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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesBilan économique 2021 - Auvergne-Rhône-Alpes Un retour progressif à la normale

Après une année 2020 profondément marquée par les conséquences économiques et sociales de la pandémie de la Covid-19, 2021 marque un début de retour à la normale pour un certain nombre de secteurs, quand d’autres peinent à retrouver leur niveau d’avant-crise. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié rebondit ainsi vigoureusement, dépassant le volume d’emplois de 2019. Parallèlement, le chômage recule sur tout le territoire régional, et le nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité professionnelle recule. Le regain de l’économie se mesure aussi dans le domaine de la construction, très dynamique, bien que la promotion immobilière n’ait pas encore retrouvé son volume d’avant-crise. Tous secteurs confondus, le nombre de créations d’entreprises continue de battre des records, tandis que les défaillances d’entreprises sont à un très bas niveau, conséquence du déploiement massif d’aides de l’État en réponse aux conséquences économiques de la crise sanitaire.

La distribution de crédits, qui avait d’ailleurs connu une année 2020 exceptionnelle sous l’effet de l’importante souscription de prêts garantis par l’État, retrouve en 2021 une progression plus conforme à celle des années précédant la crise. En revanche, le marché automobile reste atone, à un niveau très bas, plombé par les pénuries de composants. Le transport aérien et le tourisme, durement affectés par les limitations de déplacements en 2020, rebondissent en 2021 mais restent loin de leurs niveaux d’avant-crise.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2021

Philippe Mossant, Aliette Cheptitski (Insee)

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes

No 32

Paru le :21/06/2022

Synthèse régionale - Un retour progressif à la normale

Après une année 2020 profondément marquée par les conséquences économiques et sociales de la pandémie de la Covid-19, 2021 marque un début de retour à la normale pour un certain nombre de secteurs, quand d’autres peinent à retrouver leur niveau d’avant-crise. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié rebondit ainsi vigoureusement, dépassant le volume d’emplois de 2019. Parallèlement, le chômage recule sur tout le territoire régional, et le nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité professionnelle recule. Le regain de l’économie se mesure aussi dans le dynamisme de la construction, bien que la promotion immobilière n’ait pas encore retrouvé son volume d’avant-crise. Tous secteurs confondus, le nombre de créations d’entreprises continue de battre des records, tandis que les défaillances d’entreprises sont à un très bas niveau, conséquence du déploiement massif d’aides de l’État en réponse aux conséquences économiques de la crise sanitaire. La distribution de crédits, qui avait d’ailleurs connu une année 2020 exceptionnelle sous l’effet de l’importante souscription de prêts garantis par l’État, retrouve en 2021 une progression plus conforme à celle des années précédant la crise. En revanche, le marché automobile reste atone, à un niveau très bas, plombé par les pénuries de composants. Le transport aérien et le tourisme, durement affectés par les limitations de déplacements en 2020, rebondissent en 2021 mais restent loin de leurs niveaux d’avant-crise.

L’emploi salarié rebondit vigoureusement

En 2021, l’emploi salarié en Auvergne-Rhône-Alpes renoue avec la croissance après la décrue de 2020. La hausse est tirée par le secteur tertiaire marchand, particulièrement dynamique, grâce au rebond de l’hébergement-restauration. L’emploi intérimaire progresse fortement, dépassant son niveau de 2019. La construction, le tertiaire non marchand et l’industrie sont en hausse plus modérée. Cette dernière est d’ailleurs le seul grand secteur à ne pas retrouver son niveau d’emploi d’avant-crise.

Le chômage décroît sur tout le territoire

Le taux de chômage recule dans tous les départements de la région. La demande d’emploi est en baisse, dans toutes les tranches d’âge et pour les hommes comme pour les femmes. Mais celles-ci sont toujours surreprésentées parmi les demandeurs d’emploi. C’est encore plus vrai parmi ceux exerçant une activité réduite, pour lesquels l’amélioration de la situation est moins nette.

