Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits

Chiffres détaillés
Paru le :Paru le02/12/2021
Gwenael Delamarre, Damien Monreal (Insee)
- Décembre 2021

Les Deux-Sèvres, une économie dynamisée par les mutuelles Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits

Gwenael Delamarre, Damien Monreal (Insee)

En 2018, 374 800 habitants résident dans les Deux-Sèvres, dont la moitié dans l’aire d’attraction de Niort. La croissance de la population est essentiellement portée par les nouveaux arrivants, qui compensent les départs des étudiants et des jeunes actifs principalement vers Poitiers, Nantes et La Rochelle. L’économie du département s’appuie sur les sièges nationaux de mutuelles et sur une industrie toujours forte, notamment dans l’agroalimentaire. La pauvreté, inférieure au niveau national, concerne plus particulièrement l’est du département.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine

No 110

Paru le :02/12/2021

Cette étude fait partie d'une série de publications sur « Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits ».

Un département rural

Situé au centre-ouest de la France et au nord de la région Nouvelle-Aquitaine, le département des Deux-Sèvres a une superficie de 5 999 km², une taille inférieure à la moyenne des départements de la région mais conforme aux standards en France métropolitaine. Il tient son nom des deux rivières qui l’irriguent : la Sèvre Nantaise, affluent de la Loire, et la Sèvre Niortaise, qui se jette dans l’océan Atlantique à travers le Marais poitevin. Cette zone humide, irriguée de nombreux cours d’eau naturels et artificiels a été constituée en parc naturel régional dès 1979 pour favoriser l’aménagement du territoire en respectant les paysages. Le parc s’étend au sud-ouest du département sur 18 communes des Deux-Sèvres, dont Niort, une partie de la Charente-Maritime, mais également sur cinquante communes vendéennes. Le nord-ouest du département, bocager, s’inscrit dans une continuité avec les départements de la Vendée et du Maine-et-Loire qui l’encadrent. Au sud, le paysage est davantage constitué de plaines céréalières, à l’image de la Saintonge voisine.

Avec 62 habitants par km², la densité de population des Deux-Sèvres est inférieure à la moyenne régionale (71 habitants par km²). 69 % de sa population vit dans une commune peu dense ou très peu dense, ce qui en fait le troisième département le plus rural de la région, derrière la Creuse et la Dordogne.

Niort attire de nombreux travailleurs

Toutefois, 85 % des Deux-Sévriens résident dans une , c’est-à-dire un espace où les déplacements domicile-travail convergent en direction d’un pôle d’emplois.

Niort, la préfecture départementale et ses 46 000 emplois, est au centre des déplacements des actifs du département (figure 1). La ville est traversée par deux autoroutes : l’A10 reliant Bordeaux, Poitiers, Tours et Paris, et l’A83 menant à Nantes. La ligne TGV La Rochelle-Paris facilite, par ailleurs, l’accès à la capitale en 2h30. Cette bonne desserte permet à Niort de rayonner au-delà des limites départementales, jusqu’en Vendée et en Charente-Maritime. En tout, 177 600 habitants résident dans l’aire de Niort, dont 168 100 Deux-Sévriens. Il s’agit de la huitième aire d’attraction de Nouvelle-Aquitaine, avec une taille comparable à celle d’Angoulême. Elle côtoie au sud deux aires de taille plus modeste : celle de Saint-Maixent-l’École et sa gare TGV, et celle de Melle, dans chacune desquelles résident environ 10 000 Deux-Sévriens.

Figure 1Aires d’attraction des villes des Deux-Sèvres

  • Retrouvez les données de cette carte dans le fichier en téléchargement.
  • Source : Insee, zonage en aires d’attraction des villes 2020, recensement de la population 2018

Le nord du département est maillé par davantage d’aires d’attraction, de taille intermédiaire. Celles de Bressuire (47 300 habitants), Parthenay (30 800 habitants), et Thouars (35 800 habitants), offrent à elles trois 31 400 emplois. Les deux premières jalonnent le réseau routier entre Nantes et Poitiers (RN249 et RN149), dont le passage en voie rapide entre Bressuire et Poitiers reste à effectuer. Les 10 000 habitants de Mauléon et de Saint-Pierre-des-Échaubrognes, à la pointe nord-ouest sont plutôt attirés par le pôle de Cholet en Maine-et-Loire. Enfin, 58 000 habitants vivent hors de l’influence des villes principalement au sud-est du département et dans la Gâtine, soit 15,5 % de la population, deux fois plus que la moyenne nationale (contre 12,8 % en Nouvelle-Aquitaine).

