Sur fond de crise sanitaire qui a fortement affecté le secteur des transports en 2020, un redressement était attendu en 2021. Une reprise mesurée se dessine, avec des amplitudes diverses selon les domaines. La forte demande de pétrole, associée au redémarrage économique mondial en 2021, a pesé en fin d’année sur le coût des carburants et de l’énergie en général. Enfin, la pénurie de composants électroniques et de certaines pièces a fortement allongé les délais de livraison des véhicules neufs et compromis la concrétisation de nombreuses transactions.

En 2021, la reprise du marché des véhicules utilitaires et industriels permet néanmoins au marché total de progresser de 1,8 % par rapport à 2020. Comparativement à l’année 2019, antérieure à la crise sanitaire, le déficit reste toutefois important, de l’ordre de 20 %, et concerne tous les départements de la région (figure 1).

En Auvergne-Rhône-Alpes, 190 250 voitures particulières neuves ont été vendues en 2021, ce qui représente un niveau équivalent à celui de l’année précédente (figure 2). Après une année 2020 marquée par une baisse historique des immatriculations de voitures particulières, pour revenir à un niveau correspondant à celui de 1975, le rebond qui était attendu n’a donc pas eu lieu. Les situations diffèrent cependant en fonction des départements. Le Rhône, le Puy-de-Dôme et la Loire sont orientés à la hausse. Le nombre de véhicules achetés par des loueurs ou par des entreprises progresse de 9 % par rapport à 2020, tandis que les acquisitions des particuliers reculent de 8 %.

Avec 40 990 immatriculations en Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de véhicules au gazole baisse de 29 %, pour ne plus représenter que 22 % du marché. Parallèlement, la proportion des motorisations essence ou superéthanol diminue de 7 points, à 38 % du total des voitures neuves vendues. Les motorisations alternatives, au gaz, électriques ou hybrides, voient leur volume augmenter de 66 % en 2021 pour devenir, pour la première fois cette année, le secteur le plus important, avec 77 000 immatriculations. Les émissions annuelles moyennes de CO₂ des voitures neuves en Auvergne-Rhône-Alpes baissent de 10 %, à 107 grammes/km en 2021, contre 119 g/km l’année précédente. On observe la même tendance au plan national. Cette diminution marquée s’explique principalement par l’augmentation de la part des motorisations électriques ou hybrides dans les immatriculations. En outre, la recherche de véhicules peu pénalisés par le malus écologique guide les acheteurs vers des modèles éligibles à une vignette Crit’air performante.

Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs (poids inférieur à 3,5 tonnes) augmentent de 7,5 % en 2021, tendance aussi observée à l’échelle nationale, mais restent inférieures d’environ 8 % à leur niveau de 2019. Si la Savoie connaît un repli d’un peu plus de 2 % en 2021, tous les autres départements sont orientés positivement, avec un maximum de + 20 % en Haute-Loire. Les véhicules industriels à moteur, après avoir connu quatre années de hausse consécutives, puis une baisse en 2020, progressent à nouveau de 4,4 % (contre + 5,4 % au niveau national). Là aussi, les résultats sont contrastés en fonction des départements et restent nettement inférieurs à ceux de 2019 (– 15 %).

Après l’effondrement historique enregistré en 2020, avec une interruption quasi-totale des vols en France pendant plusieurs mois, le trafic aérien connaît une reprise en 2021. Ainsi, en Auvergne-Rhône-Alpes, 4,7 millions de passagers ont été transportés, ce qui représente une hausse de 16,6 % par rapport à 2020 (figure 3). Le trafic reste néanmoins très en deçà du record observé en 2019 (12,8 millions de passagers). La hausse annuelle régionale est toutefois plus modérée qu’au niveau national (+ 30,5 %), du fait d’une moindre reprise des vols internationaux (figure 4), qui ont été très affectés par la fermeture des stations de ski, en particulier pour les plates-formes Grenoble-Alpes-Isère et Chambéry-Savoie Mont Blanc. Avec 4,5 millions de passagers, l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry progresse de 38,5 %. Les vols internationaux y rassemblent 54,3 % des passagers et augmentent de 19 %. Simultanément, les vols nationaux progressent de près de 39 %. Sur cette même plate-forme, le fret aérien, moins affecté par la crise, croît de 9,1 % par rapport à 2020, avec 50 076 tonnes transportées.

Le trafic fluvial sur l’axe Lyon-Méditerranée repart progressivement en 2021, avec une augmentation annuelle de 5,5 % pour 3,8 Mt transportées. En 2020, ce tonnage avait baissé de 18,2 %. En tonnes-kilomètres, le trafic atteint 0,9 milliard en 2021, ce qui représente un résultat inférieur de 18 % par rapport à celui de 2019. L’activité a été soutenue par les filières pétrolières, les matériaux du BTP, les produits chimiques et le recyclage de déchets, alors que les autres secteurs ont simultanément connu des difficultés. Le transport de conteneurs a connu une légère reprise par rapport à 2020, mais reste en dessous de son niveau de 2019 (– 12,5 %). En 2021, 73 500 équivalent vingt pieds (EVP) ont été convoyés, contre  65 500 EVP en 2020 et 84 000 EVP en 2019. L’activité du port Édouard Herriot, qui constitue une plate-forme multimodale majeure de l’axe, a progressé de 28,6 % en 2021, tous modes de transports confondus.