La démographie d’entreprises ne connaît pas la crise

Les créations d’entreprises continuent de battre des records, au point de doubler le nombre d’immatriculations en dix ans. En 2021, les immatriculations de nouvelles sociétés sont particulièrement dynamiques, alors que les entreprises individuelles sont en croissance plus modérée. Le nombre de défaillances d’entreprises continue de baisser, grâce au déploiement massif d’aides de l’État pour pallier aux conséquences de la crise sanitaire.

La construction à la hausse

En 2021, la construction de logements est dynamique, dépassant son niveau de 2019. Ce n’est pas le cas de la promotion immobilière, les ventes restant en retrait par rapport à l’avant-crise. La construction de locaux stagne, alors que l’entretien-rénovation du Bâtiment repart à la hausse, plus particulièrement dans le secteur résidentiel. Les carnets de commandes des travaux publics sont en revanche assez atones.

Le marché des véhicules neufs et les trafics aérien et fluvial restent à la peine

En 2021, le marché des véhicules neufs augmente légèrement, mais reste très inférieur à ce qu’il était avant la crise. C’est également le cas du trafic aérien, qui rebondit après l’effondrement historique de 2020, mais reste à un niveau très bas, surtout du fait d’une moindre reprise des vols internationaux. Le transport fluvial de marchandises sur l’axe Lyon-Méditerranée repart progressivement après la forte baisse de 2020.

La fréquentation touristique toujours en berne

Le tourisme reste en 2021, comme en 2020, un des secteurs les plus fortement affectés par la crise sanitaire. Les hôtels sont davantage pénalisés que les campings, qui bénéficient d’une saison estivale moins entravée par les limitations de déplacements. La fréquentation hôtelière se redresse sur les six derniers mois de 2021, sans revenir au niveau de 2019.

La conjoncture agricole perturbée par le gel tardif et les hausses des coûts

Le gel d’avril 2021 réduit fortement la récolte de fruits. En revanche la production de céréales et de fourrages est bonne. La collecte de lait diminue. Les prix de vente augmentent pour les fruits, les céréales et les viandes bovine et ovine, mais les coûts de production aussi, notamment du fait du renchérissement de l’énergie, des engrais et des aliments pour animaux.

Consommation et production d’électricité retrouvent leur niveau d’avant-crise

Si 2021 est globalement une année conforme aux normales climatiques, elle connaît cependant de fortes fluctuations en matière de températures et de précipitations. La pollution continue à diminuer du fait des conditions météorologiques favorables et du trafic routier qui reste en retrait. Avec la reprise d’activité, la consommation et la production d’électricité retrouvent des niveaux comparables à ceux de 2019.

Distribution de crédits : un retour progressif à la normale

Après avoir atteint des niveaux records en 2020, sous l’effet de l’attribution massive des prêts garantis par l’État (PGE), la distribution de crédits retrouve une croissance conforme aux années précédant la crise. Les taux historiquement bas favorisent l’augmentation des encours de crédits à l’habitat et, dans une moindre mesure, des crédits d’investissement.

Début 2022, volume d’heures rémunérées et montant des transactions CB reflètent la reprise de l’activité

Deux autres indicateurs illustrent les effets de la crise sanitaire sur l’économie régionale. Le volume d’heures rémunérées par les entreprises et le montant des transactions par carte bancaire donnent un aperçu du niveau d’activité. Après les fortes baisses liées aux différents confinements, le volume d’heures rémunérées retrouve un niveau proche de l’avant-crise en milieu d’année 2021. En mars 2022, il se situe 3,4 % au-dessus de la valeur de mars 2019. Tous les grands secteurs de l’économie bénéficient de cette reprise, à l’exception de l’industrie dont l’activité reste encore en retrait.

