Insee
Insee Conjoncture Guadeloupe · Juillet 2021 · n° 14
Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2020 - Guadeloupe

En 2020, l’économie de la Guadeloupe est marquée comme les autres régions françaises par les impacts de la pandémie mondiale  L’effet du confinement du printemps 2020 lié à la Covid 19 aurait impacté négativement le PIB à hauteur de -3 %. Pour autant, la structure de l’économie de l’archipel particulièrement marquée par le poids important du secteur non marchand et des administrations publiques ainsi que les dispositifs d’aides utilisés par les entreprises ont permis d’amortir les effets de la pandémie. Ainsi, l’emploi ne recule que légèrement tandis que la création d’entreprises demeure à un niveau élevé. Néanmoins, l’agriculture et le tourisme, deux secteurs porteurs de l’économie, connaissent des difficultés majeures. L’épargne des ménages comme celle des entreprises est en forte croissance, corollaire de la consommation des ménages qui a fortement baissé durant les semaines de confinement.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 14
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.

Consulter

Transport maritime - La crise sanitaire mondiale pénalise le transport  Bilan économique 2020

Olivier PIERROT (GPMG)

L’année 2020 se caractérise par la croissance du trafic conteneurisé et par un recul de tous les autres trafics de vracs liquides, solides et, de manière très importante, du nombre de passagers. Cette baisse ne modifie pas la structure traditionnelle des échanges mais de nouveaux trafics ont vu le jour, notamment avec le Brésil.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 14

Paru le :08/07/2021

En 2020, le trafic de fret atteint 3 510 822 tonnes brutes et 220 233 EVP (Équivalent Vingt Pieds, unité de mesure de volume de conteneurs), soit – 3 % par rapport au résultat de l’année précédente pour le fret et + 6 % pour les conteneurs. Le trafic de passagers décline avec 723 184 passagers.

Un trafic conteneurisé dynamique

En Guadeloupe, toutes marchandises confondues (vracs, conventionnel, véhicule, conteneur), les importations tiennent une place prépondérante dans la répartition du trafic : 67 % contre 14 % à l’exportation et 19 % pour le . Les marchandises diverses conteneurisées constituent la masse principale du trafic (52 %). Viennent ensuite le vrac solide (22 %), le vrac liquide (20 %) et les marchandises diverses non conteneurisées (6 %). Cette répartition est sensiblement la même que celle de l’année précédente.

Dans le détail, les trafics de vracs sont en repli. Au plus fort de la crise, les imports ont beaucoup diminué : arrêt des chantiers donc de l’utilisation de matériaux, diminution des trafics routiers donc moins d’hydrocarbures. Cependant, progressivement, le trafic de vracs solides bénéficie d’un redémarrage avec en particulier des stocks importants d’agrégats qui ont été constitués pour les grands travaux de l’archipel (centre hospitalier, route). Au cours du dernier trimestre de l’année, un nouveau trafic de pellets de bois, amenés à remplacer progressivement le charbon dans la production électrique de l’archipel, a été mis en place.

Les exportations de sucre brut diminuent de 41 % par rapport à 2019 (- 13 000 tonnes). En revanche, une partie de plus en plus importante du sucre est transformée (sucre de bouche) et exportée sous forme conteneurisée.

Pour le trafic de conteneurs, la reprise est amorcée en juin-juillet 2020, Le trafic domestique suit une croissance élevée (+ 6 %) et le transbordement se situe au même niveau qu’en 2019. Au final, le trafic de conteneurs affiche une augmentation globale de 13 000 EVP. Entre septembre et décembre, la mise en place du service Fortaleza Express avec une connexion exclusive entre le nord du Brésil et la Guadeloupe, a favorisé le trafic. Il s’agit d’un transport de fruits frais (haute saison au Brésil) et de minerais, conditionnés en conteneurs et en transbordement vers l’Europe.

Les ports de France métropolitaine : principaux partenaires commerciaux

A l’importation, en tonnage, les ports de France métropolitaine (Le Havre, Nantes-Montoir, Dunkerque, Marseille) sont les principaux partenaires avec 25 % de l’ensemble des échanges. Suivent les ports de Martinique (19 %), de Colombie (9 %), de Saint-Eustache et de Sainte-Croix au Québec (7 %).