Les nouveaux arrivants portent la croissance démographique

Au 1er janvier 2018, 374 800 habitants résident dans le département, ce qui représente 6,3 % de la population régionale. Entre 2008 et 2018, le nombre de Deux-Sévriens augmente de 0,3 % par an, un rythme moins soutenu que celui de la région (+ 0,5 % par an) et de la France métropolitaine (+ 0,4 % par an). Au sein du territoire, la croissance démographique est plus forte dans la Haut Val de Sèvre (+ 0,6 %), les Communautés d’agglomération de Niort (+ 0,5 %) et du Bocage Bressuirais (+ 0,4 %), alors que les intercommunalités du Thouarsais et d’Airvaudais-Val du Thouet, au nord-ouest du département, perdent des habitants.

Pendant la même période, sur les 1 000 habitants gagnés chaque année, 100 proviennent de l’accroissement naturel, les naissances étant supérieures aux décès. L’essentiel de la croissance démographique s’explique donc par l’attractivité résidentielle du département. L’ouest du département (Niortais et Bressuirais) bénéficie le plus de ces emménagements.

La moitié des Deux-Sévriens a moins de 45 ans, soit l’âge médian en Nouvelle-Aquitaine qui reste supérieur de 4 ans à celui de France métropolitaine (figure 2). Cet écart s’explique par une proportion plus importante de personnes âgées dans la population : 23,2 % ont 65 ans et plus contre 20 % en France métropolitaine. Dans certaines communes de la Gâtine poitevine et du Mellois, plus du tiers de la population a dépassé cet âge. L’âge médian de la population pâtit également du creux des 20-29 ans (seulement 8,8 % de la population deux-sévrienne contre 11,4 % en France métropolitaine), provoqué par le départ des étudiants et des jeunes actifs vers les grandes villes environnantes : Poitiers, La Rochelle et Nantes.

Le département vieillit, mais à l’échelle de la région et malgré l’absence d’une offre diversifiée d’enseignement supérieur susceptible de retenir les jeunes majeurs, les Deux-Sèvres demeurent un département relativement jeune. La part des personnes de 65 ans et plus est la troisième plus faible de la région, et celle des moins de 25 ans est la troisième plus grande (27,3 %), derrière la Gironde et la Vienne.

Figure 2Pyramide des âges des Deux-Sèvres

en % du total
Pyramide des âges des Deux-Sèvres (en % du total)
Âge Deux-Sèvres – Femmes Deux-Sèvres – Hommes Nouvelle-Aquitaine – Femmes Nouvelle-Aquitaine – Hommes France métropolitaine – Femmes France métropolitaine – Hommes
0-4 2,50 2,50 2,33 2,41 2,73 2,85
5-9 2,93 3,11 2,70 2,82 3,00 3,13
10-14 3,08 3,33 2,81 2,95 3,01 3,16
15-19 2,92 3,16 2,85 3,03 3,00 3,17
20-24 1,89 2,28 2,55 2,66 2,79 2,90
25-29 2,19 2,27 2,44 2,45 2,85 2,82
30-34 2,63 2,57 2,72 2,62 3,09 2,96
35-39 2,94 2,81 2,98 2,85 3,20 3,07
40-44 3,03 3,04 3,04 2,95 3,14 3,08
45-49 3,43 3,40 3,42 3,32 3,40 3,34
50-54 3,48 3,43 3,46 3,32 3,39 3,29
55-59 3,54 3,46 3,47 3,26 3,34 3,17
60-64 3,49 3,35 3,55 3,23 3,23 2,96
65-69 3,42 3,25 3,62 3,28 3,15 2,83
70-74 2,86 2,63 3,11 2,73 2,68 2,34
75-79 2,06 1,72 2,17 1,78 1,88 1,52
80-84 2,07 1,56 2,04 1,48 1,75 1,22
85-89 1,74 1,07 1,73 1,01 1,43 0,80
90-94 1,03 0,52 1,05 0,45 0,83 0,35
95-99 0,37 0,13 0,37 0,11 0,28 0,08
100 0,02 0,00 0,02 0,00 0,01 0,00
  • Source : Insee, Recensement de la population 2018

Figure 2Pyramide des âges des Deux-Sèvres

  • Source : Insee, Recensement de la population 2018

Le plus fort taux régional de résidences principales

Parmi les 195 100 logements du parc deux-sévrien, 86,1 % sont des résidences principales et seulement 4,8 % sont utilisés à titre de résidences secondaires. Il s’agit respectivement des taux le plus fort et le plus faible en Nouvelle-Aquitaine. Seule une petite commune, parmi les 256 du département, compte plus de résidences secondaires que de résidences principales : Les Forges, située à égale distance entre Parthenay et Poitiers, à l’écart des axes de circulation, est investie depuis des années par la communauté hollandaise, rejointe par de nombreux compatriotes l’été, autour du château et de son golf.