Le montant des transactions par carte bancaire, en fort repli lors des confinements, rebondit dès juin 2021. En février 2022, cet indicateur montre une nette reprise de la consommation des ménages (selon les semaines, de + 5 % à + 18 % par rapport aux mêmes semaines de février 2019), encore plus marquée dans la région par rapport à ce qu’elle est en France.

Figure 1Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

en %
Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)
année semaine premier jour de la semaine Auvergne-Rhône-Alpes France entière
2020 2 06/01/2020 4,1 3,3
2020 3 13/01/2020 3,7 4,1
2020 4 20/01/2020 6,9 6,9
2020 5 27/01/2020 4,7 4,5
2020 6 03/02/2020 2,2 2,8
2020 7 10/02/2020 3,0 2,3
2020 8 17/02/2020 6,8 4,0
2020 9 24/02/2020 -2,4 0,0
2020 10 02/03/2020 -0,1 4,1
2020 11 09/03/2020 7,7 8,3
2020 12 16/03/2020 -44,5 -40,5
2020 13 23/03/2020 -60,0 -57,9
2020 14 30/03/2020 -56,4 -54,4
2020 15 06/04/2020 -47,6 -46,6
2020 16 13/04/2020 -48,0 -48,4
2020 17 20/04/2020 -41,1 -41,5
2020 18 27/04/2020 -44,8 -44,9
2020 19 04/05/2020 -33,5 -34,4
2020 20 11/05/2020 5,0 3,9
2020 21 18/05/2020 -0,4 -1,2
2020 22 25/05/2020 6,6 2,9
2020 23 01/06/2020 2,5 2,5
2020 24 08/06/2020 6,5 4,3
2020 25 15/06/2020 9,1 7,2
2020 26 22/06/2020 -2,0 -4,2
2020 27 29/06/2020 0,8 -1,5
2020 28 06/07/2020 6,6 6,0
2020 29 13/07/2020 8,5 8,7
2020 30 20/07/2020 12,6 12,1
2020 31 27/07/2020 7,1 5,8
2020 32 03/08/2020 20,2 15,5
2020 33 10/08/2020 15,6 12,4
2020 34 17/08/2020 13,0 11,0
2020 35 24/08/2020 6,6 4,9
2020 36 31/08/2020 6,6 6,0
2020 37 07/09/2020 5,7 5,4
2020 38 14/09/2020 4,4 4,6
2020 39 21/09/2020 1,9 0,8
2020 40 28/09/2020 2,0 0,9
2020 41 05/10/2020 2,1 2,4
2020 42 12/10/2020 7,2 7,3
2020 43 19/10/2020 1,2 2,2
2020 44 26/10/2020 -0,9 -2,4
2020 45 02/11/2020 -35,1 -33,5
2020 46 09/11/2020 -30,6 -29,7
2020 47 16/11/2020 -27,8 -28,4
2020 48 23/11/2020 -27,6 -27,0
2020 49 30/11/2020 3,0 4,7