La Guadeloupe importe ses biens de consommation principalement de France métropolitaine. Les hydrocarbures et agrégats (en partie) proviennent de la Martinique, de la Dominique et de Saint-Eustache et de Sainte-Croix. Enfin, le charbon provient de Colombie. Le nouveau trafic de pellets de bois est en provenance du Canada.

Les exportations guadeloupéennes vers les ports de France métropolitaine représentent 27 % des échanges (en tonnage). Il s’agit en particulier des exportations de banane (vers Dunkerque) et de sucre (vers Marseille). Plus proche géographiquement, la Martinique, deuxième partenaire commercial, concentre 16 % des échanges, notamment des produits manufacturés. Le port de Dégrad des Cannes en Guyane est le troisième port d’exportation (13 %), notamment pour le vrac liquide (hydrocarbures).

Ces répartitions à l’import et à l’export sont peu variables et reflètent les circuits d’approvisionnement et de distribution du territoire.

Trafic de passagers : une baisse historique

Le trafic global de passagers fréquentant les installations du Grand Port Maritime de Guadeloupe (GPMG) en 2020, suit la tendance de tous les trafics de passagers à travers le monde. La diminution atteint 45 % avec la fin imposée de la saison croisière et la fermeture des gares maritimes de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre. Les rotations de vedettes à passagers redémarrent timidement à partir du mois de mai, mais restent restreintes et limitées à l’archipel et à la Martinique avec des restrictions de voyage. Les rotations avec Sainte-Lucie, Antigua et la Dominique sont interrompues depuis le 17 mars 2020, date du premier confinement.

Figure 12020 : Un trafic de marchandises en repli

en tonnes
2020 : Un trafic de marchandises en repli (en tonnes)
Trafic de marchandises entre 2011 et 2020
2011 3 443
2012 3 859
2013 3 684
2014 3 316
2015 3 599
2016 3 722
2017 3 710
2018 3 782
2019 3 614
2020 3 511
  • Source : Grand Port Maritime de la Guadeloupe

Figure 12020 : Un trafic de marchandises en repli

  • Source : Grand Port Maritime de la Guadeloupe

Figure 2Chute du nombre total de passagers

Transport maritime de passagers selon le type en 2020
Chute du nombre total de passagers (Transport maritime de passagers selon le type en 2020)
croisière inter-îles archipel total
2011 102 281 108 303 593 190 803 774
2012 158 288 123 219 618 690 900 197
2013 158 356 112 612 623 416 894 384
2014 234 304 110 365 635 755 980 424
2015 309 872 112 164 676 248 1 098 284
2016 276 293 98 871 739 722 1 114 886
2017 319 591 115 772 761 069 1 196 432
2018 385 363 137 820 797 866 1 321 049
2019 337 905 158 699 824 308 1 320 912
2020 176 684 47 492 499 008 723 184
  • Source : Grand Port Maritime de la Guadeloupe

Figure 2Chute du nombre total de passagers

  • Source : Grand Port Maritime de la Guadeloupe

Figure 3Un impact sur tous les segments de transports de passagers

Un impact sur tous les segments de transports de passagers
Passagers transportés Evolution 2019-2020
Croisière 176 684 - 48%
Inter-îles (Martinique, Dominique, sainte-Lucie) 47 492 - 70%
Archipel (Marie-Galante, les Saintes) 499 008 - 39%
Total 723 184 - 45%
  • Source : Grand Port Maritime de la Guadeloupe

Figure 4Une année contrastée - Transport maritime de passagers selon le type

Une année contrastée - Transport maritime de passagers selon le type
Nombre de passagers 2020 Nombre de passagers 2019 Evolution 2019-2020
Trafic de fret (tonnage) 3 510 822 3 614 431 - 3 %
Trafic de conteneurs (EVP) 220 233 206 959 6 %
Passagers transportés (Nb) 723 184 1 320 912 - 45 %
  • Source : Grand Port Maritime de la Guadeloupe
Publication rédigée par :Olivier PIERROT (GPMG)

Définitions

Transbordement : déchargement et rechargement de marchandises d’un navire sur l’autre dans un délai court