Les logements vacants, en forte hausse dans le département, passent de 11 700 à 17 800 entre 2008 et 2018. Ils ont progressé de 2,5 points, pour atteindre 9,1 % du parc, une évolution inverse de celle des résidences principales (− 2,2 points). Ces logements vacants sont moins fréquents à proximité de Niort et Bressuire, qui sont deux pôles économiques locaux attractifs, où la proportion de résidences principales avoisine 90 %.

Le parc est essentiellement constitué de maisons. Mis à part dans les communes de plus de 10 000 habitants, elles représentent au moins neuf logements sur dix. Niort se démarque des dix plus grandes villes de Nouvelle-Aquitaine en étant la seule à avoir plus de maisons (57,2 % des logements) que d’appartements dans son parc. Les Deux-Sèvres figurent parmi les départements français qui comptent le plus de propriétaires dans leur population : sept habitants sur dix vivent dans une résidence principale qui leur appartient.

Sous les effets de la décohabitation liée aux changements de mode de vie et du vieillissement de la population, la taille des ménages a diminué, passant de 3,2 à 2,2 personnes, soit la taille moyenne d’un ménage français, entre 1968 et 2018.

Les mutuelles assurent autant que le commerce

En 2018, dans la population âgée de 15 ans ou plus, un Deux-Sévrien sur trois est retraité, une proportion au niveau de la moyenne régionale, et supérieure à la Gironde, la Vienne et les Pyrénées-Atlantiques. Néanmoins, le département partage avec la Gironde la caractéristique d’avoir, sur la population des 15 ans et plus, les taux d’activité les plus élevés dans la région : pour les Deux-Sèvres, cela tient à sa faible population étudiante, donc d’inactifs non retraités. Dans le cas de la Gironde, il s’agit au contraire de la faible part de retraités dans sa population.

Au 31 décembre 2019, l’économie du département représente 159 400 emplois, dont 141 600 salariés (figure 3). Entre 2009 et 2019, le nombre d’emplois augmente de 0,5 % par an en moyenne, essentiellement dans les services marchands.

Figure 3Emploi selon le secteur d’activité dans les Deux-Sèvres

Emploi selon le secteur d’activité dans les Deux-Sèvres
Emploi salarié au 31/12/2019 Emploi total au 31/12/2019
Deux-Sèvres Nouvelle-Aquitaine Part du département en Nouvelle-Aquitaine (en %)
Effectifs (en milliers) 142 159 2 452 6,5
dont (en %)
Agriculture 2,0 5,3 4,4 7,7
Industrie 16,1 15,0 11,7 8,3
Construction 5,4 6,1 6,7 5,9
Tertiaire marchand 47,4 46,5 44,8 6,7
Tertiaire non marchand 29,0 27,2 32,3 5,5
  • Source : Estimations d’emploi localisées 2019

Les activités de services marchands concentrent quasiment la moitié des emplois du département, avec 67 200  salariés et non-salariés. Entre 2009 et 2019, leur dynamique est positive, avec 1,4 % d’emplois supplémentaires, grâce notamment aux mutuelles, qui occupent une place emblématique dans le département.

Avec 12 000 salariés, les banques et les assurances emploient en effet autant que le commerce, alors que ce secteur représente une part 4 fois moindre dans les autres départements de la région. Les sièges de grandes mutuelles nationales comme la MAIF, la MACIF ou encore la MAAF, sont les plus importants employeurs du secteur privé et contribuent au rayonnement économique du Niortais (figure 4). L’activité mutualiste, qui est aussi bancaire, offre de nombreux emplois, y compris indirectement à travers des secteurs d’assistance et de services aux entreprises, notamment l’informatique. Ce dynamisme économique, orienté vers des emplois qualifiés, attire des actifs diplômés, plutôt jeunes, et contribue à l’attractivité de la région. Avec 13 % des emplois, la part des cadres et professions intellectuelles supérieures est comparable à la moyenne régionale, et a progressé de 3 points en dix ans. À l’inverse, avec moins de 3 000 emplois, les services d’hébergement et restauration ont une place en retrait dans le tissu économique par rapport au reste de la région.