2020 50 07/12/2020 -3,7 -1,7
2020 51 14/12/2020 -10,2 -7,7
2020 52 21/12/2020 -7,7 -1,7
2020 53 28/12/2020 -11,3 -3,3
2021 1 04/01/2021 -8,6 -5,5
2021 2 11/01/2021 -10,8 -6,3
2021 3 18/01/2021 0,0 4,4
2021 4 25/01/2021 -0,6 3,0
2021 5 01/02/2021 -14,2 -7,2
2021 6 08/02/2021 -16,2 -6,3
2021 7 15/02/2021 -10,0 -4,3
2021 8 22/02/2021 -11,2 -6,6
2021 9 01/03/2021 -5,4 0,1
2021 10 08/03/2021 -5,7 -1,9
2021 11 15/03/2021 0,5 1,9
2021 12 22/03/2021 -14,6 -21,6
2021 13 29/03/2021 10,7 4,6
2021 14 05/04/2021 -24,5 -24,5
2021 15 12/04/2021 -13,4 -15,5
2021 16 19/04/2021 -11,4 -13,0
2021 17 26/04/2021 -21,4 -22,8
2021 18 03/05/2021 -4,5 -7,7
2021 19 10/05/2021 -13,1 -10,2
2021 20 17/05/2021 11,7 11,5
2021 21 24/05/2021 17,3 12,0
2021 22 31/05/2021 8,8 9,4
2021 23 07/06/2021 19,5 17,4
2021 24 14/06/2021 17,1 14,5
2021 25 21/06/2021 -0,2 -2,8
2021 26 28/06/2021 7,7 6,3
2021 27 05/07/2021 13,6 13,0
2021 28 12/07/2021 7,6 7,5
2021 29 19/07/2021 15,8 15,1
2021 30 26/07/2021 8,6 6,4
2021 31 02/08/2021 18,3 15,6
2021 32 09/08/2021 17,7 15,3
2021 33 16/08/2021 11,4 10,2
2021 34 23/08/2021 7,8 5,3
2021 35 30/08/2021 11,0 9,6
2021 36 06/09/2021 10,4 10,1
2021 37 13/09/2021 9,3 10,2
2021 38 20/09/2021 6,5 5,1
2021 39 27/09/2021 6,0 5,2
2021 40 04/10/2021 13,5 13,0
2021 41 11/10/2021 15,7 14,6
2021 42 18/10/2021 8,5 7,3
2021 43 25/10/2021 14,1 11,9
2021 44 01/11/2021 3,0 4,2
2021 45 08/11/2021 12,3 12,1
2021 46 15/11/2021 9,6 7,2
2021 47 22/11/2021 0,1 -2,4
2021 48 29/11/2021 1,7 2,6
2021 49 06/12/2021 5,1 5,9
2021 50 13/12/2021 0,3 -1,0
2021 51 20/12/2021 18,9 19,3
2021 52 27/12/2021 7,0 4,5
2022 1 03/01/2022 0,7 0,2
2022 2 10/01/2022 11,4 11,1
2022 3 17/01/2022 15,5 13,1
2022 4 24/01/2022 10,9 6,8
2022 5 31/01/2022 11,0 9,9
2022 6 07/02/2022 9,1 8,1
2022 7 14/02/2022 13,4 12,9
2022 8 21/02/2022 5,5 2,6
2022 9 28/02/2022 17,6 14,7
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.

