En 2021, la fréquentation des hôtels et des campings de la région s’établit à 27,5 millions de nuitées (figure 1), en diminution de 23 % par rapport à 2019, année précédant la crise sanitaire. Auvergne-Rhône-Alpes résiste mieux que la France métropolitaine, qui perd 26 % de nuitées. Dans la région, cette baisse touche particulièrement les hôtels qui, avec 16,5 millions de nuitées, subissent une perte de fréquentation de 32 % par rapport à 2019. Bénéficiant d’un allègement des restrictions sanitaires durant l’été, les campings s’en sortent mieux avec une fréquentation proche du niveau de 2019, atteignant 11 millions de nuitées sur la période de mai à septembre.

En 2021, la fréquentation hôtelière connaît six premiers mois très difficiles. Les restrictions de déplacements ont freiné l’activité touristique, entraînant d’importantes baisses de fréquentation de janvier à juin. Selon les mois, le recul se situe entre – 33 % et – 74 % par rapport à 2019 (figure 2). Beaucoup d’hôtels ont fermé durant cette période, compte tenu du manque de clientèle (figure 3). À partir du mois de juillet, grâce aux allégements progressifs des restrictions, la fréquentation hôtelière retrouve jusqu’à la fin de l’année un niveau proche de celui de 2019, et même légèrement supérieur en août (+ 3 %).

Dans les hôtels de la région, l’absence de la clientèle non résidente (vivant à l’étranger) a fortement perturbé l’année 2021, expliquant une bonne part des baisses constatées. En effet, de mai à septembre 2021 (mois pour lesquels la donnée est disponible), Auvergne-Rhône-Alpes enregistre seulement 2 millions de nuitées de non-résidents, perdant ainsi près de la moitié de cette clientèle (– 44 % par rapport à la même période de 2019). Elles ne représentent ainsi plus que 14 % de l’ensemble des nuitées, contre 22 % en 2019 (figure 4).

Tous les départements de la région sont touchés par la baisse de la fréquentation hôtelière. La Haute-Loire, la Savoie et l’Ardèche s’en sortent mieux, bénéficiant de la présence de la clientèle française qui est venue contrebalancer en partie la désaffection des non-résidents. À l’inverse, le Rhône, premier département en nombre de clients, perd 685 000 nuitées par rapport à 2019, dont deux tiers de non-résidents.

Dans la région, la baisse du nombre de nuitées de non-résidents est la plus forte pour les clients en provenance du Royaume-Uni, pour lesquels la chute est presque des deux tiers par rapport à l’avant-crise (sur la période de juillet à décembre). Pour les Britanniques, de possibles effets indirects du Brexit peuvent s’ajouter à l’impact de la crise sanitaire. Seuls les Néerlandais et les Belges sont venus plus nombreux en 2021 qu’en 2019 (respectivement + 12 % et + 5 %).

De mai à septembre 2021, la fréquentation de l’hôtellerie de plein air retrouve quasiment le niveau de 2019 sur la même période.

Comme pour les hôtels, la fréquentation des campings par la clientèle non résidente a fortement chuté en 2021 (– 27 %). Cette clientèle, très peu présente avant juillet, revient progressivement durant l’été, pour être à son niveau de 2019 en septembre. Les Britanniques sont les grands absents de l’année, les campings perdant 80 % de cette clientèle par rapport à 2019.

En revanche, la fréquentation des campings bénéficie de la venue de la clientèle résidente, qui génère 9 % de nuitées supplémentaires sur la période de mai à septembre. Les campings de la Loire, du Cantal et du Puy-de-Dôme voient même leur fréquentation progresser sur la saison (respectivement + 9 %, + 7 % et + 2 %), portée par la clientèle résidente.