Figure 4Les principaux établissements publics et privés employeurs des Deux-Sèvres

Les principaux établissements publics et privés employeurs des Deux-Sèvres
Raison sociale Tranche d’effectifs salariés Activité Commune
Public
Centre hospitalier de Niort 2 000 à 2 999 Activités hospitalières Niort
Centre hospitalier du nord Deux-Sèvres 1 500 à 1 999 Activités hospitalières Parthenay
Département des Deux-Sèvres 1 000 à 1 499 Administration publique générale Niort
Commune de Niort 750 à 999 Administration publique générale Niort
CA du Niortais 500 à 749 Administration publique générale Niort
Privé
MAIF 2 000 à 2 999 Autres assurances Niort
Inter Mutuelles Assistance GIE 2 000 à 2 999 Autres assurances Niort
MACIF 1 000 à 1 499 Autres assurances Niort
SMACL Assurances 750 à 999 Autres assurances Niort
GIE Europac 750 à 999 Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. Chauray
  • Source : Insee, Flores 2018

Une moindre part d’emplois dans le tertiaire non marchand

Le tertiaire non marchand est peu représenté dans l’économie locale, avec seulement 27,2 % de l’emploi. Aucun département de Nouvelle-Aquitaine n’a une part si faible des services non marchands dans l’emploi total, ce qui souligne la densité du tissu économique marchand local, mais également la faible présence d‘emplois publics dans le département. En effet, avec 68 fonctionnaires pour 1 000 habitants, les Deux-Sèvres ont un taux d’administration inférieur à la moyenne régionale, notamment de la fonction publique d’État (20 fonctionnaires d’État pour 1 000 Deux-Sévriens, contre 28 en moyenne régionale). Outre deux centres hospitaliers à Niort et Parthenay, les principaux employeurs de la fonction publique territoriale sont concentrés à Niort : le Conseil départemental, la mairie de Niort et la communauté d’agglomération y sont installés. À Saint-Maixent-l’École, sont formés chaque année 5 000 sous-officiers de l’armée de Terre, à l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA).

Une industrie diversifiée et toujours bien implantée

Après la Charente, les Deux-Sèvres sont le département le plus industriel de la région, avec 15 % de l’emploi total (11,7 % en Nouvelle-Aquitaine), comme en témoigne la spécialisation industrielle des zones d’emploi de Bressuire et Thouars. Avec une contraction de 0,4 % par an en moyenne pour la dernière décennie, l’emploi industriel résiste. Les activités agroalimentaires tiennent une place importante, en fournissant plus d’un emploi industriel sur quatre, sur la totalité du département. Cooperl Arc Atlantique, à Sainte-Eanne près de Saint-Maixent-l’École, spécialisé dans l’abattage et la découpe de viande porcine, et Galliance Industrie Sevrienne, à Nueil-Les-Aubiers près de Bressuire, spécialisée dans les volailles, emploient chacune près de 500 salariés. Les Deux-Sèvres se situent au premier rang régional dans l’activité d’abattage bovin et porcin, autour de Parthenay par exemple, et même au premier rang national dans la production de beurre, de lait de chèvre et de fromage de chèvre, grâce à sa tradition d’élevage.

L’industrie deux-sévrienne se démarque aussi dans la fabrication d’équipements électriques et électroniques, et la métallurgie, avec notamment deux sites emblématiques : à Chauray, Safran fabrique les pièces électriques équipant les principaux constructeurs aéronautiques ; à Granzay-Gript, Poujoulat est le leader européen des conduits de cheminée et de sorties de toit en inox. La fabrication de machines et équipements, de produits en caoutchouc et plastique, ainsi que de matériels de transport, offrent également un nombre significatif d’emplois, à travers un tissu d’établissements, parfois emblématiques : ainsi Heuliez Bus, à Mauléon, conçoit et assemble, par exemple, des véhicules de transport en commun.