Figure 1Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

  • Note : transactions par carte bancaire CB en face-à-face qui n'incluent pas la vente à distance (internet). Les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le trait vertical plein indique la dernière semaine de 2020.
  • Champ : France.
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.
Avertissement

Les données utilisées proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l'essentiel des transactions par carte bancaire, à l'exception des transactions CB en vente à distance (internet). Elles sont issues d'une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l'échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité.

Contexte national - En 2021, l’économie mondiale a rebondi après sa chute en 2020, l’amélioration de la situation sanitaire s’étant accompagnée d’un allègement des restrictions

En 2021, l’épidémie de Covid-19 est restée l’un des principaux déterminants de l’activité économique. L’apparition de variants a rythmé la propagation de nouvelles vagues, et, en conséquence, la poursuite des mesures de restrictions sanitaires. Celles-ci se sont cependant allégées, à mesure que les États apprenaient à limiter la propagation du virus – notamment par une campagne de vaccination à grande échelle – et que les ménages et les entreprises entraient dans le paradigme du « vivre avec ». Après la fermeture partielle des économies en 2020, qui avait fait plonger le PIB mondial à - 3,1 % par rapport à son niveau de 2019, leur réouverture progressive en 2021 a engendré un rebond en partie mécanique, à . Ce rattrapage a néanmoins été hétérogène selon les pays (figure 2). Ainsi, le rebond de l’activité en zone euro, certes vif (+ 5,2 %), l’a toutefois été moins qu’aux États-Unis (+ 5,7 %) ou que pour les économies émergentes (+ 6,8 %), malgré un recul de l’activité en zone euro plus important en 2020. L’économie du Royaume-Uni a davantage rebondi (+ 7,4 %, après une chute en 2020 parmi les plus fortes des pays européens) malgré l’incertitude liée au Brexit, finalement mis en œuvre au 1er janvier. Enfin, l’activité en Chine a renoué avec une croissance vigoureuse (+ 8,6 %, après un ralentissement certes marqué de l’activité en 2020), même un peu supérieure à sa moyenne des années 2010 par effet de contrecoup. Ces évolutions hétérogènes selon les pays en 2021 sont notamment liées au rythme de diffusion du virus et aux stratégies sanitaires nationales (« zéro-covid », confinements, vaccination…), mais aussi aux spécialisations sectorielles (les branches des matériels et des services de transport, de l’hébergement-restauration ou encore des loisirs, sport et culture – et le tourisme en général – restant à des niveaux d’activité dégradés).

Figure 2Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

en %
Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019 (en %) - Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
France Allemagne Italie Espagne Royaume-Uni États-Unis Chine
2016T1 -5,9 -5,5 -2,9 -8,3 -6,3 -8,5 -20,7
2016T2 -6,2 -5,2 -2,7 -7,9 -5,7 -8,2 -19,4
2016T3 -5,9 -4,8 -2,2 -7,1 -5,3 -7,7 -18,1
2016T4 -5,4 -4,5 -1,9 -6,7 -4,6 -7,2 -16,7
2017T1 -4,6 -3,4 -1,4 -6,0 -4,0 -6,8 -15,1
2017T2 -3,9 -2,6 -1,0 -4,9 -3,7 -6,3 -13,7
2017T3 -3,1 -1,8 -0,6 -4,4 -3,3 -5,6 -12,6
2017T4 -2,5 -1,0 -0,1 -3,8 -2,9 -4,7 -11,0
2018T1 -2,4 -1,4 -0,1 -3,4 -2,7 -4,0 -9,1
2018T2 -2,0 -0,8 -0,1 -2,9 -2,1 -3,2 -7,8
2018T3 -1,6 -1,3 0,0 -2,4 -1,5 -2,7 -7,0
2018T4 -1,0 -0,9 0,3 -1,7 -1,2 -2,5 -5,4
2019T1 -0,4 0,2 0,5 -1,1 -0,5 -1,9 -3,0
2019T2 0,4 -0,3 0,8 -0,8 -0,4 -1,1 -2,2
2019T3 0,3 0,1 0,8 -0,4 0,0 -0,5 -1,7
2019T4 0 0 0 0 0 0 0
2020T1 -5,7 -1,8 -5,9 -5,4 -2,5 -1,3 -9,4
2020T2 -18,6 -11,6 -17,8 -22,1 -21,5 -10,1 0,5
2020T3 -2,8 -3,6 -4,6 -9,0 -7,6 -3,3 2,9
2020T4 -4,2 -2,9 -6,1 -8,8 -6,3 -2,3 6,0
2021T1 -4,0 -4,5 -5,9 -9,3 -7,4 -0,8 7,6
2021T2 -3,0 -2,4 -3,3 -8,2 -2,2 0,9 8,6
2021T3 0,1 -0,8 -0,8 -5,8 -1,3 1,4 8,1
2021T4 0,5 -1,1 -0,1 -3,8 -0,1 3,1 10,3
  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

Figure 2Écart du PIB par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2019

  • Lecture : au quatrième trimestre 2021, le PIB en France s’est situé 0,5 % au-dessus de son niveau du quatrième trimestre 2019.
  • Source : Insee, Destatis, Istat, INE, ONS, BEA, NBSC.

