014 1,80 1,03 1,40
2015 1,84 1,14 1,47
2016 1,75 1,09 1,39
2017 1,95 1,22 1,42
2018 1,98 1,09 1,31
2019 1,82 1,19 1,67
2020 1,91 1,37 1,70
2021 2,01 1,18 1,57
  • Source : DAAF – Prix producteurs, vente en gros

Figure 7Prix moyens des fruits, légumes et tubercules par année (panier d’1 kg)

  • Source : DAAF – Prix producteurs, vente en gros
Publication rédigée par :Françoise Mebarki, Alexandre Ducrot (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de Guadeloupe)

La cercosporiose noire est une maladie foliaire qui touche tous les types de bananiers, causée par un champignon microscopique. Les pieds de bananier touchés peuvent voir leur rendement diminué de 50 %. L’effeuillage (coupe des feuilles atteintes par le champignon) constitue un des principaux moyens de lutte, notamment pour les particuliers.

La cercosporiose noire est une maladie foliaire qui touche tous les types de bananiers, causée par un champignon microscopique. Les pieds de bananier touchés peuvent voir leur rendement diminué de 50 %. L’effeuillage (coupe des feuilles atteintes par le champignon) constitue un des principaux moyens de lutte, notamment pour les particuliers.