Une terre d’élevage, associée à la céréaliculture au sud

Les trois quarts de la superficie du département sont consacrés à l’agriculture, avec certaines spécialisations : l’élevage hors sol prédomine dans le Bressuirais, l’élevage de caprins dans la Gâtine et la culture de céréales destinées à l’alimentation animale dans le sud du département. Les Deux-Sèvres possèdent notamment le plus important cheptel de chèvres en France, avec 227 000 caprins, ce qui représente la moitié du troupeau régional. Avec 5,3 % de l’emploi, l’agriculture a un poids plus important dans les Deux-Sèvres qu’en moyenne en Nouvelle-Aquitaine (4,4 %). Bien que peu boisé (12 % de la superficie du territoire, soit le plus faible taux de la région), le département accueille également des activités de sciage et de travail du bois.

Une pauvreté plus forte au nord

En 2018, la moitié des ménages deux-sévriens perçoivent un revenu d’au moins 20 840 euros par unité de consommation, soit un revenu médian inférieur de 450 euros à celui de Nouvelle-Aquitaine et de 890 euros à celui de la France métropolitaine. Les résidents de la Communauté d’agglomération du Niortais disposent d’un médian de 22 690 euros, bien au-dessus des ménages vivant dans le reste du département.

En lien avec la faible proportion de retraités et autres inactifs dans la population, 70,3 % du provient des revenus d’activité, ce qui situe les Deux-Sèvres au-dessus de la moyenne régionale (68,3 %), et moins des pensions, des retraites et des rentes.

La est moins présente dans le département qu’en Nouvelle-Aquitaine : elle touche 12,3 % de la population, soit le deuxième plus faible taux à égalité avec les Pyrénées-Atlantiques, et derrière les Landes, contre 13,6 % au niveau régional. Le risque de pauvreté est moins fréquent dans toutes les classes d’âge, à l’exception des 75 ans et plus. Ceci peut s’expliquer par la conjonction de plusieurs facteurs. D’une part, la structure des familles concourt à préserver les Deux-Sévriens du risque de précarité, car les proportions de ménages composés de personnes seules ou de familles monoparentales, plus fréquemment en situation de pauvreté monétaire, y sont les plus faibles de la région. D’autre part, la faiblesse du taux de chômage (5,9 % en 2020, soit le plus faible de la région) traduit une bonne insertion sur le marché du travail, pour les femmes comme pour les hommes. Enfin, la spécialisation dans les activités d’assurance et de banque, secteurs où les femmes sont fortement présentes, se traduit par un taux d’activité élevé pour celles-ci (75 %, soit 3 points de plus que la moyenne régionale), favorisant ainsi la bi-activité, qui est également un facteur préservant du risque de pauvreté.

La pauvreté est donc logiquement moins présente à proximité du bassin d’emploi niortais. Elle l’est davantage dans la moitié nord du département et dans le Mellois, où la population âgée est plus nombreuse et où les pensions représentent une part plus importante du revenu moyen. Ainsi, les Communautés de communes de Parthenay-Gâtine et du Thouarsais ont un taux de pauvreté dépassant 14 % (figure 5).