En France, l’activité a davantage rebondi en 2021 que dans la moyenne de la zone euro

Après une chute de 7,9 % en 2020, l’activité économique française s’est nettement redressée en 2021, à . La croissance y a donc été à la fois plus forte qu’en Allemagne (+ 2,9 %), où le choc de 2020 a été presque deux fois moindre, et qu’en Italie (+ 6,6 %) et en Espagne (+ 5,1 %), pourtant davantage affectées en 2020. En moyenne en 2021, le PIB français se situait 1,7 % en deçà de son niveau de 2019, un rattrapage assez vif par rapport à ses principaux voisins européens.

En miroir de la chute d’activité enregistrée en France en 2020, tous les principaux postes de la demande (hors stocks) participent à son rebond en 2021 (figure 3). La plus forte contribution est celle de la consommation des ménages, de 2,7 points : les opportunités de consommer des ménages, bridées par les mesures de restrictions, se sont rétablies avec la réouverture progressive des magasins, des restaurants et cafés ou encore des activités culturelles et sportives. La contribution de l’investissement total a été du même ordre, portée par les entreprises (1,5 point) – en lien avec la reprise de l’activité, notamment après les fermetures de chantiers en 2020 et du fait d’un investissement en services très dynamique – et par les ménages (0,9 point) – avec un marché immobilier dynamique. La consommation des administrations publiques a contribué au rebond de l’activité à hauteur de 1,7 point, portée par les campagnes de tests et de vaccination. La contribution des échanges extérieurs a été faiblement positive, de 0,1 point : les exportations, plus affectées en 2020 que les importations, ont aussi plus fortement rebondi. Les importations comme les exportations sont cependant restées à un niveau nettement inférieur à celui d’avant la crise sanitaire. En particulier, les exports et imports de tourisme se sont situés en 2021 à environ 40 % sous leur niveau de 2019.

Figure 3Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
Consommation des ménages Consommation des administrations publiques Investissement des ménages Investissement des entreprises Investissement des administrations publiques Echanges extérieurs Stocks PIB
2017 0,9 0,4 0,3 0,7 0,0 -0,1 0,2 2,4
2018 0,5 0,2 0,1 0,5 0,1 0,4 0,0 1,8
2019 0,9 0,3 0,1 0,4 0,3 -0,3 0,0 1,9
2020 -3,5 -1,1 -0,6 -0,9 -0,2 -1,1 -0,2 -7,9
2021 2,7 1,7 0,9 1,5 0,1 0,1 -0,3 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 3Variations annuelles du PIB et contribution des principaux postes de la demande

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : en 2021, le PIB, en volume aux prix de l’année précédente chaînés, a augmenté de 6,8 % ; la contribution de la consommation privée des ménages a été de 2,7 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Cet effet de miroir entre les évolutions de l’activité en 2020 et en 2021 a aussi été sectoriel, recouvrant toutefois des rattrapages hétérogènes selon les branches

En 2021, la valeur ajoutée totale a dans l’ensemble davantage rebondi que la consommation des ménages, après une baisse également plus marquée en 2020 (figure 4). Les disparités selon les branches apparues en 2020 ont néanmoins persisté en 2021. Dans l’industrie, la fabrication de matériels de transport a faiblement rebondi en 2021, pénalisée à la fois par les difficultés d’approvisionnement (s’agissant de l’industrie automobile), et par l’état dégradé du tourisme mondial (s’agissant de l’aéronautique). Les services les plus affectés par les mesures de restriction – hébergement-restauration, transports, services aux ménages (sport, culture, loisirs) – ont poursuivi leur trajectoire de reprise, malgré un début d’année 2021 marqué à nouveau par l’épidémie. L’hétérogénéité ne s’est cependant pas résorbée, entre ces branches dont l’activité ou la consommation est restée en moyenne sous son niveau de 2019 et celles qui, ayant moins souffert de la crise sanitaire, s’en sont rapprochées ou l’ont dépassé (information-communication, services financiers…). Ce constat est aussi vrai à un niveau plus agrégé : en 2021, la valeur ajoutée est restée à un niveau par rapport à 2019 relativement plus dégradé dans l’industrie que dans les services, et inversement pour la consommation des ménages.

Figure 4Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

variations en % et contribution en points
Variations annuelles et contribution des branches ou produits (variations en % et contribution en points) - Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
Agriculture Autres branches industrielles Industrie agroalimentaire Matériels de transport Construction Autres services marchands Commerce Transport Hébergement-restauration Services aux entreprises Services aux ménages Services non marchands VA totale 2020 VA totale 2021
Industrie 2020 0,0 -0,9 -0,1 -0,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,8 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Construction 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -8,2 6,8
Services marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,5 -0,7 -1,0 -1,1 -0,9 -0,7 0,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 0,5 0,5 0,2 1,2 0,3 0,0 -8,2 6,8
Services non marchands 2020 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -1,0 -8,2 6,8
2021 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,3 -8,2 6,8
  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 4Variations annuelles et contribution des branches ou produitsValeur ajoutée

  • Note : les volumes sont corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO). La valeur ajoutée totale est calculée hors impôts et subventions sur produits (contrairement au PIB).
  • Lecture : en 2021, la valeur ajoutée totale a augmenté de 6,8 %. La contribution des autres services marchands (services marchands hors commerce, transport, hébergement-restauration, services aux entreprises et aux ménages) a été de 1,3 point ; celle de l’ensemble des branches des services marchands a été de 4,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

En 2021, l’emploi et la population active ont été dynamiques

Après une diminution en 2020 (- 216 900 emplois en fin d’année, par rapport à la fin d’année 2019), d’ampleur largement moindre que celle de l’activité, l’emploi salarié a vivement rebondi en 2021 (+ 855 100 entre fin 2020 et fin 2021), repassant fin 2021 nettement au-dessus du . Il est néanmoins resté en deçà de son niveau d’avant-crise dans l’industrie, tandis qu’il était particulièrement allant dans la construction, l’hébergement-restauration et les services aux entreprises. Le dispositif d’activité partielle, dont les conditions ont progressivement évolué au cours de l’année, ne concernaient en décembre 2021 qu’environ 400 000 salariés ().

Après des mouvements très heurtés en 2020 selon un effet en «  », le taux de chômage a été quasi stable pendant les trois premiers trimestres de 2021, à environ 8 % de la population active, avant de refluer sensiblement à 7,4 % au quatrième trimestre. Le dynamisme de l’emploi au cours de l’année a en effet été d’abord contrebalancé par celui de la population active, qui a rejoint progressivement sa trajectoire tendancielle d’avant la crise sanitaire puis l’a dépassé au troisième trimestre, avant de se replier légèrement par contrecoup au quatrième, conduisant à la baisse marquée du taux de chômage en fin d’année. Ces mouvements ont été particulièrement marqués pour les jeunes, dont le taux d’emploi a atteint un point haut depuis 1991, notamment sous l’effet des contrats en alternance.

En 2021, tiré par des revenus d’activité dynamiques, et quoique pénalisé par une inflation en hausse, le pouvoir d’achat par unité de consommation a progressé de 1,9 %

Après un ralentissement en 2020 (+ 1,1 %), le revenu disponible brut des ménages a progressé (+ 4,0 %), plus vivement encore qu’en 2018 et 2019. Le même effet de miroir évoqué précédemment entre 2020 et 2021 a joué sur les contributions des différentes composantes du pouvoir d’achat, à l’exception notable de l’inflation (figure 5). Les revenus d’activité ont contribué le plus, à hauteur de 5,0 points, en lien avec la reprise de l’activité, le dynamisme de l’emploi et le moindre recours à l’activité partielle. En 2020, la contribution négative des revenus d’activité avait été en partie compensée par celle, positive, des et des impôts. En 2021, c’est le phénomène inverse qui se produit. L’ampleur nettement plus faible de la contribution négative des prestations sociales, de - 0,6 point, reflète toutefois la poursuite partielle des dispositifs de soutien (activité partielle et fonds de solidarité). Enfin, poussée notamment par les prix de l’énergie, l’inflation a commencé à augmenter nettement au second semestre 2021, jusqu’à atteindre 2,8 % sur un an en fin d’année. Malgré cette hausse des prix, la croissance du pouvoir d’achat a été nette en moyenne annuelle (+ 2,3 %, soit 1,9 % par unité de consommation).