Figure 5Taux de pauvreté par EPCI dans les Deux-Sèvres

Taux de pauvreté par EPCI dans les Deux-Sèvres
Département Code de l’EPCI EPCI Taux de pauvreté en 2018 (en %)
Deux-Sèvres 200040244 CA du Bocage Bressuirais 12,4
Deux-Sèvres 200041317 CA du Niortais 11,0
Deux-Sèvres 200041333 CC de Parthenay-Gâtine 14,8
Deux-Sèvres 200041416 CC Airvaudais-Val du Thouet 13,5
Deux-Sèvres 200041994 CC Haut Val de Sèvre 10,2
Deux-Sèvres 200069748 CC Val de Gâtine 11,4
Deux-Sèvres 200069755 CC Mellois-en-Poitou 13,9
Deux-Sèvres 247900798 CC du Thouarsais 14,0
Charente 200029734 CC des 4B Sud Charente 15,2
Charente 200043016 CC Val de Charente 19,5
Charente 200068914 CC La Rochefoucauld - Porte du Périgord 13,4
Charente 200070282 CC Lavalette Tude Dronne 18,9
Charente 200070514 CA du Grand Cognac 11,9
Charente 200071827 CA du Grand Angoulême 15,0
Charente 200072023 CC Cœur de Charente 14,5
Charente 200072049 CC de Charente Limousine 19,1
Charente 241600303 CC du Rouillacais 13,4
Charente-Maritime 200036473 CA de Saintes 13,0
Charente-Maritime 200041499 CC Aunis Atlantique 8,7
Charente-Maritime 200041523 CC de la Haute-Saintonge 16,3
Charente-Maritime 200041614 CC Aunis Sud 11,0
Charente-Maritime 200041689 CC des Vals de Saintonge Communauté 16,2
Charente-Maritime 200041762 CA Rochefort Océan 13,9
Charente-Maritime 241700434 CA de la Rochelle 11,7
Charente-Maritime 241700459 CC de l'Île de Ré 9,7
Charente-Maritime 241700517 CC Cœur de Saintonge 12,2
Charente-Maritime 241700624 CC de l'Île d'Oléron 13,1
Charente-Maritime 241700632 CC de Gémozac et de la Saintonge Viticole 12,0
Charente-Maritime 241700640 CA Royan Atlantique 12,1
Charente-Maritime 241700699 CC du Bassin de Marennes 13,4
Maine-et-Loire 200060010 CA Mauges Communauté 7,7
Maine-et-Loire 200068955 CC Anjou Loir et Sarthe 8,5
Maine-et-Loire 200071553 CC Loire Layon Aubance 7,0
Maine-et-Loire 200071678 CA du Choletais 10,4
Maine-et-Loire 200071868 CC des Vallées du Haut-Anjou 9,3
Maine-et-Loire 200071876 CA Saumur Val de Loire 13,5
Maine-et-Loire 244900015 CU Angers Loire Métropole 13,8
Maine-et-Loire 244900809 CC Anjou Bleu Communauté 12,4
Maine-et-Loire 244900882 CC Baugeois Vallée 11,9
Vendée 200023778 CC du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie 8,3
Vendée 200070233 CC Terres-de-Montaigu, communauté de communes Montaigu-Rocheservière 6,0
Vendée 200071165 CA Les Sables d'Olonne Agglomération 8,9
Vendée 200071629 CC Challans-Gois Communauté 9,9
Vendée 200071900 CC Vendée Grand Littoral 9,2
Vendée 200071918 CC du Pays de Saint-Fulgent - Les Essarts 6,5
Vendée 200071934 CC Pays de Fontenay-Vendée 13,4
Vendée 200072882 CC de Vie et Boulogne 7,4
Vendée 200073260 CC Sud Vendée Littoral 11,3
Vendée 248500191 CC de l'Île de Noirmoutier 11,1
Vendée 248500258 CC Océan Marais de Monts 10,4
Vendée 248500340 CC Pays de Chantonnay 9,6
Vendée 248500415 CC du Pays de la Châtaigneraie 13,0
Vendée 248500464 CC du Pays de Pouzauges 8,2
Vendée 248500530 CC du Pays des Achards 8,5
Vendée 248500563 CC Vendée, Sèvre, Autise 11,2
Vendée 248500589 CA La Roche-sur-Yon Agglomération 10,6
Vendée 248500621 CC du Pays des Herbiers 7,7
Vendée 248500662 CC du Pays de Mortagne 6,1
  • Source : Insee, Filosofi 2018

Figure 5Taux de pauvreté par EPCI dans les Deux-Sèvres

  • Source : Insee, Filosofi 2018

Les conditions de vie peuvent aussi être affectées par un manque d’ à des équipements de la vie courante comme une école, une boulangerie, une banque, un médecin généraliste ou encore une bibliothèque. Dans les Deux-Sèvres, 92,7 % de la population réside à moins de 7 minutes d’un ensemble de services de proximité, ce qui correspond à la moyenne régionale. Toutefois, un habitant sur cinq est éloigné de ces équipements dans les intercommunalités les plus rurales, comme celles de l’Airvaudais-Val de Thouet, Val de Gâtine et Mellois en Poitou.

Définitions

L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.

Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.

Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.

Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.

L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).

Pour en savoir plus

L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.

Prévost P., « Les Deux-Sèvres à grands traits », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 7, février 2016.

Genebes L., « À Niort, les mutuelles assurent, le numérique aussi », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 65, novembre 2018.

Genebes L., Mouhali K., « Nouvelles zones d’emploi en Nouvelle-Aquitaine : une spécialisation agricole dans une zone sur trois », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 91, septembre 2020.

Définitions

L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.

Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.

Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.

Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.

L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).

Pour en savoir plus

L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.

Dans la collection Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine, les portraits à grands traits de la région et des départements de la région parus en 2016.