Du côté des entreprises, la valeur ajoutée (CVS-CJO) des sociétés non financières a augmenté de 9,6 % en 2021, en nette reprise après sa chute en 2020. Le taux de marge a quant à lui atteint 34,2 %, repassant même au-dessus du pic de 2019 (lié principalement à un effet d’enregistrement du CICE). Cette moyenne annuelle résulte cependant d’un premier semestre 2021 élevé, dans le sillage du rebond de la fin 2020, tandis que le second semestre 2021 a été un peu plus modéré.

Figure 5Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

variations en % et contribution en points
Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants (variations en % et contribution en points) - Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
Revenus d'activité Prestations sociales EBE des ménages purs Revenus de la propriété Impôts et cotisations Prix de la consommation des ménages Pouvoir d'achat du RDB Pouvoir d'achat par unité de consommation
2018 1,9 0,8 0,3 0,7 -0,6 -1,7 1,4 0,8
2019 2,2 1,0 0,4 -0,1 -0,1 -0,8 2,6 2,0
2020 -2,7 3,2 0,1 -0,4 0,9 -0,9 0,2 -0,2
2021 5,0 -0,6 0,3 0,4 -1,2 -1,6 2,3 1,9
  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.

Figure 5Variations annuelles du pouvoir d’achat et contributions de ses principaux déterminants

  • Note : les données sont corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
  • Lecture : le pouvoir d'achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021. La principale contribution à cette hausse est celle des revenus d'activité, qui s'élève à 5,0 points.
  • Source : Insee, comptes nationaux trimestriels, base 2014 ; calculs Insee.
Publication rédigée par :Philippe Mossant, Aliette Cheptitski (Insee)

Définitions

Transactions par cartes bancaires :

les montants des transactions par carte bancaire en face‑à‑face proviennent de Cartes Bancaires CB. Elles sont anonymisées et agrégées à l‘échelle départementale. Elles concernent tout détenteur de carte bancaire CB sur le territoire français, ce qui, outre les ménages, peut couvrir aussi des entreprises. Elles couvrent l’essentiel des transactions bancaires, avec et sans contact, à l’exception des transactions en vente à distance (internet). Elles permettent de suivre une partie de la consommation des ménages. Les transactions réalisées par d’autres moyens de paiement (espèces, chèque, ticket restaurant, etc.) ne sont pas suivies.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.

« World Economic Outlook », FMI (Avril 2022).

Estimation prenant en compte la correction des variations saisonnières et les effets des jours ouvrables.

Données révisées sur l’emploi salarié national, par rapport à celles mobilisées dans le chapitre « Emploi salarié » de ce bilan, suite à plusieurs changements méthodologiques ; en particulier les alternants sont inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi des années 2019 à 2021.

Le chômage partiel, 27 avril 2022, Dares.

Les confinements ont rendu difficiles les démarches de recherche active d’emploi, ce qui influe sur la mesure du taux de chômage : en effet, un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus, sans emploi durant une semaine donnée, disponible pour travailler dans les deux semaines, et qui a effectué au cours des quatre dernières semaines une démarche active de recherche d’emploi.

Ce, pour des raisons en partie comptables : contrairement aux salaires, l’activité partielle n’est pas enregistrée dans les revenus d’activité, mais dans les prestations sociales.